Jeux olympiques d'hiver de 1984
XIVe édition des Jeux olympiques d'hiver, à Sarajevo, Yougoslavie / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les Jeux olympiques d'hiver de 1984, officiellement connus comme les XIVes Jeux olympiques d'hiver, ont lieu à Sarajevo dans la République socialiste de Bosnie-Herzégovine en Yougoslavie du 8 au . La ville obtient l'organisation de cette compétition lors de sa première candidature en s'imposant face à Göteborg en Suède et Sapporo au Japon. C'est la première fois que les Jeux d'hiver se tiennent dans un pays communiste. Les épreuves se déroulent à Sarajevo et dans des stations des Alpes dinariques situées à moins de 25 kilomètres de la ville. Au début des Jeux, le programme sportif est perturbé à cause des mauvaises conditions météorologiques et les courses de ski alpin commencent avec quatre jours de retard.
Jeux olympiques d'hiver de 1984 | ||||||||||
Localisation | ||||||||||
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Pays hôte | Yougoslavie | |||||||||
Ville hôte | Sarajevo | |||||||||
Date | Du 8 au | |||||||||
Ouverture officielle par | Mika Špiljak Président de la Yougoslavie |
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Participants | ||||||||||
Pays | 49 | |||||||||
Athlètes | 1 272 (998 masc. et 274 fém.) |
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Compétition | ||||||||||
Nombre de sports | 6 | |||||||||
Nombre de disciplines | 10 | |||||||||
Épreuves | 39 | |||||||||
Symboles | ||||||||||
Serment olympique | Bojan Križaj Skieur alpin |
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Flamme olympique | Sanda Dubravčić Patineuse artistique |
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Mascotte | Vučko, le loup | |||||||||
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Les Jeux rassemblent 1 272 athlètes de 49 pays, ce qui représente une forte augmentation par rapport à 1980. Ils participent dans six sports et dix disciplines qui regroupent un total de trente-neuf épreuves officielles, une de plus que quatre ans plus tôt. L'Égypte, les Îles Vierges britanniques, Monaco, Porto Rico et le Sénégal participent pour la première fois aux Jeux olympiques d'hiver. La Finlandaise Marja-Liisa Hämäläinen, qui remporte les trois courses individuelles de ski de fond, est l'athlète la plus médaillée de ces Jeux. La Yougoslavie gagne la première médaille de son histoire aux Jeux d'hiver grâce au skieur Jure Franko, deuxième du slalom géant. L'Allemagne de l'Est, qui s'adjuge toutes les médailles d'or et d'argent en patinage de vitesse féminin et en bobsleigh, est première du tableau des médailles avec vingt-quatre récompenses dont neuf en or. Elle devance l'Union soviétique et les États-Unis. Les Jeux olympiques d'hiver de 1984, considérés comme un succès, permettent de moderniser Sarajevo et de développer les sports d'hiver en Yougoslavie, mais la guerre de Bosnie-Herzégovine, qui éclate en 1992, fait des dizaines de milliers de victimes et endommage fortement la ville et les installations olympiques. Certains sites sont rénovés après la guerre mais d'autres restent abandonnés.
Sélection de la ville hôte
Une étude intitulée « Les possibilités et les problèmes du développement du tourisme continental en Yougoslavie » et publiée en 1968 par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que la Yougoslavie et en particulier la région de Sarajevo possèdent des conditions favorables au développement des sports d'hiver. Dès 1970, les autorités de Sarajevo envisagent d'accueillir les Jeux olympiques d'hiver pour favoriser cet essor et devenir un centre de sports d'hiver durable. Elles envisagent d'abord une candidature pour les Jeux de 1976 ou 1980 mais, après avoir modernisé la ville dans le cadre du projet « La Protection de l'environnement et de l'homme », postulent pour ceux de 1984. Le comité de candidature est créé le [1],[2],[3].
