Jeux olympiques d'hiver de 2006
XXe édition des Jeux olympiques d'hiver, à Turin, Italie / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les Jeux olympiques d'hiver de 2006, officiellement connus comme les XXes Jeux olympiques d'hiver, ont lieu à Turin en Italie du 10 au . Turin obtient les Jeux lors de sa première candidature en s'imposant face à la ville de Sion en Suisse. C'est la troisième fois qu'une ville italienne organise les Jeux après Cortina d'Ampezzo en hiver 1956 et Rome en été 1960. Le Comité d'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2006 à Turin (TOROC) est chargé de l'organisation des Jeux. Tous les sites de compétition se situent dans la province de Turin, principalement à Turin et Sestrières.
Jeux olympiques d’hiver de 2006 | ||||||||||
Localisation | ||||||||||
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Pays hôte | Italie | |||||||||
Ville hôte | Turin | |||||||||
Coordonnées | 45° 03′ 46″ N, 7° 40′ 44″ E | |||||||||
Date | Du 10 février au | |||||||||
Ouverture officielle par | Carlo Azeglio Ciampi Président de la République italienne |
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Participants | ||||||||||
Pays | 80 | |||||||||
Athlètes | 2 508 (1 548 masc. et 960 fém.) |
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Compétition | ||||||||||
Nombre de sports | 7 | |||||||||
Nombre de disciplines | 15 | |||||||||
Épreuves | 84 | |||||||||
Symboles | ||||||||||
Serment olympique | Giorgio Rocca Skieur alpin italien |
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Flamme olympique | Stefania Belmondo Skieuse de fond italienne |
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Mascotte | Neve et Gliz | |||||||||
Géolocalisation | ||||||||||
Géolocalisation sur la carte : Italie
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Chronologie | ||||||||||
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Les Jeux rassemblent 2 508 athlètes de 80 pays, ce qui constitue un record à l'époque pour les Jeux d'hiver. Ils se mesurent dans quinze disciplines qui regroupent un total de 84 épreuves officielles, soit six de plus qu'en 2002. Le snowboardcross, le départ en ligne, dit aussi mass-start, en biathlon ainsi que deux épreuves par équipes en patinage de vitesse et en ski de fond font leurs entrées au programme olympique, tandis que trois pays envoient pour la première fois une délégation aux Jeux d'hiver : l'Albanie, l'Éthiopie et Madagascar.
La patineuse de vitesse canadienne Cindy Klassen est l'athlète la plus médaillée des Jeux, avec cinq médailles dont une en or. Au classement des nations, l'Allemagne domine avec 29 médailles dont onze titres olympiques. Les Jeux sont notamment marqués par le scandale de dopage qui touche les biathlètes et fondeurs autrichiens, au cours duquel la police italienne découvre du matériel destiné à la pratique des transfusions sanguines dans le chalet qui les hébergeait. La biathlète russe Olga Pyleva est également exclue pour dopage.
L'élection de la ville hôte des Jeux d'hiver de 2006 est la première élection depuis la révélation du scandale de l'attribution des Jeux à la ville de Salt Lake City pour 2002. Une nouvelle procédure d'élection est mise en place lors de la 108e session du CIO qui se déroule à Lausanne les 17 et [1]. Une commission d'évaluation composée de 14 membres présidée par l'ancien skieur alpin japonais Chiharu Igaya est chargée de sélectionner les deux villes finalistes qui sont soumises au vote des membres du CIO[2]. Six villes sont candidates pour accueillir les Jeux : Helsinki en Finlande, Klagenfurt en Autriche, Poprad-Tatry en Slovaquie, Sion en Suisse, Turin en Italie et Zakopane en Pologne. Sion et Turin sont sélectionnées comme finalistes et alors que la cité valaisanne fait figure de favorite, c'est finalement Turin qui est choisie lors de la 109e session du CIO le à Séoul en Corée du Sud[1]. La victoire turinoise est une surprise : seule une chaîne de télévision privée retransmet en direct le résultat du vote, tandis que la mairie de la ville, convaincue de l'échec, n'a prévu aucune festivité[3]. Plus encore, la population turinoise semble indifférente à l'annonce de l'accueil des Jeux d'hiver, d'une part car les sports d'hiver et l'olympisme passionnent peu les habitants de la ville malgré la proximité des stations alpines, d'autre part car en 1999, alors que Turin se trouve en situation de déclin industriel, sa population n'a ni un fort sentiment d'appartenance, ni de grandes espérances pour la ville[4]. En revanche, 67 % de la population du Valais avait accepté une garantie de déficit lors d'une votation et Sion proposait des Jeux compacts dont elle avait déjà assuré le financement[1],[5].
