Renaissance (parti)
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Renaissance (RE) est un parti politique français lancé par Emmanuel Macron en sous l'appellation En marche (EM) puis La République en marche (LREM) de 2017 à 2022.
Pour les articles homonymes, voir Renaissance (homonymie), REM, LRM, EM et RE.
« En marche » redirige ici. Pour les autres significations, voir En marche (homonymie).
Après avoir été élu président de la République en 2017, Emmanuel Macron démissionne de la présidence du mouvement qu'il a fondé. Le parti remporte une majorité absolue aux élections législatives qui suivent, mais n'obtient qu'une majorité relative (245 sièges députés sur 577) lors de celles de 2022, alors même qu'Emmanuel Macron a été réélu à la tête de l'État un mois plus tôt. En septembre de la même année, le parti change officiellement de nom et les micro-partis Agir et Territoires de progrès fusionnent avec Renaissance.
Depuis 2022, le secrétaire général de Renaissance est Stéphane Séjourné.
Prélude
Le nom de domaine en-marche.fr est enregistré le [32]. L'Association pour le renouvellement de la vie politique (ARVP) est déclarée le dans le Val-de-Marne[33]. Concomitamment est déclarée l'Association de financement du parti Association pour le renouvellement de la vie politique (AFRVP), qui fait office de micro-parti[34],[35]. ARVP est inscrite au registre du commerce et des sociétés le , sous la raison sociale « EMA EN MARCHE »[36].
L'association La Gauche libre est déclarée le à Paris[37]. Il s'agit d'un think tank créé afin de peser sur les débats de la campagne présidentielle de 2017 par les partisans d'Emmanuel Macron du collectif Les Jeunes avec Macron (JAM), créé en 2015 et qui revendique 2 900 adhérents[38],[39] et devenu l'organisation de jeunesse de la République en marche au début de 2018[40]. L'initiative ne vient pas d'Emmanuel Macron, mais il s'intéresse au projet. Et à partir du , les instigateurs des JAM sont en lien avec les équipes d'Emmanuel Macron, qui veut créer son propre mouvement[41],[42].
Lancement et débuts
Le , Emmanuel Macron annonce à Amiens, sa ville de naissance, la création d’un « mouvement politique nouveau » baptisé « En marche ! », qu'il déclare « pas à droite, pas à gauche »[43] et dont le sigle reprend les initiales de son fondateur[44],[45].
Le nom a été choisi au terme d'une réflexion au printemps 2016 entre le patron de l'agence Jésus et Gabriel, Adrien Taquet, et les premiers compagnons de route d'Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux, Cédric O et Ismaël Emelien, issus des réseaux de Dominique Strauss-Kahn[46] ; le premier indique : « On s'est appuyés sur la rhétorique du mouvement, du dynamisme, des verrous à faire sauter. Sur le plan de la syntaxe, il fallait aussi rompre les codes avec les dénominations habituelles de parti, aller vers des mots simples et forts comme Podemos [« nous pouvons », en espagnol] à l'étranger »[47]. Le parti se présente avec un point d'exclamation : « En marche ! »[47],[48].
Avec cette initiative, Emmanuel Macron assume pour la première fois son ambition de se présenter à une élection présidentielle[49]. De nombreux observateurs politiques et médias avancent qu'il envisage de le faire dès 2016, notamment en raison de collectes de fonds qu'il organise[50]. Le lancement fait l'objet d'une forte couverture médiatique[51] ; il s'accompagne d'un pic de requêtes concernant Emmanuel Macron sur Google et Wikipédia[52] et de tensions avec François Hollande sur la question de la loyauté du ministre à son égard[53]. Lors de son entretien du , François Hollande déclare qu'Emmanuel Macron est tenu à la « solidarité » gouvernementale et à la nécessité de « servir jusqu'au bout » sans « démarche personnelle et encore moins présidentielle »[54]. Dans les semaines qui suivent la fondation d'En marche, ce dernier bénéficie d'une hausse notable dans les sondages d'opinion, dont certains le situent comme le mieux placé à gauche en vue de l'élection présidentielle française de 2017[55],[56].
