La Fémis
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La Fémis[1] ou la FEMIS[2], également appelée École nationale supérieure des métiers de l'image et du son dans sa forme longue, est un établissement public d'enseignement supérieur français, membre de l'université Paris Sciences et Lettres (PSL). L'acronyme utilisé (Fémis ou Femis ou FEMIS), qui lui sert de dénomination courante, vient de son ancienne appellation « Fondation européenne des métiers de l'image et du son ».
Fondation |
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Forme juridique |
Établissement public national à caractère industriel ou commercial doté d'un comptable public (d) |
Nom officiel | |
Président du conseil d’administration | |
Directrice générale |
Nathalie Coste-Cerdan |
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Étudiants | |
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Elle délivre un enseignement technique et artistique destiné à former des professionnels des métiers de l'audiovisuel et du cinéma. La FEMIS est fondée en 1986 et prend la suite de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) créé en 1943.
Ses locaux sont situés, depuis 1999, dans le 18e arrondissement de Paris, au no 6 de la rue Francœur, dans les bâtiments des anciens studios Pathé-Natan[3]. Elle est, avec l'École nationale supérieure Louis-Lumière, l'École nationale supérieure CinéFabrique et l'École nationale supérieure de l'audiovisuel de Toulouse[4] (placées, elles, sous la tutelle de l’Éducation nationale[5]), l'une des quatre écoles publiques de cinéma en France. Elle fait partie du cercle restreint des écoles de cinéma à renommée internationale avec la NFTS de Londres, la Tisch School de New York, l'UCLA ou l'USC de Los Angeles ou l'Académie du cinéma de Prague (FAMU).
Les magazines américains professionnels Variety et The Hollywood Reporter classent l'établissement parmi les meilleures écoles de cinéma au monde[6],[7]. En 2012, dans son classement qui inclut les écoles basées aux États-Unis, The Hollywood Reporter classe La Fémis au sixième rang mondial[8]. En 2014, dans un classement des meilleures écoles basées hors des États-Unis[9], le magazine classe l'école à la 3e place, derrière la NFTS de Londres et l'École nationale de cinéma de Łódź.
La Fémis est réputée pour la difficulté de son concours d'entrée (le taux de réussite s'élève à 3 %, et à seulement 1 % pour le département réalisation) ainsi que pour l'importance des moyens techniques dont elle dispose[10].
L'école propose une formation initiale (d'une durée de quatre ans), des ateliers de formation continue, une université d'été (durée : 9 semaines), un programme pour l'égalité des chances (durée : 3 semaines), un atelier Ludwigsburg-Paris (un an), un doctorat (trois ans) et un programme spécifique La Résidence (un an).
Formation initiale
La formation initiale offre un cursus principal (avec sept spécialisations) et des cursus nouveaux (avec trois spécialisations).
Cursus principal
Admis sur concours après deux années d'enseignement supérieur, les étudiants suivent un programme d'une durée de quatre ans[11] dans l'une des sept spécialisations proposées: réalisation, scénario, production, image, décor, son, et montage, scripte, et distribution-exploitation. Le passage d'une année à l'autre est automatique, sans aucun examen, hormis le concours d'entrée et la soutenance du diplôme. La promotion compte environ 40 élèves par an (six élèves par département, sauf en décor, où on n'en compte que quatre).
Cursus principal. Première année
La première année (1er cycle) propose un enseignement général commun aux sept départements. Les élèves sont initiés aux métiers du cinéma et font l'expérience de la réalisation d'un film de fiction[12].
Le début de l'année est consacré à un exercice intitulé « Portrait Autoportrait », consistant à réaliser et monter, d'une part, le portrait documentaire d'une personne inconnue, d'autre part son propre portrait. Chacun de ces films, d'une durée de 5 minutes, est tourné en un jour et monté en un jour. Cela succède à l'exercice « Cadre », première sensibilisation au documentaire, à travers le tournage d'un plan-séquence documentaire, fixe et en vidéo, inspiré du dispositif formel propre aux premiers films Lumière.
La seconde partie de l'année est consacrée à un exercice appelé « les 44 films », en rapport avec le nombre d'étudiants. Chaque élève écrit, réalise et monte un film d'une dizaine de minutes. Les élèves sont libres de leur sujet mais il doit pouvoir correspondre à un cahier des charges techniques précis. Les élèves aident à la création du film de leurs collègues, en occupant sur chaque film un poste différent (ils sont ainsi à tour de rôle chef opérateur, cadreur, assistant caméra, électricien, machiniste, ingénieur du son, perchman, mixeur, scripte, décorateur, accessoiriste et régisseur)[13]. Jusqu'à ce que l'école décide de s'équiper massivement en matériel numérique, cet exercice se nommait Fiction 16 (car le tournage était réalisé en pellicule 16 mm).