Deux autres villes sont candidates à l'organisation des Jeux : Göteborg en Suède et Sapporo au Japon. Le projet de Göteborg est coûteux et les distances entre les différents sites sont très grandes, ce qui nécessiterait un transport en avion. Sapporo a déjà accueilli les Jeux en 1972, seulement douze ans avant ceux de 1984. La ville a donc de l'expérience et la plupart des infrastructures sont déjà présentes mais les nouveaux pays sont considérés comme plus attractifs. Sarajevo présente un projet compact, tous les sites prévus étant à moins de 25 kilomètres de la ville, et a l'expérience de plusieurs compétitions internationales telles que des épreuves de Coupe du monde de ski alpin ou les Championnats d'Europe de patinage artistique[4],[3].
Les membres du Comité international olympique (CIO) se réunissent à Athènes du 17 au pour leur 80e session. L'élection de la ville hôte des Jeux d'hiver a lieu le . Sapporo est en tête après le premier tour mais Sarajevo est élue par 39 voix contre 36 lors du second tour. Pour la première fois, les Jeux d'hiver se déroulent dans un pays communiste[3].
Politique
Les Jeux d'hiver de 1984 se déroulent pendant la guerre froide, quatre ans après le boycott des Jeux de Moscou par des dizaines de nations dont les États-Unis et quelques mois avant le boycott des Jeux de Los Angeles par l'Union soviétique. Mais, comme en 1980, les tensions internationales n'affectent pas les Jeux d'hiver. Quarante-neuf nations se retrouvent en Yougoslavie, pays non-aligné[5],[6].
Comité d'organisation
Un comité d'organisation provisoire est créé le et le comité final comptant 79 membres est constitué en par le comité olympique yougoslave et l'Assemblée municipale de Sarajevo. Branko Mikulic, membre de la présidence du comité central de la Ligue des communistes de Yougoslavie, est nommé président du comité d'organisation. Ahmed Karabegovic en est le secrétaire-général et Anto Sucic, alors président de l'Assemblée municipale de Sarajevo, devient le président du comité exécutif. Le comité d'organisation comprend notamment le président du comité olympique yougoslave et des représentants du Conseil exécutif fédéral, de la Ligue des communistes et de l'Alliance socialiste du peuple travailleur[7],[4].
Aspects financiers
Selon le bilan financier des Jeux, les revenus s'élèvent à 19,83 milliards dinars yougoslaves (environ 203 millions de dollars américains) et les dépenses à 17,3 milliards de dinars (177 millions de dollars), ce qui correspond à un bénéfice de 2,54 milliards de dinars (26 millions de dollars)[8]. Le rapport officiel indique que selon le bilan définitif, les bénéfices sont de 10 millions de dollars[9].
Les Jeux sont organisés dans un État communiste mais les organisateurs n'hésitent pas à s'associer avec des entreprises capitalistes pour financer les Jeux. Selon eux, ce n'est pas hypocrite car le sport doit être au-dessus des influences politiques. Le comité d'organisation signe 218 contrats et arrangements en Yougoslavie et 459 sur le marché étranger. Cela inclut la vente des droits télévisés, le sponsoring, la vente des droits de licence, la livraison gratuite de marchandises et d'équipement, la publicité, les donations ainsi que la monnaie, la loterie et la philatélie olympiques. Le marketing rapporte 4,31 milliards de dinars sur le marché national et 9,42 milliards de dinars sur le marché étranger pour un total de 13,73 milliards de dinars (141,65 millions de dollars)[10],[11]. Les autorités contribuent également au financement des Jeux : la République socialiste de Bosnie-Herzégovine paie 1,83 milliard de dinars, la fédération de Yougoslavie et les autres républiques et régions autonomes 0,78 milliard et la ville de Sarajevo 1 milliard. De 1982 à fin 1984, une déduction faite sur les salaires des citoyens (0,2 % pour les citoyens de Bosnie-Herzégovine, 0,3 % pour ceux de Sarajevo) rapporte 1,21 milliard[12].
