La Marche de l'empereur
film documentaire français réalisé en 2004 par Luc Jacquet et sorti en 2005 / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Cet article concerne le film. Pour l'album de musique, voir La Marche de l'empereur (album).
La Marche de l'empereur est un documentaire français réalisé par Luc Jacquet, sorti en 2005.
Réalisation | Luc Jacquet |
---|---|
Scénario | Luc Jacquet |
Musique | Émilie Simon |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Bonne Pioche National Geographic Films |
Pays de production | France |
Genre | Documentaire |
Durée | 84 minutes |
Sortie | 2005 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Premier long métrage cinématographique de Luc Jacquet, ce film a connu un grand succès mondial et obtenu de nombreuses distinctions dont l'Oscar du meilleur film documentaire en 2006. Tourné en Antarctique, La Marche de l'empereur traite des manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) et de leur mode de reproduction.
La narration originale utilise la méthode du récit à la première personne, qui imagine le point de vue interne d'un couple de manchots et de leur petit, lesquels racontent les obstacles de leur vie dans la région la plus rude et isolée du monde. Les trois voix sont interprétées par Romane Bohringer, Charles Berling et Jules Sitruk. Les versions internationales n'ont pas toujours respecté ce principe, telle la narration américaine, réécrite pour un seul narrateur, Morgan Freeman. Les distributeurs américains ont également remplacé la bande originale, créée par Émilie Simon, par une autre composition signée Alex Wurman.
Les manchots empereurs vivent en colonie en Antarctique. Au milieu de leurs congénères, chaque couple de manchots lutte contre les conditions extrêmes pour perpétuer l'espèce et protéger leur petit des nombreux obstacles et dangers qui les guettent. Chaque année est un cycle qui voit la naissance d'un seul petit manchot par couple, dont beaucoup n'atteindront pas l'âge adulte, voire n'auront pas la chance de naître. Outre le grand froid, le vent et les tempêtes, ils affrontent des prédateurs tels que le léopard de mer et le pétrel géant. Les parents alternent entre protection de l'œuf puis du petit dans l'intérieur des terres (plus stable et protégé que la banquise) et pêche sur le littoral. Des kilomètres de marche sont alors nécessaires pour utiliser les avantages de ces deux territoires alors que le manchot, bien plus à l'aise dans l'eau, est incapable de voler et se déplace avec difficulté sur le continent.
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre original : La Marche de l'empereur
- Réalisation : Luc Jacquet
- Scénario : Luc Jacquet, adapté par Luc Jacquet et Michel Fessler
- Musique : Émilie Simon
- Photographie : Laurent Chalet et Jérôme Maison
- Photographie sous-marine : Patrick Marchand et François de Riberolles
- Son : Gérard Lamps, Laurent Quaglio
- Bruitage : Pascal Dedeye
- Montage : Sabine Emiliani
- Production : Yves Darondeau, Christophe Lioud et Emmanuel Priou
- Production déléguée : Ilann Girard
- Coproduction : Jean-Christophe Barret
- Sociétés de production[1] : Bonne Pioche, National Geographic Films, en coproduction avec Alliance de Production Cinématographique, en association avec Wild Bunch et l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor, avec la participation de Buena Vista International Film Production France et Canal+
- Sociétés de distribution[2] : Walt Disney Studios Motion Pictures International (France) ; Paradiso Entertainment (Belgique) ; Frenetic Films (Suisse romande) ; Christal Films / Lions Gate Films (Québec) ; Maple Pictures (Canada)
- Budget : 2,8 millions d’ €[3]
- Pays de production : France
- Langue originale : français (et anglais pour les paroles des chansons originales d'Émilie Simon)
- Format[4] : couleur - 35 mm - 1,85:1 (Panavision) - son DTS | Dolby Digital | SDDS
- Genre : documentaire
- Durée : 84 minutes[2] (version américaine : 80 minutes)
- Dates de sortie[5] :
- États-Unis : (Festival de Sundance), (sortie limitée), (sortie nationale)
- France :
- Belgique : [5] ; [6]
