Hypothèse de Sapir-Whorf
hypothèse soutenant l’existence d’un lien de causalité entre catégories linguistiques et représentations mentales / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Hypothèse de Sapir-Whorf?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Pour les articles homonymes, voir Sapir.
En linguistique et en anthropologie, l’hypothèse de Sapir-Whorf soutient que les représentations mentales dépendent des catégories linguistiques, autrement dit que la façon dont on perçoit le monde dépend du langage. Cette forme de relativisme culturel et de déterminisme linguistique a été développée par l'anthropologue américain Edward Sapir puis défendue de façon radicale par son élève, Benjamin Lee Whorf. Telle que formulée par ces auteurs, il ne s'agit pas à proprement parler d'une hypothèse scientifique mais plutôt d'une vision générale du rôle du langage dans la pensée que Whorf illustre à travers l'exemple des noms de la neige en esquimau[1],[note 1] qui disposerait, selon lui, de trois mots pour désigner la neige là où l'anglais n'en aurait qu'un seul (snow) si bien que « pour un esquimau, ce terme générique [snow] serait pratiquement impensable »[1].
Cette thèse est au cœur d'une importante controverse de l'histoire de l'anthropologie cognitive : au début des années 1960, les psychologues Roger Brown et Eric Lenneberg ont entrepris de véritablement tester l'hypothèse de Sapir-Whorf à partir d'observations expérimentales et montrent que le lexique des couleurs semble avoir une influence réelle sur la perception et la mémoire de celles-ci par des locuteurs parlant des langues différentes[2]. Finalement, une étude à large échelle comparant les termes de couleurs dans plusieurs dizaines de langues menée par les anthropologues Brent Berlin (en) et Paul Kay (en) tend à invalider l'hypothèse de Sapir-Whorf : montrant l'organisation hiérarchique quasi universelle du lexique des couleurs, ils concluent à l'inverse que c'est l'organisation des catégories mentales qui détermine les catégories linguistiques[3]. Bien que rejetée dans sa version radicale, la thèse de Sapir-Whorf a toutefois rencontré un regain d'intérêt à la fin du XXe siècle dans le cadre de travaux expérimentaux [réf. nécessaire] montrant que le langage pouvait bel et bien avoir un effet, parfois faible mais néanmoins mesurable, sur la perception et la représentation de l'espace, du temps et des émotions.