La construction des installations et l'achat de l'équipement pour les Jeux coûtent au total 8,63 milliards de dinars. Les dépenses sont de 2,26 milliards pour l'équipement, 0,97 milliard pour la salle Zetra, 0,6 milliard pour les pistes de ski alpin, 0,57 milliard pour la patinoire et le centre de presse de Skenderija, 0,56 milliard pour la piste de bobsleigh et de luge, 0,4 milliard pour la piste de patinage de vitesse et 0,34 milliard pour les tremplins de saut à ski. Le comité d'organisation investit également 1,65 milliard dans les postes, télégraphes et téléphones, le réseau de télévision, l'aérodrome, le réseau routier, 23 stations de sports d'hiver et centres sportifs et d'autres installations. Les frais de la préparation et de l'organisation sont quant à eux de 4,51 milliards[8].
Transports
Le réseau de transports de la région est développé à l'occasion des Jeux. Des routes d'une longueur totale de 160 kilomètres sont construites pour améliorer l'accès aux sites de montagne depuis Sarajevo ou pour relier les sites entre eux, la gare de la ville et la piste de l'aéroport sont rénovés et une nouvelle aérogare est édifiée[13].
Les athlètes, accompagnateurs, officiels et visiteurs arrivent en Yougoslavie par des vols réguliers à destination de Zagreb et Belgrade pour rejoindre Sarajevo en train ou par des charters qui atterrissent directement à Sarajevo[14]. Les spectateurs sont transportés vers les lieux de compétitions en autocar et un parc de véhicules composé de voitures, minibus et autocars est utilisé pour le transport officiel[15].
Identité visuelle
L'emblème des Jeux olympiques d'hiver de 1984 est un flocon de neige stylisé qui reprend également le motif de la broderie nationale surplombé des anneaux olympiques[16]. La mascotte de la compétition a été choisie par les lecteurs de journaux yougoslaves parmi six propositions. Il s'agit d'un loup nommé Vučko et créé par le Slovène Jože Trobec[17].
Nations participantes
1 272 athlètes de 49 nations participent aux Jeux de Sarajevo. Cela constitue une forte augmentation puisqu'ils étaient 1 072 de 37 pays en 1980[16],[18]. Tous les pays présents à Lake Placid en 1980 participent à nouveau à Sarajevo. Les Îles Vierges britanniques font leurs débuts aux Jeux olympiques alors que l'Égypte, Monaco, Porto Rico et le Sénégal participent à leurs premiers Jeux d'hiver. Le Chili, la Corée du Nord, le Maroc, le Mexique, Saint-Marin, Taïwan et la Turquie, absents en 1980, font leur retour en 1984[19].
Le nombre indiqué entre parenthèses est le nombre d'athlètes engagés dans les épreuves officielles pour chaque pays[20].
- Allemagne de l'Est (56)
- Allemagne de l'Ouest (84)
- Andorre (2)
- Argentine (18)
- Australie (10)
- Autriche (65)
- Belgique (4)
- Bolivie (3)
- Bulgarie (16)
- Canada (67)
- Chili (4)
- Chine (37)
- Corée du Nord (6)
- Corée du Sud (15)
- Costa Rica (3)
- Chypre (5)
- Égypte (1)
- Espagne (12)
- États-Unis (107)
- Finlande (45)
- France (32)
- Grande-Bretagne (50)
- Grèce (6)
- Hongrie (9)
- Îles Vierges britanniques (1)
- Islande (5)
- Italie (74)
- Japon (39)
- Liban (4)
- Liechtenstein (10)
- Maroc (4)
- Mexique (1)
- Monaco (1)
- Mongolie (4)
- Norvège (58)
- Nouvelle-Zélande (6)
- Pays-Bas (13)
- Pologne (30)
- Porto Rico (1)
- Roumanie (19)
- Sénégal (1)
- Saint-Marin (3)
- Suède (60)
- Suisse (42)
- Taipei chinois (12)
- Tchécoslovaquie (50)
- Turquie (7)
- Union soviétique (99)
- Yougoslavie (72)
Sites sportifs
En 1978, la région de Sarajevo disposait d'une patinoire artificielle, de quelques pistes de ski de fond et de biathlon et de pistes de ski alpin. La plupart des installations restaient donc à construire. La construction des nouveaux sites débute à l'été 1979 et est terminée en , ce qui permet d'organiser 31 épreuves nationales et internationales pendant la période préolympique[21]. Toutes les épreuves se déroulent à Sarajevo ou dans différentes stations des Alpes dinariques situées à moins de 25 kilomètres de la ville[4].