- Suisse : (Suisse romande)[7] ; (Suisse alémanique)
- Canada (dont Québec) : [8]
- Classification[9] :
- France : tous publics (conseillé à partir de 8 ans)[10],[11]
- Belgique : tous publics (Alle Leeftijden)[6]
- Québec : tous publics (G - General Rating)[8]
- Suisse romande : tous publics[12]
La narration de l'histoire en version originale fait appel à un récit à la première personne en point de vue interne, interprété par trois acteurs :
- Romane Bohringer : la mère manchot
- Charles Berling : le père manchot
- Jules Sitruk : le bébé manchot
À l'étranger, la traduction de la narration n'a pas toujours suivi le choix original de trois narrateurs. De nombreuses versions ont opté pour deux narrateurs voire une seule personne, avec une narration souvent plus classique en point de vue externe :
- allemand : Andrea-Kathrin Loewig, Torsten Michaelis et Adrian Kilian[13],[14] ; version alternative avec seulement Sky du Mont[14],[15]
- anglais : Morgan Freeman[16]
- danois : Sofie Gråbøl[16]
- espagnol : Maribel Verdú et José Coronado[17],[18]
- grec : Afroditi Simiti et Grigoris Arnaoutoglou[réf. nécessaire]
- hindi : Amitabh Bachchan[16]
- hongrois : Ákos Kőszegi, Anna Kubik et Gábor Morvai[19]
- italien : Fiorello[16]
- japonais : Hikari Ishida, Takao Ōsawa et Ryunosuke Kamiki[16]
- néerlandais : Urbanus[20],[21]
- polonais : Marek Kondrat[16]
- suédois : Gösta Ekman[16]
- tagalog : Sharon Cuneta[22],[23] (traduit depuis la narration américaine[23])
Genèse
En 1992, lors de ses études dans une faculté de Lyon, Luc Jacquet répond à une annonce cherchant quelqu'un pour aller en Antarctique étudier des manchots empereurs[24]. Ce sont alors ses premiers contacts avec ce continent et ces animaux. Il officie alors comme caméraman auprès du réalisateur suisse Hans-Ulrich Schlumpf pour le film documentaire Le Congrès des pingouins[25]. Luc Jacquet décide alors de se consacrer aux films documentaires[26]; il passe ainsi plusieurs années en Antarctique ou dans les îles australes comme chef opérateur ou comme réalisateur[26].
Luc Jacquet commence à écrire le scénario de La Marche de l'empereur quatre ans avant sa sortie[24]. Il se base notamment sur sa collaboration avec le chercheur Christophe Barbaud, avec qui il travaille sur les manchots empereurs en 2000 pour faire le point sur les connaissances à propos de cet animal[27]. Il discute très tôt avec Jérôme Maison, biologiste marin, de son projet de documentaire animalier puis, au fil des discussions, le projet évolue et prend des aspects fictionnels : « Tout d’un coup, on ne parlait plus seulement d’oiseaux, mais de personnages qui s’expriment », selon Jérôme Maison[28]. Trois ans sont ensuite nécessaires à Jacquet pour trouver une société de production intéressée[29], Bonne Pioche, chez qui le projet suscite un « intérêt immédiat et sans réserve »[24]. La production du film commence ainsi en août 2002[27] et tout s'accélère[30]. D'abord prévu pour la télévision, le projet prend progressivement de l'ampleur grâce à ce que Luc Jacquet appelle « un engouement général hyper motivant » et « une gigantesque conjonction d'envies concordantes avec à la clé une détermination et une énergie similaires à une opération commando »[30]. Le projet convainc aussi Jean-François Camilleri, alors à la tête de Walt Disney Studios Motion Pictures France, qui s'associe à la production[31]. Le budget, qui dépasse à peine 2 millions d'euros, est plutôt limité pour un long métrage cinématographique, conduisant Luc Jacquet à affirmer, avec un peu d'exagération[n 1], qu'il s'agit d'« un des films les moins chers de l’histoire du cinéma »[32].
Tournage
Les préparatifs du tournage commencent en novembre 2002 et durent deux mois[28]. Les caméras sont équipées spécialement par Aaton[28] (modèle XTRprod[33]) pour résister à une température qui pouvait descendre jusqu'à −30 °C[24]. Laurent Chalet et Jérôme Maison passent des tests médicaux auprès de l'Institut polaire Paul-Émile-Victor[28]. Le découpage et le scénario sont alors très précis et, selon Luc Jacquet, il fallait désormais « parier sur les acteurs »[30].
