KSK Beveren
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Ne doit pas être confondu avec SK Beveren (4068).
Le Koninklijke Sportkring Beveren est un club belge de football fondé en 1934 et basé à Beveren en Flandre orientale, non loin d'Anvers. Il porte le matricule 2300.
Nom complet | Koninklijke Sportkring Beveren |
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Surnoms | De Boeren (les Fermiers) |
Noms précédents |
Voetbalclub Sportkring Beveren SK Beveren/Waas |
Fondation | |
Statut professionnel | 1966-2010 |
Couleurs | Jaune et bleu |
Stade |
Freethiel (8 190 places) |
Siège |
Klapperstraat, 151 bis 9120 Beveren |
Championnat actuel | 1re Provinciale Flandre-Orientale |
Président | André Bolsens |
Entraîneur | Kristof Smet |
Joueur le plus capé | Freddy Buyl (425)[note 1] |
Meilleur buteur | Erwin Albert (163) |
National[1] |
Championnat de Belgique (2) Coupe de Belgique (2) Supercoupe de Belgique (2) |
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Dernière mise à jour : 7 septembre 2023.
Le club compte six titres majeurs au niveau belge. Il remporte deux fois le championnat de Belgique, deux fois la Coupe de Belgique et deux fois la Supercoupe de Belgique. Tous ces trophées ont été remportés en six ans, de 1978 à 1984, à l'époque où le club bénéficiait d'une « génération dorée » comptant plusieurs internationaux belges dans ses rangs. Il est le club le plus titré de la province de Flandre-Orientale, devançant La Gantoise, qui compte un titre de champion, trois coupes et une Supercoupe de Belgique, et son rival du KSC Lokeren qui a remporté deux fois la coupe nationale.
Le KSK Beveren a participé à plusieurs reprises aux compétitions européennes, avec comme meilleur résultat une demi-finale en Coupe des vainqueurs de coupe 1978-1979 perdue contre le FC Barcelone. Le club est également connu pour la qualité de sa formation des gardiens de but, dont cinq ont porté le maillot de l'équipe nationale belge : Jean-Marie Pfaff, Filip De Wilde, Geert De Vlieger, Erwin Lemmens et Tristan Peersman.
En 2010, le club se met en inactivité et n'aligne pas d'équipe première, mais uniquement des équipes de jeunes, ainsi qu'une équipe féminine. C'est cette section qui maintient « vivant » le matricule beverenois, les équipes masculines étant désormais absorbées par le K. Red Star Waasland, rebaptisé depuis K. RS Waasland - Beveren SK abrégé et familièrement appelé « Waasland » ou encore « Waasland-Beveren ».
En 2022, suite à la montée en « P1 » du Supporters Kring Beveren (fondé en 2011), le matricule de celui-ci (9577) fusionne avec le « 2300 » toujours actif. Ce matricule est conservé et après la résolution d'une litige avec les détenteurs du matricule « 4068 » des accords interviennent sur lers appellations respectives. Le 2300 obtient le droit de s'appeller K. SK Beveren pour jouer en « P1 » [2].
Fondation du club
Un premier club est fondé à Beveren le sous le nom Standaard Football Club Beveren-Waes. Il reçoit le matricule 737 lors de son affiliation à l'Union royale belge des sociétés de football association[3]. Ce club ne rencontre que peu de succès, et cesse ses activités le . Le , d'anciens membres de ce club décident de le reformer, en employant le nom de Voetbalclub Sportkring Beveren. Le , ce nouveau club s'affilie à l'Union Belge avec l'appellation Sportkring Beveren-Waes, et reçoit le matricule 2300[3]. Comme tous les clubs débutants, le club est versé dans les divisions provinciales.
À l'époque les matches internationaux entre clubs sont assez rares, et c'est donc un événement assez exceptionnel lorsque le club de Beveren dispute un match amical à domicile contre l'équipe anglaise d'Eastleigh Athletic Football Club le dimanche de Pâques 1938. L'équipe locale l'emporte 2-1, et doit disputer un match retour l'année suivante. Celui-ci n'a finalement jamais lieu en raison du début de la Seconde Guerre mondiale. Le club anglais reçoit une coupe en remerciement de leur déplacement qui, près de soixante ans plus tard, a été renvoyée à Beveren par le dernier joueur encore vivant d'Eastley, Leonard Durant. Elle est actuellement visible au Freethiel comme souvenir du premier match international disputé par le Sportkring Beveren-Waes[4].
