Hyères
commune française du département du Var / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Hyères (prononcé [ jɛʁ][N 1]occitan provençal: Ieras[2] ou Iero[3]), parfois appelée Hyères-les-Palmiers, est une commune française située dans le département du Var, en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Hyères | |||||
Vue panoramique d'Hyères. | |||||
Blason |
Logo |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Var | ||||
Arrondissement | Toulon | ||||
Intercommunalité | Métropole Toulon Provence Méditerranée | ||||
Maire Mandat |
Jean-Pierre Giran (LR) 2020-2026 |
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Code postal | 83400 | ||||
Code commune | 83069 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Hyérois[1] | ||||
Population municipale |
55 103 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 417 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 43° 07′ 12″ nord, 6° 07′ 54″ est | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 364 m |
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Superficie | 132,28 km2 | ||||
Type | Commune urbaine et littorale | ||||
Unité urbaine | Toulon (banlieue) |
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Aire d'attraction | Toulon (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Cantons de La Crau et d'Hyères | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Var
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Liens | |||||
Site web | hyeres.fr | ||||
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Chef-lieu de deux cantons, la ville est située sur la rive de la mer Méditerranée à 16 km à l'est de Toulon, à l'embouchure du Gapeau. Cette station balnéaire est appelée « Hyères les Palmiers » par la municipalité et l'office du tourisme (ainsi que dans le logo de la commune) en raison des 7 000 palmiers plantés dans la commune et cultivés dans les pépinières. En 2016, la population hyéroise avait atteint jusqu'à 56 799 habitants.
Sous l'impulsion de son maire Alphonse Denis, Hyères devient, dès l'année 1830, une destination touristique et une station climatique d'hiver, réputée pour ses cures thermales et fréquentée notamment par la communauté anglaise qui laisse une empreinte architecturale toujours perceptible dans le paysage urbain actuel.
La ville est aussi le berceau des premières tentatives d'acclimatation de plantes exotiques sur la Côte d'Azur à partir de 1850, grâce à des horticulteurs qui exportent palmiers et cactées produits dans leurs pépinières et fournissent les propriétaires.
Aujourd'hui, outre la culture du palmier, Hyères occupe une position prédominante en matière de floriculture et de viticulture. Les établissements de santé, souvent d'anciens sanatoriums, tel l'hôpital Renée Sabran fondé par le docteur Vidal[4], reconvertis en centres de réadaptation fonctionnelle, comptent parmi les plus importants du département. La villégiature d'été à Hyères connaît un essor grâce à son port de plaisance, aux plages et à la proximité de lieux touristiques comme les îles d'Or, protégées partiellement par un parc national, les Salins ou le site archéologique d'Olbia.
Situation
La commune d'Hyères inclut notamment la presqu'île de Giens et les îles d'Hyères. Ces îles comprennent Porquerolles, Port-Cros et l'île du Levant ainsi que de nombreuses petites îles et îlots. On les appelle aussi les « îles d'Or », nom qui leur fut donné à la Renaissance[N 2], sans doute parce que, sous certains éclairages, les micaschistes de leurs roches ont des reflets d'or. Outre ces îles, la ville est composée de nombreux quartiers tels que la Capte, Giens, l'Almanarre, l'Ayguade, le Pyanet, Costebelle, les Salins-d'Hyères ou les Borrels. La ville, qui longe la mer sur trente-neuf kilomètres de côtes, est la plus méridionale de Provence[N 3] et son relief côtier alterne entre rivages de sable ou falaises rocheuses.
La plus ancienne des stations climatiques de la Côte d’Azur est située dans un site abrité[N 4]. Ses vieux quartiers s’accrochent au versant sud de la colline du Castéou (204 m) et dominent la ville moderne et la rade qu’enserrent le cap Bénat et la presqu’île de Giens. La notoriété de la ville remonte au XVIIIe siècle[N 5].
La commune est située à sept-cent-deux kilomètres au sud-est de Paris-Notre-Dame, point zéro des routes de France, à soixante-cinq kilomètres au sud-est de Marseille, à seize kilomètres à l'est de Toulon, à trente et un kilomètres au sud de Brignoles, à cinquante-huit kilomètres au sud-ouest de Draguignan et à quarante-huit kilomètres au sud-ouest de Saint-Tropez.