Un atelier créé avec le Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD) permet également aux élèves de s'essayer à la direction d'acteurs. L'école ayant passé un partenariat avec le Conservatoire, les élèves de cinéma sont amenés à travailler, tout au long de leur scolarité, avec les élèves comédiens[14].
Cursus principal. Deuxième et troisième années
À partir de la deuxième année, les élèves suivent un cursus (appelé 2e cycle) spécifique au département qu'ils ont choisi dès le concours. Il comprend des cours théoriques, des exercices pratiques, des journées d'analyse de films, des séminaires de réflexion et la réalisation collective de films[15]. L'équilibre entre cours et exercices varie selon les départements car chaque département a sa propre logique et son propre rythme de formation. Mais le dispositif pédagogique prévoit que les étudiants de tous les départements se constituent en réseau professionnel et concourent à la réalisation d'une même œuvre qui n'existe que par le travail en équipe.
- Département Réalisation : en deuxième année, les étudiants en réalisation doivent réaliser un film documentaire. En troisième année, ils doivent tourner un film de fiction en 35 mm, et coordonner l'activité des élèves des autres départements, au poste pour lequel ils sont formés. Le sujet du film de fiction est libre. Une enveloppe budgétaire définie par l'école et évaluée en fonction d'un film de 10 min est attribuée à chaque élève réalisateur. Cette enveloppe inclut la fabrication d'une « copie 0 » étalonnée avec son optique Dolby SR. Les films sont tournés en 6 jours au maximum. Par ailleurs, les étudiants suivent durant l'année des ateliers d'écriture et de jeu.
- Département Image : les étudiants en image participent aux films des étudiants en réalisation en occupant les postes de chef opérateur, cadreur, assistant caméra, ou étalonneur numérique. Ils suivent également des cours théoriques et des exercices pratiques (optique appliquée, physique de la lumière, vidéo et numérique, analyse et perception, technologie des caméras film, technologie des sources lumineuses, sensitométrie, colorimétrie, technologie du laboratoire, transferts, banc-titre, dessin, trucages, Photoshop, After Effects, steadicam, maquillage, ateliers Caméra 35 scope, Digital Betacam et HD). Les étudiants suivent deux stages professionnels (en technologie des caméras et laboratoire)[16].
- Département Son : les étudiants en son participent aux films des étudiants en réalisation en occupant les postes de chef opérateur du son (ingénieur du son), perchman, monteur son, bruiteur, ou mixeur. Ils suivent également des cours théoriques et des exercices pratiques (enregistrement sur disque dur Cantar et sur carte mémoire CompactFlash, DAT, magnétophones multipistes Dash et Prodigi, psychoacoustique, acoustique physique, électroacoustique, informatique, parcours du signal analogique et numérique, systèmes de synchronisation, surveillance, connaissance des outils, repiquage, autoconformation, machines de montage virtuels, connaissance de l'enregistrement en auditorium, des différents systèmes de reproduction, des standards de diffusion cinéma, des versions internationales et des normes de diffusion télévisuelles.
- Département Montage : les étudiants en montage participent aux films des étudiants en réalisation en occupant les postes de monteur ou monteur son. Ils suivent également des cours théoriques et des exercices pratiques (formation Avid, Premiere Pro, Photoshop, After Effects, ProTools, DD1500 et montage analogique 35 mm).
- Département Décor : les étudiants en décor participent aux films des étudiants en réalisation en occupant les postes de décorateur, constructeur ou ensemblier. Ils suivent également des cours théoriques et des exercices pratiques (histoire de l'art et du décor, Photoshop, Illustrator, X Press, Vector Works, 3DS MAX/MAYA).
- Département Production : les étudiants en production participent aux films des étudiants en réalisation en occupant les postes de directeur de production. Ils suivent également des cours théoriques et des exercices pratiques (grammaires de la production, connaissance du secteur, exercices de tournages).
- Département Scénario : les étudiants en scénario participent aux films des étudiants en réalisation en occupant le poste de coscénariste. Ils écrivent par ailleurs quatre longs métrages au cours des deux années de formation, dans un temps d'écriture réduit (trois semaines), répondant à des commandes et des contraintes formelles précises (adaptation d'un fait divers, écriture d'un long métrage en anglais, etc). Ils suivent également des cours théoriques et des exercices pratiques (initiation à la dramaturgie, l'art de raconter une histoire, encadrement de l'écriture des fictions 16 du premier cycle, analyses de films).