Faisant le rapport d'une réunion de chercheurs consacrée à l'émergence du parti, Mediapart indique qu'« en s'appuyant sur les nombreux témoignages de responsables du PS, ainsi que sur les propos — souvent rapportés — de François Hollande, [le politologue] Éric Treille (Arènes – Rennes) démontre […] comment les socialistes au pouvoir ont non seulement laissé Emmanuel Macron lancer En Marche !, mais l’y ont en plus aidé, considérant dans un premier temps son mouvement comme un satellite du PS, capable d’élargir son spectre et de « ratisser plus large », tout en contrecarrant la candidature de Manuel Valls ». Éric Treille précise qu'« en face, les proches de Valls utilisent aussi la candidature d’Emmanuel Macron pour empêcher François Hollande »[57].
Le mouvement lance en une « grande marche » qui vise à recueillir 100 000 témoignages par du porte-à-porte afin d'élaborer un « plan d'action ». Emmanuel Macron présente l'opération comme « le premier temps essentiel de la construction [du] mouvement »[58]. 4 000 volontaires sont mobilisés pour cette opération[45] sous la houlette de Ludovic Chaker, responsable des opérations[59]. Les milliers de questionnaires administrés par le porte-à-porte sont en grande majorité dépouillés par des algorithmes[45], puis traités, selon le mouvement, par un groupe de 200 experts[60]. Sur les 100 000 « discussions » menées par les militants d'En marche, un quart des questionnaires ont été remplis[61]. Il a été fait appel pour cette opération au cabinet de conseil Liegey Muller Pons, spécialisé dans les campagnes électorales et membre de l’équipe de François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012[62]. L'analyse sémantique des questions ouvertes a été effectuée par Proxem afin de faire ressortir les principales craintes, attentes et espoirs des Français et pouvoir construire le programme politique au plus proche des attentes des citoyens[63]. Le parti prend ensuite de le nom de « La République en marche » en 2017[64].
Campagne présidentielle de 2017
Dans le cadre de sa candidature à l'élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron organise de nombreux meetings à compter de mi-2016[65],[66],[67],[68],[69],[70].
Le premier a lieu le à Paris, à la Maison de la Mutualité[71]. Il rassemble une quarantaine de parlementaires, dont Nicole Bricq, d'anciennes personnalités politiques telles que Renaud Dutreil ou issues de la société civile à l'instar d'Erik Orsenna[72] et Alexandre Jardin, ou encore la veuve de Michel Rocard[73]. Emmanuel Macron affirme vouloir porter son mouvement « jusqu’à 2017 et jusqu’à la victoire »[74]. Manuel Valls, qu'il critique sans le nommer lors de son discours, exprime publiquement son agacement[75].
Emmanuel Macron commence à lever le voile sur ses propositions le à Paris, au cours de son « premier grand meeting », une « démonstration de force » où il rassemble 15 000 personnes selon France Info, un évènement qui a coûté environ 400 000 euros. Il centre son discours sur le travail et la protection sociale. Il ne veut pas remettre en cause la semaine de 35 heures de travail et le salaire minimum, propose un bouclier social pour les plus fragiles, veut augmenter la prime d'activité, et entend reconstituer les marges des entreprises[68],[76],[77],[78],[79].
Une cellule de riposte en ligne, ayant pour vocation de relayer les messages de campagne et de lutter contre la désinformation, est dirigée par Pierre Le Texier et Mounir Mahjoubi, ancien Président du Conseil national du numérique[80]. En , malgré les précautions mises en place (protection des serveurs, cloisonnement des accès et bases de données isolées[81]) l'entourage d'Emmanuel Macron estime que le mouvement En marche est victime de « plusieurs centaines d'attaques » informatiques chaque jour[82] et que 50 % du trafic serait « malveillant »[83].
