Karaté
art martial japonais / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Karaté?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Pour les articles homonymes, voir Karaté (homonymie).
Le karaté (空手道, karate-dō?) est un art martial, dit japonais. Cependant, il est originaire du royaume de Ryūkyū, un ancien royaume indépendant annexé par le Japon en 1879. Il s'est développé sur l'île Okinawa, île principale de l'archipel Ryūkyū, en dérivant de la boxe de la grue blanche, pratiquée dans la province du Fujian, lors d'échanges avec la Chine impériale des Qing.
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources ().
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
Le terme karate-dō écrit en kanjis. | |
Autres noms | Karaté |
---|---|
Domaine | Percussion projection |
Pays d’origine | Japon (Okinawa) avant Okinawa n'appartenait ni au Japon ni à la Chine |
Fondateur | Kanga Sakugawa, Sōkon Matsumura, Ankō Itosu, Arakaki Seishō (en), Kanryō Higaonna, Gichin Funakoshi, Motobu Chōki |
Sport olympique | Provisoire aux JO 2020 Non retenu pour les JO 2024 |
Pratiquants | 110 millions dans le monde[1],[2] |
modifier |
En 2021, le karaté est un sport olympique provisoire lors des Jeux de Tokyo.
Il existe plusieurs styles de karaté dont le Shotokan-ryu, le Wado-ryu, le Shito-ryu, le Shorin-ryu ou encore le Goju-ryu.
En japonais, le kanji kara (空?) signifie le « vide », plus précisément la « vacuité » au sens bouddhique du terme ; té (手?) est la main et, par extension, la technique avec laquelle on la réalise. Dō (道?) signifiant « voie », karate-dō peut être traduit par « la voie de la main vide » ou « la voie de la main et du vide », compris dans le sens « la voie de la vacuité (au sens bouddhique/zen), réalisée par la main (les techniques) » ou dans le sens « combat à mains nues », les différentes interprétations ne s'excluant pas mutuellement.
À l'origine, « karaté » était écrit avec les kanjis 唐手 (tō-de : « main Tang » ou « main de Chine »). Le , en raison de la montée du nationalisme japonais, et aussi à cause de l'antagonisme avec la Chine, et pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karaté, les principaux grands maîtres (dont Hanashiro Chomo, Motobu Chôki, Chôshin Chibana et Chojun Miyagi)[3] ont remplacé ces kanjis pour « gommer » l'origine chinoise, sacrifiant ainsi à l'usage japonais du moment (remplacement par des kanjis de prononciation équivalente, d'« origine » japonaise).
Le karaté est une discipline martiale dont les techniques visent à se défendre uke (受け?), puis à répondre par une attaque (atemi (当て身?)) au moyen des différentes parties du corps : doigts (nukite), mains ouvertes (shuto) et fermées (tsuki), avant-bras (ude), pieds (geri), coudes (enpi), genoux [ex. : hiza geri]). Les 20 préceptes du karaté voudraient qu'il n'existe pas d'attaque pure et dure de la part d'un karatéka.
Ainsi distingue-t-on chez le combattant nippon deux types de répliques à l'attaque: le go no sen, qui consiste en une contre-attaque une fois que l'adversaire a déjà porté ou tenté de porter son coup; et le sen no sen, généralement qualifié "d'attaque dans l'attaque", qui consiste quant à lui à porter la contre-attaque avant même que l'adversaire ait eu le temps d'exercer sa technique. Un sen no sen parfaitement maîtrisé pourrait laisser penser, d'un point de vue extérieur, à une anticipation, ou à une inversion des rôles attaquant / défenseur, du fait que le spectateur ne perçoit pas nécessairement les signes de déclenchement d'une attaque. Pour autant, la finesse d'exécution du sen no sen ne saurait remettre en cause la notion de riposte: le karatéka travaille toujours ses attaques sur un mode défensif.
Des nuances de contenus techniques et philosophiques sont relativement marquées en fonction du style (Shōrin-Ryu, Shōtōkan, Shōtōkai, Wadō-ryū, Shitō-ryū, Gōjū-ryū, etc.).
Pour acquérir la maîtrise de ces techniques en combat, l'enseignement comporte trois domaines d'étude complémentaires : le kihon (基本), les katas (型 ou 形) et le kumite (組手). Mais d'autres domaines d'étude font partie de l'apprentissage. Le placement et la maîtrise de la respiration sont essentiels à la compréhension des techniques de karaté. En outre, certains maîtres pratiquent la méditation zen.
- Le kihon (qui signifie « technique de base ») consiste à répéter individuellement, et la plupart du temps en groupe, des techniques, positions et déplacements. Pratiqué avec un partenaire de façon codifiée, on parle alors de kihon-kumite.
- Le kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et structuré de techniques « représentant un combat réel contre plusieurs assaillants virtuels quasi simultanés » et ayant pour but la formation du corps, l'acquisition d'automatismes ainsi que la transmission de techniques secrètes. Le kata dépasse l'aspect purement technique en permettant au pratiquant, après de nombreuses répétitions, de tendre vers la perfection des mouvements (pour certains, on pourrait dire la danse des combattants).
- Le dernier domaine est le kumite, ou combat. Littéralement, cela signifie « grouper les mains », c'est-à-dire travailler en groupe et non plus tout seul (voir randori). Cette notion de kumite peut prendre de multiples formes en karaté, de la plus codifiée à la plus libre. Le combat peut être prédéfini (kihon-kumite), fixé à un nombre d'attaques précis (ippon kumite pour une attaque, nihon kumite pour deux attaques, sanbon kumite pour trois attaques, etc.), souple (jū kumite), sans contact (kunde kumite) ou libre (jiyū kumite).
Bodhidharma et le temple de Shaolin (l'origine mythique)
En 480 ou 520, un moine nommé Bodhidharma quitta l’Inde pour s’installer dans le monastère Shaolin dans le nord de la Chine[4].
La tradition affirme que les bonzes, faméliques parce que mal nourris, ne pouvaient supporter l’immobilité que leur imposait la méditation. Bodhidharma se souvint alors de diverses formes gymniques, plus ou moins guerrières, qu’il avait étudiées pendant son jeune âge sous la direction de son père. Ce dernier était en effet, en plus d'être roi, un haut initié de la caste des kshatriya et connaissait donc l’art du combat, proche de ce qui est, actuellement en Inde, le kalaripayat. Il mit donc au point une méthode connue sous le nom évocateur de « Nettoyage des muscles et des tendons, purification de la moelle et des sinus », le yijing kingyi suijing, parfois écrit i chin ching, méthode connue également sous les dénominations de shi ba lo han she (shih pa loran sho) et de ekkinkyo (ekki kin kyo jya) en japonais.
Cette méthode mi-gymnique, mi-martiale provoqua de nombreuses réactions, puisqu’elle était considérée par certains comme étant à l’origine même des diverses pratiques martiales réputées du monastère de la Petite Forêt, donc de la plupart des arts martiaux chinois, et ce faisant des origines profondes des arts martiaux japonais (bujutsu et budō).
La diffusion de ces enseignements a été possible lors de l’invasion du temple Shaolin qui a forcé les moines à fuir dans toute la Chine et donc à diffuser ces techniques, y compris aux delà des frontières par le biais d'échanges. De nos jours, beaucoup de styles se disent toujours d’inspiration Shaolin.
Selon la tradition bouddhique, Bodhidharma serait le 28e descendant de Bouddha[5] et le fondateur du chán (zen en japonais), bouddhisme influencé par le taoïsme et le plus répandu en Chine (à l'exception du Tibet et de la Mongolie-Intérieure), enrichi par la culture coréenne avant d'arriver enfin au Japon[6].
Critique historique
Ces récits historiques de la création du karaté semblent néanmoins teintés du désir japonais de minimiser l’influence chinoise[4]. Il s’avère que des pratiques guerrières, ou martiales, étaient déjà très développées en Chine bien avant la venue de Bodhidharma.
Sunzi, général chinois, dans ses Treize Chapitres sur l’Art de la Guerre, ouvrage écrit au IVe siècle av. J.-C., traite, par exemple, de l’« art du poing » (quanfa ou chuan fa) et en conseille l’usage aux officiers, 800 ans avant la venue de l’Illuminé en Chine.