Des stages sont organisés à l'étranger en partenariat avec d'autres écoles de cinéma, notamment New York pour les élèves en scénario (qui suivent un atelier d'écriture dirigé par l’auteur de cinéma et de théâtre Israël Horovitz à l'université Columbia), Londres pour les étudiants en décor (qui travaillent sur une maquette de décor de science fiction à la National Film and Television School), ou encore Lausanne pour les élèves en montage (qui montent durant six semaines les films documentaires des élèves réalisateurs de l’ECAL).
Cursus principal. Quatrième année
La quatrième et dernière année constitue le 3e cycle et est consacrée à un travail de recherche personnelle (TFE), un film pour les départements réalisation, montage, image, son et décors; un mémoire pour les départements production, image et son; ou un scénario de long-métrage pour le département scénario. Cela inclut également la participation aux TFE des autres élèves de la promotion[17]. Les films sont projetés à l'automne à la Cinémathèque française.
Cursus nouveaux
Trois « cursus » supplémentaires sont proposés, plus ou moins intégrés au cursus principal.
- Cursus Scripte. Le cursus accueille quatre élèves[17]. Le concours d'entrée a lieu tous les deux ans. La durée des études est de 28 mois[18]. En première année, les élèves de cette filière participent à l'enseignement commun dispensé à l'ensemble des sept départements. En deuxième année, ils suivent des enseignements spécifiques et rédigent un mémoire au terme de leur scolarité, qu'ils présentent à un jury composé de professionnels en activité.
- Cursus Distribution-exploitation. Depuis 2003, la filière Distribution-exploitation accueille environ 8 élèves : 3 en distribution, 5 en exploitation[17]. Sa durée est de 2 ans[19]. Avec cette filière, ouverte en 2003, La Fémis vise la formation de cadres et dirigeants d'entreprises cinématographiques sensibilisés autant aux problématiques de l'entrepreneuriat que de la création. La scolarité est organisée en trois séquences. Lors du premier trimestre, les élèves suivent l'enseignement général commun à tous les autres départements du cursus général. Ils suivent ensuite un enseignement spécialisé (un semestre) et à l'issue de ces enseignements, se consacrent à leur TFE et à un stage (un semestre)[20].
- Cursus Création de séries TV. Lancé en 2013, ce cursus a une durée de 12 mois[21] et accueille six étudiants[22] de moins de 30 ans, de niveau “master”, et prouvant une expérience d'écriture. Il est financé en partie par TF1, France Télévisions et Canal+[22] mais aussi par des plateformes. Les séries Irresponsable et HP, issues toutes les deux de la première promotion sont diffusées sur OCS. La série Ovni, diffusée sur Canal+, est quant à elle issue de la seconde promotion.
Formation continue
Depuis 1996, La Fémis propose des ateliers de formation continue aux professionnels de ce secteur qui souhaitent faire évoluer leur carrière ou élargir leur domaine d'intervention en explorant de nouveaux domaines artistiques et techniques. D'une durée de quelques jours à quelques mois, ces formations sont mises en place avec différents partenaires à l'échelon international (programme Média de l'Union européenne), national ou régional (Conseils régionaux, Centre de production en région). Elles sont pour la plupart conventionnées par l'Afdas.
Les domaines abordés sont :
- le documentaire (atelier documentaire et atelier documentaire européen Achidoc à base d'archives)
- le scénario (atelier scénario et atelier réécriture)[23]
- la production en Europe (atelier / Masterclass)[24]
- les fondamentaux de la réalisation, formation initiation au cinéma[25]
- la réécriture de scénario (atelier destiné aux scénaristes et aux auteurs-réalisateurs souhaitant être accompagnés dans la réécriture de leur scénario de long-métrage de cinéma)
- la direction d'exploitation cinématographique[26]
Université d'été
Depuis 1989, la direction de l’audiovisuel extérieur du ministère des Affaires étrangères et La Fémis proposent chaque année une « université d’été »[27], ouverte à des étudiants étrangers en cinéma ou audiovisuel ou à de jeunes étrangers professionnels du cinéma de moins de 30 ans. Il s'agit d'un programme sur la pratique du documentaire, qui s’étend sur 9 semaines à raison de 5 jours de cours intensifs par semaine. Les stagiaires, au nombre de 12, sont issus du Maghreb, d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie (sauf Corée du Sud, Japon et Singapour), d’Europe centrale et orientale (hors pays de l’Union européenne), et du Moyen-Orient.