Turin devient ainsi la deuxième ville italienne à organiser les Jeux d'hiver après Cortina d'Ampezzo en 1956. Avec une population de plus de 900 000 habitants, elle est l'une des plus grandes choisies pour accueillir les Jeux d'hiver[6].
Comité d'organisation
Le « Torino Organising Committee » (TOROC) est créé le à la suite du comité de candidature de Turin, six mois après l'élection de la ville. Le TOROC est présidé par Valentino Castellani, maire de Turin, et son adjointe Evelina Christillin, qui officiait jusqu'alors en tant que présidente du comité de candidature. Le nouveau comité d'organisation fonctionne conjointement avec l'Agence Turin 2006, responsable de la construction des infrastructures olympiques[3],[1]. Dès sa création, le TOROC a pour objectif d'organiser au mieux les Jeux, d'attirer l'attention du monde entier sur Turin et ses montagnes et de valoriser l'Italie et unir les cultures. Le gouvernement italien apporte son soutien au comité d'organisation par le biais de la création de l'Agenza Torino 2006, une structure gouvernementale chargée de la réalisation des infrastructures planifiées par le TOROC pour le déroulement des Jeux à partir des financements assurés par l'État[7].
Aspects économiques
Le coût total des Jeux de Turin est estimé à trois milliards d'euros. Alors qu'il avait évalué son budget initial à 1,2 milliard d'euros, le comité d'organisation est contraint de solliciter une aide du gouvernement italien, en réévaluant ce budget à 1,7 milliard d'euros. La piste de bobsleigh de Cesana Pariol symbolise à elle seule le dérapage budgétaire : sa construction revient à près de 90 millions d'euros, alors que le comité d'organisation reconnaît lui-même que cette piste ne sera plus utilisée après les Jeux[1].
La couverture médiatique des Jeux de Turin bat des records : les épreuves sont diffusées dans près de 200 pays et sont suivis pour la première fois en haute définition ou sur téléphone mobile. Les droits de retransmission s'élèvent à 831 millions de dollars, ce qui représente 690 millions d'euros. La chaîne NBC, diffuseur exclusif aux États-Unis, verse à elle seule 613 millions de dollars. La vente des billets rapporte quant à elle 89 millions de dollars, soit 74 millions d'euros[1].
Marketing
Le logo des Jeux de Turin, adopté à la fin de l'année 2001, est présenté officiellement lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Salt Lake City en 2002. Sa silhouette évoque à la fois une montagne et la Mole Antonelliana, le monument le plus célèbre de la ville, haut de plus de 167 mètres. Par cette double référence, le logo symbolise le lien de la ville de Turin avec les montagnes qui l'environnent[8].
Par la simplicité de ses formes, le logo des Jeux offrent plusieurs niveaux de lecture. La toile qui se dessine en bleu symbolise la porte d'ouverture sur le monde que les Jeux représentent pour Turin, la rencontre entre les peuples, ainsi que le réseau Internet, marque de l'innovation et de la technologie dans la ville. Le graphisme innovant du logo rappelle quant à lui l'importance du design dans l'histoire de la ville avec des personnages tels que Giorgetto Giugiaro et Sergio Pininfarina. La dénomination « Torino 2006 », le nom italien de la ville, renforce l'identité locale de Turin en marquant son caractère de ville italienne[9].
Le comité d'organisation adopte la devise « Passion lives here », que l'on peut traduire par « La passion vit ici », pour démontrer le caractère dynamique de la ville[9].