Communes limitrophes
Du sud-ouest à l’est, la commune est baignée par la mer Méditerranée, avec le golfe de Giens au sud-ouest de la presqu'île et le quartier insulaire de Porquerolles au sud. Du sud-est à l'est se trouve la rade d'Hyères avec les îles de Bagaud, Port-Cros et Le Levant. Au nord-est, la commune est limitrophe de La Londe-les-Maures, de Pierrefeu-du-Var au nord, le Gapeau la sépare de La Crau au nord-ouest, la station balnéaire de Carqueiranne est située à l'ouest. A l'est se trouve la commune de Bormes les mimosas dont la baie fait partie du cercle des 45 plus belles baies du monde selon l'Unesco.
La Crau | Pierrefeu-du-Var | La Londe-les-Maures |
Carqueiranne | Mer Méditerranée | |
Golfe de Giens | Mer Méditerranée | Mer Méditerranée |
Hydrographie et les eaux souterraines
Hyères possède un linéaire côtier de 179 kilomètres.
Le fleuve du Gapeau passe dans la commune arrivant par La Crau[5]. Prenant sa source au pied du massif de la Sainte-Baume, il parcourt 47,5 kilomètres, traversant les communes de Méounes-lès-Montrieux, Belgentier, Solliès-Toucas, Solliès-Pont, Solliès-Ville, La Farlède, La Crau. Son embouchure, aux Salins-d'Hyères, est située à l'est du territoire communal.
Le Roubaud, un petit fleuve côtier au cours très incertain, emprunte la vallée située à l'ouest de la commune autrefois occupée par le Gapeau primitif. Il se jette dans l'étang du Pesquier[6].
On trouve également deux autres cours d'eau sur le territoire de la commune, le canal de Jean Natte, reliant le Gapeau et le Roubaud et au nord de la commune le Réal Martin[7].
Enfin, on trouve divers ruisseaux, comme le Pansart et la Malaveine[8] ainsi que le Vallon des Châtaigniers[9], le Vallon de Valbonne[10], le Vallon du Viet[11], la Baisse des Contes[12] et le Vallon des Borrels[13],[14].
Relief et géologie
L'altitude minimale se situe au niveau de la mer, la maximale est à 364 mètres pour une altitude moyenne de 182 mètres. La mairie est à une altitude de 29 mètres. Le nord de la commune est occupé par la colline du Castéou (198 m) et, à l'extrémité occidentale, le massif des Maures, à savoir les hauteurs des Bertrands, celles du Surlier, le chapeau de Gendarme (l'ensemble culmine à 300 mètres en moyenne) ainsi que les Maurettes qui culminent à 291 mètres au Fenouillet. Le sud du territoire communal est constitué de vallées ou de plaines lagunaires dominées par deux belvédères, le mont des Oiseaux (et pic des Fées) qui atteint 241 mètres et Costebelle (101 mètres)[15].
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de Provence-Alpes-Côte d'Azur et Climat du Var.