Atelier Ludwigsburg-Paris
Ce programme d'un an est destiné aux jeunes producteurs et distributeurs, titulaires d'un bac+3 au minimum, issus de l'Union européenne élargie. Les participants suivent 4 séminaires répartis entre Ludwigsburg (académie du film du Bade-Wurtemberg) et Paris (La Fémis). Cette formation inclut également des sessions de travail aux festivals Premiers Plans d’Angers, Cannes, Londres et Berlin[28]. L'Atelier rassemble chaque année 18 stagiaires : un tiers de Français, un tiers d'Allemands et un tiers issus d'autres pays de l'Union européenne. À la fin de l’Atelier Ludwigsburg-Paris les participants produisent en collaboration avec Arte, l’académie du film du Bade-Wurtemberg et La Fémis des courts-métrages. Ces films sont ensuite projetés dans des festivals et diffusés sur Arte[29].
Programme pour l'égalité des chances
En 2008, deux programmes dits « pour l'égalité des chances » sont lancés, en partenariat avec la Fondation Culture & Diversité. L'un est à destination des lycéens en cours d’orientation. Une présentation de l'école est faite dans soixante-huit lycées français appartenant aux zones d’éducation prioritaires, suivis de rencontres avec les intervenants et les élèves de l'école[30]. L’idée, défendue par Claude Miller, est « de sensibiliser ces lycéens aux études artistiques, leur montrer que c’est à leur portée. Personne ne doit s’interdire de passer le concours de La FEMIS (…) On ne peut plus se contenter de la méritocratie française. On en voit tous les jours les limites. C’est de notre devoir de cinéaste de faire en sorte que le métier soit plus ouvert socialement »[31].
Le deuxième programme s'adresse à une quinzaine d'étudiants issus de l’éducation prioritaire ou boursiers de l’enseignement supérieur, qui veulent passer les épreuves du concours national. Cet atelier est gratuit et se tient pendant trois semaines pendant l'été dans les locaux de La Fémis. Les étudiants participent à la conception de petits films de fiction[32],[33], et assistent à des conférences sur le cinéma, son histoire, ses métiers et ses différentes approches[34]. Des rencontres avec des professionnels du secteur et des universitaires sont également organisées (Regis Wargnier, Céline Sciamma, Claude Miller, Alain Bergala, Nicole Brenez en 2010)[35]. Si ce programme d'ouverture repose sur de bonnes intentions, certains doutes subsistent — comme l'exprime Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités — sur sa véritable efficacité[36]. Le second programme permet aux futurs candidats de se familiariser avec l'histoire et les techniques du cinéma.
Doctorat
Le programme de doctorat est commun à cinq grandes écoles supérieures nationales : La Fémis, l’École nationale supérieure des beaux-arts, le Conservatoire national supérieur d'art dramatique, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, l’École nationale supérieure des arts décoratifs ainsi que l’École normale supérieure. La Fémis sélectionne et accueille un doctorant par an. Ce doctorant voit sa thèse encadrée par un cinéaste ainsi que par un directeur de thèse habilité à diriger des recherches[37].
Programme La Résidence
La Résidence est une formation de 11 mois à temps plein offerte à quatre réalisateurs de moins de trente ans, diplômés ou non, mais déjà auteurs d'un court-métrage et qui ne remplissent pas les conditions pour passer les concours de l'école. Lancé en 2015, le programme s'inspire des exercices mis en place en formation initiale, mais en visant principalement la réalisation[38].
Moyens
En tant qu'établissement public industriel et commercial (EPIC), selon le Conseil d’État, la Fémis a vocation à assurer une activité économique et devrait équilibrer ses comptes. En pratique, l'établissement est déficitaire et dépend à 75 % des CNC[Quoi ?], les frais de scolarité sont de 400 euros pour un coût[Lequel ?] de 50 000 euros[39].
Équipements
Les services de l'école sont répartis sur trois bâtiments d'une surface totale de 9 700 m2. Elle possède 4 plateaux de tournage de 220 m2 en moyenne (hérités de la société Pathé, où Marcel Carné tourna Les Enfants du paradis[40], et Robert Bresson Les Dames du bois de Boulogne). L'école possède également 2 auditoriums numérique de mixage et 3 salles de projections (la salle Jean-Renoir de 170 places, la salle Jacques-Demy de 60 places et la salle Alice-Guy de 20 places), équipées en dolby, DTS, 16-35, double bande, vidéo et dvd[41]. Les étudiants disposent de 11 caméras 16 mm et Super 16, de 4 caméras 35 mm, de 5 caméras Betacam SP, de 5 caméras DSR 300 ou 400, de 29 salles de montage numérique, d'une salle d'essais caméra, d'un laboratoire photo et d'un studio de prise de son[42],[43]. Une dizaine de salles de cours, une salle de casting, une bibliothèque-vidéothèque, un foyer et des salles de production sont également à la disposition des élèves. Une menuiserie, employant deux salariés, permet la fabrication de décors[44]. L'école reçoit l'aide commerciale de Kodak, Fujifilm et Arriflex et le soutien d'organismes tels que l'ADAMI, la SCAM, la SACEM et Procirep[16].
