Loché-sur-Indrois
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Loché-sur-Indrois (prononcé /lɔʃe syʁ ɛ̃dʁwa/), nommée Loché (/lɔʃe/) jusqu'en 1897, est une commune française du département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire. Avec une superficie de 7 413 hectares, elle est la commune la plus étendue du département depuis qu'elle a absorbé la commune voisine d'Aubigny en 1823. Sa population n'est pourtant en 2021 que de 461 habitants, valeur sensiblement stabilisée depuis une dizaine d'années, alors qu'elle était forte de plus de 1 200 habitants jusque dans les années 1950. Son économie reste très largement orientée vers l'agriculture où l'élevage tient une part non négligeable, même si une petite industrie d'une trentaine de salariés est implantée sur son territoire.
Loché-sur-Indrois | |||||
Vue de Loché-sur-Indrois et du pont sur la rivière. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département | Indre-et-Loire | ||||
Arrondissement | Loches | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Loches Sud Touraine | ||||
Maire Mandat |
Nils Jensch 2020-2026 |
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Code postal | 37460 | ||||
Code commune | 37133 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
461 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 6,2 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 05′ 36″ nord, 1° 13′ 12″ est | ||||
Altitude | Min. 98 m Max. 152 m |
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Superficie | 74,13 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Loches (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Loches | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
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Liens | |||||
Site web | loche-sur-indrois.fr | ||||
modifier |
La présence de l'Homme est attestée sur le territoire de Loché depuis le Paléolithique. Cependant, au cours du premier millénaire de notre ère, l'histoire du site est très mal documentée. Ce n'est qu'au Moyen Âge que la fondation de l'abbaye cistercienne de Beaugerais fait réapparaître le nom de Loché dans les chartes et les chroniques. L'histoire de l'abbaye de Beaugerais, fondée au début des années 1150 sous la forme d'un simple ermitage et dirigée à partir de 1609 par Michel de Marolles alors qu'il n'a que neuf ans, rythme celle de Loché, jusqu'à sa disparition en 1792. C'est à partir du Moyen Âge que, sous l'impulsion des moines, ont lieu d'importants défrichements qui permettent la mise en culture d'une partie du territoire, les bois et les forêts étant, à l'époque contemporaine, repoussés aux confins nord-ouest et sud-ouest de la commune.
Le patrimoine architectural de la commune est assez diversifié, mais seuls l'église et les vestiges de l'abbaye de Beaugerais sont portés à l'inventaire des monuments historiques. L'extrémité sud-est de la forêt de Loches s'avance sur les terres de Loché-sur-Indrois, ce qui permet à la commune de disposer sur son territoire de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).
Localisation
Loché-sur-Indrois, commune rattachée au canton de Loches, est située dans l'extrême Sud-Est de la Touraine à environ 52,5 km au sud-est de Tours[1], préfecture du département d'Indre-et-Loire. Elle est également implantée à 17,4 km à l'est-sud-est de Loches[2], sous-préfecture et chef-lieu du canton de Loches et à 11,9 km au nord de Châtillon-sur-Indre[3], dans le département voisin de l'Indre[Note 1]. Loché-sur-Indrois, bien que rattachée au département d'Indre-et-Loire, fait partie du bassin de vie de Châtillon-sur-Indre[Insee 1].
En raison de l'étendue de son territoire communal et de sa position géographique, Loché-sur-Indrois est limitrophe de neuf autres communes dont deux, au sud, appartiennent au département de l'Indre.
Communes limitrophes
Sennevières et Chemillé-sur-Indrois | Villeloin-Coulangé | |||
Saint-Jean-Saint-Germain | N | Nouans-les-Fontaines | ||
O Loché-sur-Indrois E | ||||
S | ||||
Saint-Hippolyte | Châtillon-sur-Indre et Saint-Cyran-du-Jambot (Indre) | Villedômain |
Géologie et relief
Rattaché au bassin parisien géologique, qui s'étend vers le sud jusqu'au Massif central, le territoire de la commune repose, comme tout le Sud-Est de l'Indre-et-Loire, sur un socle de formations calcaires du Cénomanien et du Turonien déposées par des avancées et des retraits maritimes successifs au Crétacé supérieur. Sur le plateau, ces dépôts sont masqués par des couches sénoniennes — craie blanche à silex (craie de Blois) puis argile à silex (AS) issue de la dégradation des dépôts antérieurs — elles-mêmes recouvertes localement par des limons des plateaux quaternaires (LP)[5]. Les sols lessivés qui en résultent, appelés bournais[6], sont peu fertiles, lourds et difficiles à travailler, même si des drainages récents en ont facilité l'exploitation agricole. Les formations calcaires crayeuses comme la craie de Blois (CB) n'affleurent que là où les cours d'eau (Indrois et ses ruisseaux affluents), par érosion, les ont mises à nu. Les vallées de ces cours d'eau sont recouvertes d'alluvions fluviatiles (All) et le fond de la vallée de l'Indrois est soumis au risque de remontée de la nappe phréatique sous-fluviale, souvent présente à très faible profondeur. Des éboulis (Eb) provenant de la dégradation et de la dislocation des argiles à silex, les perruches selon la dénomination régionale[7], recouvrent les pentes, en général faibles, qui relient la vallée au plateau[Dico 1].