Seconde Guerre mondiale et évolution dans les divisions provinciales
Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l'URBSFA décide de suspendre toutes les compétitions en cours, la mobilisation des joueurs pouvant déforcer certains clubs et fausser ainsi les compétitions. À la place, des « compétitions d'urgence » sont organisées au niveau régional, sans valeur officielle. Ainsi, en Flandre-Orientale, quatre séries sont constituées sur base géographique, sans système de montée ni promotion. Les compétitions sont interrompues au plus fort des combats, puis reprennent après la capitulation belge. Le , le championnat non officiel est terminé, et Beveren finit troisième derrière Scela Zele et Temsica[5].
Les compétitions « normales » reprennent la saison suivante, malgré les conditions de vie difficiles. En 1942-1943, le club dispute un barrage à trois pour la montée, face à Waasmunter et le Gerda Saint-Nicolas. Le match entre ces deux équipes se solde par une victoire 3-0 du Gerda, forçant les joueurs de Beveren à l'emporter par un plus grand écart sur le club de Saint-Nicolas. Menés 0-2, les joueurs beverenois parviennent à complètement renverser la tendance et s'imposent 6-2. Grâce à cette victoire, ils rejoignent la plus haute division provinciale, appelée Deuxième Provinciale. Le club reçoit le certificat officiel de la Fédération validant la montée, et malgré l'occupation allemande, une grande fête est organisée pour les joueurs et les supporters[6].
Débuts en nationales
En 1949, le club est champion provincial, et gagne le droit de rejoindre la Promotion, alors troisième et dernier niveau national. Des festivités sont organisées pendant plusieurs jours dans la ville : parades, soirées festives, cabaret, banquet, ou encore un tour d'honneur dans la ville avec les clubs de supporters. Six semaines après le titre, le club tout entier, de la direction aux joueurs en passant par les responsables logistiques, sont reçus par le bourgmestre d'Anvers Lode Craeybeckx et l'archevêque de Malines Joseph Van Roey[7]. À l'occasion de la montée du club en nationales, le terrain du Freethiel, alors dépourvu d'herbe, est remis à neuf. Une couche de terre des polders est déposée sur le terrain sablonneux, et du gazon est apporté d'un parc tout proche, le Park Ter Gaever. La vieille tribune est démolie, et une nouvelle plus confortable est reconstruite avec les mêmes matériaux. De nombreux supporters bénévoles aident à la réalisation des travaux. Le nouveau stade est inauguré le par un match amical remporté 5-2 contre l'Eendracht Alost, alors pensionnaire de Division 1[8].
Le club décroche la quatrième place dans sa série lors de sa première saison à ce niveau, performance qu'il réédite trois ans plus tard. Le club participe également pour la première fois à la Coupe de Belgique en 1953, année de « relance » de la compétition. Pour son entrée en lice, il hérite du Racing Malines, qui évolue en première division. Beveren est éliminé 6-1 par le futur finaliste, Roger Van Moer inscrivant le premier but du club en Coupe[9]. Les saisons suivantes sont moins bonnes pour Beveren, qui termine plusieurs fois de peu au-dessus de la zone de relégation. Il ne peut cependant éviter la culbute au terme de la saison 1959-1960, terminant la saison avec seulement 14 points. Pour la première fois de son histoire, le club subit une rétrogradation[10], et doit reculer en Promotion, quatrième niveau national depuis 1952.
Progression jusqu'en première division
Le club manque d'un rien la remontée directe la saison suivante. Après une fin de saison en boulet de canon, il termine à égalité de points avec le KSV Sottegem, qui est déclaré champion dans leur série pour avoir concédé moins de défaites[11]. Finalement, le SK Beveren remporte sa série de Promotion deux ans plus tard, et remonte en troisième division. D'emblée, le club s'impose comme une des meilleures équipes de la division, et termine à la troisième place deux saisons de suite. Il fait encore mieux la saison suivante en remportant le titre dans sa série, malgré le départ de son jeune talent Wilfried Van Moer, ce qui lui permet de monter pour la première fois en Division 2[12]. Les Jaune et bleu poursuivent sur leur lancée la saison suivante, et décrochent le titre dès leur première saison en deuxième division. Le club de Beveren accède donc à l'élite du football belge en 1967. Ils sont dirigés par un entraîneur de 43 ans, habitué aux divisions inférieures, Guy Thys. Une journée de festivités est organisée le pour célébrer les joueurs champions, dont une réception à l'hôtel de ville, un banquet, un bal aux lampions, et une tombola ayant comme premier prix une Peugeot 404[13].