Cent films, de différents formats et répondant à différents enseignements, sont produits chaque année à La Fémis par les élèves. Un élève, quel que soit son département, réalise en moyenne 4 films durant sa scolarité (parfois nettement plus, s'il est inscrit dans le département réalisation, par exemple)[12].
L'école n'emploie pas d'enseignants permanents mais fait appel à des intervenants professionnels. 300 professionnels en activité sont donc ainsi appelés à encadrer, chaque année, le travail des élèves. Des cinéastes comme Jean-Jacques Annaud, Cédric Klapisch, Christophe Honoré, Tony Gatlif, Xavier Beauvois ou encore Danièle Thompson enseignent ou ont enseigné à La Fémis. L'école accueille aussi régulièrement des cinéastes étrangers, venus présenter leurs films et répondre aux questions des étudiants (par exemple le cas d'Abbas Kiarostami[45], de David Cronenberg[46] ou de Woody Allen[47]).
Les frais de scolarité sont fixés par arrêté du ministère de la Culture. En 2020, ils s'élèvent à 438 € par an (boursiers dispensés)[48].
Conditions
Le concours de la Fémis est l'un des concours les plus difficiles des grandes écoles françaises, tous domaines confondus. Il s'échelonne sur cinq mois environ, de mars à juillet[14], et nécessite plus de 200 correcteurs et jurés, choisis parmi les professionnels du cinéma en activité.
Les inscriptions sont ouvertes aux titulaires d'un diplôme sanctionnant deux années d'études après le baccalauréat (trois pour le concours distribution/exploitation), âgés de moins de 27 ans au 1er janvier de l'année du concours, ou aux candidats âgés de moins de 30 ans au 1er janvier de l'année du concours et pouvant justifier d'une activité professionnelle d'au moins quatre années. Dans les faits, beaucoup d'étudiants reçus ont souvent déjà atteint le niveau bac+3[49]. Les candidats français et européens passent les épreuves du concours national, et les candidats étrangers ne dépendant pas de l'Union européenne passent les épreuves du concours international, organisées dans les ambassades de France à l'étranger[50]. Chaque candidat doit mentionner dès l'inscription le département qu'il souhaite intégrer.
Tous les candidats doivent être francophones et ne peuvent se présenter plus de trois fois au concours.
Détails des épreuves
Premier tour (pré-admissibilité)
Les deux épreuves sont communes à tous les candidats, quel que soit le département demandé : Écriture d'un dossier d'enquête sur un thème imposé parmi trois propositions. Ce document écrit, d'une quinzaine de pages, peut être accompagné d'images (dessins, photographies), de sons (bandes sonores) ou d'un film vidéo. La forme est laissée libre au candidat mais ne doit pas répondre aux règles d'un travail de type universitaire[15]. — Épreuve sur table d'analyse de séquence. Il est demandé aux candidats d'analyser un court extrait de film projeté au début de l'épreuve (généralement les 10 premières minutes d'un long-métrage de fiction).
Taux de réussite au premier tour : de 10 % (candidats au département Réalisation) à 30 % (candidats au département Décor )[51].
Deuxième tour (admissibilité)
Les candidats admissibles au deuxième tour passent les épreuves correspondantes au département pour lequel ils se sont inscrits[51].
- Épreuves spécifiques au département Réalisation. Épreuve de scénario : écriture d'un synopsis ou d'un projet de scénario, accompagné d'une scène dialoguée, d'après un thème imposé choisi parmi trois propositions. — Épreuve de tournage et de direction d'acteurs : Tournage d'une scène dialoguée, imposée et tirée au hasard, avec deux acteurs et un cadreur, sur un plateau de cinéma, en présence de deux jurés. — Épreuve de dérushage : analyse des images tournées lors de la précédente épreuve, et discussion avec deux autres jurés n'ayant pas assisté au tournage.
- Épreuves spécifiques au département Image. Épreuve écrite : connaissances techniques (physique, optique, mathématiques, électricité), culture générale, histoire de l'art et du cinéma. — Épreuve pratique et orale : réalisation d'une planche-contact photographique sur un thème imposé, discussion autour du travail rendu.
