Hawaï
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Hawaï ou Hawaii (/a.waj/[2] ; en hawaïen : Hawaiʻi, prononcé /haˈwai̯.ʔi/[3] ; en anglais : Hawaii, prononcé /həˈwaɪ(j)i/[4]) est un État des États-Unis. Constitué d'un archipel de 137 îles[5], il est le seul État américain situé en dehors du continent nord-américain, puisqu'il est situé en Océanie ; il est également l'un des deux États américains non contigus, avec l'Alaska. Les huit principales îles sont Niihau, Kauai, Molokai, Lanai, Kahoolawe, Maui, l'île d'Hawaï et Oahu, où se trouve la capitale Honolulu. L'archipel fait partie de la Polynésie et se situe dans le centre de l'océan Pacifique nord, à 3 718 km au sud de la péninsule d'Alaska, à 3 792 km à l'ouest-sud-ouest de Punta Gorda, sur la côte californienne, et à 5 713 km à l'est de l'île de Hokkaidō au Japon. En outre, il est le 50e et dernier État à avoir été admis dans l'Union, le . La variété de ses paysages, marqués notamment par un volcanisme très actif (Hualālai, Kīlauea, Mauna Kea, Mauna Loa), un climat tropical humide et un patrimoine naturel endémique, en font une destination prisée aussi bien des touristes que des scientifiques[6].
Hawaï (en) Hawaii (haw) Hawaiʻi | |
Sceau d'Hawaï. |
Drapeau d'Hawaï. |
Carte des États-Unis avec l'État de Hawaï en rouge. Surnom The Aloha State En français : « l'État d'Aloha ». Devise (haw) Ua mau ke ea o ka aina i ka pono « La vie du pays se perpétue dans la vertu ». | |
Administration | |
---|---|
Pays | États-Unis |
Capitale | Honolulu |
Adhésion à l’Union | (64 ans) (50e État) |
Gouverneur | Josh Green (D) |
Sénateurs | Brian Schatz (D) Mazie Hirono (D) |
ISO 3166-2 | US-HI |
Fuseau horaire | UTC−10:00 |
Démographie | |
Gentilé | Hawaïen (en anglais : Hawaiian) |
Population | 1 435 138 hab. (2023[1]) |
Densité | 51 hab./km2 |
Rang | 40e |
Ville la plus peuplée | Honolulu |
Géographie | |
Altitude | 925 m Min. 0 m Max. 4 207 m (Mauna Kea) |
Superficie | 28 337 km2 |
Rang | 43e |
– Terre | 16 649 km2 |
– Eau (%) | 11 672 km2 (41,2 %) |
Coordonnées | 16° 55' N à 23° N 154° 40' W à 162° W |
Divers | |
Langues officielles | Anglais et hawaïen |
Liens | |
Site web | portal.ehawaii.gov |
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L'archipel était habité par des peuples polynésiens depuis plusieurs siècles à l'arrivée de l'explorateur britannique James Cook en 1778, qui le baptise Îles Sandwich. Les îles sont unifiées en un royaume vers 1810 par Kamehameha Ier, qui fonde une dynastie qui perdure jusqu'en 1893. Lui succèdent une éphémère république d'Hawaï (1894-1898) et le territoire d'Hawaï, créé lors de l'annexion de l'archipel par les États-Unis. En , l'île d'Oahu est le théâtre de l'attaque de Pearl Harbor. Le territoire est dissous en 1959 lorsque Hawaï devient le 50e État américain. Il compte un peu plus de 1 410 000 habitants en 2020, principalement dans l'aire urbaine de Honolulu. La population est composée de nombreux groupes ethniques, principalement d'origine asiatique (Philippins, Japonais). Les autochtones hawaïens comptent aujourd'hui pour 22 % de la population[7].
