Lisbonne
capitale du Portugal / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Lisbonne?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
« Lisboa » redirige ici. Pour les autres significations, voir Lisboa (homonymie).
Pour les articles homonymes, voir Lisbonne (homonymie).
Lisbonne (en portugais : Lisboa /liʒˈboɐ/[2] Écouter) est la capitale et la plus grande ville du Portugal. La ville est également le chef-lieu du district de Lisbonne, du Grand Lisbonne et de la zone métropolitaine de Lisbonne. Ses habitants sont habituellement appelés Lisboètes (du portugais lisboeta), mais on rencontre aussi les termes Lisbonnin et Lisbonnais.
Lisbonne Lisboa | |
Héraldique |
Drapeau |
De haut en bas et de gauche à droite : Le Parc Eduardo VII, la Praça do Comércio, le pont Vasco da Gama, la Cathédrale Santa Maria Maior de Lisbonne, la Tour de Belém, le Parque das Nações. | |
Administration | |
---|---|
Pays | Portugal |
Région | Lisbonne |
District | Lisbonne |
Maire Mandat |
Carlos Moedas (PSD) 2021-2025 |
Code postal | 1000 à 1900 Lisboa |
Démographie | |
Gentilé | Lisboète Lisbonnin, Lisbonnine Lisbonnais, Lisbonnaise |
Population | 509 515 hab. (2021 (estimation INE)) |
Densité | 5 093 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 38° 43′ nord, 9° 08′ ouest |
Superficie | 10 005 ha = 100,05 km2 [1] |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.cm-lisboa.pt |
modifier |
D'après le recensement de 2021, la municipalité compte 545 923 habitants[réf. nécessaire], pour une superficie de 83,7 km2. L'agglomération de Lisbonne (Grand Lisbonne) compte une population légèrement supérieure à 2,190 millions d'habitants (NUTS III), ce qui en fait la 15e agglomération européenne en importance. Son aire urbaine (Région de Lisbonne) compte, quant à elle, 2 987 876 habitants (NUTS II), représentant 30,7 % de la population portugaise. C'est la ville la plus riche du Portugal, avec un PIB par habitant supérieur à la moyenne du PIB par habitant de l'Union européenne.
Située à l'embouchure du Tage (Tejo en portugais), la municipalité est divisée en 24 freguesias (paroisses civiles ou arrondissements). Elle est limitée par les communes de Odivelas et Loures au nord, Oeiras à l'ouest, Amadora au nord-ouest et l'estuaire du Tage (la mer de Paille) au sud-est, au travers duquel, la ville est au contact des municipalités de la rive sud : Almada, Seixal, Barreiro, Moita, Montijo et Alcochete.
Deux agences européennes ont leur siège à Lisbonne : l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies et l'Agence européenne pour la sécurité maritime, toutes les deux situées au bord du fleuve. L'organisation de la Communauté des pays de langue portugaise a également ses bureaux dans la capitale portugaise.
D'après Samuel Bochart, le nom antique de Lisbonne (Olisipo en latin, Ολισσιπόνα / Olissipona en grec) est une désignation pré-romaine qui remonterait aux Phéniciens[3] et dériverait du phénicien Allis Ubbo (« baie agréable »[4] ou « port sûr »[3]), une allusion à son magnifique port dans l'estuaire du Tage[5]. Cependant, il n’existe aucune source corroborant cette théorie. Olisipo est attesté par Ptolémée sous la forme grecque Όλιος Ίππων, c'est-à-dire « qui fait périr les chevaux », car selon la tradition grecque, il s'agit de l'endroit d'extrême occident où chaque soir les chevaux du soleil s'abîmaient dans l'océan[4].
Une autre théorie fait d’Olisipo un nom d'origine tartessienne, le suffixe ipo étant fréquemment utilisé dans la région d'influence de cette langue[6]. Le préfixe Oli(s) a été également utilisé dans le nom d’une autre ville de Lusitanie, de localisation inconnue, que Pomponius Mela mentionnait comme Olitingi[7].
La ville était nommée Ulishbona par les Wisigoths ; les Maures, qui ont conquis la ville lors de l’invasion de la péninsule Ibérique en 719, l'ont nommée, en arabe, اليكسبونا (al-Lixbûnâ) ou لشبونة (al-Ushbuna)[3].