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[16]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Var, Alpes-Maritimes, caractérisée par une pluviométrie abondante en automne et en hiver (250 à 300 mm en automne), un très bon ensoleillement en été (fraction d’insolation > 75 %), un hiver doux (8 °C) et peu de brouillards[17].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 15,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 789 mm, avec 6,5 jours de précipitations en janvier et 1,2 jours en juillet[16]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 15,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 668,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −11 °C, atteinte le [Note 1],[18],[19].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 4,9 | 4,6 | 6,6 | 8,8 | 12,3 | 15,7 | 18,1 | 18,3 | 15,5 | 12,8 | 8,8 | 5,9 | 11 |
Température moyenne (°C) | 9,2 | 9,2 | 11,3 | 13,5 | 17,1 | 20,8 | 23,4 | 23,6 | 20,5 | 17,1 | 13 | 10,1 | 15,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 13,6 | 13,8 | 16 | 18,1 | 21,9 | 25,8 | 28,8 | 29 | 25,4 | 21,4 | 17,1 | 14,3 | 20,4 |
Record de froid (°C) date du record |
−11 08.01.1985 |
−7,1 10.02.1986 |
−5,9 06.03.1971 |
−0,4 01.04.1975 |
1 01.05.1960 |
6,5 01.06.1986 |
9,9 01.07.1991 |
8,6 31.08.1986 |
6 15.09.1965 |
2,3 28.10.1980 |
−2 23.11.1998 |
−4,9 28.12.1962 |
−11 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
23 19.01.07 |
23,3 03.02.20 |
25,9 19.03.1998 |
27,2 23.04.09 |
35,6 28.05.06 |
36,5 19.06.09 |
42,3 07.07.1982 |
37,8 05.08.17 |
36,5 05.09.16 |
29,7 09.10.12 |
25 06.11.13 |
23,9 12.12.1961 |
42,3 1982 |
Précipitations (mm) | 73,7 | 51,2 | 44 | 55,2 | 39,5 | 36,6 | 7,8 | 14,4 | 57,9 | 105,1 | 108,6 | 74,8 | 668,8 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
13,6 4,9 73,7 | 13,8 4,6 51,2 | 16 6,6 44 | 18,1 8,8 55,2 | 21,9 12,3 39,5 | 25,8 15,7 36,6 | 28,8 18,1 7,8 | 29 18,3 14,4 | 25,4 15,5 57,9 | 21,4 12,8 105,1 | 17,1 8,8 108,6 | 14,3 5,9 74,8 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[20]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[21].
Voies de communication et transports
Axes routiers
La départementale 559 de Fréjus et la nationale 98 de La Londe-les-Maures. Depuis l'est du Var et les Alpes-Maritimes, il est cependant plus rapide d'emprunter les autoroutes A8/A57/A570 pour atteindre Hyères.
La départementale 559 et l'autoroute A570 depuis Toulon et la D 554 de La Crau par le rond-point Henri-Petit.
Accès par le nord avec la D 12 en direction de Brignoles.
La D 197 part vers la presqu'île de Giens et la D 42 vers le hameau de l'Ayguade.
Transport urbain
- Le réseau de transport urbain « Mistral » de Toulon Provence Méditerranée dessert la ville d'Hyères avec 13 lignes.
- 17 L'Oratoire - Moulin Premier - Lycée Costebelle
- 23 Gare Routière de Toulon - Espace 3000 Hyères (Par Le Pradet)
- 29 Gare Routière de Toulon - Lycée Costebelle par La Garde et La Crau
- 39 Gare Routière de Toulon - Lycée Golf Hôtel par Carqueiranne
- 63 Aéroport de Toulon-Hyères (par le port d'Hyères) - Hyères-centre (Denis)
- 66 Hyères-centre (Denis) - Les Salins
- 67 Hyères-centre (Joffre) - Tour Fondue (Giens)
- 68 Parc Chevaliers - Chambre des métiers (Giens)
- 69 Hyères-Centre (Denis) - Cimetière Ritorte
- 102 Gare Routière de Toulon - Aéroport de Toulon-Hyères (par l'Ayguade)
- 103 Gare Routière de Toulon - Moulin Premier - Hyères Saint-Nicolas
TLV-TVM, compagnie privé, assure des liaisons maritimes vers les îles d'Hyères.
Transport aérien
L'aéroport de Toulon-Hyères partage les pistes avec la base d'aéronautique navale d'Hyères Le Palyvestre, celui-ci dessert à l'année les aéroports de Paris-Orly, Nantes, Londres-Stansted et Charleroi-Bruxelles-Sud. En 2011, il a accueilli 578 105 personnes[22].
Transport maritime
Le port de plaisance d'Hyères est l'un des plus actifs de la côte varoise grâce à des atouts majeurs : une grande baie de 27 000 ha fermée au sud et à l'est par les îles d'Or. Le port Saint-Pierre avec ses 17 ha de plan d'eau, se divise en quatre bassins et comporte 1 350 anneaux (et 120 supplémentaires pour le passage). Les aménagements à la disposition des plaisanciers comprennent notamment : eau douce, électricité, carburant, deux zones de carénage (grue et élévateur de 30 t), cuves de récupération des huiles et eaux grasses, liaison Wi-Fi.