Le , Emmanuel Macron, au coude à coude dans les sondages avec Marine Le Pen une semaine avant le premier tour, tient le plus grand meeting de sa campagne, dans la plus grande salle de France, à Bercy (Paris), devant 20 000 personnes[84],[85],[86],[87]. Le soir, son passage au journal télévisé de TF1 recueille 25 % d'audience[88],[85]. Quelques jours avant le premier tour, une campagne de démarchage téléphonique massive est effectuée : six millions de personnes reçoivent un appel automatique les invitant à voter pour Emmanuel Macron[89],[90].
Le , Emmanuel Macron termine en tête du premier tour de l'élection présidentielle, obtenant 24,01 % des voix. Opposé à la candidate du Front national, Marine Le Pen pour le second tour, il bénéficie du soutien de nombreuses personnalités de gauche comme de droite, au nom du « front républicain ». Emmanuel Macron est élu avec 66,10 % des voix[91].
Finalement, la campagne d'Emmanuel Macron a coûté 16,8 millions d'euros, ce qui fait de lui le candidat le plus dépensier pour l'élection présidentielle de 2017[92],[93],[94].
Élections législatives de 2017
Le , au lendemain du second tour de l'élection présidentielle, le secrétaire général du mouvement, Richard Ferrand, présente une nouvelle dénomination du parti, « La République en marche ! » (LREM)[95],[48]. Emmanuel Macron quitte alors la présidence du parti, Catherine Barbaroux assurant l'intérim jusqu'au [96],[97].
Afin de présenter des candidats sous sa propre étiquette dans toutes les circonscriptions aux élections législatives de 2017, le parti lance un appel à candidatures sur Internet[98]. Les candidats peuvent appartenir à un autre parti politique mais doivent s'engager à se présenter uniquement, pour le scrutin, sous la bannière La République en marche et siéger à l'Assemblée nationale dans ce même groupe parlementaire, excepté pour les élus MoDem[99],[96]. Le , Richard Ferrand présente une liste paritaire de 428 candidats investis avec l'étiquette LREM. Les investitures sont décidées « sans aucune concertation locale » par une commission centrale selon des critères définis par Emmanuel Macron, ce qui fait de La République en marche l'organisation « la plus verticale de tous les grands partis politiques français »[100].
La liste des candidats compte initialement également 24 parlementaires sortants, tous membres de l'ancienne majorité présidentielle[101]. Après son entrée au sein du gouvernement d’Édouard Philippe, Bruno Le Maire est également investi par le parti[102]. Certains candidats investis sont mis en cause sur leur probité : Richard Ferrand pour un montage financier profitant à son épouse quand il était responsable mutualiste[103], un location d'un bien indigne pour Véronique Avril en Seine-Saint-Denis[104], Marielle de Sarnez sur un possible usage inapproprié de collaborateurs du Parlement européen[105]. Initialement présentés comme investis, les députés François-Michel Lambert et Thierry Robert se voient par la suite retirés de la liste actualisée, leur casier n'étant pas vierge ; cependant, personne d'autre n'est investi dans leur circonscription.
Un article du Monde effectue une analyse détaillée des candidats aux législatives en déterminant ceux qui ont déjà eu un mandat électif et leur origine partisane (90 sont des adhérents du PS et 80 du MoDem, 10 seulement de LR et une trentaine de l'UDI)[106]. Selon les calculs de Laurent de Boissieu, 42 % des candidats La République en marche viennent de la société civile, 29 % de la gauche, 15 % du centre et 13 % de la droite[107].
Scrutin sénatorial de 2017
Les élections sénatoriales de septembre 2017 sont un échec pour LREM, qui compte après le scrutin 21 sièges, soit sept de moins qu'avant[108], alors qu'elle espérait initialement doubler son nombre d'élus[109]. Le parti relativise ce résultat en notant que le scrutin sénatorial est « la conséquence arithmétique des élections de 2014 et 2015 »[110].