Situé au cœur de l'océan Pacifique, Hawaï mêle de nombreuses influences culturelles, entre les apports nord-américains et asiatiques, et sa propre culture ancestrale. Proche des cultures polynésiennes et maories, elle demeure très active, notamment autour de traditions musicales. La musique hawaïenne, essentiellement jouée à la guitare hawaïenne et au ukulélé, fut popularisée dans le monde par Sol Hoopii et, plus tard, par le chanteur Iz. Le mode de vie hawaïen se diffuse également avec la pratique du surf et de la spiritualité locale, le Hoʻoponopono. Ses deux grands parcs nationaux (parc national des volcans d'Hawaï, parc national de Haleakalā) et ses nombreuses plages en font une destination touristique majeure[8]. De tradition démocrate, Hawaii est le lieu de naissance du 44e président des États-Unis, Barack Obama.
Toponymie
Le nom Hawaii provient du mot hawaïen Owhyhee (lexicalisé en anglais). Les Espagnols sont les premiers Européens à visiter les îles. Le capitaine James Cook vole les cartes et se rend sur les îles en 1778 et les dénomme les « îles Sandwich » (en l'honneur du comte de Sandwich). Ce nom a duré jusqu'à ce que le roi Kamehameha Ier, artisan de leur unité, fonde le royaume d'Hawaï en 1810.
Aujourd'hui, on peut décomposer les syllabes comme suit : ha représente la respiration mais aussi le souffle de vie ; wai désigne l'eau, en particulier l'eau douce, richesse s'il en est et élément indispensable à toute vie ; enfin, i serait utilisé comme nom propre pour le dieu créateur du monde, des hommes et des centaines de milliers d'autre dieux que vénéraient les anciens.
En français, on rencontre indifféremment les orthographes Hawaii et Hawaï, la deuxième forme étant plus répandue comme dans le titre de série télévisée Hawaï police d'État. Le titre du roman de James A. Michener est, lui, orthographié Hawaii. De même pour l'adjectif hawaïen ou hawaiien (cette dernière forme étant nettement moins répandue). En hawaïen, un coup de glotte (okina), représenté par l'apostrophe inversée (‘), sépare les deux i.
Premiers habitants
Les îles hawaïennes furent habitées initialement par des Polynésiens (probablement des voyageurs des îles Marquises) il y a environ 1 500 ou 2 000 ans. Malgré des contacts sporadiques avec les autres Polynésiens, cette société a vécu dans un important et long isolement. Pendant la majeure partie de leur histoire, les îles d'Hawaï furent gouvernées indépendamment par des monarques locaux, les ali‘i.
Arrivée de James Cook au royaume d'Hawaï
Le premier contact avec les Européens dont on a gardé la trace date de 1778 avec James Cook lors de son troisième voyage, qui les baptisa îles Sandwich en l'honneur du 4e comte de Sandwich. Il est toutefois possible que ce ne fût pas le premier Européen ; en effet, durant tout le XVIe siècle des navigateurs espagnols, néerlandais et portugais sillonnent le Pacifique et les îles d'Hawaï. Certains pensent que les îles furent découvertes en 1527 par des Espagnols envoyés par Cortés sous le commandement d'Alvaro de Saavedra[9], puis explorées par Juan Gaetano en 1555, puis en 1567 par le navigateur espagnol Álvaro de Mendaña qui précisera la position des îles[10]. Enfin, des hommes du navire néerlandais Liefde désertent en 1599 dans des îles du Pacifique dont on pense aujourd'hui qu'il s'agit d'Hawaii. Les 28 et , l'expédition française de La Pérouse fait escale à Mauwee (Maui), une île que James Cook avait négligée lors de son passage.
Kamehameha
Après une période de conflit qui débute en 1795, le souverain de l'île d'Hawaï, Kamehameha Ier, unifie en 1810 pour la première fois sous son sceptre tous les royaumes insulaires de l'archipel. Ce royaume unifié se développe et est internationalement reconnu, notamment grâce à la bienveillante protection britannique (d'où son drapeau actuel).
En 1849, le contre-amiral Louis Legoarant de Tromelin dirige l'invasion française d'Honolulu.
