Jeux olympiques d'hiver de 1980
XIIIe édition des Jeux olympiques d'hiver, à Lake Placid, États-Unis / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les Jeux olympiques d'hiver de 1980, officiellement connus comme les XIIIes Jeux olympiques d'hiver, ont lieu à Lake Placid aux États-Unis du 13 au . C'est la deuxième fois après 1932 que les Jeux se déroulent dans cette localité de l'État de New York comptant 3 000 habitants en 1980. Déjà candidat en 1948, 1952, 1956, 1968 et 1976, Lake Placid reçoit l'organisation des Jeux fin 1974, en tant qu'unique prétendant final. Certains sites de 1932 sont rénovés pour 1980. Les Jeux sont réussis sur le plan sportif mais l'organisation est critiquée à cause de nombreux problèmes de transports. Les Jeux de 1980 sont les derniers à se dérouler dans une ville de moins de 15 000 habitants.
Jeux olympiques d'hiver de 1980 | ||||||||||
Localisation | ||||||||||
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Pays hôte | États-Unis | |||||||||
Ville hôte | Lake Placid | |||||||||
Coordonnées | 44° 16′ 46″ N, 73° 58′ 48″ O | |||||||||
Date | Du 13 au | |||||||||
Ouverture officielle par | Walter Mondale Vice-président des États-Unis |
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Participants | ||||||||||
Pays | 37 | |||||||||
Athlètes | 1 072 (839 masc. et 233 fém.) |
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Compétition | ||||||||||
Nombre de sports | 6 | |||||||||
Nombre de disciplines | 10 | |||||||||
Épreuves | 38 | |||||||||
Symboles | ||||||||||
Serment olympique | Eric Heiden Patineur de vitesse |
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Flamme olympique | Charles Morgan Kerr Médecin |
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Mascotte | le raton laveur Roni | |||||||||
Géolocalisation | ||||||||||
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Géolocalisation sur la carte : New York (État)
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Chronologie | ||||||||||
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Ces Jeux rassemblent 1 072 athlètes de 37 pays. Ils participent dans six sports et dix disciplines qui regroupent un total de trente-huit épreuves officielles, une de plus qu'en 1976. La République populaire de Chine, Chypre et le Costa Rica participent pour la première fois aux Jeux olympiques d'hiver. Le patineur de vitesse américain Eric Heiden, qui remporte les cinq épreuves de patinage de vitesse, est toujours en 2015 le sportif le plus médaillé en une édition des Jeux d'hiver. Pendant le tournoi de hockey, la jeune équipe américaine bat les favoris soviétiques lors d'un match rapidement surnommé le « miracle sur glace ». Dans les autres disciplines, le Soviétique Nikolaj Zimjatov gagne trois médailles d'or en ski de fond et la Liechtensteinoise Hanni Wenzel remporte les deux premiers titres olympiques de son pays lors des épreuves de ski alpin. L'Union soviétique est première du tableau des médailles avec vingt-deux récompenses dont dix en or. Elle devance l'Allemagne de l'Est et les États-Unis.
Sélection de la ville hôte
Après avoir accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 1932, Lake Placid se porte candidat pour les éditions de 1948, 1952, 1956, 1968 et 1976 mais le projet s'arrête à chaque fois au niveau national ou lors du vote du CIO. Juste après l'échec de 1976, cette station des Appalaches soumet une candidature pour les Jeux de 1980. Le comité olympique américain lui apporte son soutien le [1].
Quatre villes se déclarent candidates à l'organisation des Jeux d'hiver de 1980 : Lake Placid, Vancouver-Garibaldi (Canada), Lahti (Finlande) et Chamonix (France). Lahti et Chamonix se retirent très tôt alors que Vancouver, qui n'obtient pas le soutien de la province de Colombie-Britannique, annule sa candidature le . Les membres du CIO attribuent donc les Jeux à Lake Placid le pendant leur session de Vienne[1],[2].