- Épreuves spécifiques au département Montage. Épreuve écrite : écriture d'une courte histoire à partir d'une photo et/ou d'un texte. — Épreuve orale : analyse comparative d'une séquence d'un film montée deux fois différemment.
- Épreuves spécifiques au département Scénario. Épreuve écrite : écriture d'un synopsis et d'une scène dialoguée, sur un thème imposé choisi parmi trois propositions. — Épreuve orale : invention d'une histoire de scénario et développement à l'oral, sur un sujet imposé tiré au sort.
- Épreuves spécifiques au département Son. Épreuve écrite : connaissances techniques (acoustique, physique, mathématiques, électricité), culture générale, histoire de l'art et du cinéma. — Épreuve pratique et orale : réalisation d'un document sonore sur un thème imposé, et discussion. — Épreuve d'acuité et de sensibilité auditive : analyse technique et artistique de divers documents sonores.
- Épreuves spécifiques au département Décor. Épreuve d'élaboration de décor : réalisation sur table d'un projet de décor (dessins, plans, maquettes) d'après un scénario imposé. — Épreuve orale : discussion ouverte sur les documents fournis lors de la précédente épreuve.
- Épreuves spécifiques au département Production. Épreuve unique et orale : choix d'un projet parmi cinq propositions de longs-métrages imposées au candidat, préparation d'un argumentaire relatif au choix, soutenance du projet, et propositions de production + même procédé concernant un court-métrage, pour lequel le candidat doit proposer un projet de direction de production.
Taux de réussite du premier au deuxième tour : de 30 % (candidats au département « Réalisation ») à 70 % (candidats au département « Son »)»[51].
Troisième tour (admission)
Le troisième tour consiste en une rencontre publique avec le président et les membres du jury. Le jury est généralement composé de 7 membres (un réalisateur, un producteur, un scénariste, un mixeur ou ingénieur du son, un directeur de la photographie, un monteur et un chef décorateur). L'épreuve consiste en une discussion libre de 30 minutes sur les projets du candidat, ses motivations, son parcours, sa culture, ses expériences. Le troisième tour s'échelonne sur une dizaine de jours[52]. À l'issue des entretiens, le jury choisit les reçus parmi les candidats du concours général, auxquels s'ajoutent les candidats du concours international. Les candidats reçus ne sont pas classés et n'ont pas connaissance de leurs notes aux épreuves. Ils peuvent les demander à la sortie de l'école, une fois diplômés. Les dossiers et les copies restent la propriété de l'école. Les candidats non reçus peuvent obtenir le détail de leurs notes quelques semaines après la fin des épreuves. L'âge moyen d'un élève admis est de 23 ans. Les promotions comportent généralement un peu plus de garçons que de filles, dans un rapport de 60-40. Les départements « réalisation » et « son » sont traditionnellement plutôt masculins, alors que les départements « scénario » et « décor » sont plutôt féminins.
Taux de réussite du deuxième au troisième tour : de 33 % (candidats au département Réalisation) à 50 % (candidats au département Production, Son ou Décor)[51].
Taux de réussite et profil des élèves reçus
Le concours national est sélectif. Plus de mille candidats s'inscrivent chaque année au concours général et seules 40 places sont ouvertes. Les candidats au concours se répartissent environ de la manière suivante : 50 % en réalisation, 15 % en montage, 13 % en scénario, 10 % en image, 5 % en production et en son et 2 % en décor[51]. Le pourcentage d'admis par rapport au nombre de candidats est faible : au total, seuls 3 % des candidats inscrits au concours sont admis à l'école. Dans le détail, le taux de réussite est en moyenne de 2 % pour le très convoité département « réalisation » (pour lequel s'inscrivent presque la moitié des candidats), de 3 % pour le département « scénario » et le département image, de 5 % pour le département montage et le département décor, de 9 % pour le département production et de 12 % pour le département son[53].
La faible proportion d'élèves reçus à l'école se justifie, selon son ancien président Claude Miller, par le fait que « le secteur du cinéma et de l'audiovisuel en général ne sont que peu créateurs d'emplois nouveaux »[53]. L'ancien directeur de l'école, Marc Nicolas, évoque aussi « une volonté de l'État de ne pas former trop de gens à des professions qui ne concernent que 50 000 personnes en France »[46].