Les historiens japonais de la période nationaliste attribuaient la paternité des arts martiaux à Bodhidharma, donc au courant bouddhiste zen. Ils en avaient ignoré les origines taoïstes à dessein, à l'instar des shoguns et autres daimyos pendant toute l'histoire du Japon, depuis l'époque Kamakura, le zen étant ce qui convenait le mieux à une « caste guerrière ».
Ils passaient ainsi sous silence les autres versions issues d’une tradition chinoise, avec laquelle le Japon impérial avait historiquement peu d’affinités.
Ceux d'aujourd'hui ne font guère mieux, en attribuant au karaté ancestral okinawaïen les modifications qu'ils ont eux-mêmes apportées à certaines techniques ainsi qu'à leur nom, ou en qualifiant de « traditionnelles » les écoles modernes les plus récentes, maitre Gichin Funakoshi étant le « père » du karaté « moderne ». (Opposition des termes « traditionnel » et « moderne ».)
En outre, il semble qu'il y avait bel et bien cinq temples portant l'appellation Shaolin en Chine. Le moine bouddhiste aurait trouvé refuge non pas dans le monastère Shaolin du Quangzhou (d'où proviennent bien les applications martiales apparentées au kung-fu), mais dans celui de Songchan dans le He Nan, au centre de la Chine. Le monastère de Quangzhou étant situé bien plus au sud, son influence sur la pratique martiale d'Okinawa est incontestable. Beaucoup de biographies de grands maîtres du karaté attestent d'ailleurs de très longs séjours réalisés dans le sud de la Chine. C'est le cas notamment de Kanryō Higaonna, le maître du naha-te, et de Chojun Miyagi, son meilleur disciple et père du Goju-ryu, qui furent plutôt influencés par les traditions martiales taoïstes (travail basé sur la respiration abdominale, entre autres), mais aussi de Sakugawa Kanga ou Tode Sakugawa et de Sokon Matsumura, père du Shōrin-ryū, ancêtre du shōtōkai qui, eux, ont voyagé dans presque toute la Chine et ont été plutôt influencés par les Shaolin quan (« poings de Shaolin ») mais aussi, plus près de nous, de Kanbun Uechi, ce qui indique la persistance des échanges.
D'Okinawa au Japon
Après avoir été importé de Chine, le karaté a été développé et perfectionné dans le royaume de Ryūkyū (1429–1879), principalement à Okinawa[7]. Au début de l'expansionnisme de l'ère Shōwa, le Japon conquiert le royaume (en) entre 1872 et 1879. Les plus grands experts de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, dont Hanashiro Chomo, Chotoku Kyan, Azato Yasutsune (le premier maître de Funakoshi), Kentsu Yabu, Ankō Itosu (le second maître de Funakoshi), Chibana Chōshin (l'un des condisciples de Funakoshi), Gichin Funakoshi, Kanryō Higaonna, Chōjun Miyagi (disciple du précédent), Kenwa Mabuni (autre condisciple de Funakoshi), entre autres, sont tous originaires d’Okinawa[8]. À part Kanryō Higaonna et Chōjun Miyagi, son disciple et successeur, tous les autres, sans exception, sont des disciples, directs ou indirects, de Sokon Matsumura (1809-1896).
Il n’y a pas de traces écrites de la transmission de ces techniques à Okinawa, qui est le berceau du karaté tel qu'il est pratiqué aujourd’hui. Mais ce dont on est sûr, c’est que ces techniques ont été importées en grande partie de Chine, la culture d'Okinawa étant encore plus sinisée que la culture japonaise. Les Okinawaïens avaient aussi des techniques martiales qui leur étaient propres, comme la rotation axiale du poing dans les coups de poing et les blocages.
En 1409, le roi Sho Hashi unifie les territoires d’Okinawa. Sous son règne se développe l'art du ti (ou te, ou di), cependant déjà présent chez les classes guerrières et nobles. Deux cents ans plus tard, soit en 1609, l'invasion de l'île par le clan Satsuma appauvrit la noblesse okinawaïenne, la contraignant à exposer une de ses dernières richesses : le te. Les armes sont encore confisquées par le nouveau gouvernement japonais ; cependant, les armes à feu ayant supplanté les armes blanches, l'autorité se soucie peu du contrôle des villageois. L'art martial des îles Ryūkyū (Ryūkyū no ti ou te) existait déjà, mais était enseigné en vase clos et n'est pas apparu à cette période. Aucune source historique ne justifie la pose arbitraire de la création du te à cette date : les classes paysannes ne repoussaient pas des samouraïs en armure et équipés d'armes à feu à mains nues et n'avaient pas accès au savoir du te. En revanche, les classes de guerriers, de la police, de l'administration (peic hin) ou des nobles participent au développement du te. On remarque que les maîtres de cet art sont tous d'origine sociale aisée (marchands, nobles, officiers), pratiquant de ce fait entre eux.
Pour ces raisons, les classes aisées d’Okinawa ont adapté les méthodes de combat chinoises reprises sous le nom de Okinawa-te (nom donné au tō-de à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, en réaction à la domination japonaise) en développant des techniques de combat à mains nues. Te signifiant « main », Okinawa-te signifiait donc les techniques de combat à mains nues d’Okinawa. Dans le dialecte okinawaïen (uchinaguchi), le terme tōdi était également employé.
Facteurs de développement du karaté
De nombreux facteurs ont permis le développement du karaté (initialement tō-de ou to-te ou to-di, « main chinoise ») ou encore plus simplement appelé de ou te par les Okinawaïens) :
- Les nombreux échanges commerciaux entre Okinawa et la Chine ainsi que le lien de vassalité qui reliait les rois d'Okinawa à la dynastie chinoise ; de ce fait, de nombreux habitants de l'île sont partis étudier un art martial chinois, puis, de retour, l'ont adapté en l'incorporant à leur propre art martial ;
- L'installation sur l'île d'Okinawa, dans le village de Kume, de 36 familles chinoises dans le but de faciliter les échanges culturels et commerciaux entre cette île et la Chine ;
- Certains historiens affirment que le karaté s'est également développé sur l'île d'Okinawa en réaction à l'interdiction faite par les Japonais aux Okinawaïens de porter et de posséder des armes (après l'annexion au XVIIe siècle de l'archipel par le Japon et l'installation du clan Satsuma en 1609). Cette théorie largement reprise, sans fondements réels du fait de l'absence d'écrits (transmission orale jointe aux ravages de la Seconde Guerre mondiale) est critiquable. Premièrement, l'enseignement du te se faisait seulement dans les castes supérieures ; deuxièmement, nous n'avons pas d'exemples de villageois ayant repoussé les forces des Satsuma par leurs seuls poings ; troisièmement, l'art martial autochtone du te était déjà présent depuis des siècles. Même le kobudō (combat par armes usuelles, agraires ou simples) ne date pas de la confiscation des armes par le clan Satsuma. On peut ajouter que les samouraïs de Satsuma, bien qu'ayant établi un contrôle assez strict lors des sept premières années, étaient de façon générale assez généreux. Ainsi, ils laissèrent une certaine autonomie à la famille royale de Ryūkyū, et le port de sabres ne semble avoir été interdit qu'en public et autorisé pendant les cérémonies et en privé. Okinawa faisait également commerce de sabres avec la Chine à cette époque et reversait donc une partie des profits à Satsuma, tout en prenant un soin extrême de cacher aux Chinois leurs accords avec les Japonais (sinon, les accords commerciaux auraient été rompus, puisque le Japon isolé des Tokugawa n'était pas tributaire de la Chine impériale).
Bien que le te ne puisse être distingué en « styles », étant un ensemble, deux grands courants principaux sont apparus, liés aux deux principales villes d'Okinawa : Shuri (Shuri-te) et Naha (Naha-te). Un troisième courant (Tomari-te) s'est également développé, combinant certaines techniques des deux précédents, mais malgré tout plus proche du Shuri-te, ceci s'expliquant en partie par la situation géographique de sa ville d'origine, Tomari, située entre Shuri et Naha.