Premier passage en Division 1
En accédant à la première division, le club doit moderniser le Freethiel pour répondre aux exigences du plus haut niveau. Deux nouvelles tribunes, une debout et une assise, sont érigées le long du terrain, les tribunes derrière les goals sont rénovées, les vestiaires sont modernisés, et l'éclairage est installé[14] pour permettre la tenue de matches en soirée. Beveren termine juste au-dessus de la zone de relégation lors de sa première saison parmi l'élite. Ensuite, grâce à une politique de transferts ciblée, il termine les trois saisons suivantes en milieu du classement. Les dirigeants font notamment venir le gardien yougoslave Lukas Poklepovic du Hajduk Split via le FC Kaiserslautern pour résoudre les problèmes récurrents du clubs à ce poste[15]. C'est à cette époque que la direction beverenoise décide de mettre en place une formation spécifique des gardiens de but au niveau des équipes de jeunes, qui fera la renommée du club durant les trente prochaines années.
Les joueurs waaslandiens réalisent leur meilleure performance lors de la saison 1969-1970 avec une cinquième place finale, qualificative pour la dernière édition de la Coupe des villes de foires. Ils y sont éliminés en huitièmes de finale par Arsenal, après avoir éliminé Valence au tour précédent. Ils terminent également septième du championnat la même année. La saison suivante est beaucoup moins réussie pour le club, qui termine dernier et est relégué en Division 2 après cinq saisons au plus haut niveau[16].
L'âge d'or du SK Beveren
Le club de Beveren ne traîne pas au niveau inférieur. Il remporte directement le titre, et revient en première division après un an. Le club se stabilise en milieu de classement, terminant les quatre saisons suivantes entre la sixième et la treizième place. En 1977-1978, le club égale sa meilleure performance avec une nouvelle cinquième place. Le club remporte également le premier trophée de son histoire, la Coupe de Belgique, grâce à une « génération dorée », emmenée par le capitaine vétéran Jean Janssens, entouré de jeunes joueurs qui feront par la suite une brillante carrière comme Jean-Marie Pfaff, Wim Hofkens ou Albert Cluytens. La direction du club décide de raccourcir le nom officiel du club en fin de saison, qui devient dès lors simplement Sportkring Beveren.
Le SK Beveren réalise l'exploit d'éliminer l'Inter Milan en quarts de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe, mais ne peut rien faire au tour suivant contre le FC Barcelone, futur vainqueur. Mais à côté de leurs prestations européennes, les joueurs écrivent la plus belle page de l'histoire du club en remportant le premier titre de champion de Belgique en 1979[17]. En milieu de saison, le gardien Jean-Marie Pfaff devient le premier joueur du club à recevoir le Soulier d'or, suivi un an plus tard par Jean Janssens.
Qualifié pour la Coupe des clubs champions, Beveren y est éliminé dès le premier tour par le champion de Suisse, le Servette Genève. Cette élimination précoce marque le début d'une saison difficile pour le club, qui ne termine qu'à la onzième place en championnat. La saison suivante est meilleure, et grâce au retour de l'entraîneur à succès Urbain Braems, le club se classe quatrième, place qualificative pour la Coupe UEFA. Beveren parvient à y franchir un tour, et termine septième en championnat. En fin de saison, plusieurs joueurs importants de l'équipe s'en vont vers d'autres cieux, comme Jean-Marie Pfaff qui rejoint le Bayern Munich, ou mettent fin à leur carrière professionnelle, comme l'emblématique capitaine Jean Janssens.