Les mascottes officielles utilisées par le comité d'organisation, Neve et Gliz, sont l'œuvre de Pedro Albuquerque. Boule de neige vêtue de rouge, Neve, dont le nom signifie « neige » en italien, symbolise l'harmonie et l'élégance des mouvements. Gliz, dont le nom rappelle le mot ghiaccio, « glace » en italien, est un cube de glace bleu dont les formes angulaires rappellent la puissance et la force des athlètes. La création des mascottes a fait l'objet d'un concours international, lancé trois ans avant le début des Jeux et qui a recueilli 237 propositions. Un dessin animé, mettant en scène les deux mascottes des Jeux, est diffusé en 52 épisodes d'une minute entre octobre 2005 et février 2006 sur les chaînes de télévision publiques italiennes Rai 2 et Rai 3. Le but de cette opération est de promouvoir les Jeux auprès de la population en traitant chaque jour d'un sujet lié à l'olympisme[10].
Enfin, tout le système d'identité visuelle des Jeux de Turin repose sur le concept de la « Place », en tant que lieu de rencontre et d'échange, ce qui symbolise l'idéal fédérateur du mouvement olympique. Le choix de la place fait également référence à l'architecture typique des places italiennes. Le visuel choisi pour représenter la place se démarque par le contraste entre les couleurs chaudes et les couleurs froides, de même que l'usage de la perspective[11].
En plus des partenaires internationaux directement associés au Comité international olympique, le TOROC assure le financement de l'organisation en s'associant à d'autres partenaires, principalement des institutions publiques ou des entreprises italiennes, en lien avec la tradition économique et industrielle de la région turinoise. Les sponsors principaux des Jeux de Turin sont donc notamment la région Piémont, le groupe Fiat, la banque Sanpaolo, ainsi que le groupe Telecom Italia à travers sa filiale de téléphonie mobile TIM[12]. Ce sont ainsi cinq sponsors principaux, dix-sept sponsors officiels et trente fournisseurs officiels qui sont associés aux Jeux de Turin[13].
Nations participantes
Quatre-vingts nations envoient une délégation à Turin, pour un total de 2 508 athlètes dont 1 548 hommes et 960 femmes[14],[15]. Les femmes représentent 38,23 % des athlètes participants, soit la plus grande part à l'époque depuis la création des Jeux d'hiver en 1924[16]. Avec trois pays et 109 athlètes de plus que lors des Jeux de 2002, cela constitue un record de participation pour les Jeux d'hiver à l'époque[17]. Trois nations participent à des Jeux olympiques d'hiver pour la première fois : l'Albanie, l'Éthiopie et Madagascar[18],[19],[20]. Le Cameroun, les Fidji, la Jamaïque, Porto Rico et Trinité-et-Tobago, présents aux Jeux de Salt lake City en 2002, ne participent pas en 2006[21],[22],[23],[24],[25].
Le nombre indiqué entre parenthèses correspond au nombre d'athlètes engagés dans les épreuves officielles pour chaque pays[26].
Les Jeux de Turin se caractérisent par une relative dispersion des sites. Les épreuves de neige sont organisées dans les stations alpines situées à environ 100 km à l'ouest de Turin[1]. Conformément aux principes de l'Agenda 21, la construction des différents sites est pensée dans une perspective de développement durable. La région Piémont et le Ministère de l'Environnement ont ainsi exercé des contrôles et le comité d'organisation a signé des accords sur le respect de l'environnement avec l'Organisation des Nations unies et la Commission européenne[27]. Le directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Klaus Töpfer, reconnaît ainsi qu'« en organisant dans le centre-ville [de Turin] le déroulement de plusieurs disciplines-clés comme le patinage artistique et le hockey sur glace et en y hébergeant les athlètes et les médias, les organisateurs ont donné la garantie que ces constructions et installations seraient à l’avenir utilisées pour le sport, d’autres loisirs et le logement[28]. »
Les cérémonies d'ouverture et de clôture sont organisées au Stade olympique de Turin, bien que l'enceinte n'accueille aucune épreuve sportive[29].