Congrès de 2017 et 2018
Le , une centaine de membres du parti annonce quitter le parti, dénonçant une « offense aux principes fondamentaux de la démocratie avec un mode d'organisation digne de l'Ancien Régime » et le « culte de la personnalité » envers Emmanuel et Brigitte Macron. Ces démissions interviennent la veille du congrès de LREM, où seulement environ deux cents adhérents tirés au sort (sur un total de 380 000 militants) intègrent le conseil national et prennent part à l'élection du nouveau délégué général. Christophe Castaner, qui a le soutien d'Emmanuel Macron, est le seul candidat[111],[112]. Il est élu délégué général du mouvement à l'unanimité des présents, moins deux voix, pour un mandat de trois ans[113]. Il succède à la direction collégiale assurée par Astrid Panosyan, Arnaud Leroy et Bariza Khiari.
Le Conseil comporte environ 800 membres[114], parmi lesquels :
- 200 adhérents tirés au sort de manière paritaire, dont 40 animateurs locaux ;
- 45 élus locaux adhérents tirés au sort ;
- les membres de droit du mouvement : les référents départementaux, de Paris et des Français de l'étranger, les membres du gouvernement ayant adhéré au mouvement, les parlementaires (député, sénateur et député européen) adhérents du mouvement, les adhérents élus des grandes collectivités territoriales et 15 personnalités désignées au regard de leur contribution à la vie du mouvement[115].
Le deuxième congrès du parti se tient le pour désigner le successeur de Christophe Castaner. Stanislas Guerini est élu avec 82 % des voix face à Joachim Son-Forget. Mediapart indique : « Plus de la moitié des 750 membres du conseil (députés, membres du gouvernement, sénateurs, militants et animateurs locaux tirés au sort), qui composent le corps électoral du mouvement, n’avaient pas pris la peine de se déplacer. De nombreux députés ont préféré retourner en circonscription, des maires de petites communes sont restés auprès de leurs administrés »[116]. Libération évoque de son côté un parti « totalement transparent depuis 2017 » et « devenu immobile »[117].
Élections européennes de 2019
Avec le MoDem, Agir, le Mouvement radical, l’Alliance centriste et l’Union des démocrates et des écologistes, LREM présente la liste « Renaissance », conduite par l’ancienne ministre chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau[118],[119]. Celle-ci arrive en deuxième position du scrutin, avec 22,4 % des suffrages exprimés, un point derrière la liste du Rassemblement national, mais avec le même nombre de députés européens[120].
Élections municipales de 2020
Pour les élections municipales de 2020, LREM se fixe l'objectif d'obtenir 10 000 conseillers municipaux (sur un total de 500 000 élus)[121],[122]. Le parti investit 592 têtes de liste dans les villes de plus de 9 000 habitants, dont 289 revenant à des adhérents[122].
Entre les deux tours, le parti forme 76 alliances avec la droite et 33 avec la gauche dans les villes de plus de 9 000 habitants ; des alliances sont notamment formées avec des listes de droite face à des listes EELV ou d'union de la gauche, dans de grandes villes comme Bordeaux, Strasbourg et Tours[121]. Les dirigeants de LREM justifient ce déséquilibre par le fait que les maires sortants de droite sont plus nombreux compte tenu du succès de la droite lors des élections de 2014 ; Marie Guévenoux, coprésidente de la commission nationale d’investiture de LREM, affirme avoir « même plutôt envie de nouer des alliances à gauche, mais cela n’a pas été possible »[121].
Confiant après les résultats électoraux des législatives et européennes, le parti ne conquiert aucune grande ville au terme du scrutin et compte seulement 146 maires soutenus ou investis dans les communes de plus de 9 000 habitants[123].