Luc Jacquet, Laurent Chalet et Jérôme Maison partent pour la Terre Adélie le et commencent par une période d'acclimatation[27]. Jacquet les laisse en mars avec une consigne majeure : « Prenez le risque de faire des images étonnantes »[27]. Le , ils obtiennent l'autorisation de l'administrateur supérieur des TAAF d'accéder à la zone spécialement protégée de Pointe-Géologie[34]. Lors du tournage, 60 kg de matériel sont portés sur un traîneau et l'équipe ne se déplace qu'à pied dans des conditions physiquement très dures[24]. Laurent Chalet et Jérôme Maison, qui ont ainsi filmé la majorité des images (et qui n'ont pas quitté l'Antarctique durant le tournage[30]), ont évité le pire lorsqu'ils ont été piégés par un blanc dehors[24] et une température chutant à −60 °C[35] ; ils ont eu besoin de six heures pour parcourir les 3 km qui les séparaient alors de la base Dumont-d'Urville[24], se repérant grâce à un GPS[27] et à leur radio qui a permis à cinq hommes de la station, avec qui ils avaient pu établir un contact, de venir les récupérer en cordée[35]. Le tournage a été interrompu pendant un mois pour qu'ils se remettent de leurs importantes gelures et Jérôme Maison a gardé des problèmes d'insensibilité à une oreille et plusieurs doigts[35]. Malgré tout, la météo n'était pas forcément la plus grande difficulté selon Laurent Chalet : « Il s'agissait d’une histoire. Sauf qu'au fil des jours et des semaines, il a fallu qu'on se rappelle tout ce qu'on tournait, comment on l'avait tourné : les entrées de champ, les sorties de champ, etc »[28]. En l'absence de scripte et de possibilité de visionner les images filmées, Laurent Chalet et Jérôme Maison se sont essentiellement appuyés sur le séquencier fourni par Luc Jacquet pour assurer la continuité[28]. Durant l'hivernage, ils envoient également des photographies au réalisateur pour que celui-ci suive l'avancée du projet[27]. Jérôme Maison raconte que la scène où la femelle passe les œufs au mâle a été l'une des plus compliquées à filmer car il s'agit d'un acte discret que les animaux effectuent au sein d'un groupe d'environ 7 000 manchots[28].
Pour sa part, Luc Jacquet est resté cinq mois sur place tout en supervisant l'ensemble du tournage et du montage[24]. En octobre 2003, il revient en Antarctique pour filmer les images sous-marines avec le plongeur Patrick Marchand[27]. En décembre, le tournage est interrompu par manque de pellicule, le stock ne pouvant être acheminé à cause de la glace[27].
Pour filmer l'entièreté du cycle de reproduction des manchots, le tournage a duré 13 mois[27] pour 120 heures de rushes[24]. 200 bobines de film ont été utilisées et seule une a posé des problèmes malgré les conditions extrêmes auxquelles le matériel a été soumis[28]. L'ensemble des rushes arrivent en France en février 2004[27] et la postproduction se termine en décembre de la même année[27].
À un moment du tournage, la société de production Bonne Pioche est au bord de la faillite[36], et n'est sauvée que par le succès du film[37].
Le film possède deux bandes originales distinctes : l'une composée par Émilie Simon dans la version française, l'autre par Alex Wurman pour la distribution américaine. Outre la version américaine, les versions étrangères ont conservé la musique d'Émilie Simon[38].
Musique originale d'Émilie Simon
Sortie | |
---|---|
Genre |
électronique musique de film |
Label |
Universal International Barclay |
Albums de Émilie Simon
Émilie Simon
(2003) Végétal
(2006)
La musique originale a été composée par la musicienne électro-pop Émilie Simon qui n'avait alors réalisé qu'un album, récompensé par une Victoire de la musique en 2004. Luc Jacquet la contacte alors qu'elle travaille sur la musicalité de l'eau et de la glace[39],[40].
La bande originale qu'elle compose est ensuite nommée au César de la meilleure musique écrite pour un film lors de la cérémonie de 2006 et l'album qui en est issu remporte la même année la Victoire de la musique dans la catégorie « Album de musique originale de cinéma ou de télévision de l'année ».
