Insurrection de Boko Haram
conflit armé qui éclate en 2009 dans le nord du Nigeria / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L'insurrection djihadiste au Nigeria ou insurrection de Boko Haram est un conflit armé qui éclate en 2009 dans le nord du Nigeria. Cette guerre oppose l'État nigérian, le Cameroun, le Tchad et le Niger aux groupes salafistes djihadistes de Boko Haram, de l'État islamique en Afrique de l'Ouest et d'Ansaru[17],[18],[19],[20],[21],[22].
Cet article concerne une guerre en cours.
Ces informations peuvent manquer de recul, ne pas prendre en compte des développements récents ou changer à mesure que les combats progressent. Le titre lui-même peut être provisoire.
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- Contrôlé par le Nigeria et ses alliés
- Expansion maximale de Boko Haram en 2014
Date |
depuis le (14 ans, 8 mois et 2 jours) |
---|---|
Lieu | Nord du Nigeria, territoires frontaliers du Cameroun, du Niger et du Tchad |
Issue | En cours |
Nigeria Cameroun Tchad Niger États-Unis France |
Boko Haram
État islamique en Afrique de l'Ouest (depuis 2015) Al-Qaïda au Maghreb islamique (depuis 2020)
|
Umaru Yar'Adua Goodluck Jonathan Muhammadu Buhari Alex Badeh Abayomi Gabriel Olonishakin Kenneth Minimah Tukur Yusuf Buratai Adesola Amosu Sadique Abubakar Paul Biya Jacob Kodji † Idriss Déby Ahmat Darry Bazine Yaya Daoud Mahamat Idriss Déby Itno Mahamadou Issoufou Moussa Salaou Barmou |
Mohamed Yusuf † Abubakar Shekau † Abou Mosab al-Barnaoui Mamman Nour † Abubakar Adam Kambar † Khalid al-Barnawi Abu Usmatul al-Ansari |
Forces armées nigérianes : 162 000 hommes[1] • 80 000 militaires[1] • 82 000 paramilitaires[1] (effectif total) 15 000 hommes[2] (effectifs dans l'État de Borno) Police nationale nigériane: 372 000 hommes (effectif total) Civilian Joint Task Force Mercenaires sud-africains ~ 200 à 400 hommes[3] Armée camerounaise : 45 000 hommes[4] (effectif total) 6 000 hommes[5] (effectif déployé à l'extrême nord) 5 000 hommes[6] |
6 000 à 30 000 hommes[1],[2],[7],[8] 2 000 à 3 000 hommes[7] |
inconnues 200 morts[9] (2013-2018) 113 morts 660 blessés (3 février - 11 décembre 2015)[10] 105 morts au moins[11],[12],[13],[14] |
inconnues |
Batailles
- 1er Bauchi
- 1er Maiduguri
- 2e Bauchi
- 1re Damaturu
- Kano
- 1er Baga
- Gashua
- 1er Bama
- Dawashe
- Monguno
- Benishiek
- Kasiya
- Kangarwa
- Alagarno
- 2e Damaturu
- Mainok
- Bita
- 2e Maiduguri
- Digil
- 2e Bama
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- Bulanbuli
- Buni Yadi
- Tourou
- 2e Damboa
- Bargaram
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- 1re Gwoza
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- 1re Konduga
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- 1re Malam Fatori
- 3e Damaturu
- Amchidé
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- 2e Baga
- 2e Kolofata
- 3e Maiduguri
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- 2e Gamboru Ngala
- 2e Fotokol
- Bosso
- 3e Gamboru Ngala
- Ngouboua
- 2e Monguno
- Waza
- 1re Dikwa
- 1re Karamga
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- 2e Dikwa
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- 4e Bama
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- 1re Kareto
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- 3e Bosso
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- 3e Malam Fatori
- 1re Gueskerou
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- Kukawa
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- 3e Baga
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- 2e Kareto
- 2e Gajiram
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- Goneri
- 2e Bohama
- 2e Forêt de Sambisa
- 2e Tchoukoutalia
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- Maiduguri
- 1er Baga
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- 1er Konduga
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- 2e Jos
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- 2e Kano
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- 2e Mubi
- 3e Mubi
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Le conflit débute en juillet 2009, par le soulèvement à Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, d'une secte islamiste surnommée « Boko Haram », fondée par Mohamed Yusuf. L'insurrection est réprimée par l'armée nigériane et Yusuf y trouve la mort. En 2010, le mouvement passe sous le contrôle d'Abubakar Shekau. Il devient un groupe armé qui prend le nom officiel de « Groupe sunnite pour la prédication et le djihad » et commence une campagne de guérilla, d'attentats et de massacres.