Élections régionales et départementales de 2021
Les élections régionales et départementales de 2021 est marqué par une nouvelle déroute de la majorité : aucune région n'est conquise et seul le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu remporte le département de l'Eure[124]. Bertrand Bellanger parvient de son côté à conserver la Seine-Maritime grâce aux élus Les Républicains[125].
La plupart des listes de LREM sont éliminées dès le premier tour des régionales[126], et le parti échoue ainsi à mettre de nombreux présidents de région comme Xavier Bertrand en ballotage et à se positionner en « faiseurs de rois »[127] face au risque d'une région remportée par le Rassemblement national[128]. Seul Renaud Muselier accepte une alliance avec LREM dès le premier tour en Provence-Alpes-Côte d’Azur, s'attirant les foudres de son parti[129].
Ce nouvel échec local acte d'une difficulté au parti à s'implanter au niveau local[129].
Élections présidentielle et législatives de 2022
Lors de l'élection présidentielle de 2022, le parti parvient à faire réélire son candidat, le président sortant Emmanuel Macron, face à Marine Le Pen. La coalition présidentielle Ensemble dont LREM est le principal membre ne parvient cependant pas à conserver sa majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives, le groupe LREM passant de 267 à 170 députés. Il reste le principal groupe de la législature.
Changement de nom
En mars 2022, Emmanuel Macron plaide pour la formation d'un nouveau parti englobant tous les partis de la majorité présidentielle[130],[131]. Le 5 avril 2022 est enregistré un parti sous le nom de Renaissance[132]. Le , le parti politique Renaissance prend officiellement le nom de « Ensemble pour la majorité présidentielle »[133] de même que l'association pour son financement[134] et devient une alliance englobant les partis de la majorité présidentielle.
Bien que n'ayant pas encore changé de nom, le parti est désigné sous le nom de Renaissance par le ministère de l'Intérieur lors des législatives de 2022[135]. De même, le groupe parlementaire à l'Assemblée nationale porte le nom de groupe Renaissance[136]. Celui-ci englobe les députés des partis Agir et Territoires de progrès.
Le 17 septembre 2022, La République en marche se transforme officiellement en Renaissance. Emmanuel Macron en devient le président d'honneur et Stéphane Séjourné est élu secrétaire général de Renaissance à la suite du vote des adhérents au congrès de 2022[137]. La fusion ultérieure du nouveau parti avec Territoires de progrès doit être tranchée par les adhérents au cours des mois suivants. Agir a voté en faveur de devenir un parti associé à Renaissance.
Revendiqué par le parti
Emmanuel Macron, membre du Parti socialiste (PS) de 2006 à 2009[138],[139] et ministre de l'Économie sous François Hollande lorsqu'il crée le mouvement, se décrit comme « de gauche » en 2015[140] comme en 2016[141],[142]. En , il déclare vouloir proposer une offre politique progressiste, opposée au conservatisme, en rassemblant à gauche comme à droite[53]. En 2021, la majorité des sympathisants de Renaissance se considèrent comme de « centre droit »[143].
Médias et observateurs
En 2017, LREM est classé au centre de l'échiquier politique par l'AFP[144] ou à gauche par Laurent de Boissieu[145]. La Croix indique qu'En marche « ambitionne de rassembler largement, depuis les sociaux-démocrates jusqu'aux gaullistes sociaux »[146]. Il est considéré comme un « parti attrape-tout » par Le Parisien[16], par Virginie Martin de la Kedge Business School[17], par Le Figaro[18], par Slate[147], ou par Frédéric Dabi de l'Ifop[148]. Le politologue Julien Fretel place LREM entre le centre gauche et le centre droit[149].
Le politologue Fabien Escalona le qualifie de « business firm party » (« parti-entreprise »), à l'instar de Forza Italia à son lancement par Silvio Berlusconi, en Italie, ou de l’Union du centre démocratique (UCD), en Espagne[29]. De son côté, Pierre Martin compare LREM au Parti démocrate italien (centre gauche), estimant qu'ils relèvent tous deux d'« un centre libéral-mondialisateur »[150]. Ouest-France le présente comme social-libéral[151].