Sites sportifs
La station de Sestrières accueille les épreuves de ski alpin masculin, ainsi que les épreuves techniques féminines : la descente et le super-G masculins se déroulent sur la piste Kandahar Banchetta, le slalom et le slalom géant masculins sont organisés à Sestrières Colle, tandis que le slalom et le slalom géant féminins se tiennent sur la piste Giovanni-Agnelli. Les épreuves de vitesse féminine sont quant à elles organisées sur la piste de Fraiteve, à Cesana San Sicario[1]. Les différentes installations de ski alpin accueillent entre 6 160 et 7 300 spectateurs[30].
La piste de bobsleigh, luge et skeleton de Cesana Pariol est construite spécialement pour les Jeux, face au mont Chaberton, situé à la frontière avec la France. D'une longueur de 1 435 mètres, elle compte 19 virages pour un dénivelé de 114 mètres. Elle peut accueillir jusqu'à 7 130 spectateurs, dont 4 400 places assises[31]. Le stade de biathlon de Cesana San Sicario s'étale sur une surface de 400 000 m2. Il comporte plusieurs circuits dont la longueur varie de 4 à 20 kilomètres et propose 4 600 places assises. La station de Pragela reçoit les compétitions de ski de fond, de saut à skis et de combiné nordique. Construit spécialement pour les Jeux, le stadio del Trampolino possède une capacité de 8 055 places. Les épreuves de fond se déroulent sur le site de Pragelato Plan, à quelques kilomètres du tremplin, qui peut recevoir 5 400 visiteurs[32]. Le village de Bardonnèche accueille les épreuves de snowboard, dans un stade d'une capacité de 6 763 places installé sur les pistes de Melezet[33]. Les différentes compétitions de ski acrobatique sont organisées à Sauze d'Oulx. L'enceinte, située à Jouvenceaux, peut recevoir 7 900 spectateurs[34],[1].
Turin concentre les patinoires qui accueillent les épreuves sur glace. Le Torino Palasport Olimpico est la plus grande d'entre elles, pouvant accueillir près de 12 500 spectateurs lors des rencontres de hockey sur glace. Situé à proximité du Stade olympique et de la Piazza d'Armi, il est conçu par les architectes Arata Isozaki et Pier Paolo Maggiora[35]. Certaines rencontres sont disputées au centre des expositions Torino Esposizioni, aménagé en patinoire et disposant de 5 400 places[36]. L'anneau de vitesse d'Oval Lingotto est construit spécialement pour l'occasion. D'une capacité de 8 250 spectateurs, il est conçu par les cabinets d'architectes Hok Sport de Londres et Studio Zoppini Associati de Milan[37]. Les épreuves de patinage de vitesse sur piste courte et de patinage artistique se déroulent à la Palavela, la seule patinoire déjà existante, inaugurée en 1961. Elle peut accueillir jusqu'à 8 000 spectateurs[38].
Enfin, les épreuves de curling sont disputées à Pignerol, à environ 40 kilomètres de Turin, dans l'enceinte du Pinerolo Palaghiaccio, qui peut accueillir 2 000 spectateurs[39].
Sites d'hébergement
Les athlètes et leurs délégations sont accueillis dans trois villages olympiques différents en raison de la dispersion des sites. Ce choix réside dans la volonté d'offrir aux athlètes un hébergement dans les mêmes conditions climatiques que lors des compétitions, de même qu'un temps de transport réduit vers le lieu des épreuves[40].
Le plus grand des trois villages olympiques est situé à Turin et peut accueillir 2 600 personnes. Il est implanté près du site historique des Halles, construites en 1934, et accueille également le village des médias. Les architectes italiens Benedetto Camerana et Giorgio Rosental sont chargés de sa restauration à l'occasion des Jeux[1].
Les concurrents des épreuves alpines et nordiques sont logés à Sestrières, dans les installations du Club Méditerranée et de Valtur, tandis qu'un autre bâtiment est construit spécialement pour les Jeux, pour une capacité totale de 1 800 places. Le troisième village olympique est implanté à Bardonnèche, dans le Colonia Medail, un quartier construit entre 1937 et 1939 par l'architecte Gino Levi-Montalcini et réhabilité pour accueillir 750 personnes. Il héberge les athlètes en compétition sur les sites de Bardonnèche, Sauze d'Oulx et Cesana Pariol[41],[1].