En mai 2013, les forces armées nigérianes lancent une vaste offensive dans les états de Borno, Bauchi et Adamawa. Mais à partir de l'été 2014, les djihadistes infligent de graves revers à l'armée nigériane, affaiblie par la corruption, et parviennent à conquérir la plus grande partie de l'État de Borno. Le conflit se régionalise, Boko Haram mène plusieurs raids au Cameroun et en janvier 2015, le Tchad et le Niger interviennent militairement au Nigeria.
En 2015, l'intervention militaire tchadienne permet au Nigeria de reprendre le contrôle des villes tombées aux mains des djihadistes. Ces derniers se replient alors dans la région du lac Tchad et dans la forêt de Sambisa, d'où ils poursuivent une guérilla.
Le , Boko Haram prête allégeance à l'État islamique, que ce dernier reconnaît officiellement cinq jours plus tard. Le groupe prend alors le nom d'État islamique en Afrique de l'Ouest ou de Province d'Afrique de l'Ouest de État islamique. Mais en août 2016, il se scinde en deux : Abubakar Shekau est écarté par l'État islamique pour « extrémisme » et est remplacé par Abou Mosab al-Barnaoui. Opposé à cette décision, Shekau prend alors la tête d'une faction qui réadopte son ancien nom de « Groupe sunnite pour la prédication et le djihad », tout en maintenant son allégeance à l'État islamique. Les deux factions deviennent cependant rivales et s'affrontent occasionnellement.
Depuis 2009, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés[20]. L'armée nigériane et Boko Haram se rendent responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité[23]. Selon des rapports publiés par l'ONU, Amnesty International et Human Rights Watch, plus de 7 000 civils ont été tués par Boko Haram dans des massacres et des attentats, et entre 2 000 et 7 000 femmes ont été enlevées pour servir d'esclaves sexuelles aux djihadistes, tandis que l'armée nigériane s'est rendu responsable de la mort de plus de 8 000 personnes, exécutées ou mortes en détention[24],[25],[26],[27],[28].
Le , le Nigeria devient officiellement la première puissance économique d'Afrique, place qu'il occupe jusqu'en [29]. Il est le premier exportateur de gaz et de pétrole sur le continent, grâce à ses réserves dans le delta du Niger. Cependant le PIB par habitant demeure faible et le Nigeria reste un pays en développement, gangrené par la corruption[30],[31],[32]. En 2016, Vincent Foucher, chercheur à l'International Crisis Group, déclare : « Dans ce pays, l'État est à la fois très puissant et intermittent. Il est brutal, corrompu et décevant pour beaucoup de Nigérians. [...] Les forces de l'ordre ont un droit à l’abus que j’ai rarement constaté ailleurs. Il existe une habitude de l’impunité dans l’histoire du pays »[33]. En 2016, un sondage de la fondation AfroBarometer montre que 21 % des Nigérians ont confiance en leur police, soit le taux le plus faible d'Afrique[33].