Ce royaume excite l’appétit des États-Unis qui signent un traité de réciprocité en 1875 avec l'archipel, ainsi que des puissances européennes dont trois en particulier : la Russie, la Grande-Bretagne et la France. Cette dernière ne s'y implante durablement qu'à partir de 1837 lorsque le capitaine Abel Aubert Du Petit-Thouars (1793-1864) nomme un agent consulaire dans la capitale. Les intérêts français aux îles Sandwich sont variés : politiques et stratégiques d'abord, dans la mesure où ces îles apparaissent très tôt comme la « clé du Pacifique nord » ; religieux aussi, puisque c'est une société missionnaire française, la congrégation de Picpus, qui y introduit le catholicisme ; économiques enfin, les deux ports de Lahaina et surtout d'Honolulu se trouvant pendant une vingtaine d'années, de 1845 à 1865, au centre de la pêche baleinière française.
En 1881, une première tentative d’annexion d'Hawaï par les États-Unis échoue. Le secrétaire d’État James Gillepsie Blaine n’en voit pas l’utilité puisque les États-Unis contrôlent le territoire, de fait : « Bien que beaucoup plus éloigné de la côte californienne que Cuba ne l’est de la péninsule de Floride, Hawaï occupe dans la mer occidentale la même position que Cuba dans l’Atlantique. Il est la clé de la souveraineté maritime des États du Pacifique, comme Cuba est la clé du commerce du golfe. Les États-Unis ne désirent pas plus la possession matérielle d'Hawaï que celle de Cuba mais en aucun cas ils ne peuvent permettre dans l’autorité territoriale de l’un ou de l’autre un changement susceptible de les couper du système américain, auquel ils appartiennent indispensablement[11]. »
- Kamehameha Ier, unificateur d'Hawaï.
- Le fort d'Honolulu vers 1853, par Paul Emmert.
- Armoiries du royaume d'Hawaï, adoptées en 1845 sous le règne de Kamehameha III.
République d'Hawaï et annexion par les États-Unis
Mais c’est finalement l'influence prépondérante des Américains, principalement le fruitier Dole Food Company (planteurs, commerçants), appuyée par le débarquement d'une compagnie de fusiliers-marins[12], qui conduit in fine à la déposition de la dernière reine par un coup d'État en 1893 et à l'instauration d'un Gouvernement provisoire. Ce coup d'État est fomenté par un groupe de planteurs et de missionnaires étrangers, en majorité américains, soutenu par l'USS Boston[13]. Le , un comité de sécurité autoproclamé dirigé par Sandford B. Dole décrète la fin de la monarchie hawaïenne[13] et à la proclamation d'une République d'Hawaï, véritable république bananière. La reine Lili'uokalani quitte aussitôt Hawaï[13]. La « République d'Hawaï » finit par être annexée au territoire américain le avec le statut de Territoire d'Hawaï.
L'archipel est notamment impliqué dans la Seconde Guerre mondiale lors de l'attaque de la base navale de Pearl Harbor par les forces aéronavales et la marine japonaises le .
Le pouvoir des planteurs prend fin en raison du droit de vote accordé aux nombreux immigrés qui dès le XIXe siècle ont radicalement transformé la démographie de l'archipel.
Le , Hawaï devient le 50e et dernier territoire de l'Union à avoir accédé au statut d'État des États-Unis : cette transformation étant due notamment à l'action des organisations syndicales (132 773 voix pour, 7 971 contre lors du référendum du ).
- Kalākaua, avant-dernier monarque d'Hawaï.
- Liliʻuokalani, dernière reine d'Hawaï.
- Marines de l'USS Boston, .
- : annexion d'Hawaï.
Droit international
Hawaï présente la caractéristique rare de n'avoir jamais été rattachée à son actuelle puissance souveraine (les États-Unis) par un acte de droit international. La cession de l'archipel a en effet été le fait d'un gouvernement provisoire que les États-Unis ne reconnaissaient pas, le président Grover Cleveland ayant explicitement déclaré cette entité illégitime. Par peur des résultats, on ne procéda pas à un référendum auprès de la population hawaïenne. La résolution Newlands, qui érige Hawaï en territoire organisé des États-Unis, votée par le Congrès américain n'est donc, en termes juridiques, qu'un acte unilatéral. Par l'Apology Resolution du , le Congrès américain souligne ainsi ce point en reconnaissant que le peuple hawaïen n'avait jamais renoncé à sa souveraineté au profit des États-Unis.
