Jeux du sanctuaire Meiji
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Les jeux du sanctuaire Meiji (明治神宮競技大会, Meiji-jingū kyōgi taikai?), aussi appelés jeux du Meiji-jingū, sont une manifestation sportive se déroulant dans toute la région de Kantō, au Japon, de 1924 à 1942. Ils débutent rituellement au stade du Meiji-jingū Gaien, situé dans les jardins extérieurs du sanctuaire Meiji à Tokyo, et ont pour objectif d'honorer la mémoire de l'empereur Meiji et la formation du corps et l'esprit des citoyens[1]. Les participants sont principalement des lycéens qui représentent leurs écoles[2]. Ces jeux peuvent être considérés comme l'équivalent d'avant-guerre de l'actuel festival national des sports du Japon.
明治神宮競技大会
Création | 1924 |
---|---|
Disparition | 1943 |
Éditions | 13 |
Périodicité |
1924-1929 : tous les ans 1931-1938 : tous les 2 ans 1939-1942 : tous les ans |
Nations | Empire du Japon |
Les jeux du sanctuaire Meiji sont la première compétition sportive d'ampleur nationale du Japon. Ils comprennent un total de treize éditions, de 1924 à 1942.
Ils jouent un rôle important dans le développement de l'éducation physique au Japon, contribuent à fédérer le public autour du sanctuaire Meiji, et rendent populaire la fête de celui-ci, chaque , jour anniversaire de l'empereur Meiji[3]. Ils permettent également la découverte de l'athlète Kinue Hitomi, véritable phénomène sportif, qui établit de nombreux records dans une multitude de disciplines de l’athlétisme et dont seule sa mort prématurée à 24 ans empêche de devenir la première femme asiatique à remporter une médaille d'or olympique[4].
Créés à l'origine en 1924 par le gouvernement dans un objectif de santé publique, les jeux du sanctuaire Meiji deviennent la principale compétition sportive de l'ère Taishō (1912 - 1926). Ils sont laissés relativement indépendants jusqu'à la 10e édition de 1939 quand le gouvernement en reprend l'organisation. Le Japon entrant dans le conflit mondial, les jeux deviennent un moyen de mobiliser le peuple et sont le théâtre de spectacles de masse caractéristiques des régimes totalitaires. Des épreuves à vocation militaire apparaissent lors des dernières éditions. Les jeux deviennent progressivement l'un des nombreux outils du gouvernement japonais pour imposer un état de guerre totale au peuple et l'amener à lui obéïr sans réserve dans son combat contre ses ennemis.
En 1943, les pénuries de toutes sortes et la tournure désespérée que prend la Seconde Guerre mondiale entraînent l'annulation de la 14e édition des jeux.
Un auteur japonais contemporain qualifie de « pire tâche dans l'histoire du sport du Japon[3] », l'instrumentalisation, à des fins de guerre, des jeux du sanctuaire Meiji par le régime militariste du début de l'ère Showa (1926 - 1989).