Du XVIIe siècle au XIXe siècle, du fait que la pratique de cet art était interdite par l'occupant japonais, les cours avaient lieu en secret, de nuit et dans des jardins fermés. Il s'est « ouvert » au milieu du XIXe siècle grâce à Sokon Matsumura, héritier du Shuri-te et créateur du Shōrin-ryū, qui fut le garde du corps personnel des trois derniers rois d'Okinawa et entraîneur officiel de leur garde.
À la suite du choix fait par Chōshin Chibana pour satisfaire la demande de Jigoro Kano (créateur du judo), c'est maître Funakoshi qui introduisit le karaté en 1922 sur l'archipel japonais en réalisant une démonstration devant l'empereur du Japon.
Le développement des techniques du karaté et leur enseignement s'est fait aussi grâce à des maîtres tels que Sōkon Matsumura (1809-1896), ainsi que son principal disciple et successeur Ankō Itosu (1832-1916).
Ce dernier a développé une véritable pédagogie du karaté Shōrin Ryu, créant les cinq premiers katas de base (pinan shodan, pinan nidan, pinan sandan, pinan yodan, pinan godan), à partir de plusieurs katas d'origines, longs et compliqués dont, entre autres, kosokun dai (ou kushanku dai ou encore kanku dai en japonais). Il fut, en 1901, l'instigateur de l'introduction du karaté comme « matière » obligatoire dans le cursus scolaire d'Okinawa. C'est d'ailleurs pour faciliter son enseignement à de jeunes enfants qu'il a créé les pinan.
Ce fut Chōjun Miyagi, le père fondateur du Gōjū-ryū, qui présenta le premier l'examen officiel de maître bushido devant les autorités du Dai Nippon Butokukai, organisme d'État japonais créé dans le but de contrôler tous les arts martiaux du pays. C'était la première fois qu'un maître de karaté faisait cette démarche. Il obtint le titre de kyōshi (« maître »), le plus haut titre qui sera jamais donné à l'époque à un maître de karaté présentant cet examen. Grâce à lui, cet art martial faisait, en 1935, sa véritable entrée dans le budō japonais.
La même année fut décidée l'adoption du terme « karaté » (dans le sens de « main vide ») par l'assemblée générale des « grands maîtres d'Okinawa ».
Un an plus tard, en 1936, sans doute sous la pression du Dai Nippon Butokukai, maître Funakoshi, après avoir modifié la forme et les techniques des katas eux-mêmes (pour sacrifier au développement du « sport spectacle » de l'époque, permettant ainsi au public ainsi qu'à des arbitres néophytes de comprendre ce qui se passe en compétition), en a changé et le nom (de naihanchi en tekki, et de pinan en heïan, de la prononciation chinoise à la prononciation japonaise pour les mêmes raisons que celles citées plus haut) et l'ordre des pinan, le premier étant devenu le deuxième et inversement.
En parallèle du karaté s'est développé le kobudō (combat avec des outils de la vie quotidienne, agraires ou autres ustensiles de cuisine faisant office d'armes : tonfa, nunchaku, bō, jō, saï, etc.) : l’interdiction d’utiliser des armes a été contournée par l’utilisation d’outils traditionnels. C’est ainsi qu’on retrouve parmi les armes traditionnelles d’Okinawa : le bō (le bâton de l’éleveur a de multiples usages), le nunchaku (utilisé pour battre le blé, le riz), le saï (trident qui servait à faire un trou pour planter le plant de riz), le tonfa (manche de meule), l'eku (la rame de barque). L'école de kobudō la plus connue dans le monde est du courant de maître Matayoshi.
La dénomination « karaté »
Comme dit plus haut, le karaté vient du Japon. Cet art de combat était connu à Okinawa sous le nom de tō-de depuis le XVe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle, puis d'Okinawa-te.
En 1935 ou 1936, le 25 octobre, les grands maîtres d'Okinawa ont organisé une « assemblée générale » pour décider de la politique à adopter pour favoriser le développement de leur art et en faciliter la reconnaissance et la diffusion au Japon. C'est lors de cette réunion que, à cause de la montée du nationalisme japonais et surtout de l'antagonisme sino-japonais du fait de la guerre récente entre les deux pays, perdue par la Chine, mais aussi pour montrer leur « japonisation », qu'ils ont décidé de modifier l'idéophonogramme et le pictogramme 唐手 (« main de la dynastie Tang ») qui étaient prononcés tō-te en okinawaïen et « karaté » en japonais par l'idéophonogramme et le pictogramme 空手 (« main vide » dans le sens bouddhique de vacuité) prononcés également « karate », suivant en cela les préconisations de l'un d'entre eux, Hanashiro Chomo, qui avait déjà fait cette modification en 1905.
Envoyé près de 15 ans plus tôt par les mêmes pour satisfaire la demande de Jigorō Kanō, Gichin Funakoshi, venu faire une démonstration, est resté au Japon pour enseigner le karaté. Jigorō Kanō lui apporta son aide pour s'installer et a adopté à son tour cette modification.
Depuis 2005, la préfecture d'Okinawa et les fédérations locales, célèbrent le comme« la journée du karaté », Karate no hi.
Le karaté, sport olympique
Le karaté est officiellement admis aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020[9]. En outre, la Fédération mondiale de karaté (WKF) est reconnue par le Mouvement olympique[10] et il est au programme des Jeux mondiaux, des Jeux asiatiques, des Jeux panaméricains et des Jeux méditerranéens, critères d'évaluation pour devenir sport olympique.
Le taekwondo est discipline olympique à partir des Jeux de 2000 à Sydney, sous l'impulsion de Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique (CIO) de l'époque.
En 2005, lors de la 117e session du CIO à Singapour, il est décidé que le baseball et le softball ne seraient plus au programme des Jeux à partir des 2012[11]. Il reste donc deux places disponibles pour de nouvelles disciplines. Cinq sports non olympiques sont examinés par la commission du programme olympique : le roller, le squash, le golf, le karaté et le rugby à sept. Après un premier vote, le squash et le karaté sont retenus comme finalistes pour être au programme des Jeux de Londres, mais ils n'obtiennent pas la majorité des deux tiers requise à l'époque pour devenir un sport olympique[12].
Le karaté est une nouvelle fois en lice pour être sport olympique lors des Jeux de 2016 et la majorité absolue des voix suffit alors[13]. Cependant, il n'est une nouvelle fois pas retenu, au contraire du golf et du rugby à sept[14] qui deviennent sports olympiques après le XIIIe congrès olympique, qui s'est tenu du 3 au à Copenhague[15].
En parallèle, des contacts ont lieu entre les fédérations de handisport et le Comité international paralympique pour que le handikaraté (notamment sa pratique en chaise) soit en démonstration dès les Jeux de Londres en 2012, mais la démarche n'aboutit pas.
Lors de la 123e session du CIO, à Durban en juillet 2011, sept sports sont retenus pour une éventuelle admission au programme sportif des Jeux de 2020 : le softball, le baseball, le karaté, le squash, le roller, le wushu, le wakeboard et l’escalade sportive. Il est décidé que la question de l'admission d’un ou plusieurs de ces sports au programme des Jeux de 2020 sera entérinée lors de la 125e session du CIO à Buenos Aires en septembre 2013[16]. Néanmoins, le programme olympique est limité à 28 sports[17] et toutes les places sont occupées : l'adhésion du karaté nécessiterait donc d'enlever un sport existant ou de faire passer le nombre de sports olympiques à 29. La Fédération mondiale de karaté lance à cette occasion une importante campagne de promotion du karaté[18]. À la suite de la décision du CIO le , à Saint-Pétersbourg, le karaté n'est pas choisi pour figurer dans la liste restreinte des trois sports pouvant prétendre à participer aux JO de 2020. Toutefois, le CIO prend la décision d'étendre le nombre de disciplines en refaisant un grand appel à candidatures pour étendre le panel des sports proposés.
En , une série de fédérations présentent leurs disciplines au bureau du CIO réuni pour cette raison à Tokyo. À ce moment, il reste neuf sports en lice, dont le karaté. Le , la commission exécutive du CIO se déclare favorable à l'intégration du karaté[19]. Le , la décision finale est prise lors de la 129e session du CIO à Rio : le karaté ainsi que quatre autres sports (baseball/softball, escalade sportive, skateboard et surf[20]) sont intégrés au programme à Tokyo.
Le contenu de cet article ou de cette section est peut-être sujet à caution et doit absolument être sourcé ().