Il existe six autres ports sur la côte continentale et trois sur les îles (Porquerolles, Port-Cros, Levant).
Transport ferroviaire
La gare SNCF d'Hyères est desservie via l'antenne de la ligne de La Pauline-Hyères aux Salins-d'Hyères. Elle est le départ ou le terminus d'une ligne TGV vers la gare de Paris-Lyon et de trains express régionaux TER Provence-Alpes-Côte d'Azur (jusqu'à la gare de Marseille Saint-Charles)[23].
Typologie
Hyères est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[24],[25],[26]. Elle appartient à l'unité urbaine de Toulon, une agglomération inter-départementale regroupant 27 communes[27] et 575 347 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Toulon est la neuvième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille-Roubaix-Tourcoing, Toulouse, Bordeaux, Nice et Nantes[28],[29].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Toulon dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 35 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[30],[31].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[32]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[33],[34].
Occupation des sols
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 13,3 % | 1779 |
Zones industrielles ou commerciales et installations publiques | 0,4 % | 50 |
Zones portuaires | 0,2 % | 30 |
Aéroports | 1,6 % | 216 |
Équipements sportifs et de loisirs | 0,9 % | 117 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 3,6 % | 478 |
Vignobles | 7,6 % | 1022 |
Vergers et petits fruits | 2,0 % | 262 |
Oliveraies | 0,5 % | 66 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 1,8 % | 234 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 11,9 % | 1596 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 0,03 % | 5 |
Forêts de feuillus | 6,7 % | 901 |
Forêts de conifères | 9,4 % | 1262 |
Forêts mélangées | 9,5 % | 1266 |
Végétation sclérophylle | 23,0 % | 3068 |
Marais maritimes | 0,3 % | 35 |
Marais salants | 5,0 % | 671 |
Lagunes littorales | 1,5 % | 203 |
Mers et océans | 0,8 % | 103 |
Source : Corine Land Cover[35] |
Morphologie urbaine
La ville dispose d'un plan local d'urbanisme[36] et relève du schéma de cohérence territoriale Provence Méditerranée regroupant 32 communes[37].
Quartiers et lieux-dits
La commune d'Hyères étant très étendue en superficie, elle a été subdivisée en plusieurs quartiers et hameaux qui possèdent une mairie annexe : les Borrels, la Sauvebonne, le Port et l'Almanarre au nord et au sud. Les Salins et l'Ayguade à l'est. La Bayorre à l'ouest. La Capte, Giens, La plage, La tour Fondue et La Madrague sur la presqu'ile et sur les îles, Porquerolles, Port-Cros et Le Levant.
Logement
Projets d'aménagements
- Réhabilitation du site de la Tour Fondue[38].
- Consolidations et restaurations à Olbia[39].
- La collégiale Saint-Paul : pour 2018, la ville ambitionne de réinstaller dans la collégiale l'ensemble des ex-voto[40],[41].
- Opération Grand Site de la Presqu'île de Giens et des Salins-d'Hyères[42],[43].
Hyères est citée pour la première fois en 963 sous la forme Eyras[44] ou Eras[réf. nécessaire]. On doit faire l'élision et parler de la ville d'Hyères, de la rade d'Hyères ainsi que des îles d'Hyères[45], puisque le h dit aspiré n'existe pas en provençal et, qu'en outre, celui d'Hyères est une fantaisie graphique qui apparaît tardivement. En 1801, la ville s'orthographiait indifféremment Hières ou Hyères. Le nom de la commune s'écrit Ieras en occitan selon la norme classique et Iero selon la norme mistralienne (prononcé ['jeɾɔ]).
Le nom de la localité résulte d'une évolution phonétique du mot latin area[46], vers une forme occitane francisée par la suite. Area avait le sens d'« espace découvert », puis a pris ensuite les sens de « cour, jardin, maison »[46]. Le nom de cette ville semble provenir des grandes aires de séchage du sel qu’on trouve aux Salins-d'Hyères, peut-être depuis l'Antiquité tardive, après altération du terme latin area désignant des marais salants[47]. Il y a homonymie avec Hières-sur-Amby (Isère, Hera XIe siècle) et les Aires (Hérault, Airas XIe siècle).