Situation géographique
Lisbonne est la capitale la plus occidentale d'Europe continentale[8]. Elle est située entre l'océan Atlantique à l'ouest et la mer de Paille à l'est (communiquant entre eux par un détroit) dans laquelle se jette le Tage[8]. La ville occupe un territoire de 84,7 km2. Elle est située à 177 km au sud-sud-ouest de Coimbra, à 189 km au nord-nord-ouest de Faro, à 274 km au sud de Porto et à 502 km à l'ouest-sud-ouest de Madrid, la capitale espagnole.
Le centre historique de la ville est composé de sept collines (São Jorge, Estrela, Santa Catarina, São Pedro de Alcantra, Graça, Senhora do Monte et Penha de França) dont certaines sont dotées de rues trop pentues pour permettre la circulation automobile. En conséquence de ce relief accidenté, la ville compte un célèbre ascenseur, inauguré en 1902[9], ainsi que trois funiculaires.
La partie occidentale de la ville est occupée par le parc forestier de Monsanto, un des parcs urbains les plus grands d’Europe avec une surface approchant les 10 km2.
Lisbonne est située sur la rive droite de l'estuaire du Tage. Deux ponts relient la ville à la rive sud : le pont du 25 avril (anciennement pont Salazar) et le pont Vasco-de-Gama.
Au cours des siècles, l’estuaire s'est rétréci progressivement, libérant des terrains qui ont été urbanisés.
Subdivisions
La municipalité de Lisbonne est divisée depuis la réforme administrative de 2012 en 24 freguesias (arrondissements disposant d'un conseil élu), contre 53 jusqu'alors. Cette réforme a été réalisée par la municipalité de Lisbonne qui a fusionné plusieurs freguesias et réorganisé les centres historiques[10],[11]. Ces 24 freguesias composent cinq quartiers fiscaux. Chaque freguesia est gouvernée par une Junta de freguesia, un exécutif élu par les membres de l'Assemblée de la freguesia, elle-même élue directement par les citoyens recensés sur son territoire[réf. souhaitée].
Une 54e freguesia, nommée Freguesia do Oriente, devait être créée à l'emplacement du Parque das Nações[12]. Au-delà des divisions administratives, Lisbonne est également divisée en quartiers historiques aux limites imprécises tels que Amoreiras, Bairro Alto, Bica, Alfama, Mouraria, Avenidas Novas, Intendente, Chelas ou Lapa, noms qui sont cependant couramment employés par les Lisboètes ainsi que dans le tourisme.
Climat
La ville de Lisbonne bénéficie d'un climat méditerranéen. Les étés sont chauds sans chaleur excessive grâce à l'influence océanique de l'océan Atlantique. Les précipitations atteignent en moyenne 6,1 mm en juillet et 6,8 mm en août[13] ; l’ensoleillement à cette période est très fort. Les hivers sont doux et humides, la température moyenne en cette saison est de 16,7 °C, et passe rarement en dessous des 5 °C. L'ensoleillement dure de 2 900 à 3 300 heures en moyenne par an[14].
Si les précipitations annuelles atteignent environ 800 mm par an, on ne compte qu'une centaine de jours de pluie par an, pour la plupart entre octobre et avril[14]. Proche de l'océan Atlantique, il était dit que le climat de Lisbonne était le meilleur et le plus tempéré de toute la péninsule Ibérique, avec peu de jours d'intense chaleur et peu de jours de gel[15].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 8,1 | 9,2 | 10,4 | 11,5 | 13,3 | 15,9 | 17,9 | 18,1 | 17,3 | 14,6 | 11,5 | 9,5 | 13,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 14,5 | 15,9 | 18,2 | 19,2 | 21,4 | 24,8 | 27,5 | 27,8 | 26,2 | 22,1 | 18 | 15,2 | 20,9 |
Record de froid (°C) | −0,4 | −1,2 | 2,9 | 5,5 | 6,9 | 10,3 | 13,1 | 13,8 | 10,7 | 8 | 3,9 | 2,4 | −1,2 |
Record de chaleur (°C) | 20,6 | 24,8 | 28,3 | 29,4 | 35 | 41,5 | 40,6 | 44 | 37,1 | 32,6 | 25 | 25,1 | 44 |
Précipitations (mm) | 96,8 | 90,2 | 51,2 | 64,7 | 55,6 | 17,2 | 6,1 | 6,8 | 28,5 | 79,8 | 107,1 | 121,8 | 725,8 |
Environnement
La ville de Lisbonne regroupe plusieurs espaces verts, de taille variée. Elle a vu naître le premier jardin botanique portugais : le jardin botanique d'Ajuda. La ville possède aussi le grand parc forestier de Monsanto, d'une superficie de 900 hectares[17] sur sept freguesias (Benfica, São Domingos de Benfica, Campolide, Santa Maria de Belém, São Francisco Xavier, Ajuda et Alcântara).