Quand bien même le gouvernement hawaïen aurait été considéré comme légitime, le droit international prévoit qu'il aurait fallu un traité, dans la mesure où une loi votée dans un pays ne peut s'appliquer à un autre pays, traité qui n'a jamais été conclu. Le statut du territoire d'Hawaï est donc, au regard du droit international pur, non valide. Cette irrégularité dans l'annexion d'Hawaï nourrit aujourd'hui encore un mouvement indépendantiste chez une partie de la population autochtone, ainsi que des querelles récurrentes quant à la propriété des terres ancestrales hawaïennes[14],[15],[16]. Ainsi, la loi publique 103-05 « présente solennellement, au nom du peuple et du gouvernement des États-Unis, ses excuses aux populations indigènes hawaïennes » pour le « renversement illégal du royaume d'Hawaï, le 17 janvier 1893, avec la participation d'agents et de citoyens américains, et la spoliation des indigènes hawaïens de leurs droits à l'autodétermination » et « exprime son engagement [celui des États-Unis] à assumer les conséquences du renversement du royaume d'Hawaï, afin de créer les conditions favorables à la réconciliation entre les États-Unis et le peuple indigène hawaïen »[13].
Dans la mesure où Hawaï a été constitué en État fédéré en 1959, sa séparation des États-Unis est aujourd'hui presque impossible, même au titre de la nullité en droit de son rattachement, car elle constituerait un cas de sécession[17].
D'une superficie totale de 28 337 km2, Hawaï est peuplé de 1 427 538 habitants (2017). La capitale et plus grande ville de l'État est Honolulu, située sur l'île d'Oahu. Hawaï est bordé par l'océan Pacifique nord.
Les 19 îles et atolls qui composent l'archipel se répartissent en deux groupes principaux :
- les îles au vent, situées au Sud-Est, composées des plus grandes îles :
- les îles sous le vent, au Nord-Ouest, plus petites, qui constituent le monument national marin de Papahānaumokuākea.
Parmi les 50 États américains, Hawaï est :
- l'État le plus méridional (le seul situé sous les tropiques, à la latitude du Mexique central) ;
- le seul des États-Unis à ne pas faire partie du continent américain ;
- le seul État entièrement composé d'îles ;
- l'un des deux seuls des États-Unis, avec l'Alaska, à n'être limitrophe d'aucun des 48 autres membres de l'Union.
Géographie physique
- Pali Gap, Windward Coast, île d'Oahu, Hawaï
- Plage à Oahu
- Nihoa
- Image satellitale de l'archipel d'Hawaï.
- Oahu, côte Est d'Hawaï.
Climat
Hawaï a un climat tropical typique, bien que les températures soient moins extrêmes grâce aux alizés qui soufflent de l'est. En été, les températures maximales pendant la journée sont d'environ 31 °C, et les températures minimales sont d'environ 24 °C. En hiver, les températures maximales sont d'environ 28 °C, et les températures minimales ne descendent pas souvent plus bas que 18 °C.