Pour la musique du film, Émilie Simon a notamment utilisé les ondes Martenot[41], le glockenspiel[41], le célesta[41] et le vibraphone[41]. De nombreux musiciens renommés, comme Thomas Bloch aux ondes Martenot[42] ou Maxime Rubens au violon[43], ont participé à l'enregistrement.
Émilie Simon considère que cette bande originale et celle de La Délicatesse (2011) sont des albums aussi personnels que ses autres albums et qu'elles « font partie de [sa] discographie à 100 % »[44]. La chanson Ice Girl était d'ailleurs déjà en partie composée, et prévue pour un futur album, avant qu'on ne lui demande de faire la musique du film et qu'elle ne l'intègre à la bande originale[45]. Pour cette composition, Émilie Simon parle d'« une expérience à la fois poétique, passionnante et enrichissante »[45].
L'accueil de la musique d'Émilie Simon ne fait pas l'unanimité parmi les critiques cinématographiques. Pour Première, « la musique et la voix björkiennes d'Emilie Simon font [...] écho à la beauté cristalline des paysages[46] » et Les Inrockuptibles affirment que le film est « bien servi par la BO d'Emilie Simon[46] ». En revanche, Positif considère que « la bande sonore [...] est riche en sons réels, mais est anéantie par la composition musicale totalement inadéquate d'Emilie Simon[46] » et le site aVoir-aLire.com affirme que cette bande originale n'est « pas le point fort du film avec ses airs kitsch [...] loin de l'envergure de la musique d'un Bruno Coulais pour Le Peuple migrateur[46] ». Libération va plus loin en parlant de « gros handicap pour ces manchots » à cause de la musique mais aussi des commentaires[35].
Plusieurs versions de l'album sont sortis sur le marché. En 2007, il a été réédité sous le titre March of the Empress[47]. Toutes reprennent au minimum les pistes de la première édition, sortie en janvier 2005[48] :
No | Titre | Durée | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1. | The Frozen World | 4:23 | |||||||
2. | Antarctic | 2:35 | |||||||
3. | The Egg | 4:30 | |||||||
4. | Song of the Sea | 2:04 | |||||||
5. | Baby Penguins | 3:00 | |||||||
6. | Attack of the Killerbirds | 2:48 | |||||||
7. | Aurora Australis | 1:18 | |||||||
8. | The Sea Leopard | 1:33 | |||||||
9. | Song of the Storm | 3:15 | |||||||
10. | Mother’s Pain | 1:44 | |||||||
11. | To the Dancers on the Ice | 3:15 | |||||||
12. | All Is White | 3:19 | |||||||
13. | The Voyage | 4:45 | |||||||
14. | Footprints in the Snow | 2:44 | |||||||
15. | Ice Girl | 3:29 | |||||||
44:42 |
Musique de la version américaine
Les distributeurs américains ont toutefois choisi de remplacer cette bande-son par une autre[38], plus classique, composée par Alex Wurman. Elle a été enregistrée par le Hollywood Studio Symphony (en) sous la direction de Jeffrey Schindler[49]. Elle a également été éditée en album, par Milan Records, le . Émilie Simon avoue qu'elle n'avait pas trop compris ce choix et que cela lui avait plutôt déplu « sur le moment » mais elle dit avoir rapidement compris que ce n'était « pas dirigé contre [elle] » et que c'était le jeu de l'industrie du cinéma, tout en assurant que cela ne lui a provoqué aucune rancœur envers les États-Unis[38].
L'album de la bande originale américaine comprend 12 pistes[49] :
No | Titre | Durée | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1. | The Harshest Place On Earth | 3:56 | |||||||
2. | Walk Not Alone | 0:42 | |||||||
3. | The March | 5:22 | |||||||
4. | Found Love | 3:59 | |||||||
5. | The Egg Arrives | 2:27 | |||||||
6. | The Mother's Second Journey | 2:01 | |||||||
7. | Arrival At The Sea | 3:12 | |||||||
8. | Walk Through Darkness | 6:20 | |||||||
9. | First Steps | 3:19 | |||||||
10. | The Dangers Remain | 3:15 | |||||||
11. | Reunited | 2:17 | |||||||
12. | Going Home For The First Time | 4:43 | |||||||
41:33 |