Si vous connaissez le sujet dont traite l'article, merci de le reprendre à partir de sources pertinentes en utilisant notamment les notes de fin de page. Vous pouvez également laisser un mot d'explication en page de discussion.
Plusieurs écoles ou styles différents se sont créés au cours du XXe siècle. Ils varient tous les uns des autres, dans bien des domaines : frappes, positions de combat, utilisation d'armes, applications martiales…
Les quatre grands styles officiels du karaté sont : le Shōtōkan, le Gōjū Ryu, le Wado Ryu et le Shito Ryu. Toutefois, au cours de l'histoire, nombre d'écoles ont été créées et ont grandi avec plus ou moins de réussite.
À part le Gōjū Ryu et le Shito Ryu, les deux autres styles sont issus exclusivement du Shōrin Ryu de Sōkon Matsumura.
Bien qu'aujourd'hui il y ait beaucoup de différents karatés pratiqués en tant que sports, à l'origine il n’y en avait qu’un seul et unique. Le Premier Karaté ou Traditionnel (karate-dō) était le karaté « original », auquel ces différents sports, qui sont arrivés plus tard, ont emprunté le nom « karaté », comme il est généralement et largement utilisé aujourd'hui.
Après la Seconde Guerre mondiale, la valeur du karaté pour l'autodéfense, la forme physique, la compétition et le développement général mental et physique est devenue de plus en plus reconnue. Cependant, en tant qu’art martial, le karaté nécessite de longues études approfondies. La pratique du karaté allait connaître un boom de popularité, et les exigences de longues études approfondies finirent par être ignorées à cause de la demande du monde d’aujourd’hui, qui veut des résultats et un développement plus rapides.
La conséquence a été l'apparition de beaucoup de nouveaux sports utilisant le nom de karaté. Pour éviter la confusion avec ces récents enseignements, le public a commencé à distinguer le karaté originel en tant que « karaté traditionnel ».
Shōtōkan Ryu
Shōtōkan-ryū est un style de karaté japonais fondé en 1938 et issu du Shorin Ryu d'Okinawa introduit par Gichin Funakoshi.
Il fut l'un des premiers à promouvoir cet art martial et fut choisi afin de représenter le karate-dō lors de la première démonstration nationale d'athlétisme à Tokyo en 1922, sur invitation de Jigorō Kanō, fondateur du judo.
C'est le fils de Gichin Funakoshi, Yoshitaka, qui fut à l'origine du style tel qu'on le connaît désormais. Ce style est considéré comme l'un des plus puissants. Les coups de poing sont directs, les coups de pied bas et les katas sont longs (comme dans le Shorin Ryu dont il est issu).
Gōjū Ryu
Le Gōjū-ryū est un style de karaté prenant son origine dans le Naha-te (puis Shōrei-ryū) d’Okinawa et fondé par Chojun Miyagi, en 1926. C'est ce dernier qui concrétisa le passage du Naha-te au Goju Ryu et qui décida de l'appellation. La véritable branche japonaise du Gōjū Ryu connut toutefois son essor avec un de ses élèves, Gogen Yamaguchi, un maître légendaire du karaté qui fut surnommé « le chat ».
Le style Goju Ryu a été celui de la casse par excellence, exercice pratiqué précédemment afin de voir le degré de force et de résistance des meilleurs élèves. Style de karaté resté assez traditionnel, il marie des techniques issues de différentes écoles chinoises (mêmes concepts techniques, même importance donnée au travail de l'énergie interne) ainsi que les bases ancestrales d'Okinawa.
Caractérisé par des positions naturelles, il comprend des modes de frappes et des déplacements souvent circulaires, visant les points vitaux, les coups de pied bas.
Le représentant en France au sein de la Fédération française de karaté est maître Oshiro Zenei.
Wadō Ryu
Le Wadō-ryū (和道流?, « l'école de la voie de la paix ») est un style japonais de karaté créé en 1939 par Hironori Ohtsuka. Celui-ci était maître de ju-jitsu lorsqu’il découvrit le karaté sous la férule de Gichin Funakoshi. Il complétera quelques lacunes grâce à ses connaissances initiales et à la pratique du Shito Ryu afin de créer son style plus proche du budō. Initialement pratiquant de karaté Shōtōkan, Ohtsuka perçoit les limites de ce style après une sévère défaite que lui inflige un pratiquant de boxe chinoise. Il modifia le Shōtōkan original en développant un style moins rigide, visant à éviter les coups de l'adversaire plutôt qu'à les bloquer comme le fait le karaté Shōtōkan. C'est ce style qui a été choisi pour le taihojutsu, méthode d'intervention de la police japonaise et du Kidotai (escouade anti-émeute).
Shitō Ryu
Shitō-ryū est un style de karaté d’Okinawa créé en 1939 par Kenwa Mabuni. Le fondateur a été un élève brillant des 2 grands maîtres de l’île : Anko Itosu du Shuri-te, et Kanryo Higashionna (ou Higaonna) du Naha-te. Ce style possède officiellement 60 katas. Le Shito Ryu est le style possédant le plus de katas. Maître Mabuni, créateur du style, rajouta au Naha-te et au Shuri-te des techniques souples de mains comme des blocages circulaires et des attaques de poings à courte distance qui lui furent nécessaires dans l'exercice de son métier de policier. Ce style utilise des coups de poing souples et les coups de pied visent les parties médianes du corps.
Le contenu de cet article ou de cette section est peut-être sujet à caution et doit absolument être sourcé ().
Si vous connaissez le sujet dont traite l'article, merci de le reprendre à partir de sources pertinentes en utilisant notamment les notes de fin de page. Vous pouvez également laisser un mot d'explication en page de discussion.
Jeetkido-kaikan
Le shinkai jeetkidokai (截拳道館) traduit en français par « la voie du combat intégrale », plus connu sous le nom de jeetkïdô, est un art martial basé sur les traditions japonaises et vietnamiennes. Créé en 1945 à Osaka, au Japon, par Sosai Nguyen Luxuha, il est introduit en Europe à Lausanne en Suisse en 1984 par Kancho Shirigsu Ogama d'où il s'étend en Europe, sur le continent africain, au Brésil et aux États-Unis. Introduit en France en 1992 par Claude Santaguiliana, son développement est plus discret et placé sous l'autorité de la Fédération française de karaté et disciplines associées et de l'association nationale France jeetkidokaï karaté. Il fait partie des nombreux styles de karaté japonais et représente un karaté moderne dont la finalité est le combat libre ou free fight, dit aussi MMA Mixed Martial Arts. Le jeetkidokaï est un style de karaté de MMA ou Free Fight, sa particularité étant de toujours coller l'adversaire en combat pour l'amener au sol ; 80 % des combats en jeetkidokaï se terminent au sol, et seulement 20 % se terminent debout. Comme tous les styles de karaté, le jeetkidokaï travaille aussi les katas, les bunkai et d'autres techniques qui lui sont propres ; on lui donne le surnom de Free Fight Martial Art, ou Luxuha Karaté Intégrale "La Voie de l'efficacité Total."
Seigokan
Seigokan (正刚馆) est un style traditionnel de karatedō Goju Ryu créé par Seigo Tada hanshi (8e dan), en 1945 (Kyoto, Japon). À un moment donné, en vie du grand maître Seigo Tada, dans les années 1960[pas clair], a été la plus grande organisation (Kai-Ha) du Goju Ryu au Japon, avec plus de 200 000 membres.
Karate-dō Shōtōkaï Egami Ryu
Il s'agit d'une association fondée en 1935 par les disciples de Gichin Funakoshi, mais qui ne devient un style de karaté à part entière qu’en 1957, sous l’égide de Shigeru Egami. Ce style se veut être le prolongement des recherches de Yoshitaka Funakoshi (Shōtōkan) et intègre des techniques et notions propres à l’aïkido afin de rendre la méthode davantage en rapport avec les traditions martiales japonaises (budō). Deux courants prédominent : le Shōtōkaï actuel, celui de Tetsuji Murakami (également subdivisé en plusieurs associations du fait de sa mort et de la dispersion de ses élèves : International karate do shotokaï, Aïki-karate-do, Kiseikai, Shōtōkaï Europe, Mushinkai, Shōtōkaï Egami Do…), et celui de Mitsusuke Harada qui est revenu à une pratique plus classique. L’appellation de ce style, bien que significative du style par rapport à l'association créée en 1935, n'est pas dans son contexte exact.