Politique
Les Jeux de Lake Placid se déroulent pendant la guerre froide, dans un contexte international tendu. En , soixante-deux Américains sont pris en otage à l'ambassade des États-Unis à Téhéran par des militants iraniens. L'Union soviétique envahit l'Afghanistan le mois suivant. Le , le président américain Jimmy Carter demande l'annulation des Jeux d'été prévus à Moscou. Le secrétaire d'État des États-Unis Cyrus Vance fait un appel au boycott lors de la 82e session du CIO, à la veille du début des Jeux d'hiver, mais le comité international confirme que les Jeux de Moscou auront lieu[3],[4],[Note 1].
Le CIO doit également gérer le conflit opposant la république populaire de Chine à Taïwan. Taïwan a participé sous le nom de « République de Chine » et avec son drapeau national jusqu'aux Jeux d'hiver de 1976. En 1979, le CIO reconnaît le comité olympique de la République populaire de Chine et oblige Taïwan à prendre le nom de « Taipei chinois » et à adopter un nouveau drapeau pour les Jeux de 1980. La délégation taïwanaise refuse de se plier à la décision du CIO et se présente au village olympique avec le même drapeau et le même nom qu'avant. Se voyant refuser l'entrée, elle annule sa participation aux Jeux. Le boycott de Taïwan reste le seul de l'histoire des Jeux d'hiver. La République populaire de Chine, qui menaçait de se retirer si Taïwan participait sous le nom de « République de Chine », participe quant à elle à ses premiers Jeux olympiques depuis 1952 et aux premiers Jeux d'hiver de son histoire[3],[5],[6].
Comité d'organisation
Le Comité olympique d'organisation de Lake Placid (COOLP) est créé en tant que société à but non lucratif en . Il comprend un conseil de direction composé de 48 personnes dont 13 font également partie du conseil exécutif. J. Bernard Fell est le président du conseil de direction et Art Devlin occupe le poste de vice-président[7],[8]. Le comité d'organisation prévoit des Jeux simples qui retourneraient aux bases du mouvement olympique[1]. Ron MacKenzie, qui a beaucoup contribué au développement de la région et à l'obtention des Jeux, était le président du comité d'organisation au moment de sa fondation. Il est mort en , quatorze mois avant le début des épreuves[9].
Aspects financiers
Les Jeux de Lake Placid coûtent au total 168,7 millions de dollars. Cette somme est prise en charge par l'État fédéral (82,7 millions), l'État de New York (32,4 millions) et le comité d'organisation (53,6 millions)[10]. Les organisateurs ont dû faire face à une très forte augmentation des dépenses puisque les coûts ont augmenté de 320 % par rapport au budget initial[11]. Le dépassement du budget est attribué aux mesures de protection de l'environnement, aux travaux supplémentaires entrepris pour moderniser les installations existantes, à des évaluations de coûts trop optimistes et à l'inflation[12]. Les Jeux se terminent avec un déficit de 8,5 millions. Après une demande de fonds et le refus des autorités, le comité d'organisation ne voit pas d'autre option que la faillite mais, en , le gouverneur de l'État de New York annonce que l'argent manquant serait fourni par l'État[10].
Les constructions, payées par l'État fédéral et l'État de New York, coûtent au total 92 millions[13] dont 22,7 pour le village olympique, 16,9 pour le centre olympique, plus de 15 pour le centre de ski alpin de Whiteface Mountain, 7,9 pour les installations du Mont Van Hoevenberg (ski de fond, bobsleigh et biathlon), 5,4 pour les tremplins de saut à ski et 5,3 pour la piste de luge. Les autorités financent également l'amélioration des transports (4,8 millions), l'extension du réseau électrique et hydraulique (2,7 millions) et les quartiers généraux de la police d'État (3,8 millions). En outre, un montant de 8 millions de dollars est alloué à la sécurité. Les dépenses du comité d'organisation sont consacrées en grande partie à l'administration (48,1 millions) et aux centres de presse et de télédiffusion[14],[15],[10].
Les revenus du comité d'organisation proviennent principalement des contrats de sponsoring signés avec plus de 200 entreprises (environ 30 millions en argent liquide, marchandises ou services) et de la vente des droits de télédiffusion (21 millions dont 8 reversés au CIO)[16].
Environ 550 000 billets sont distribués. Une partie d'entre eux sont vendus au public dans les différentes régions des États-Unis (65,8 %), au Canada (6 %) et dans les autres pays (8,2 %). Le reste est réparti entre les sponsors et fournisseurs (8,7 %), le comité olympique américain, le comité d'organisation, les autorités, les donateurs et les sociétés autorisées (10,1 %) ou gardé en réserve (1,2 %). Les prix s'échelonnent entre 15 et 70 dollars[17].