Certains des jardins de la ville sont en cours de restauration. Quant à la qualité de l'air, la ville présente un niveau moyen de pollution atmosphérique, mais avec des niveaux d'exposition élevés aux particules en suspension (PM10) dans les grands axes routiers, réduisant l’espérance de vie des Lisboètes d’environ six mois[18]. La pollution atmosphérique est plus élevée près des principales voies routières.
- Vue partielle du jardin botanique d'Ajuda.
- Le jardin Vasco de Gama, à Belém.
Jusqu'aux années 1960, la première préoccupation sanitaire de la ville était la pollution industrielle, avec des niveaux élevés de soufre et de particules. En janvier 1993, la ville a atteint un niveau de pollution atmosphérique très élevé aggravé par les conditions atmosphériques. Depuis quelques années, la qualité de l'air à Lisbonne s'est améliorée[19].
La ville est aussi menacée par la montée des eaux. Les plages de Lisbonne disparaissent, le sable est enlevé par les vagues, il est prévu une augmentation du niveau de la mer d'un mètre et dix centimètres[20].
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources ().
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
Du Néolithique à l'Empire romain
Durant le Néolithique, la région est habitée par une branche de la population indo-européenne appelée pré-ibère. Comme ailleurs en Europe atlantique, cette population construit des monuments religieux tels que des mégalithes, des dolmens et des menhirs, encore visibles aujourd'hui aux alentours de la ville. Certains peuples celtes entrent en contact avec les pré-ibères et s’établissent dans la région plus de mille ans avant notre ère, aboutissant ainsi à l'apparition de tribus de langue celte comme les Conii et les Cempsi.
Pendant les Guerres puniques, après la mort d'Hannibal Barca (dont les troupes comprennent des Conii), les Romains décidèrent de priver Carthage de sa possession la plus précieuse : l'Hispanie, nom donné par les Romains à la péninsule Ibérique. Après la défaite carthaginoise face à Scipion l’Africain en Hispanie orientale, la pacification de l'ouest est menée à bien par le consul Decimus Junius Brutus Callaicus.
Il signa un accord avec Olissipo, ancien nom de Lisbonne, pour que celle-ci envoie ses habitants combattre avec les légions romaines contre les tribus celtibères du nord-ouest. En retour, Olissipo est intégrée à l'Empire sous le nom de Felicitas Julia, devenant un municipe de droit romain. L'autonomie politique lui est accordée sur un territoire de 50 km autour de la cité ; les habitants sont exemptés d'impôt et obtiennent la citoyenneté romaine. La ville fait alors partie de la province de Lusitanie dont la capitale est Emerita Augusta (aujourd'hui Mérida). Les attaques des Lusitaniens contre la ville pendant les fréquentes rébellions rendent nécessaire l’érection d'une muraille.
Sous le règne de l'empereur Auguste, les Romains y construisent plusieurs édifices : un grand théâtre, des thermes, situés dans l'actuelle rua da Prata, les temples de Jupiter, de Cybèle et de Téthys, des temples en l'honneur de l'empereur, une grande nécropole sous l'actuelle place de Figueira, un forum et d'autres bâtiments comme les insulae, une zone de logements située entre l'actuelle colline du château et le centre de la ville. Beaucoup de ces ruines sont mises au jour vers le milieu du XVIIIe siècle, avec la mode de l’archéologie née de la découverte de Pompéi.
Olissipo était connue pour son garum, exporté dans des amphores jusqu'à Rome. Le vin, le sel et ses chevaux réputés sont les principaux produits d'exportation de la ville. Elle prospère avec la disparition de la piraterie et les progrès techniques qui permettent l’expansion du commerce avec les nouvelles provinces romaines de Bretagne et de la région du Rhin, ainsi qu’avec les populations de la vallée du Tage. La cité est régie par une oligarchie dominée par deux familles, les Julii et les Cassii.
Le plus célèbre Romain ayant résidé à Lisbonne est Sertorius, ancien partisan de Marius et en lutte contre le dictateur Sylla. La majorité des habitants parle le latin, avec des minorités de commerçants grecs et d'esclaves. La ville est reliée par la route à deux autres villes, Bracara Augusta (aujourd'hui Braga) et Emerita Augusta (aujourd'hui Mérida).