Au Nigeria, état fédéral, les inégalités entre le nord, majoritairement musulman, et le sud, majoritairement chrétien, se creusent au début des années 2000, sous le mandat d'Olusegun Obasanjo. Les 12 États du nord sont les moins développés du pays et l'État de Borno est le plus pauvre de tous ; les trois quarts de la population y vivent sous le seuil de pauvreté, 98 % des enfants de moins de quinze mois ne sont pas vaccinés, 83 % des jeunes sont illettrés et 48,5 % des enfants ne sont pas scolarisés[31].
Dans les années 1980, le nord du Nigeria est déjà le théâtre de l'insurrection d'une secte ; le mouvement Maitatsine, fondé par Mohamed Marwa Maitatsine, qui se proclame à la fois prophète et messie. Rejetant toute modernité et toute influence de l'Occident, la secte provoque de sanglantes émeutes à Kano en 1980, puis à Maiduguri en 1982. Elle est férocement réprimée à Kano en avril 1984, au prix de 3 000 morts[31],[34].
En l'an 2000, la charia est instaurée dans les États musulmans du nord, cependant elle s'avère moins religieuse que politique. Selon le journaliste Alain Vicky : « les cercles politico-militaires du Nord en font surtout un instrument de pression dans leur bras de fer avec le pouvoir central ». La Zakât, un des cinq piliers de l'islam, n'est même pas appliquée[31].
Surnommé le « Pakistan d'Afrique », le nord-est du Nigeria est parcouru par des dizaines de milliers de prédicateurs itinérants. Dans l'État de Yobe, l'un d'eux, Mohamed Yusuf, commence à se démarquer dans les années 2000. Il fonde en 2002, le mouvement qui va devenir plus connu par son surnom de « Boko Haram ». Ses adeptes sont également surnommés les « talibans ». Yusuf réclame une application stricte de la charia, il rejette la modernité, la démocratie — assimilée à la corruption — et les idées de l'Occident. Il s'oppose aux autres prédicateurs, majoritairement quiétistes et, à Izala, un mouvement salafiste et néohanbaliste. À plusieurs reprises, des membres d'Izala ou des confréries soufies Tidjaniyya et Qadiriyya sont assassinés par des adeptes de Boko Haram[31],[32].
En avril 2003, Boko Haram appuie discrètement, contre un soutien financier, la candidature de Ali Modo Sheriff (en) — qui promet une application plus stricte de la charia — pour l'élection du nouveau gouverneur de l'État de Borno. Celui-ci élu, il crée un ministère des affaires religieuses et nomme à sa tête Buju Foi, un membre de Boko Haram. À l'automne 2003 cependant, la police de l'État de Yobe attaque la « cité céleste » de Yusuf à Kannamma. Après quelques attaques, Boko Haram se replie à Maiduguri, dans l'État de Borno. La secte y installe une mosquée et une école et attire les jeunes des quartiers pauvres, ainsi que des étudiants et des fonctionnaires. Selon Alain Vicky, « derrière la religion, un même profond ressentiment anime ces populations qui s'estiment abandonnés par les élites, le pouvoir central et les policiers fédéraux, corrompus et brutaux »[31],[35],[36].
Ali Modo Sheriff ne tient pas ses promesses une fois élu, Mohamed Yusuf l'attaque alors publiquement dans ses sermons[15]. En 2007, Ali Modo Sheriff est réélu gouverneur de l'État de Borno au terme d'une campagne marquée par des assassinats politiques. Mais cette fois-ci Boko Haram a soutenu un autre candidat ; Kashim Ibrahim Imam, membre du Parti démocratique populaire. Ali Modo Sheriff cherche alors à se débarrasser de la secte. En , lors de l'enterrement d'un membre de Boko Haram tué par la police, quinze autres fidèles sont assassinés par des policiers qui leur reprochaient de ne pas porter de casques sur leurs motos. Mohamed Yusuf annonce alors sur internet son intention de se venger. Le mois suivant, plusieurs attaques simultanées ont alors lieu dans les États de Bauchi, Borno, Kano et Yobe et le , à Maiduguri, des milliers de partisans de Mohamed Yusuf se soulèvent[31],[37],[38].