L'équipe est reconstruite autour des deux piliers allemands, Heinz Schönberger et Erwin Albert. Un jeune gardien issu du centre de formation du club, Filip De Wilde, est appelé à remplacer le « monument » Pfaff. Des joueurs d'expérience et quelques jeunes promesses sont intégrés dans l'équipe, qui remporte à la surprise générale une deuxième Coupe de Belgique en 1983 et un second titre de champion en 1984[18], année du cinquantenaire du club. À l'occasion de cet anniversaire, le club reçoit le titre de « Société Royale », et adapte son nom en Koninklijke Sportkring Beveren, abrégé KSK Beveren. Après cette performance, Beveren atteint encore une fois la finale de la Coupe en 1985, où il s'incline après les tirs au but face au Cercle de Bruges[19]. En championnat, le club termine cinquième trois saisons de suite, se qualifiant une fois pour la Coupe UEFA 1986-1987, où il réalise son dernier "exploit" européen en éliminant l'Athletic Bilbao au deuxième tour.
Difficiles années 1990
Par la suite, les résultats deviennent de plus en plus mauvais, et le club ne peut éviter la culbute en deuxième division au terme de la saison 1989-1990. Il venait de disputer sa 17e saison consécutive au plus haut niveau national.
Le club joue en 1990-1991 sa troisième saison dans l'anti-chambre de l'élite, et la termine comme les deux précédentes : avec le titre de champion en poche[20]. Beveren remonte en première division pour cinq ans, mais sans parvenir à égaler ses performances d'antan. Il ne peut faire mieux qu'une huitième place en 1992-1993, et est de nouveau relégué trois ans plus tard. Malgré un début de championnat manqué[21], le club est à nouveau sacré champion de Division 2 et peut remonter en première division après une saison[22].
De retour en D1, le club joue chaque saison pour son maintien, terminant toujours avec quelques points de plus que le premier relégué. En 2002, englué dans des problèmes financiers, le club termine bon dernier, avec seulement 14 points récoltés. Cette place aurait dû lui valoir une quatrième relégation, mais à la suite des rétrogradations administratives subies par le RWDM, 10e, et Alost, 17e, le club se maintient miraculeusement en première division.
L'arrivée de Jean-Marc Guillou : l'ère ivoirienne
En 2001, Jean-Marc Guillou arrive au club au poste d'entraîneur. Cet ancien international français s'est consacré depuis la fin de sa carrière de joueur à la formation des jeunes. S'étant établi en Côte d'Ivoire depuis 1993, il crée l'Académie Mimosifcom, en s'appuyant sur la structure de l'ASEC Mimosas, le plus grand club du pays, ainsi que sur les financements d'un trust local nommé Sifcom. Guillou rencontre alors le succès puisque, dès le début, les premiers jeunes formés à l'académie survolent tous les tournois de leurs catégories d'âge avec parmi eux quelques futurs grands noms, comme Didier Zokora, Kolo Touré ou encore Romaric. En 1998, Guillou devient entraîneur de l'équipe première qui, composée en majorité par des « académiciens », remporte cette saison-là la Supercoupe d'Afrique et la Coupe de Côte d'Ivoire. Guillou prend ensuite en charge l'équipe nationale de ce même pays, mais à la suite de problèmes financiers, l'Académie Mimosifcom disparaît pour devenir l'Académie JMG, et Guillou quitte la Côte d'Ivoire. C'est donc à ce moment-là que l'entraîneur arrive au KSK Beveren avec comme ambition de faire venir en Europe les meilleurs éléments de son académie[23].
Entraîneur lors de sa première saison au club (qui finit dernier du championnat mais se sauve grâce aux relégations administratives d'autres clubs), le français est nommé directeur technique du club waaslandien à l'été 2002. Outre les liens avec son académie de football à Abidjan[24], associée à l'ASEC Mimosas, il instaure également un partenariat avec le club anglais d'Arsenal[25]. Un reportage diffusé dans l'émisison Newsnight de la BBC[26], parlant d'une somme d'un million de livres prêtée par Arsenal à la société Goal, dont Guillou est un des actionnaires, provoque une enquête de la FIFA pour déterminer si Arsenal ne contrevient pas au règlement de la fédération interdisant à un club d'en contrôler un autre[27]. Après qu'Arsenal a démontré qu'il ne s'agissait que d'un prêt sans intérêt n'ayant aucune influence sur l'administration interne du KSK Beveren, la FIFA et la Fédération anglaise décident de classer l'affaire sans sanctionner les deux clubs[28],[29].