En effet, jusque dans les années 1965-1966, on parlait uniquement du style Shotoikai qui fut importé du Japon avec la venue d'un 4e dan français (nommé par Egami senseï) porteur d'une lettre dans laquelle Egami demandait que l'on enseigne son style spécifique dès réception de cette lettre. Cette lettre fut remise à Marc Bassis qui a alors commencé à enseigner les changements du style Shōtōkan spécifique au groupe Egami de l'association Shōtōkaï NKS (Nippon Karate Shōtōkaï). Dans cette association, il y avait en ce temps-là deux courants : celui du Shōtōkan de son créateur Funakoshi Gichin représenté par Hironishi et celui de Egami qui avait commencé à changer les formes de son maître depuis quelques années.
On parlait ainsi du karaté Shōtōkaï pour se référer uniquement au style transformé par Egami. Ce n'est qu'en 1995, afin de se distinguer du style Shōtōkaï des élèves de Murakami (qui a, par ailleurs, enseigné le style sans l'avoir jamais pratiqué et qui n'a pas transmis les formes d'Egami de façon exacte mais adaptés à sa compréhension), qu'un élève de Harada, A. Schneider (qui fut l'un des derniers à avoir suivi au Japon un stage avec Egami senseï) a créé l'association AKSER et a appelé officiellement le style Shōtōkaï Egamiryū (nom enregistré à l'INPI). Après la mort de ce dernier, toutes les associations issues des élèves de Murakami ont créé leur propre organisation — sauf celle créée par un ancien membre de l'AKSER — et, pour garder le nom d'Egami dans son appellation, ils l'ont baptisée Egami-do puisque le nom Egami Ryu était protégé.
Shotobudō Ryu
Le Shotobudō est un nouveau style de karaté du XXIe siècle, créé par senseï Pascal Ninot. Ce style met en exergue dans le karaté, les armes du kobudō d'Okinawa (bâton, tonfa, saï etc.). Le shotobudō karaté utilise notamment le bō (bâton long) dans les kihon, les katas et les bunkai du karaté Shōtōkan. Dans les bunkai, tori (l'attaquant) utilise principalement le sabre. C'est peut-être un paradoxe pour l'art du combat aux mains vides, mais cette forme de travail originale, qui équipe le karatéka avec les armes du kobudō, est un travail innovant qui met en relation directe le karaté et le kobudō. Le shotobudō est en quelque sorte, un prolongement du karaté Shōtōkan et il permet en outre, de retrouver les gestes authentiques du karaté et du budō de l'époque féodale d'Okinawa ou encore de la Chine ancienne.
Kyokushinkai
Kyokushinkai (l’école de « l’Ultime Vérité ») est un style créé en 1964 par Masutatsu Oyama à partir du Goju Ryu et de quelques éléments du Shōtōkan. Le karaté Kyokushin est basé sur le combat au contact, ce qui en fera d'ailleurs sa particularité. Pour les plus enhardis de ses karatékas, maître Oyama a créé une épreuve que chacun peut présenter quand il le désire : l'épreuve des 100 combats.
Selon la légende, maître Oyama aurait vaincu 52 taureaux et en aurait tué 3, se contentant le plus souvent de briser leurs cornes du tranchant de la main. Son fondateur inscrira son école dans la légende en participant à différentes formes de démonstrations et de casses spectaculaires. Avec plus de douze millions de pratiquants à travers les 5 continents[réf. nécessaire], le Kyokushinkai est le style de karaté le plus pratiqué.
Kanreikai
Cette organisation a été fondée en par hanshi Manny Matias, 8e dan et instructeur-chef de l'administration centrale à Danbury CT (États-Unis), par senseï Robert Underhill, président également de l'administration centrale, et par senseï Denis Cordeiro, directeur, de Montréal (Canada). haitam aouam karate
Dans le milieu des années 1970, après une recherche approfondie, hanshi Manny Matias choisit de poursuivre sa pratique des arts martiaux sous la direction de Shigeru Oyama Soshu. Il a renoncé à ses écoles, à sa ceinture noire, et à son titre en tant que senseï d'un autre style de former sous le grand Shigeru Oyama Soshu[pas clair]. Soshu Shigeru a ensuite été saiko shihan de l'Organisation Karate Kyokushinkai fondée au Japon, par Mas Oyama. Après une période d'entraînement intensif, hanshi Manny a ouvert son dojo Kyokushinkai dans le Connecticut. Lorsque Shigeru Oyama Soshu, séparé de Kyokushinkai, a formé World Oyama Karate, hanshi Manny l'a loyalement suivi et est resté avec lui jusqu'à la démission de Soshu Shigeru en tant que directeur de l'organisation en 2004. Après sa démission, il y eut certains débats quant aux techniques du style Oyama. À la suite de cela, une séparation eut lieu qui donna naissance au style Kanreikai.
Peu de temps après la formation de World Kanreikai Karate, shihan Shlomi Lévy, qui exploite cinq écoles de karaté en Israël, a rejoint l'organisation. Ensuite, le New York dojo, nouvellement consolidé et dirigé par shihan Jose Coton, senseï David Sheeger, senseï Maria Van Dessel et senseï Michelle Gay, a également rejoint, renforçant encore la nouvelle organisation.[pas clair]
Ces gens sont les pionniers qui ont partagé la vision du monde de karaté Kanreikai à ses débuts. Ensemble, ils et beaucoup d'autres ont développé une organisation qui promeut le karaté traditionnel japonais Contact en poursuivant les enseignements des grands maîtres de Mas Oyama et Shigeru Oyama Soshu.[pas clair]
Shidokan
Le Shidokan est une discipline moderne en constante évolution, qui sait perpétuer la philosophie et l'éthique des arts martiaux ancestraux. Apparaissant comme l'un des styles les plus durs, les plus efficaces et les plus intransigeants, il devient incontournable pour les guerriers d'aujourd'hui.
Son fondateur, Maître Yoshiji Soeno, est né le à Tokorozawa, département de Saitama. Il est le descendant direct d’une famille de samouraïs. Il expérimente au Japon les arts martiaux suivants : judo, wado kaï, kendo, boxe et fait ses armes au karaté Kyokushinkaï sous la tutelle de Masutatsu Oyama et de trois de ses disciples : Tadashi Nakamura, Kenji Kurozaki et Akio Fujihara, pendant de nombreuses années.
Uechi
Style de karatedō okinawaïen hérité de l'enseignement de Kanbun Uechi, qui naquit à Okinawa le . Son père était un paysan et la famille Uechi vivait très modestement. Homme tranquille et très doux, le père se faisait souvent importuner par ses voisins. Aussi, le jeune Kanbun décida-t-il d’apprendre les arts martiaux pour devenir fort et se faire respecter. À l’âge de vingt ans, pour éviter la conscription, il partit en Chine. Là, en 1897, dans la province de Fujian, il fit la connaissance d’un maître chinois Zhou Zihe (Shu Shiwa en okinawaïen). Shu Shiwa, expert d’une école de boxe chinoise du nom de pangainoon, enseignera ce style à Kanbun pendant dix ans. Ce type d'art martial est basé sur les boxes du tigre, de la grue et du dragon. Son originalité est le travail main ouverte, les coups portés avec la pointe des orteils, des piques aux yeux, des blocages circulaires…
Kanbun Uechi, sous la surveillance de son maître Shu Shi Wa, obtint son menkyo kaiden (diplôme de professeur), et fonda ensuite un dojo en Chine dans lequel il enseigna pendant trois ans. Il retourna finalement à Okinawa, en 1909, après avoir passé 13 ans en Chine. Son style associe l'attaque et la défense dans un même mouvement et favorise l'endurcissement du corps pour l'attaque et la défense, notamment lors du kata sanchin.
Shinkudo
En 1987, Yves Déry fonda un style de karaté qu'il nomma Shinkudo[21]. Cette discipline est un mélange de disciplines et de diverses expériences vécues dans le domaine des arts martiaux par celui-ci au cours de ses 33 ans d'expérience dans les arts de combat (karaté Shōtōkan, karaté Kyokushin, boxe, ju-jitsu, aiki ju-jitsu, kendo, etc.).