Sécurité
La sécurité des Jeux est assurée par la police de l'État de New York et 26 agences dont le FBI. Le comité d'organisation mandate également la compagnie privée Pinkerton pour certaines tâches. Le quartier général de la sécurité est établi à Ray Brook, également site du village olympique. Des policiers sont entraînés à servir de négociateurs dans le cas d'une prise d'otage et différents radars et capteurs sont installés pour repérer toute attaque terroriste. Le village olympique est entouré d'une double barrière de 4 mètres de haut[15].
Transports
De nombreux problèmes de transports compliquent le déroulement des Jeux. Jusqu'à 50 000 spectateurs sont attendus chaque jour et ils ne peuvent pas se loger à proximité de Lake Placid à cause du nombre limité de logements. Anticipant les difficultés, le comité d'organisation décide d'interdire aux voitures privées d'accéder à Lake Placid. Il prévoit des parkings périphériques et un système de navettes pour transporter les spectateurs jusqu'aux sites de compétition. Les organisateurs mettent également 60 taxis et 300 cars, au lieu de 450 prévus initialement, à disposition des athlètes, entraîneurs, officiels et VIP[18].
Ce système montre rapidement ses limites puisque les athlètes américains et soviétiques arrivent en retard à la cérémonie d'ouverture. La rue principale de Lake Placid est très souvent bloquée par des embouteillages et les journalistes, spectateurs et athlètes doivent parfois attendre longtemps aux arrêts de bus. Des spectateurs arrivent sur les lieux de compétition après la fin des épreuves. Après cinq jours, le gouverneur de l'État de New York déclare un état d'urgence partiel et les problèmes sont en partie réglés. Les organisateurs attribuent entre autres les difficultés au manque de communication avec les entreprises de transports et l'État[18],[1],[19].
Identité visuelle
L'emblème des Jeux olympiques d'hiver de 1980 contient plusieurs symboles. La partie droite rappelle les montagnes qui entourent Lake Placid et la partie gauche est une colonne ionique stylisée qui renvoie aux Jeux olympiques antiques. La dentelure au sommet de la colonne représente deux vasques qui symbolisent les deux éditions des Jeux organisées à Lake Placid. Sur l'affiche des Jeux, des anneaux olympiques surplombent cet emblème[20]. La mascotte de la compétition est un raton laveur nommé Roni[21].
Nations participantes
Trente-sept nations envoient des athlètes à Lake Placid, comme à Innsbruck en 1976. Le nombre d'athlètes est de 1 072, contre 1 123 quatre ans plus tôt[22],[20]. Chypre fait ses débuts aux Jeux olympiques alors que la République populaire de Chine et le Costa Rica participent à leurs premiers Jeux d'hiver. La Bolivie prend part à cette compétition pour la deuxième fois après 1956, et la Mongolie la retrouve après l'avoir manquée en 1976. En revanche, quatre pays présents à Innsbruck ne participent pas à Lake Placid : le Chili, l'Iran, Saint-Marin et la Turquie[23]. Le nombre indiqué entre parenthèses est le nombre d'athlètes engagés dans les épreuves officielles pour chaque pays[5].
- Allemagne de l'Est (53)
- Allemagne de l'Ouest (80)
- Andorre (3)
- Argentine (12)
- Australie (9)
- Autriche (43)
- Belgique (2)
- Bolivie (3)
- Bulgarie (8)
- Canada (58)
- Chine (24)
- Corée du Sud (10)
- Costa Rica (1)
- Chypre (3)
- Espagne (8)
- États-Unis (103)
- Finlande (53)
- France (22)
- Grande-Bretagne (48)
- Grèce (3)
- Hongrie (2)
- Islande (6)
- Italie (46)
- Japon (50)
- Liban (3)
- Liechtenstein (7)
- Mongolie (3)
- Norvège (63)
- Nouvelle-Zélande (5)
- Pays-Bas (29)
- Pologne (30)
- Roumanie (35)
- Suède (61)
- Suisse (44)
- Tchécoslovaquie (41)
- Union soviétique (86)
- Yougoslavie (15)
Le comité d'organisation confie la construction des infrastructures à la Gilbane Building Company, basée à Providence dans le Rhode Island. Cette entreprise doit notamment s'assurer que les bâtiments restent utilisés après les Jeux. Quatorze constructions comprenant les sites sportifs, le village olympique, les centres de presse et de télédiffusion ainsi que les bureaux administratifs sont réalisées pour un coût total de 92 millions de dollars[13],[24].