L'arrivée massive de joueurs ivoiriens de qualité, parmi lesquels entre autres Yaya Touré puis Gervinho, ainsi que le prêt de quelques jeunes joueurs du club anglais, vont permettre au KSK Beveren de sortir la tête de l'eau, aussi bien sportivement que financièrement. Le club se stabilise durant deux saisons en milieu de classement, à bonne distance de la zone de relégation, et parvient à atteindre la finale de la Coupe de Belgique 2004[30], perdue face au FC Bruges. Lors de cette finale, Beveren n'aligne aucun joueur belge au coup d'envoi[31]. L'équipe est basée sur une colonie ivoirienne, parmi laquelle figurent plusieurs joueurs qui deviendront par la suite des piliers de l'équipe nationale, entre autres Copa Boubacar, Emmanuel Eboué, Arthur Boka ou encore N'Dri Romaric[23],[32].
Grâce à cette place de finaliste, le club est qualifié pour la Coupe UEFA, Bruges étant également vice-champion et qualifié pour la Ligue des champions via le championnat. Les joueurs parviennent à atteindre la phase de groupes, mais y subissent quatre défaites en autant de matches[33]. En championnat, le club doit à nouveau lutter pour son maintien, qu'il n'assure que pour un point en 2006. Mais cette saison marque un tournant dans l'histoire du club, avec le licenciement de Jean-Marc Guillou le [34], et la fin de facto des collaborations avec Arsenal et la Côte d'Ivoire.
Cette séquence de l'histoire du club a suscité de nombreux commentaires et analyses en raison du caractère atypique du travail de Guillou qui « en pleine Flandre traditionnaliste, n'hésite pas à aligner un onze majoritairement ivoirien »[23],[35]. De manière générale, sont retenus de cette période à la fois « les résultats sportifs moyens », mais aussi la qualité du jeu proposé par le club à ce moment-là[23]. De plus, l'exemple de la collaboration « Guillou-ASCE Abidjan-KSK Beveren-Arsenal » est souvent utilisé pour illustrer ce que certains sociologues s'étant intéressé au football appellent le football drain, application au football du concept de brain drain (ou fuite des cerveaux)[36],[37]. Ces thèses accusent Guillou d'avoir abondamment tiré des profits financiers de ce système qui faisait alors du KSK Beveren un club étape entre l'Afrique et les meilleurs clubs européens pour les joueurs, ce qui, selon ces thèses, n'a pas non plus été à l'avantage ni du club belge ni de ces jeunes joueurs[36],[37],[38].
Fin de parcours au plus haut niveau
Walter Meeuws est engagé durant l'été 2006 pour tenter de maintenir le club parmi l'élite, malgré le départ de plusieurs joueurs importants de l'équipe, liés à Guillou. Il est écarté en mars 2007 à la suite des mauvais résultats du club, qui végète en fond de classement. Il est remplacé par son adjoint Edy De Bolle, qui entame son deuxième intérim à la tête du club pour tenter de le sauver à nouveau. Mais les résultats en fin de saison ne s'améliorent pas, bien au contraire. Le club ne remporte qu'un seul match au second tour, et termine dernier[39]. Le club redescend une nouvelle fois en Division 2, sans savoir à ce moment-là qu'il ne remontera plus jamais au plus haut niveau.
En mai, des discussions ont lieu avec les dirigeants du KSC Lokeren en vue d'une fusion entre les deux clubs, avec pour objectif de créer un grand club de football dans le Pays de Waes. Mais à la suite des protestations vives des supporters des deux équipes, les pourparlers n'aboutissent pas[40], et Beveren voit ses meilleurs joueurs quitter le club.
Le chant du cygne en Division 2
Le KSK Beveren est logiquement cité parmi les favoris au titre au début de la saison 2007-2008. L'équipe, dirigée désormais par Alexandre Czerniatynski[41], entame le championnat assez moyennement, mais parvient à remonter la pente en fin de premier tour pour s'inscrire parmi les candidats au tour final. Mais le club est toujours empêtré dans des soucis financiers, et le coach est forcé d'utiliser de plus en plus de jeunes du club au lieu des joueurs professionnels pour réduire le montant des primes de match. Fin , il est lui-même écarté et remplacé par l'entraîneur des espoirs Bart Selleslags, mais reste employé par le club en tant que conseiller sportif[42]. Les résultats s'en ressentent, et l'équipe termine à une anonyme neuvième place. La direction et les supporters lancent une action de récolte de fonds baptisée « KSKB olé », qui rapporte 600 000€ au club, ce qui lui permet de payer les salaires des joueurs jusqu'en fin de saison et obtenir la licence pour le football rémunéré[43]. Les derniers joueurs ivoiriens encore présents sont alors libérés de leur contrat et quittent le club.