Le mot shinkudo signifie la « voie de l’esprit libre », shin voulant dire « esprit », ku « libre » et do « la voie ».
Le Shinkudo est non compétitif. Cette discipline, d'origine canadienne, est éducative et a une approche individualisée. Elle recherche le développement de chaque individu au niveau mental, physique et spirituel.
L'adepte du Shinkudo se perfectionnera par la pratique de katas (formes), par la pratique du kumite (combat), du shiwari (cassage) et du karate-jitsu (autodéfense), ce dernier aspect prenant une importance primordiale. Certains katame waza (techniques de contrôle), issus du ju-jitsu et de l’aïkido, ainsi que les atemi (frappes) et certains nage waza (projections) font partie des techniques à maîtriser pour l'adepte du shinkudo.
Le combat se fait avec contact, avec peu de protections (fondé sur la méthode Kyokushinkai), mais de façon graduelle et sécuritaire et le shinkudo a été reconnu par la WKF (World Kobudo Federation) en 2011.
En 2013, Yves Déry se retire de l'enseignement et laisse la place à son fils, Vincent. Ce dernier s'installe dans un nouveau local et poursuit la pratique du Shinkudo selon la philosophie de son père.
Goju Ryu KuYuKai
Sous l'impulsion de plusieurs élèves de Gogen Yamaguchi, certaines écoles Gōju ont abandonné l'usage de la dureté au profit d'une plus grande fluidité. C'est le cas du Goju Ryu KuYuKai enseigné par maître Osamu Hirano.
À titre d'exemple, sanchin, le kata respiratoire symbole du Goju (du même nom que la position des pieds : en sanchin rachi), y perd en contraction et sonorité pour y gagner en profondeur. Cette amplitude à l'inspiration et l'expiration lui a d'ailleurs valu de se voir rallongé. De façon générale, les frappes elles-mêmes se sont déliées avec pour conséquence une fluidité accrue des enchaînements.
De nos jours, le Goju Ryu KuYuKai compte de nombreux clubs à travers le monde.
Shōrin Ryu
(少林流, style de Shaolin) est le style le plus ancien fondé par Sōkon Matsumura, et connaissant de multiples variantes. C'est le style le plus pratiqué à Okinawa. Il provient du shuri-te d'Okinawa.
Tous les styles de karaté modernes, sans aucune exception sont issus de son enseignement, y compris, en partie, le Gōjū Ryu, et le Uechi Ryu (les deux autres styles traditionnels okinawaïens).
Matsumura eut de nombreux disciples, dont plusieurs furent très éminents, en particulier Itosu Ankō, son successeur officiel, qui jeta les bases du développement du karaté tel que nous le connaissons aujourd'hui, et qui est un père du karaté moderne.
Shorinji Ryu
« L'école du temple de la petite forêt », en référence au temple de Shaolin, provenant du style Shuri-te sur l'île d'Okinawa. Créé par Joen Nagazato, lui-même élève de Chotoku Kyan, cette école contient à l'origine 9 katas que Kyan a enseigné à Nagazato et que ce dernier a voulu préserver tels quels. Ce style a connu par la suite quelques variantes selon qu'il fut enseigné par des Okinawaïens ou des Japonais de Honshu. En France, le Shorinjiryu a été développé sous l'influence du senseï Richard Kim par le senseï Richard Lee ; le style a intégré des techniques provenant du Naha-te comme du Tomari-te tout en conservant la fluidité du Shuri-te. Certains katas de kobudō sont également enseignés.
Shorinjiryu kenkoken
Shinan Masayoshi Kori Hisataka, créateur du Shorinjiryu kenkoken, est né le sur l’île d’Okinawa. Il étudia avec de nombreux grands maîtres des arts martiaux tout le long de sa vie. Ces premiers enseignants d’art martiaux furent son père, son grand-père et son oncle qui lui enseignèrent la pratique familiale du Kudaka Ryu. Par la suite, alors qu’il était encore jeune, il commença son étude des arts martiaux dans les écoles du maître Anko Azato. Le maître Anko Azato était alors considéré un expert du karaté d’Okinawa et de la manipulation du sabre. Il est dit que celui-ci aurait appris à Shinan Masayoshi Kori Hisataka une forme particulière du kata nijushiho. Certains affirment également que shihan Masayoshi Kori Hisataka aurait étudié avec les maîtres Anko Itosu, Kanryo Higaonna et Chojun Miyagi alors que ceux-ci faisaient l’introduction du karaté dans les écoles d’Okinawa.
Lors de son adolescence, Shinan Masayoshi Kori Hisataka aurait passé quelque temps sur l’île japonaise de Kyūshū où il aurait appris le jujustu. Cependant, très peu d’informations sont disponibles à ce sujet. Il étudia également la manipulation des armes avec Ufuchiku Kanegushiku à la demande de la famille Hisataka. Sa pratique des armes se concentra alors particulièrement sur les saï, le bō et le jō. Cependant, son principal instructeur dans les arts martiaux fut le maître Chotoku Kyan, lui-même un étudiant du maître Anko Azato et l’un des meilleurs maîtres des arts martiaux d’Okinawa à l’époque. Maître Chotoku Kyan aurait enseigné à l’époque plusieurs caractéristiques clefs du Shorinjiryu d’aujourd’hui à Shinan Masayoshi Kori Hisataka tels que l’utilisation d’un poing vertical, le déhanchement et les esquives. Il commença son étude du karatedō avec ce dernier en 1919.
En 1929, il fit une tournée à Taïwan en compagnie du maître Chotoko Kyan et du maître Ryosei Kuwae. Ils firent alors plusieurs démonstrations et apprirent de différents adeptes locaux des arts martiaux. Une légende dit d’ailleurs qu’il ne perdit aucun combat lors de cette tournée.
Voulant toujours améliorer ses habiletés, il partit en Chine perfectionner l’art du Shorinjiryu Kempo. Au début des années 1930, il voyagea dans différents pays dont la Thaïlande, la Corée, la Birmanie, l’Afghanistan, la Russie et la Mongolie, perfectionnant dans chaque endroit sa connaissance des arts martiaux.
Puis il se rendit à Tokyo afin d’étudier le judo sous la tutelle du maître Sanpo Toku. En une seule année, Shinan Masayoshi Kori Hisataka serait parvenu au rang de ceinture noire quatrième dan. Il étudia également le kendo lors de cette période et aurait fait une tournée du Japon en compagnie du maître Chotoku Kyan.
Vers la fin des années 1930, après le début des hostilités entre la Chine et le Japon, Shinan Masayoshi Kori Hisataka fut posté en Mandchourie. Lors de son séjour, il eut l’opportunité de s’entraîner avec le maître Minoru Mochizuki, un étudiant du créateur du judo, maître Jigoro Kano, et du fondateur de l’aïkido, maître Morihei Ueshiba. Il est dit que certaines des techniques du karatedō Shorinjiryu auraient été influencées par maître Minoru Mochizuki. Il aurait également étudié un art martial chinois connu sous le nom de Baji Quan lors de son séjour.
Quelques années plus tard, à la fin de la guerre et à la suite du décès de son principal instructeur, maître Chotoku Kyan, il fonda les écoles de karatedō Shorinjiryu Kenkokan afin de promouvoir la santé et la discipline. Shinan Masayoshi Kori Hisataka créa ainsi son propre style de karaté, le Shorinjiryū kenkoken, dérivé du karaté qui lui avait été enseigné par maître Anko Azato et maître Chotoku Kyan, ainsi que du judo, du jujutsu, de l’aikijutsu et de différents arts martiaux chinois. Il ouvrit sa première école de karatedō Shorinjiryu en 1947. Il continua alors à développer son art en utilisant ses connaissances de différents arts martiaux japonais, chinois et d’Okinawa et ses nombreuses années de pratique. Il mit alors l’accent sur le développement de l’individu tant sur le plan physique que mental, principe qui devint en quelque sorte sa devise.