Conquête musulmane
Lisbonne est prise par les Maures vers 719[21] et est rebaptisée al-ʾIšbūnah, الأشبونة en arabe, sous le gouvernement desquels la ville prospère. Les Maures, qui étaient des musulmans du nord de l'Afrique et du Proche-Orient, construisent plusieurs mosquées, des habitations et les murailles de la ville, actuellement appelées Cerca Moura[22]. La ville abrite une population mélangée de chrétiens, de berbères, d’arabes, de juifs et de saqālibas.
L'arabe est imposé comme langue officielle. Le mozarabe reste parlé par la population chrétienne. L'islam est la religion officielle, pratiquée par les Maures et les muladís, alors que chrétiens et juifs peuvent pratiquer leur religion, en qualité de dhimmis, à condition d’acquitter la djizîa, impôt différent de la zakât à laquelle est soumise la population musulmane.
Le nom de l'Alfama, le quartier le plus ancien de Lisbonne, dérive de l'arabe al-hamma.
En 844, Lisbonne est assiégée par les Vikings. La ville, bien protégée, aurait résisté aux assaillants, mais en 858, de nouveau attaquée par les pirates scandinaves, elle est prise et pillée par le chef viking Hasting[23]. En 966, vingt-huit navires vikings attaqueront une nouvelle fois Lisbonne, sans succès[24].
Pendant la période dite des taïfas, Lisbonne appartient à la taïfa de Badajoz, et est dirigée par Sabur al-Saqlabi.
En 1147, pendant la Reconquista, un groupe de chevaliers français, anglais, allemands, et portugais, conduits par Alphonse Ier, assiègent et prennent Lisbonne. La reconquête du Portugal et le rétablissement du christianisme forment un des événements les plus significatifs de l'histoire lisboète.
L'arabe ayant perdu son statut de langue officielle cesse peu à peu d'être utilisé dans la vie quotidienne. La population musulmane est expulsée, tandis que les mosquées sont transformées en églises. Seul le quartier de la Mouraria, qui tire son nom des Maures, conserve une population musulmane jusqu’au XVIe siècle[25].
Du Moyen Âge à l'Empire portugais
Lisbonne reçoit son premier for, statut juridique de protection royale (en portugais aforamento) en 1179. Elle devient la capitale du Portugal en 1255, remplaçant Coimbra grâce à sa situation centrale sur le territoire portugais. Pendant les derniers siècles du Moyen Âge, la ville connaît un fort développement et devient un centre économique important.
En 1290, Denis Ier fonde une école universitaire appelée Estudo Geral (Étude Générale), devenue l’université de Coimbra, transférée à plusieurs reprises dans cette dernière ville pour s'y fixer de manière définitive au XVIe siècle.
Les expéditions maritimes portugaises des Grandes Découvertes partirent pour la plupart de Lisbonne entre le XVe et le XVIIe siècle, y compris l'expédition de Vasco de Gama vers les Indes, en 1497. Le XVIe siècle est l’âge d'or de Lisbonne. La ville s'impose comme centre du commerce européen avec l'Extrême-Orient, tout en recevant l’or du Brésil. Les Portugais se révèlent maîtres dans l'art de la navigation et de la cartographie, activité importante de Lisbonne (six ateliers employant dix-huit personnes en 1552)[26].
Après l'intégration du Portugal à la Couronne de Philippe II d'Espagne en 1580, il est envisagé d'installer la cour royale à Lisbonne, mais c'est finalement à Madrid que se fixe la capitale. Les principaux troubles de la restauration de 1640, qui aboutissent à l'indépendance du Portugal, sont observés à Lisbonne. Le , la ville subit un violent séisme qui fait des milliers de victimes. Au début du XVIIIe siècle, pendant le règne de Jean V, la ville se dote d'une infrastructure remarquable pour l'époque, l'aqueduc des Eaux libres.
Le , Lisbonne est détruite par un tremblement de terre, suivi d'un raz-de-marée et d'incendies, qui tuent entre 60 000 et 90 000 habitants et détruisent 85 % de la ville. Voltaire écrit le Poème sur le désastre de Lisbonne après cette catastrophe et mentionne le séisme dans son roman Candide, en 1759[27] ; sa critique de l'optimisme pourrait avoir été inspirée par cet événement[réf. souhaitée].
Après le séisme de 1755, la ville est reconstruite selon les plans du marquis de Pombal, d'où le nom de Baixa Pombalina donné au centre de la ville. Au lieu de reconstruire la cité médiévale, le marquis de Pombal décide de détruire ce qui a résisté au séisme et de rebâtir la ville selon les principes de l'urbanisme de l'époque. Le quadrillage adopté sur les plans de reconstruction permit de concevoir les places de Rossio et de Terreiro do Paço, cette dernière avec une très belle arcade ouverte sur le Tage.