Hawaï n'a généralement que deux saisons : la saison sèche (avec moins de pluie) entre mai et septembre, et la saison humide (plus de pluie) entre octobre et avril. Il neige parfois en hiver aux sommets de Mauna Kea et Mauna Loa, les deux volcans les plus hauts à Hawaï. Le Mont Waialeale, sur l'île de Kauai, avec 11 684 mm par an, a la deuxième plus grande hauteur de précipitations annuelle du monde.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 18,7 | 18,6 | 19,6 | 20,4 | 21,3 | 22,3 | 23,1 | 23,4 | 23,1 | 22,4 | 21,3 | 19,4 | 21,1 |
Température moyenne (°C) | 22,7 | 22,8 | 23,6 | 24,3 | 25,3 | 26,3 | 26,9 | 27,4 | 27,2 | 26,4 | 25,1 | 23,4 | 25,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 26,8 | 26,9 | 30,6 | 28,2 | 29,3 | 30,3 | 30,8 | 31,5 | 31,4 | 30,5 | 28,9 | 27,3 | 29,1 |
Précipitations (mm) | 90,2 | 56,1 | 55,9 | 39,1 | 28,7 | 12,7 | 15 | 11,2 | 19,8 | 57,9 | 76,2 | 96,5 | 559,2 |
Volcanisme
La géographie d'Hawaï est très variée du fait de ses grands volcans. Avec Tahiti, les îles Marshall et Tuamotu, Hawaï est l’un des points chauds les plus étudiés par les géologues. Une instabilité de couche limite située à la base du manteau terrestre engendre un panache thermique (formé de matière solide comme le reste du manteau) qui en arrivant à proximité de la surface subit une décompression adiabatique qui produit du magma par fusion partielle ; comme les plaques de la croûte terrestre sont en mouvement, une série de volcans voient le jour puis s’éteignent au fur et à mesure que la plaque pacifique passe au-dessus du point chaud. Cela explique la forme de l'archipel hawaïen, en chapelet d’îles et de guyots. Les volcans d’Hawaï sont de type « volcans-boucliers ».
Les principaux volcans de l'archipel sont :
- Sea arch, Hawaï
- Lave pāhoehoe entrant dans la mer.
- Coulée de lave.
- Offrandes à Pele sur le bord du cratère (fire pit) Halem'uma'u, dans le cratère principal du Kīlauea.
L'activité volcanique s'accompagne aussi d'une activité sismique ; des séismes ont par exemple eu lieu en 1975, 2006 et 2018 ; ils sont parfois à l'origine de tsunamis.
Écologie et biodiversité
Le patrimoine naturel hawaïen est d'une grande richesse, tant sur terre qu'en mer. Hawaï est cité comme un point chaud de biodiversité au sein d'un ensemble biogéographique qui inclut la plus grande partie de la Polynésie et de la Micronésie. Initialement la faune terrestre de l'archipel était dominée par les oiseaux. On ne trouve en effet que deux mammifères natifs sur ces îles, à savoir le phoque moine d'Hawaï (Monachus schauinslandi) et l'ʻōpeʻapeʻa (Aeorestes semotus), une espèce de chauve-souris parfois considérée comme une sous-espèce. On retrouve par contre 338 espèces d'oiseaux dont 130 sont migratrices ou occasionnelles et 53 furent introduites par l'homme. Sans oublier 64 espèces endémiques dont la moitié ont disparu avec l'arrivée des premiers Européens. En effet les espèces insulaires sont très vulnérables en raison de la pression anthropique, de l'insularisation écologique des milieux naturels relictuels et de l'introduction de nombreuses espèces devenues invasives ou susceptibles de le devenir[19]. Les chats, les chiens, les rats et les mangoustes constituent des prédateurs particulièrement dévastateurs dans les milieux insulaires fragiles.
Hawaï est le seul État américain à avoir une forêt tropicale humide. La flore hawaïenne est également très riche. On retrouve environ 1 400 espèces de plantes vasculaires dont 90 % sont endémiques. Une mise à jour 2016 de la liste rouge de l'UICN a confirmé un risque croissant d'extinction pour les espèces natives. Depuis le début du XXe siècle, 79 espèces de plantes ont disparu à Hawaï, principalement victimes de la déforestation[20]. Sans oublier la pression causée par la présence d'herbivores importés comme les chèvres, les cochons et les cerfs qui causent des ravages en consommant des espèces natives. En , c'est après avoir visionné le film de Jean-Michel Cousteau (Voyage to Kure) que le président George W. Bush fait classer les îles du Nord-Ouest d'Hawaï comme monument national. Ces îles constitueront alors la plus grande zone marine protégée du monde à l'abri de la pêche commerciale. D'une superficie de plus de 350 000 km2, ce nouveau monument national s'étire sur près de 2 300 km, comprend une dizaine d'îles inhabitées ainsi qu'une centaine d'atolls et abrite également de nombreuses espèces en danger.