Emmanuel Macron est comparé à Albert Rivera, dirigeant du parti politique espagnol centriste Ciudadanos, par Le Point[152] comme par Mediapart[153]. Ciudadanos apporte d'ailleurs son soutien à Emmanuel Macron en , voyant en lui un « réformiste »[154]. L'historien Christophe Barret estime qu'il s'agit de deux « partis à ranger dans la catégorie des réformismes de droite » mais souligne que leur comparaison est limitée par des spécificités nationales : si Emmanuel Macron « est toujours censé évoluer à gauche » et « s'en prend aux chômeurs », Ciudadanos « est l'allié de la droite » et ne peut tenir « un discours anti-assistés » en raison de « la profondeur de la crise sociale »[155].
Après les élections européennes de mai 2019, le parti est classé au centre par Libération[3], Atlantico[156] et le professeur de sciences politiques Julien Fretel[157], captant l'électorat du centre droit de l'échiquier politique selon France 24[158] et La République du Centre[159]. Pour l'AFP, LREM cible « le centre droit en France, le centre gauche en Europe »[160].
Lors des élections municipales de 2020, LREM forme quelque 150 alliances avec des listes de droite contre 60 avec des listes de gauche[161].
En mai 2021, quatre ans après l'élection présidentielle française de 2017, France 3 Centre-Val de Loire souligne une certaine droitisation du parti présidentiel[162].
Opinion publique
En , la perception qu'ont les Français de LREM était de 21 % à gauche ou au centre gauche, 33 % au centre et 28 % à droite ou au centre droit. En , cette perception se déplace vers la droite, avec 14 % des Français qui le classent au centre gauche ou à gauche, 21 % au centre, 45 % à droite ou au centre droit et 15 % dans aucune de ces classifications[163]. En , sur un axe gauche-droite allant de 0 à 10, les Français s'attribuaient un positionnement moyen de 5,5 et attribuaient à Emmanuel Macron un positionnement de 5,2, notes qui passent respectivement à 5,6 et 6,2 en , respectivement[164]. En , le politologue Jérôme Fourquet, de l'IFOP, indique que « les pertes à gauche sont compensées par le ralliement d’une partie de la droite »[165].
Évolution de l'électorat
Lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2017, les électeurs d'En marche sont majoritairement de gauche, avec une forte proportion provenant du Parti socialiste[166], comme pour les législatives de juin 2017[167], ainsi que pour ses représentants[168].
Lors des élections européennes de mai 2019, l'institut OpinionWay indique que 51 % des électeurs se disant de droite ont voté LREM, contre 26 % ayant voté Emmanuel Macron en 2017, comme 19 % des électeurs se disant de gauche contre 39 % en 2017[169].
Une étude de l'Ifop parue en juillet 2020 constate une droitisation des sympathisants LREM. Alors qu'ils se situaient, sur une échelle de 0 à 10 (le chiffre 0 pour la position la plus à gauche et le 10 pour la plus à droite), à 5,6 (proche du centre droit) en , ils se situent sur le chiffre 6,7 (proche de la droite) en [170].
En 2024, d'un point de vue démographique, Renaissance « a disparu dans la jeunesse » : 4 % d’intention de vote chez les 18-24 ans contre 29 % chez les plus de 70 ans. Selon Gilles Finchelstein, secrétaire général de la Fondation Jean-Jaurès, aucun parti ne connaît un tel grand écart: sur 100 électeurs de Renaissance, les deux tiers ont alors plus de 60 ans[171].
D'un point de vue sociologique, le parti s’est marginalisé dans le salariat : 12 % chez les salariés du public et 14 % chez les salariés du privé. Cette diminution concerne également les cadres supérieurs où, bien qu'avec 21 %, le parti réalise son meilleur score, il ne devance le Rassemblement national que de 2 points[171].