Aucune formation ou diplôme spécifique n'est requis pour présenter le concours de l'école, si ce n'est l'obligation d'avoir obtenu un diplôme d'État équivalant à 2 années d'études. Le profil des élèves est assez hétérogène, et le fait d'avoir suivi des études dans un autre domaine que le cinéma n'est pas pénalisant. Les épreuves des départements « son » et « image » exigent néanmoins quelques connaissances scientifiques.
44 % des étudiants de la Fémis, en moyenne, ont obtenu un baccalauréat littéraire, 46 % un bac scientifique, 9 % un bac économique et social et 1 % un bac technologique. 35 % des étudiants sont détenteurs d'un bac+2 en entrant à l'école, 32 % d'un bac+3, 21 % d'un bac+4 et 12 % d'un bac+5.
Pour les étudiants ayant suivi une formation à l'université, 32 % d'entre eux ont obtenu un diplôme en arts du spectacle, 10 % en lettres, 5 % en arts plastiques, 5 % en philosophie, 3 % en histoire ou en géographie, 3 % en sciences, 2 % en communication, 2 % en histoire de l'art, 1,5 % en commerce ou en économie, 0,5 % en droit.
Pour les étudiants ayant suivi une formation dans une école, 17 % ont un BTS, 9 % des étudiants ont été inscrits en classe préparatoire de cinéma (Ciné'Sup de Nantes), 5 % sont déjà passés par une école de cinéma privée, 3 % par Sciences Po, 2 % par une école d'art, 0,2 % par une école d'ingénieur.
La plupart des étudiants de la Fémis sont originaires de la province(à plus de 75 %).
Historique des épreuves du concours
Année | Film proposé à l'épreuve d'analyse de séquence | Thèmes proposés pour le dossier d'enquête | Président du jury | Promotion |
---|---|---|---|---|
1986 | L'Aurore (1927) - Allemagne, Friedrich Wilhelm Murnau | La porte. L'argent. La perspective. | Henri Colpi (réalisateur) | 1 |
1987 | Monsieur Klein (1976) - France, Joseph Losey | L'harmonie. Le commencement. Le poison. | René Laloux (réalisateur, dessinateur) | 2 |
1988 | L'Argent (1983) - France, Robert Bresson | Les cheveux. La rupture. La honte. | Maurice Failevic (réalisateur) | 3 |
1989 | Voyage au bout de l'enfer (1978) - USA, Michael Cimino | La fête. Les transports. Lieu(x) de culte. | Anne Luthaud (dramaturge, romancière) | 4 |
1990 | Nouvelle Vague (1990) - France, Jean-Luc Godard | La preuve. Le retard. La rumeur. | Anne Luthaud (dramaturge, romancière) | 5 |
1991 | Gertrud (1964) - Danemark, Carl Theodor Dreyer | L'écho. Le modèle. Le deuxième. | Jack Gajos (président de La Fémis) | 6 |
1992 | Toni (1935) - France, Jean Renoir | L'empreinte. Le monstre. La vibration. | Jack Gajos (président de La Fémis) | 7 |
1993 | Les Nuits blanches (1957) - Italie, Luchino Visconti | La peau. Le vent. L'intrus. | Jack Gajos (président de La Fémis) | 8 |
1994 | Cinq femmes autour d'Utamaro (1946) - Japon, Kenji Mizoguchi | La mosaïque. L'horizon. Le doute. | Jean-Jacques Beineix (réalisateur) | 9 |
1995 | Identification d'une femme (1982) - Italie, Michelangelo Antonioni | Le déchet. La transparence. La colère. | Christine Pascal (réalisatrice) | 10 |
1996 | L'Impératrice rouge (1934) - Allemagne, Josef von Sternberg | La ligne. Le système. Le sable. | Robert Enrico (réalisateur) | 11 |
1997 | Monsieur Verdoux (1947) - USA, Charlie Chaplin | Le secret. Le cri. La table. | Philippe Carcassonne (producteur) | 12 |
1998 | Val Abraham (1993) - Portugal, Manoel De Oliveira | Le pli. La racine. La chute. | Jérôme Deschamps (metteur en scène, dramaturge) | 13 |
1999 | Le Grondement de la montagne (1954) - Japon, Mikio Naruse | Le jardin. L'ombre. La spirale. | Humbert Balsan (producteur) | 14 |
2000 | Blade Runner (1982) - USA, Ridley Scott | (Le) Noir. Le vide. Le parfum. | Otar Iosseliani (réalisateur) | 15 |