La cérémonie d'ouverture des Jeux se déroule dans une structure temporaire de 22 500 places construite à côté du stade équestre de Lake Placid. Le centre olympique accueille les épreuves de hockey sur glace et de patinage artistique ainsi que la cérémonie de clôture. Il regroupe sous un même toit l'ancien stade olympique, rénové pour l'occasion, et un nouveau pavillon. Le centre comprend au total trois patinoires de compétition, deux de dimension internationale (60 × 30 mètres) et une de dimension américaine (200 × 85 pieds), et une d'entraînement. Les deux patinoires principales ont des capacités de 8 000 et 2 500 places[25]. Le stade olympique utilisé pour les cérémonies et plusieurs disciplines des Jeux de 1932 est rénové pour accueillir les épreuves de patinage de vitesse en 1980. Le nouveau stade est construit par un ingénieur de Chicago[26].
Deux nouveaux tremplins de 70 et 90 m sont construits à l'emplacement du tremplin de 1932. Ils sont composés d'une tour en béton et d'une piste en acier recouverte de bois. Le site dont l'inauguration a été retardée à cause d'un incendie peut accueillir jusqu'à 18 000 spectateurs[27],[28]. La piste de bobsleigh du Mont Van Hoevenberg créée pour les Jeux de 1932 est reconstruite pour ceux de 1980. Désormais réfrigérée artificiellement, la piste a une longueur de 1 557 mètres et une dénivellation de 148 mètres. Les travaux sont également retardés puisqu'une pierre éjectée pendant l'excavation endommage la piste[29],[27]. Une nouvelle piste presque parallèle à celle de bobsleigh est érigée pour les compétitions de luge[30]. Les épreuves de ski de fond et de biathlon sont disputées au complexe de ski de fond du Mont Van Hoevenberg, qui comprend environ quarante kilomètres de pistes[31]. Le site des courses de ski alpin, Whiteface Mountain, est situé à 13 kilomètres de Lake Placid[32]. Malgré les problèmes qui ont perturbé les travaux, tous les sites peuvent ouvrir à temps pour les épreuves pré-olympiques.
Le village olympique est construit à Ray Brook, à treize kilomètres à l'ouest de Lake Placid, sur un site de seize hectares. Les bâtiments sont destinés à devenir une prison fédérale et les athlètes logent dans de futures cellules, ce qui provoque de nombreuses critiques de la part des délégations[33]. Le village compte onze bâtiments permanents dont cinq abritent les dortoirs et soixante-quatre maisons préfabriquées pour un total de 2 012 lits[34],[4].
Les Jeux olympiques de Lake Placid sont diffusés à la télévision dans 40 pays. Les droits rapportent 21 millions de dollars américains, alors qu'ils étaient de 11,6 millions de dollars quatre ans plus tôt. Les images sont achetées par ABC Sports pour les États-Unis, l'Union européenne de radio-télévision pour l'Europe de l'Ouest, l'Organisation internationale de radiodiffusion et de télévision pour l'Europe de l'Est, CTV Television Network pour le Canada, NHK pour le Japon, Seven Network pour l'Australie et Televisa pour le Mexique[35],[36].
Un centre de radio/télédiffusion d'une surface de 6 000 m2 est construit à 1,5 kilomètre de Lake Placid. Environ 1 800 personnes dont 1 000 employés d'ABC y travaillent pendant les Jeux. ABC, qui a payé plus de 15 millions de dollars pour diffuser les Jeux, est nommée chaîne coordinatrice. Elle est responsable de la production et de la retransmission des images au niveau international[37],[3]. Le centre de presse principal est établi dans la Lake Placid High School, à proximité du centre olympique[38]. Quatre mille accréditions pour les centres de presse et de radio/télédiffusion sont distribuées[39].