À la fin du XIXe siècle, la commune veut s'appeler « Hyères-les-Palmiers[48] » ; ce changement administratif ne s’est pas fait, mais la municipalité utilise fréquemment ce nom d'usage y compris dans ses documents officiels[49]. Cette tendance à mettre en valeur la présence des palmiers fasait ironiser Alexandre Dumas père qui parlait de « la place des quelques petits palmiers »[réf. nécessaire].
Microtoponymie
Antiquité
Le monument le plus ancien de la ville est sans doute la pierre à cupules, une dalle en schiste qui aurait été gravée vers 500-600 av. J.-C. par les Grecs. Elle représenterait peut-être des constellations.
C'est au IVe siècle av. J.-C. qu'un comptoir commercial fortifié fut construit par des marins grecs de Massalia, sur les rives de la Méditerranée, à Hyères dans le lieu-dit de l'Almanarre : l'actuelle Olbia de Provence. Le comptoir se nomma Olbia qui veut dire « L'Heureuse » en grec et puis leur présence s'est étendue lentement sur la presqu'île de Giens[54]. Ce bastion fortifié a pour but de sécuriser la navigation côtière vers l'Italie à la suite des incursions des barbares ligures. Une caserne de 165 m de côté constituée d'un double mur avec des tours aux angles et sur le périmètre fut installée. Son intérieur est découpé en quatre par deux artères.
Chaque quartier était composé de dix îlots d'habitation séparés par des ruelles de 2,20 m de large. À ceux-ci viennent s'ajouter deux sanctuaires dédiés à Aphrodite et Artémis. On suppose que la population se situait entre 800 et 1 000 habitants.
Au IIe siècle avant notre ère, les Romains s'établissent sur la commune et fondent Pomponiana, une station de galères à proximité d'Olbia la grecque[55].
Moyen Âge
Sous le règne de Gontran Ier, roi Franc à la tête de la Burgondie, Olbia est définitivement abandonnée en raison de la submersion du port et de l'augmentation de l'insécurité en bord de mer sous la dynastie mérovingienne.
Dès le début du Moyen Âge, la ville était appelé Castrum Aracarum[56] (ou Aracarum Castrum, qui est la devise du château et qui est gravée à son entrée) ce qui signifie que le château d'Hyères existait déjà.
Hyères est cité pour la première fois en 963 sur deux documents : une bulle du pape Léon VIII et une charte de Conrad, roi de Bourgogne et de Provence, qui concèdent Hyères et ses alentours en confirmant l'attribution à l'abbaye bénédictine de Montmajour. Il est fait mention de salines et de pêcheries. C'est Guillaume Ier, comte de Provence, qui destine Hyères au seigneur de Fos après 972, afin qu'il édifie un fort[N 6] et défende la côte contre les pirates Sarrasins qui ont établi une base à La Garde-Freinet.
Issu de la famille des vicomtes de Marseille, Pons de Fos est généralement considéré comme le premier seigneur d'Hyères[N 7] en construisant un château à Hyères, dès la première moitié du XIe siècle, une fois les Sarrasins expulsés[57].
Une charte mentionne en 1056, la fondation par Guy et Astrude de Fos de l'église Saint-Nicolas située à l'est du Gapeau, à l'angle nord-ouest des Salins d'Hyères, et la dote, entre autres, de « la dîme sur la chasse aux lapins des îles »[58]. L'acte évoque aussi la donation d'« une maison jouxtant l'église Saint-Paul, et située sur la place du Marché », place sur laquelle se tiennent des foires[59]. L'église Saint-Nicolas, avec tous les biens et droits qui y sont liés, est placée sous la tutelle du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne et Saint-Trophime d'Arles. Le lieu-dit Saint-Nicolas témoigne encore de l'emplacement de cette chapelle aujourd'hui disparue qui figurait encore sur un plan de la fin du XVIIIe siècle.