Le stade Koševo, construit en 1947 au centre de Sarajevo, est entièrement rénové pour accueillir la cérémonie d'ouverture des Jeux. Sa capacité est de 45 000 places. La salle olympique Zetra, d'une capacité de 8 500 spectateurs, est construite à proximité du stade Koševo pour une partie des épreuves de hockey sur glace et de patinage artistique ainsi que la cérémonie de clôture. Une piste naturelle de patinage de vitesse est également aménagée dans le même quartier. Le centre sportif de Skenderija, situé dans une autre partie de la ville, est rénové et agrandi pour les Jeux. Il comprend désormais une patinoire d'une capacité 8 500 places qui accueille les autres épreuves de hockey et de patinage artistique ainsi que le centre de presse principal[3],[22],[23],[24].
Les courses masculines de ski alpin se déroulent sur le mont Bjelašnica, montagne culminant à 2 067 mètres située au sud-ouest de Sarajevo. Les épreuves féminines sont quant à elles disputées sur le mont Jahorina, d'une altitude de 1 913 mètres et situé au sud-est de la ville[25]. Les épreuves nordiques ont lieu sur le mont Igman, à proximité du mont Bjelašnica. Deux tremplins de saut à ski de 70 et 90 mètres sont construits à Malo Polje. Les pistes de ski de fond et de biathlon déjà existantes à Veliko Polje sont réaménagées et un nouveau stand de tir est installé pour le biathlon[26]. Une piste de bobsleigh et de luge, la première dans l'histoire du pays, est construite sur le Trebević au sud-est de Sarajevo. La piste a une longueur de 1 300 mètres et une dénivellation de 126 mètres[27].
Sites d'hébergement
Le village olympique principal est construit dans le quartier de Mojmilo à Sarajevo. Environ 1 950 athlètes et accompagnateurs sont logés dans les 639 appartements disponibles. Les organisateurs édifient également un village olympique auxiliaire sur le mont Igman pour les athlètes et entraîneurs du ski de fond, du combiné nordique et du biathlon, ce qui représente un total de 500 personnes. Un village de presse construit dans le quartier de Dobrinja accueille les représentants de la presse, de la radio et de la télévision ainsi que le personnel accompagnant. Il compte 2 100 appartements pour un total de 8 500 lits. Les membres du CIO, des fédérations sportives internationales et des comités nationaux logent dans un hôtel Holiday Inn comprenant 340 chambres et 16 suites construit au centre-ville et dans un hôtel appartenant à une entreprise. Finalement, 19 400 lits sont mis à disposition des touristes dans des hôtels, logements privés ou appartements de la région de Sarajevo[28]. Au total, neuf hôtels sont construits et sept autres sont rénovés pour les Jeux[29].
Les médias ont une place beaucoup plus importante aux Jeux de Sarajevo qu'à ceux de Lake Placid en 1980. Plus de 3 000 employés de la chaîne publique yougoslave, la Jugoslovenska Radio-Televizija, produisent 204 heures de retransmissions télévisées[3]. Le nombre de pays dans lesquels les épreuves sont diffusées à la télévision passe de 40 à une centaine et les droits de diffusion, qui étaient de 20,7 millions de dollars en 1984, se montent désormais à 102,7 millions de dollars. Cette somme est partagée entre le comité d'organisation qui en reçoit les deux tiers et le CIO qui en encaisse le dernier tiers. La chaîne ABC dépense 91,5 millions de dollars pour diffuser les images aux États-Unis[30],[11].
Les Jeux sont couverts par 7 393 représentants des médias venant de 39 pays : 2 363 journalistes de la presse écrite et 5 030 employés des chaînes de télévision et de radio[16],[31]. Sept centres de presse ont mis en place à proximité des différents sites de compétitions, le principal étant celui de Skenderija[32].