Depuis quelques années, HawaÏ subit les impacts du changement climatique avec une prolifération des phénomènes naturels extrêmes. Le programme Hawaï durable vise ainsi à formuler des objectifs et des actions pour atteindre 100 % d'énergie propre et renouvelable d'ici 2045, ainsi que des actions pour protéger les bassins versants. Ce programme est également significatif dans la lutte contre les espèces invasives afin de protéger et préserver l'écosystème unique de l'archipel. Le les États-Unis ont créé la plus vaste et longue aire marine protégée au large des îles du Nord-Ouest d’Hawaï. Le « Monument national marin des îles du Nord-Ouest d'Hawaï » recouvre environ 36 millions d’hectares marins, incluant 1,16 million d’hectares de récifs coralliens abritant plus de 7 000 espèces marines (endémiques à 25 % environ). 1 400 phoques hawaïens, les derniers de cette espèce menacée de disparition, ainsi qu'environ 90 % des tortues vertes d'Hawaï (également espèce menacée). Présence du palmier de Hawaï également endémique et en voie de disparition. Les embarcations non autorisées, l'extraction de matériaux marins, le déversement de déchets, et même la pêche commerciale devraient y disparaître en cinq ans, ainsi que les activités commerciales et touristiques, selon la Maison-Blanche[21].
À la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Hawaï fait partie des premières zones terrestres habitées et éloignées du Japon potentiellement touchées par les retombées aériennes radioactives de l'accident de . Les autorités américaines et la presse[22] se sont rapidement montrées rassurantes, invitant la population à ne pas se précipiter vers les stocks de pilules d'iode[23], certains spécialistes suggérant de rester néanmoins vigilant[23]. Des radionucléides ont été détectés dans le lait par le réseau national RadNet de l'EPA ; du césium 134 (24 picocuries par litre) et du césium 137 (19 picocuries par litre), ainsi que l'iode 131 (18 picocuries par litre) dans du lait local échantillonné le . À cette date, la radioactivité était très inférieure aux seuils d'action de l'EPA[24]. Une bioaccumulation par les champignons ou coquillages filtreurs (huitres, moules, coques...) est localement possible dans les mois ou années à venir. En , le projet FLEXPART du NILU (Norwegian Institute for Air Research) a cessé de produire ses modélisations[25] du trajet du nuage dans l'hémisphère nord en raison d'un manque d'accès aux sources d'émissions[26].
Le National Park Service gère neuf sites à Hawaï[27] :
- Ala Kahakai National Historic Trail ;
- parc national de Haleakalā ;
- parc national des volcans d'Hawaï ;
- Honouliuli National Historic Site ;
- Kalaupapa Leprosy Settlement and National Historical Park (en) ;
- parc historique national de Kaloko-Honokōhau ;
- Puʻuhonua o Hōnaunau National Historical Park (en) ;
- Puʻukoholā Heiau National Historic Site (en) ;
- Pearl Harbor National Memorial.
Comtés
Agglomérations
Le Bureau de la gestion et du budget a défini deux aires métropolitaines et deux aires micropolitaines dans l'État d'Hawaï[29].
Zone urbaine | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) | Rang national (2013) |
---|---|---|---|---|
Urban Honolulu, HI | 953 207 | 983 429 | 3,2 % | 54 |
Kahului-Wailuku-Lahaina, HI | 154 924 | 160 292 | 3,5 % | 255 |
Zone urbaine | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) | Rang national (2013) |
---|---|---|---|---|
Hilo, HI | 185 079 | 190 821 | 3,1 % | 2 |
Kapaa, HI | 67 091 | 69 512 | 3,6 % | 101 |
En 2010, tous les Hawaïens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 81,5 % dans une aire métropolitaine et 18,5 % dans une aire micropolitaine.
Municipalités
L'État d'Hawaï compte une municipalité[30].
Principales villes
- Honolulu, 374 658 habitants, capitale de l'État
- Hilo, 47 181 habitants
- Kailua
- Kaunakakai
- Lahaina
- Lihue
- Honolulu (Image NASA).
- Kahului Bay, 2001.
- Waiakea (lac), Hilo (2007).
- Oahu, Kailua, 2006.
- Petite église de Kailua-Kona, 2007.
- Éruption à Kupaianaha, Kalapana Gardens, 1990.