Avec l'engagement de deux anciens joueurs du club, Marc Van Britsom et Heinz Schönberger comme entraîneurs adjoints, ainsi que quelques transferts de renom comme Nathan D'Haemers, le président Dirk Verelst indique clairement qu'il ne compte pas se contenter de vivoter en deuxième division, mais ambitionne de remonter parmi l'élite dans un délai de trois ans[44]. Les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions du président. La saison ressemble à une copie de la précédente, le club ne parvenant pas à enchaîner les bonnes performances. Malgré quatre nouveaux transferts en janvier, Beveren ne parvient pas à se rapprocher du haut du classement. Le club chute petit à petit, ce qui coûte son poste à « Czernia », de plus en plus critiqué. Finalement, il termine treizième, très loin des espérances du président.
En juillet 2009, le club engage l'entraîneur à succès Johan Boskamp[45], avec un plan sur trois ans devant permettre au club de jouer les premiers rôles en championnat, tout en favorisant l'éclosion de jeunes joueurs du centre de formation. Mais l'alchimie ne prend pas, et le coach est licencié le [46]. Le club, ambitieux en début de saison, occupe alors l'avant-dernière place. Le , la direction beverenoise fait savoir qu'elle ne compte pas demander de licence pour le football rémunéré pour la saison prochaine, et descendra donc d'office en Division 3[47].
Rapprochement avec le Red Star Waasland
Les dirigeants entament alors des négociations avec leurs homologues du Red Star Waasland en vue d'une fusion. Ils se mettent d'accord sur les modalités de celle-ci, mais elle ne peut avoir lieu avant la fin de la saison prochaine, la demande n'ayant pas été rentrée dans les délais à la Fédération belge[48]. Pour contourner ce problème, le club décide de ne pas aligner d'équipe "senior" la saison prochaine, mais uniquement des équipes de jeunes, qui seront ensuite intégrées[48]. Les joueurs sont libérés de leur contrat, et la plupart d'entre eux rejoignent le Red Star. Ce dernier déménage au Freethiel, et fait une demande officielle pour changer son appellation en KV Red Star Waasland - SK Beveren, communément abrégé Waasland-Beveren. Une fusion au sens strict n'a jamais lieu car le matricule 2300 perdure et est celui de l'équipe féminine du club, fondée en 2009.
Relance grâce aux supporters
Au , est créé le Yellow Blue Beveren qui reçoit le matricule 9577 et débute en P4. Ce cercle progresse dans la hiérarchie provinciale de Flandre orientale et accède à la « P2 » en vue de la saison 2019-2020. Le , le matricule 9577 devient le Supporters Kring Beveren. Sous cette appellation, l'entité est championne au terme de l'exercice 2021-2022.
Avant le début du championnat 2022-2023, intervient une fusion entre les matricules « 9577 » et le « 2300 » toujours actif. Le matricule 2300 est conservé mais sous quelle appellation ? Un litige oppose les dirigeants/partisans du matricule 2300 et ceux du « 4068 » (Waasland-Beveren). Non seulement les deux cercles s'accordent sur leur nom respectif (« Beveren SK » pour l'équipe de D1B, « KSK Beveren » pour celle de P1) mais ils optent pour employer le même logo (celui historique du matricule 2300). Également dans les accords, une convention pour collaborer ensemble[2].
Les statistiques sont closes, le club n'existant plus, ou tout du moins son équipe masculine.
Palmarès
Durant ses 76 ans d'existence, le KSK Beveren remporte six trophées nationaux majeurs et six titres de champion dans les séries nationales inférieures. Le club décroche son premier titre en champion de Belgique de Promotion au terme de la saison 1962-1963. Trois ans plus tard, il est champion de Division 3 et enchaîne avec un titre de champion de Division 2. Le club remporte un deuxième titre de champion de deuxième division en 1973, un an après sa première relégation.