En 1062 et 1075, l'évêque Rostaing et ses frères donnent les églises Saint-Michel et Saint-Georges à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Les terres de la première se situaient au voisinage d'une source nommée Alma Narra, ce qui la place sur la colline de Costebelle. La seconde était située à l'est des salins, entre les Bormettes et Léoube[60]. Dans cette charte, Hyères est citée en tant que castrum Heras : c'est la première mention de fortifications. Et donation de salines de l'étang de Fabrégat à l'abbaye Saint-Victor. Cette charte signée dans la chapelle Saint-Benoît des Salins évoque le château d'Hyères dit Castellum Eiras[61].
Raymond-Geoffroy de Fos en 1216, privé de ressources, vend pour 18 000 sols royaux à la communauté de Marseille ses possessions à Hyères (un 1/12e) et la terre de Brégançon, ainsi que les salines des Îles d'Or, qui lui venaient de sa mère.
Le 14 septembre 1257, les Fos doivent vendre tout ce qui leur reste de « Hyères, son château, sa ville, son territoire, ses îles » au comte de Provence, Charles d'Anjou. Un sceau, découvert en 2011 au pied du château atteste cet accord[62]. Ce dernier y installe un viguier, son représentant, et entreprend de réaménager la cité et le château[63]. C'est de cette époque que datent les plus vieux vestiges.
Hyères, au début du XIVe siècle, est la huitième ville provençale avec environ 5 000 habitants mais la Peste noire, arrivée par Marseille en 1347, ravage la Provence et emporte plus du tiers de la population. Celle-ci ne possède plus que 1 900 habitants cent ans après.
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Hyères fait partie de l’Union d’Aix, avant de faire promesse de reddition le 11 septembre 1387 à Marie de Blois, régente de Louis II d'Anjou[64].
Période moderne
En 1481, Hyères, comme toute la Provence, est intégrée au domaine royal français. C'est une période de grands travaux pour la ville et notamment l'édification du canal Jean-Natte. Voici quelques étapes clés de sa construction matérielle et son statut juridique :
C'est l'ingénieur Jean Natte et Rodulfe de Limans qui sont à l'origine de l'édification du canal du Béal. Conformément à la convention passée en 1458 entre les syndics et conseillers de la communauté d'Hyères et Jean Natte « de la rivière de Gènes » pour la construction d'un canal ou béal dérivé du Gapeau, ce canal est destiné à alimenter des moulins et à l'arrosage des jardins[65]. Les travaux commencent le 27 septembre 1453. Le canal en pierre et mortier encore visible est totalement achevé en 1632, sous le règne du roi Louis XIII. Au cours du siècle suivant, il est renforcé de structures en contreforts, de canaux secondaires et d'écluses de pierre au lieu de bois. Les aménagements du Gapeau, dont deux barrages édifiés en grosses roches taillées, reliées par des crampons de fer, peuvent encore être admirés, ainsi que les prises d'eau, fermées par des pelles coulissantes.
Le canal devient un ouvrage stratégique et il est réglementé par des actes juridiques. Le 10 avril 1477, une transaction entre les syndics d'Hyères et Palamède de Forbin, seigneur de Solliès, ratifie la convention passée entre le sieur Beauval et le syndic des moulins le 31 mars 1459, autorisant le détournement et l'utilisation des eaux moyennant 100 florins[66]. Le 16 mars 1463, une lettre du Roi René porte exemption de tous impôts et droits royaux en faveur de Jean Natte et des frères Paulet et Limans[67]. Le 30 mai 1648, à la suite de nombreux conflits, est rédigé le premier règlement d'arrosage. Le 21 mars 1657, le Parlement d'Aix homologue une délibération des consuls de la communauté portant sur les espensiers[N 8] illégaux et frappe les infractions d'amendes (23 décembre 1669 sentence du sénéchal, Hyères). En janvier 1684, un premier « rapport d'estime » livre une estimation des biens immobiliers relatifs au canal Jean Natte aussi appelé « canal des Moulins »[68].
Aujourd'hui, ses eaux sont toujours utilisées par les arrosants réunis en association syndicale contribuant ainsi à la réalimentation des nappes phréatiques existantes[69].