2001 | Good Men, Good Women (1995) - Taïwan, Hou Hsiao-hsien | La marche. L'étoffe. L'instrument. | Cédric Kahn (réalisateur) | 16 |
2002 | La Captive (2000) - France, Chantal Akerman | La boîte. La feuille. L'unique. | Olivier Assayas (réalisateur) | 17 |
2003 | Femme Fatale (2002) - USA, Brian De Palma | Le milieu. La machine. Le reste. | Benoît Jacquot (réalisateur) | 18 |
2004 | Viridiana (1961) - Espagne, Luis Buñuel | L'arme. La vitesse. Le caché. | Emmanuèle Bernheim (romancière, scénariste) | 19 |
2005 | Van Gogh (1991) - France, Maurice Pialat | Le papier. La gourmandise. La frontière. | Romain Goupil (réalisateur) | 20 |
2006 | Tigre et Dragon (2000) - Chine, Ang Lee | Le blanc. Le chantier. Le second. | Pierre Chevalier (producteur) | 21 |
2007 | De la vie des marionnettes (1980) - RFA/Suède, Ingmar Bergman | Le voisin. L'incident. La main. | Bruno Nuytten (directeur de la photographie, réalisateur) | 22 |
2008 | L'Enfant aveugle 2 (1966) - Pays-Bas, Johan van der Keuken | Le geste. Miniature. Le repas. | Abderrahmane Sissako (réalisateur) | 23 |
2009 | A History Of Violence (2005) - USA, David Cronenberg | La constance. L'arbre. Classer. | Raoul Peck (réalisateur) | 24 |
2010 | Brève histoire d'amour (1988) - Pologne, Krzysztof Kieślowski | L'attention. Le lit. Le fragment. | Jean-Paul Civeyrac (réalisateur) | 25 |
2011 | Tournée (2010) - France, Mathieu Amalric | La fenêtre. Jamais. L'épisode. | Jeanne Labrune (réalisatrice) | 26 |
2012 | La Comtesse aux pieds nus (1954) - USA, Joseph L. Mankiewicz | Le jeu. L'attente. La trace. | Pierre Schœller (réalisateur) | 27 |
2013 | Il était une fois en Amérique (1984) - USA/Italie, Sergio Leone | L’organisation. Quotidien. Le mur. | Christian Vincent (réalisateur) | 28 |
2014 | Shokuzaï, celles qui voulaient se souvenir (2012) - Japon, Kiyoshi Kurosawa | Le rite. Outil. Invisible. | Laetitia Masson (réalisatrice) | 29 |
2015 | Deep End (1970) - Royaume-Uni/RFA/Pologne, Jerzy Skolimowski | L’abri. Début. Trier. | Philippe Ramos (réalisateur) | 30 |
2016 | Le Syndrome de Stendhal (1996) - Italie, Dario Argento - Concours international : Matador (1986 - Espagne, Pedro Almodovar) | L'essai. L'éclat. L'héritage. | Emmanuel Mouret (réalisateur) | 31 |
2017 | Le Tigre du Bengale (1959) - Allemagne/France/Italie, Fritz Lang - Concours international : Moonrise Kingdom (2012 - États-Unis, Wes Anderson) | La promesse. Le rideau. Le sourire. | Dominik Moll (réalisateur) | 32 |
2018 | Travolta et moi (1993) - France, Patricia Mazuy - Concours international : Casino (1996 - États-Unis, Martin Scorsese) | L'appétit. Le réseau. Répéter. | Catherine Corsini (réalisatrice) | 33 |
2019 | Sweet Sweetback’s Baadasssss Song (1971) - USA, Melvin Van Peebles - Concours international : Blade Runner 2049 (2017 - États-Unis, Denis Villeneuve) | La règle. La métamorphose. La source | Jean-Marie Larrieu (réalisateur) | 34 |
2020 | Out of the Blue (1980 - USA, Dennis Hopper) - Concours international : Le Diable probablement (1977 - France, Robert Bresson) | Le ciel. L’instant. La chair. | Julie Bertuccelli (réalisatrice) | 35 |
2021 | Épreuve annulée en raison de la crise sanitaire. | Déployer. La vague. Le courage. | Nadav Lapid (réalisateur) | 36 |
2022 | Touki Bouki (1973 - Sénégal, Djibril Diop Mambety) - Concours international : Last Night in Soho (2021 - Royaume-Uni, Edgar Wright) | Boom. Le lien. Bifurquer. | Emmanuel Finkiel (réalisateur) | 37 |
2023 | Cœur de verre (1976 - RFA, Werner Herzog) - Concours international : Aftersun (2022 - Royaume-Uni/États-Unis, Charlotte Wells) | Le visage. Déjà vu. Les limites. | Léonor Serraille (réalisatrice) | 38 |