Le KSK Beveren vit une période faste au tournant des années 1970 et 1980 en décrochant six trophées majeurs en six ans. Après la Coupe de Belgique en 1978, le club décroche son premier titre de champion de Belgique en 1979, suivi par la première édition de la Supercoupe de Belgique, pas encore reconnue officiellement. Le club perd en finale de la Coupe de Belgique 1979-1980 puis décroche un second trophée dans la compétition en 1983. Comme cinq ans plus tôt, le club ajoute un titre de champion de Belgique la saison suivante, suivi par une seconde Supercoupe de Belgique. Il dispute une quatrième finale de Coupe en 1985, perdue cette fois.
Les belles années du club sont terminées et il ne remportera plus que deux titres de champion de Division 2 en 1991 et 1997, après autant de relégation au niveau inférieur. Le dernier haut fait marquant du KSK Beveren est la finale de la Coupe de Belgique 2003-2004, perdue face au Club de Bruges.
Titres majeurs | Titres mineurs |
---|---|
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Bilan
Le KSK Beveren atteint les séries nationales en 1949 et ne les quittera plus jusqu'à sa disparition en 2010. Après quatorze saisons en Division 3 et trois en Promotion, le club monte en Division 2 en 1966 et en Division 1 un an plus tard. Il ne jouera ensuite plus que dans les deux premières divisions nationales.
Niv | Divisions | Jouées | Titres | TM Up | TM Down |
---|---|---|---|---|---|
I | 1re nationale | 37 | 2 | ||
II | 2e nationale | 7 | 4 | ||
III | 3e nationale | 14 | 1 | ||
IV | 4e nationale | 3 | 1 | ||
V | 5e nationale | 0 | 0 | ||
TOTAUX | 61 | 8 | 0 | 0 |
- TM Up : test-match pour départager des égalités, ou toutes formes de Barrages ou de Tour final pour une montée éventuelle.
- TM Down : test-match pour départager des égalités, ou toutes formes de Barrages ou de Tour final pour le maintien.
Classements saison par saison
Le KSK Beveren a remporté deux titres de champion de Belgique au cours de son histoire. En dehors de ces deux titres, le club n'a jamais terminé sur le podium de la Division 1, comptant une quatrième place et cinq cinquièmes places comme meilleures performances. Le club est le premier en Belgique à remporter un titre dans chaque division nationale, ce que seuls trois autres clubs ont réussi à faire par la suite, la Royale Union Saint-Gilloise, le KRC Genk[note 3], et le Royal Football Club de Liège. Il est toutefois le seul à les avoir remportés dans l'ordre hiérarchique.
Ordre | Saison | Nom du club | Niveau | Classement final | Remarques |
---|---|---|---|---|---|
1 | 1949-50 | SK Beveren-Waes | Promotion (D3) série B | 4e/16 | |
2 | 1950-51 | SK Beveren-Waes | Promotion (D3) série B | 7e/16 | |
3 | 1951-52 | SK Beveren-Waes | Promotion (D3) série B | 5e/16 | |
4 | 1952-53 | SK Beveren-Waes | Division 3 série B | 4e/16 | |
5 | 1953-54 | SK Beveren-Waes | Division 3 série A | 9e/16 | |
6 | 1954-55 | SK Beveren-Waes | Division 3 série B | 13e/16 | |
7 | 1955-56 | SK Beveren-Waes | Division 3 série A | 8e/16 | |
8 | 1956-57 | SK Beveren-Waes | Division 3 série B | 12e/16 | |
9 | 1957-58 | SK Beveren-Waes | Division 3 série A | 12e/16 | |
10 | 1958-59 | SK Beveren-Waes | Division 3 série B | 13e/16 | |
11 | 1959-60 | SK Beveren-Waes | Division 3 série B | 15e/16 | Relégué |
12 | 1960-61 | SK Beveren-Waes | Promotion série D | 2e/16 | [saisons 1] |
13 | 1961-62 | SK Beveren-Waes | Promotion série B | 3e/16 | |
14 | 1962-63 | SK Beveren-Waes | Promotion série B | 1er/16 | Champion et promu |