Il mit également l'emphase sur les différents aspects qui caractérisent aujourd’hui le Shorinjiryu, tels que l’utilisation de toute la force du corps dans les techniques (le déhanchement), l’utilisation du talon lors de certains coups de pied, la position verticale du poing lors des coups de poing, l’apprentissage et l’exécution de kumite, les positions relativement hautes, l’utilisation d’esquives en préférence aux blocages et l’utilisation de bogus[Quoi ?] pour plus de sécurité. En 1964, à la demande spéciale du gouvernement japonais, il introduit le Shorinjiryū aux États-Unis. Il envoie alors plusieurs de ses meilleurs étudiants, dont son fils, shihan Masayuki Kukan Hisataka, ouvrir des écoles de karaté Shorinjiryū kenkokan à New York, à Baltimore et à Montréal.
En 1974, Shinan Masayoshi Kori Hisataka se retira de l'enseignement quotidien du karatedō et céda sa place à son fils. Il est mort en 1988, laissant les écoles de karatedō Shorinjiryū kenkokan dans les mains de son descendant.
Shorinjiryū Shindo Budō Kwai
Hanshi Michel Laurin a toujours été passionné par les sports de combat. À quatre ans, son père l'initie à la boxe. À 12 ans, influencé par les exploits de Bruce Lee, il commence l'apprentissage du karaté. À 19 ans, il se rend au Japon pour deux ans où il s'entraîne sous la supervision de shihan Masayoshi Kori Hisataka et de son fils, shihan Masayuki Kukan Hisataka. Lors de son séjour, il remporte 3 fois le championnat du Japon. Il remporta également 6 fois le championnat mondial de karaté Koshiki (style de combat du Shorinji ryu). Il fonde par la suite sa propre branche de karaté Shorinjiryū, le Shorinjiryū shindo des écoles budō kwai. Hanshi Michel Laurin est actuellement 9e dan et dirige un dojo à Santa Clarita, en Californie. Hanshi Laurin a enseigné et formé plusieurs personnes qui sont aujourd'hui responsables de ses écoles du Québec, dont le shihan feu Ghislain Doré, le kyōshi Gilles Labelle, le shihan Patrick Panneton et le renshi Larry Foisy. Ceux-ci ont tous leur propre école aujourd'hui. Respectivement à Saint-Jérôme, Sainte-Adèle, Sainte-Agathe-Des-Monts et Sherbrooke.
Seido
Fondé par Tadashi Nakamura, 9em dan. Tadashi Nakamura a commencé son étude du karaté en 1956 avec Masutatsu Oyama, le fondateur du style Kyokushin. En 1962 Tadashi Nakamura devient une sensation locale au Japon en mettant KO un champion de kick boxing ou boxe thaï dans un combat pour déterminer quel pays possède l'art martial le plus efficace.
À cette époque, Nakamura enseigne également le karaté et occupe les fonctions de chef instructeur a la base navale US de camp Zama près de Tokyo. Alors qu’il reçoit son 7e Dan en karaté Kyokushin, il est également le chef instructeur du dojo de Kyokushin de Honbu à Tokyo.
En 1966, Nakamaru est personnellement choisi par Masutatsu Oyama pour apporter « l’esprit vrai » du karaté aux États-Unis. Il enseignera le karaté Kyokushin pendant une dizaine d’années à New York et formera plusieurs étudiants talentueux.
En 1976 Nakamura se retire respectueusement du karaté Kyokushin. La même année il fonde l’organisation mondiale du karaté Seido, qui reflète sa vision de la signification réelle du karaté.
Il crée le karaté Seido qui signifie « la voie sincère », et vise à développer non seulement les techniques de karaté mais également à aider les individus à se réaliser et a aider leurs communautés. Le Seido repose en partie sur les bases techniques du Kyokushin, tout en apportant une dimension spirituelle supplémentaire ainsi qu’un enracinement dans la communauté ou il est enseigné. Rendre à sa communauté ce que l'on a reçu, transmettre les valeurs du Seido dans le désintéressement, aider les étudiants à se réaliser en tant qu'individu et se forger l'attitude du « non-renoncement » sont les valeurs à la base de l’enseignement du Seido.
Techniques de combat corollaires au karaté utilisant des ustensiles de la vie quotidienne en tant qu'armes, comme le sansetsukon, le nunchaku, les tonfa (manivelle de moulin à moudre) et le bō. Ces armes étaient utilisées par les agriculteurs pour se défendre contre les envahisseurs et les pirates[22],[23].
Nanbudō
Fondé par Yoshinao Nanbu, qui est également le fondateur de l'école Sankukaï.
Chito-kan
Fondé par soke Pierre Myre au Canada, surtout répandu en Amérique du Nord. Soke Pierre Myre a donc fondé son style en regroupant trois maisons : Shoto-kan /Chito Ryu et le jeet-kun-do pour n'en faire qu’un où l’on pratique le traditionalisme et les techniques rapides de la main ouverte tout en respectant les origines.
Yoseikan budō
Art martial fondé par maître Hiroo Mochizuki, le Yoseikan budō est une des disciplines associées de la Fédération française de karaté (FFKDA).
Yoseikan karate-dō
Le Yoseikan karate-dō est un style de karaté fondé au Québec par Giancarlo Borelli-Lucchesi[24]. La Fédération Yoseikan Karaté-Do compte plus de 30 écoles au Québec, plusieurs écoles en Côte d'Ivoire et une en France.
Yōseikan-ryū
Fondé au Québec, par maître Aymé Favre. Puis le style a été développé par maître Jacques Marleau et maître Jim Hartnell. L'Association Yoseikan Ryu opère principalement dans la région de Longueuil, Pointe-aux-Trembles et à La Prairie.
Kenshikan kenpo karate ko
Il s'agit d'une branche du Shito ryū, créée par maître Kenji Kusano. Voir à ce sujet le site.
Tokitsu Ryu Jiseidō : jisei budō (jisei karatedō et tai-chi de combat)
Synthèse de différentes écoles chinoises et japonaises, le Tokitsu-Ryu Jiseidō est une méthode fondée sur l'intégration de la respiration, de l'énergie et de l'action martiale via l'art de la percussion. Développée en plus de 40 ans d'études et de recherches menées par Maître Kenji Tokitsu, 10e Dan WUKO La méthode fait sienne le concept profondément ancré dans la culture orientale selon lequel le corps et l'esprit forment une unité indissoluble. Le Jiseidō est le produit d’une conjugaison du Karaté, du TaiChi , du Yi Chuan, du Da Cheng Chuan, de l’Art du sabre japonais, et du Kikô de la méthode du Dr Yayama. Voir le site à ce sujet.
Yoshukai
Kenpō ou Kempo Ryu
Le kenpō, ou « loi du poing », renvoie à un certain nombre de pratiques martiales d'origine japonaise, qui se sont étendues dans le monde, par l'intermédiaire d'Okinawa, puis de Hawaii, par maitre Chow. Certains l'assimilent au karaté japonais. Cependant, c'est un système qui a son identité propre, identité qui s'est renforcée au fil du temps.
Le grand maître Mitose James va introduire ce système dans l'île, puis certains de ses élèves, dont le professeur William K. S. Chow, vont le modifier. Ce dernier formera quelques élèves à l'origine d'autres systèmes de kenpō. Parmi les plus connus, on trouve : le maître Ed Parker, fondateur de l'American Kenpo ; le maître Emperado, fondateur du kajukenbo ; le maître Nick Cerio, élève de maître Chow, qui crée son propre style de kenpō, le système Nick Cerio's kenpō.
Plusieurs, comme Nick Cerio, se sont approprié le style pour le modifier. Ce système enseigne les blocages, les coups circulaires ainsi que les frappes. Les katas sont nombreux et très importants et les coups de pied sont très présents. C'est aussi très efficace en autodéfense.
Kudo Daido Juku
Aujourd'hui appelé simplement Kudo, c'est une forme de karaté dur, héritier du Kyokushinkai, fondé en 1981 par maître Takashi Azuma. Maître Azuma est né en 1949, à Kenennuma, dans la province de Miyagi au Japon. Il commence les arts martiaux par la pratique du judo. En 1971, il découvre le karaté Kyokushinkai et deviendra le disciple de maître Oyama Masutatsu, fondateur du karaté Kyokushin. Il semble qu'après une altercation dans la rue, Azuma a compris l'utilité des frappes au visage (interdites en Kyokushinkai) et créa donc son style, le Kudo Daido Juku. C'est un style complet qui pratique le combat au sol, les projections et, bien sûr, le combat pieds poings avec droit de frapper au visage. Environ 2/3 du travail est constitué de frappes : poings, pieds, genoux, coudes et 1/3 du travail est constitué de projections et de combats au sol.