En 1564, Charles IX de France et Catherine de Médicis séjournent à Hyères où le roi veut construire un palais. Finalement le projet est annulé[70]. La présence de palmiers est déjà citée[71].
En 1580, une épidémie de peste fait de nombreux morts.
Au cours des guerres de Religion, le château joue un rôle primordial mais il change plusieurs fois de main. Au début du XVIIe siècle, le château est en grande partie démantelé et la ville est en mauvais état. C'est au cours de cette période que la ville est devenue moins dominante que Toulon[70].
Révolution française
Peu avant la Révolution française, l'agitation monte. Outre les problèmes fiscaux présents depuis plusieurs années, la récolte de 1788 avait été mauvaise et l'hiver 1788-89 très froid. L'élection des États généraux de 1789 avait été préparée par celles des États de Provence de 1788 et de janvier 1789, ce qui avait contribué à faire ressortir les oppositions politiques de classe et à provoquer une certaine agitation[72]. C’est au moment de la rédaction des cahiers de doléances, fin mars, qu'une vague insurrectionnelle secoue la Provence. Une émeute se produit à Hyères le 25 mars[73],[74]. Des paysans de la commune[75] et des environs, ainsi que des femmes[76] protestent contre la cherté des grains et les taxes[77]. Le piquet est suspendu, puis rétabli mais à un taux moins élevé[78]. Dans un premier temps, la réaction consiste dans le rassemblement d’effectifs de la maréchaussée sur place. Comme l'agitation continue, un détachement de l'armée est envoyé sur place. Puis des poursuites judiciaires sont diligentées, mais les condamnations ne sont pas exécutées, la prise de la Bastille comme les troubles de la Grande peur provoquant, par mesure d'apaisement, une amnistie début août[79].
Avec la loi de mars 1793, une grande liberté de choix est donnée aux parents pour prénommer leurs enfants. Plusieurs habitants d’Hyères choisissent, de l’an II à 1801, d’appeler leurs enfants Olbius ou Olbia, du nom antique de la ville[80].
Période contemporaine
Lamartine séjourna à Hyères en 1840[71].
Après l’annonce du coup d'État du 2 décembre 1851 perpétré par Louis-Napoléon Bonaparte, la ville d’Hyères se soulève brièvement le 5 décembre[81].
Le la station d'Hyères est mise en service par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM), lorsqu'elle ouvre à l'exploitation la première section de sa concession de Toulon à Nice. Mais la station est éloignée de la ville et un embranchement est à l'étude[82]. Il faut attendre le pour la mise en service d'une nouvelle gare d'Hyères lors de l'ouverture de l'exploitation de la section de La Pauline-Hyères à Hyères du nouvel embranchement[83].
En 1887, le Dijonnais Stéphen Liégeard (1830-1925) publie l’ouvrage La Côte d’azur[84], qui donne son nom au littoral. Dans ce livre de 430 pages, il décrit les villes du littoral, de Marseille à Gênes. Il consacre sept pages à Hyères, à propos de laquelle il écrit : « Le long de cette plage baignée de rayons qui mérite notre baptême de Côte d’Azur, Hyères, la première, eut l’idée de mettre ses dons bénis au service de la maladie ou de la désespérance. À l’âme frappée, au corps débile, que pouvait-elle offrir ? Sa campagne abritée du mistral […][85] ». La première de ces phrases, mal interprétée, a fait croire à tort que Stéphen Liégeard avait eu l’idée de l’expression Côte d’Azur à Hyères, ce que ne mentionne nulle part son livre, ni sa seconde édition, de 1894, ni aucune biographie de cet écrivain.
La commune a été décorée, le 11 novembre 1948, de la Croix de guerre 1939-1945[86].
Hyères a connu un développement important à partir du milieu du XXe siècle, à la périphérie de l'agglomération toulonnaise tout en constituant un centre urbain indépendant et ouvert vers l'est. La ville a également bénéficié du développement du tourisme. La ville attira l'attention des médias avec l'assassinat le 25 février 1994 de la députée UDF, ex-FN Yann Piat.