15 | 1963-64 | SK Beveren-Waes | Division 3 série B | 3e/16 | |
16 | 1964-65 | SK Beveren-Waes | Division 3 série A | 3e/16 | |
17 | 1965-66 | SK Beveren-Waes | Division 3 série B | 1er/16 | Champion et promu |
18 | 1966-67 | SK Beveren-Waes | Division 2 | 1er/16 | Champion et promu |
19 | 1967-68 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 13e/16 | |
20 | 1968-69 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 6e/16 | |
21 | 1969-70 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 5e/16 | C3[saisons 2] |
22 | 1970-71 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 7e/16 | |
23 | 1971-72 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 16e/16 | Relégué |
24 | 1972-73 | SK Beveren-Waes | Division 2 | 1er/16 | Champion et promu |
25 | 1973-74 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 10e/16 | |
26 | 1974-75 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 12e/20 | |
27 | 1975-76 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 6e/19 | |
28 | 1976-77 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 13e/18 | |
29 | 1977-78 | SK Beveren-Waes | Division 1 | 5e/18 | |
30 | 1978-79 | SK Beveren | Division 1 | 1er/18 | Champion[saisons 3] |
31 | 1979-80 | SK Beveren | Division 1 | 11e/18 | |
32 | 1980-81 | SK Beveren | Division 1 | 4e/18 | C3[saisons 4] |
33 | 1981-82 | SK Beveren | Division 1 | 7e/18 | |
34 | 1982-83 | SK Beveren | Division 1 | 6e/18 | |
35 | 1983-84 | SK Beveren | Division 1 | 1er/18 | Champion[saisons 5] |
36 | 1984-85 | KSK Beveren | Division 1 | 5e/18 | |
37 | 1985-86 | KSK Beveren | Division 1 | 5e/18 | C3[saisons 6] |
38 | 1986-87 | KSK Beveren | Division 1 | 5e/18 | C3[saisons 7] |
39 | 1987-88 | KSK Beveren | Division 1 | 14e/18 | |
40 | 1988-89 | KSK Beveren | Division 1 | 12e/18 | |
41 | 1989-90 | KSK Beveren | Division 1 | 17e/18 | Relégué |
42 | 1990-91 | KSK Beveren | Division 2 | 1er/16 | Champion et promu |
43 | 1991-92 | KSK Beveren | Division 1 | 12e/18 | |
44 | 1992-93 | KSK Beveren | Division 1 | 8e/18 | |
45 | 1993-94 | KSK Beveren | Division 1 | 9e/18 | |
46 | 1994-95 | KSK Beveren | Division 1 | 10e/18 | C4[saisons 8] |
47 | 1995-96 | KSK Beveren | Division 1 | 17e/18 | Relégué |
48 | 1996-97 | KSK Beveren | Division 2 | 1er/18 | Champion et promu |
49 | 1997-98 | KSK Beveren | Division 1 | 16e/18 | |
50 | 1998-99 | KSK Beveren | Division 1 | 15e/18 | |
51 | 1999-2000 | KSK Beveren | Division 1 | 15e/18 | |
52 | 2000-01 | KSK Beveren | Division 1 | 14e/18 | |
53 | 2001-02 | KSK Beveren | Division 1 | 18e/18 | [saisons 9] |
54 | 2002-03 | KSK Beveren | Division 1 | 11e/18 | |
55 | 2003-04 | KSK Beveren | Division 1 | 12e/18 | C3[saisons 10] |
56 | 2004-05 | KSK Beveren | Division 1 | 16e/18 | |
57 | 2005-06 | KSK Beveren | Division 1 | 16e/18 | |
58 | 2006-07 | KSK Beveren | Division 1 | 18e/18 | Relégué |
59 | 2007-08 | KSK Beveren | Division 2 | 9e/19 | |
60 | 2008-09 | KSK Beveren | Division 2 | 13e/19 | |
61 | 2009-10 | KSK Beveren | Division 2 | 18e/19 | Relégué |
2010-2022 | Arrêt des activités |
Performances en Coupe de Belgique
Fondé en 1934, le KSK Beveren ne participe pas aux premières éditions de la Coupe de Belgique disputées avant la Seconde Guerre mondiale[note 4]. À partir de 1953, il y prend part chaque saison, la remportant deux fois en cinq finales jouées. Le club est éliminé deux fois au stade des demi-finales et treize fois en quart de finale, dont trois fois par le KV Malines.