Ce qui a fait l'originalité du Kudo daido juku est le casque que portent les combattants lors des combats, casque qui a été mis au point par maître Masayuki Kukan Hisataka, fondateur du Karaté Contact Koshiki, puis repris et modifié par maître Azuma, pour éviter que les pratiquants aient des troubles cérébraux (comme certains pratiquants en ont après leur carrière, tel que Mohamed Ali), et se rapproche sur ce point du karaté Mumonkai.
La compétition se déroule au KO, on y utilise toute la panoplie du Kudo daido juku, le combat au sol est limité à trente secondes, les frappes au sol sont autorisées sauf à partir de la position montée où elles sont simulées. Un décompte des points a lieu si aucun des participants n'est KO ou a abandonné. Le ippon rapporte des points, tout comme les amenées au sol, etc.
Le Mumonkai est un style de karaté contemporain, fondé par maître Togashi Yoshimoto en 1973, qui s'illustra dans sa jeunesse en remportant défis et tournois de karaté. Il fut particulièrement apprécié par maître Oyama Masutatsu lui-même, après avoir notamment remporté la 5e place du All Japan Kyokushinkai de 1973 en toutes catégories, juste derrière celui qui deviendra deux ans plus tard le 1er champion du monde de karaté Kyokushinkai, Sato Katsuaki. Le Mumonkai est l'art du duel, où le poing est une flèche prête à être décochée.
Tout a commencé au Japon, en 1950, dans le temple Jozenji dans la préfecture de Yamagata, au nord-ouest du Japon, où Togashi Yoshimoto voit le jour. Élevé à la campagne, il ne se passionne pour le karaté que tardivement, vers ses 19 ans. Son intérêt le pousse à fréquenter différents dojos à la recherche du karaté absolu. Véritable samouraï des temps modernes, Togashi Yoshimoto est en quête d'un art martial authentique s'inspirant de méditation et dépassement de soi. En 1970, il se retire 10 jours dans les montagnes d'Ontake (nord de Nagoya), puis 100 jours en 1973 dans les monts Okutama. Entretemps, il effectue le yakunin-kumite (épreuve des 100 combats) et continue à participer à différents tournois open de karaté.
Très perplexe devant les règles de combat qui n'autorisent pas les coups aux parties vitales, il s'interroge alors sur le réalisme des méthodes de karaté qu'il rencontre et décide de s'isoler du monde durant un an, afin de trouver l'inspiration. C'est donc à l'issue de cette retraite, qu'il créé un style radicalement différent, auquel il donne le nom ésotérique Mumonkai (« École aux portes de la vacuité ») et en détermine les règles de combat basées sur l'authenticité.
Ce style de karaté met l'accent sur l'ichigeki (le « coup fatal ») en travaillant les tsuki (attaques directes) sur la base du ju-soko (coups de poing en flèche), afin que ceux-ci puissent mettre KO un adversaire en une seule frappe. En outre, c'est la garde très spécifique, qui permet à ses adeptes d'avoir un tsuki fulgurant et qui le caractérise dès le premier regard. Alors que de nombreux styles de karaté sont similaires et souvent dérivés les uns aux autres, le Mumonkai cultive quant à lui sa différence et ne se laisse pas aspirer par la mondialisation des arts martiaux.
Les passages de grade en kudo se décomposent en 3 parties: une partie physique (un certain nombre de pompes ou de développé-couché et de flexions selon le grade), une partie kihon et ido (mouvements de base) et une partie combat. Les règles et la durée des combats dépendent du grade, il y en a 4 types : kyokushin, boxe thaïlandaise, judo/jjb et kudo.
On peut également passer des grades en fonction de ses résultats en compétition (les combats en compétition remplacent alors les combats du passage de grade). Lors du premier passage de grade, on peut directement « sauter » des kyus et devenir 7e ou 6e kyu par exemple, puis on passe les grades un par un sauf si on obtient de bons résultats en compétition.
- 9e kyu : ceinture blanche
- 8e kyu : ceinture jaune
- 7e kyu : ceinture orange
- 6e kyu : ceinture verte
- 5e kyu : ceinture bleue 1 barrette
- 4e kyu : ceinture bleue 2 barrettes
- 3e kyu : ceinture brune 1 barrette
- 2e kyu : ceinture brune 2 barrettes
- 1re kyu : ceinture brune 3 barrettes
- 1er dan jusqu'au 8e dan : ceinture noire
La compétition Mumonkai se pratique avec un casque à bulle, pour éviter les traumatismes au visage, autorise les techniques de poings, coudes, genoux et de jambes et admet les kin geri (frappes aux parties génitales) avec coquille. Cette forme de budō-karate garde donc, même en compétition, son aspect martial basé sur le combat réel.
Zendokan
Le zendokan dénommé Shōtōkan dharma, a été créé vers la fin de 1950 par le défunt Michael Kelly, qui avait étudié le Okinawa-te et le judo après son retour de la Seconde Guerre mondiale. Ce style ayant beaucoup évolué depuis sa création, plusieurs mouvements et positions le distinguent des autres styles de karaté.
Chitō Ryu
Ne doit pas être confondu avec Shitō-ryū.
Le style Chitō Ryu, fondé en 1946, a été développé par le Dr Tsuyoshi Chitose, gynécologue et obstétricien[25]. Chitose est né à Naha, sur l'île d'Okinawa, le . À l'âge de 7 ans, il commence sa formation en karaté sous la gouverne du fameux maître de karaté d'Okinawa Arigaki Seisho en 1905. Il a notamment pratiqué les arts martiaux avec les grands maîtres suivants : Choyu Motobu, Choki Motobu, Hanashiro Chomo, Kanryū Higashionna, Chotoku Kyan, Moden Yabiku, Sanda Chinen, Anko Itosu, Gichin Funakoshi (Shōtōkan Ryu), Kenwa Mabuni (Shito Ryu), Kanken Toyama (Shudo-kan), Yasuhiro Konishi (Ryobu-kai), Chojun Miyagi (Goju Ryu), Gogen Yamaguchi (Goju-kai).
Alors que Chitose enseignait au premier dojo de Funakoshi, il a enseigné à un autre homme, Masatoshi Nakayama, qui deviendra plus tard l'instructeur chef de l'Association japonaise de karaté (JKA). Le Dr Tsyuoshi Chitose est décédé le . Dans le milieu des années 1970, il y avait plus 40 000 étudiants et instructeurs de ce style au niveau mondial.[réf. nécessaire]
Gembukan Tōde ryū
Le Gembukan-Tōde est une école de karate-dō issue de l'enseignement de senseï Ogura Tsuneyoshi au Gembukan dojo (créé à Kofu en 1944) et faisant référence aux racines chinoises de ce qui allait devenir karate-dō à Okinawa, puis au Japon, à partir des années 1920-1930.
Cette école, absente de la Fédération française de karaté, se situe hors du cadre sportif, compétitif et administratif généralement admis. Elle insiste sur la fluidité, la flexibilité et la continuité des mouvements au travers des katas, kihon et kumite, visant un épanouissement du pratiquant à travers une démarche à long terme. La progression propre à cette école n'utilise plus depuis 2006 le système hiérarchique en dan, mais uniquement les certificats de transmission et de compétence (menkyo-jō).
Décédé en 2007, senseï Ogura Tsuneyoshi a laissé trois personnes dans sa succession : Roland Habersetzer et Pierre Portocarrero en France, Hisanori Ogura son deuxième fils au Japon. Senseï Ogura a décerné le titre de shihan (1984), puis le certificat de transmission et d'enseignement menkyo kaiden (1988) à Pierre Portocarrero, lui accordant l'autorisation d'utiliser le nom du dojo « Gembukan » pour ultérieurement baptiser son ryūha (« courant », « style »). Ce fut chose faite en 2006 en bonne harmonie avec senseï Roland Habersetzer, soke (titre décerné de son vivant par senseï Ogura) de son propre ryūha, Tengu-no-michi.