XIXe et XXe siècles
Au début du XIXe siècle, le Portugal est envahi par les troupes françaises de Napoléon Ier, obligeant le roi Jean VI à s'enfuir dans la colonie du Brésil[28]. Lisbonne souffre particulièrement de cette invasion au cours de laquelle de nombreuses propriétés sont pillées par les Français. Durant la guerre civile portugaise, de 1828 à 1834, la ville vit intensément les luttes libérales et l’ouverture des premiers cafés et théâtres. En 1879 est créée l’Avenida da Liberdade qui permet à la métropole portugaise de s’étendre au-delà de la Baixa.
Le , la Praça do Comércio est la scène d'un régicide : deux membres de la famille royale sont tués, le roi Charles Ier et son fils et héritier Louis-Philippe de Bragance, auxquels s'ajoute un blessé, Manuel de Bragance qui devient par la suite roi de Portugal[29]. En 1909, les ouvriers de Lisbonne organisent de grandes grèves. En 1910, les Lisbonnais se soulèvent contre la monarchie, la population forme des barricades dans les rues et distribue des armes. Le reste du pays suit la révolte, bien que le pays reste profondément agricole, catholique et conservateur. Le 5 octobre est proclamée la première République Portugaise[30].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lisbonne est un des rares ports neutres de l'Europe atlantique et la ville devient une porte de sortie pour les réfugiés vers les États-Unis ainsi qu'un nid d'espions. En 1940, la ville est choisie par l'Estado Novo pour recevoir l'Exposition du Monde Portugais, du 23 mai au 2 juin 1940[31].
C'est à Lisbonne qu’est déclenchée, en 1974, la Révolution des œillets qui met fin au régime dictatorial de Salazar, instauré en 1928. En 1985 est signé le Traité d'Adhésion à la Communauté économique européenne, dans le monastère dos Jeronimos. Le 25 août 1988, un violent incendie ravage le centre historique de Lisbonne, plus exactement le quartier du Chiado, fait 72 blessés et bouleverse la vie quotidienne et économique dans ce secteur pendant dix années[32]. Lisbonne est Capitale européenne de la culture en 1994[33].
L'Expo '98 coïncide avec la célébration du 500e anniversaire du voyage sur la Route des Indes de Vasco de Gama. Cet événement est l’occasion d'une restructuration profonde de la ville, avec la suppression d'une friche industrielle pour laisser la place à l'exposition internationale.
Lisbonne contemporaine
Lisbonne est considérée comme une « ville mondiale » selon le classement 2010 du Réseau d’étude sur la mondialisation et les villes mondiales (GaWC)[34], à l'image de Taipei, Miami, Varsovie et Munich.
Du 28 décembre 2004 au , Lisbonne accueille la 27e rencontre annuelle de la communauté de Taizé, un événement qui rassemble 40 000 jeunes[35].
La stratégie de Lisbonne est un accord de l'Union européenne sur des mesures de revitalisation de l'économie de l'Union, signée à Lisbonne en . En , la capitale accueille, dans le monastère des Hiéronymites, le sommet 2007 de l'Union européenne, où est conclu un accord concernant un nouveau modèle de gouvernement de l'union. Le traité de Lisbonne est signé le et entre en vigueur le [36].
Le , Lisbonne accueille, dans le Pavilhão Atlântico, les récompenses européennes de musique de MTV[37]. La ville est deux fois, en 2006 et 2007, le point de départ du rallye Dakar et l'épreuve de 2008 doit avoir pour départ Lisbonne une fois de plus, mais à la suite de l'annulation du rallye, aucune compétition n'a lieu. Le festival Rock in Rio choisit la capitale portugaise pour accueillir les éditions 2004, 2006, 2008 et 2010, d'autres éditions étant prévues à Lisbonne bien que l'édition de 2011 ait lieu à Rio de Janeiro.
Le , la capitale est le lieu du dévoilement des Sept nouvelles merveilles du monde[38], dans le Estádio da Luz ; l'événement est diffusé dans le monde entier avec des millions de téléspectateurs. Au même moment, sont dévoilées les Sept merveilles du Portugal[39].
Du 1er au , Lisbonne accueille la 37e édition des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) autour du pape François. Les JMJ rassemblent environ un million de jeunes du monde entier.