L'aire du territoire de Loché-sur-Indrois est de 7 413 hectares au , quand la superficie moyenne d'une commune de France métropolitaine s'établit à 1 510,2 hectares[Insee 2],[Insee 3]. Elle est ainsi la plus grande commune d'Indre-et-Loire et occupe le 320e rang au classement des communes de France métropolitaine les plus étendues[8].
Son altitude varie entre 98 et 152 m[9]. L'altitude minimale est observée au niveau du lit aval de l'Indrois, au nord, en limite communale de Villeloin-Coulangé tandis que le plateau se développe à une altitude supérieure à 130 m, les points culminants à 152 m se rencontrant en plusieurs endroits du territoire, au sud ou au sud-ouest, dans la forêt de Loches[Dico 2]. Le chef-lieu communal, pour sa part, est établi à l'altitude moyenne de 105 m[4].
Hydrographie et hydrologie
L'Indrois, principal cours d'eau irriguant Loché-sur-Indrois, coule du sud vers le nord en partageant le territoire communal en deux parties inégales, environ trois quarts à l'ouest et un quart à l'est. Contrairement à la situation observée sur les communes en aval, le cours de la rivière est presque rectiligne, sans présenter de vastes méandres. Il reçoit, sur ses deux rives, plusieurs ruisseaux dont l'un des plus importants, le Calais, rejoint l'Indrois en amont du bourg. Néanmoins, certains de ces ruisseaux sont temporaires. L'extrême Sud de la commune est irrigué par plusieurs petits ruisseaux qui confluent pour rejoindre l'Indre au niveau de la commune de Saint-Hippolyte. Le Nord-Ouest du territoire est parcouru par le ruisseau d'Aubigny, coulant vers le nord et tributaire de l'Indrois dans lequel il se jette à Chemillé-sur-Indrois. De nombreux étangs, artificiels ou retenues naturelles aménagées, ponctuent ces ruisseaux[Dico 2],[10]. Ce système hydrographique dense se prête de longue date à la construction de moulins, puisque l'un d'eux, sur le ruisseau d'Aubigny, est mentionné dès le Moyen Âge central[Lor 1] et que celui de Nointeau, — ce fief est déjà mentionné sur des chartes du XIIIe siècle[11] — sur l'Indrois, en amont du bourg, est important sous l'Ancien Régime[Fl 1].
L'Indrois est une rivière dont le débit peut être sujet à d'importantes variations pouvant occasionner des inondations de plaine[Note 2], mais cet aléa est surtout à craindre dans la partie aval de son cours, lorsqu'elle a reçu le tribut de plusieurs affluents importants. Au niveau de Loché-sur-Indrois, l'Indrois n'a encore parcouru que 15 km depuis sa source[10],[12] et le risque est moindre, même si en 1872 le bourg a été inondé sous les effets conjugués de la crue de l'Indrois et du Calais[Dico 2].
Cinq zones humides[Note 3] ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le conseil départemental d'Indre-et-Loire : « la vallée de l'Indrois de Villedômain à Loché-sur-Indrois », « la vallée des Ruisseaux de Ballon et de Vitray », « du Bois et de Beaugerais », « la vallée du Ruisseau d'Aubigny de Guche Pie à la Courroierie », « la vallée du Ruisseau de Calais » et « la vallée du Ruisseau de Roche et la vallée du Ruisseau d'Aubigny de Guche Pie à la Courroierie »[13],[14].
Paysages naturels
Une bonne partie du territoire communal a été longtemps recouvert de forêts, dont les derniers massifs de la forêt de Loches et les bois de Beaugerais sont des vestiges. La relative médiocrité des sols agricoles a fait que les défrichements ont été tardifs[Dico 1], ne se développant qu'au Moyen Âge sous l'impulsion des moines de Beaugerais et de Villeloin, qui possédaient une grande partie des terres[Lor 2]. Par ailleurs, les terres de l'ancienne paroisse d'Aubigny relèvent certainement d'un processus semblable vers la même époque, car elles forment comme une immense clairière au milieu de massifs forestiers aujourd'hui morcelés, forêt de Loches au nord et bois de Beaugerais au sud[Lor 3]. D'autres défrichements, encore plus récents, puis les remembrements de la seconde moitié du XXe siècle ont contribué à créer sur le plateau de grandes étendues consacrées à l'agriculture (céréaliculture et prairies naturelles), même si de nombreuses petites parcelles boisées dispersées subsistent. Les îlots forestiers importants sont désormais cantonnés au sud-ouest (bois de Beaugerais) et au nord-ouest (derniers massifs de la forêt de Loches)[Dico 1].
Les pentes, en général peu abruptes, des coteaux, sont elles aussi dévolues à la céréaliculture, avec quelques parcelles de vigne résiduelles. La vallée du ruisseau d'Aubigny, plus encaissée, conserve toutefois son boisement à l'approche de la forêt de Loches[Dico 1].
La vallée de l'Indrois offre un paysage constitué d'une alternance de prairies naturelles ou artificielles, de peupleraies au plus près du cours d'eau et de champs de maïs[Dico 1] ou, plus récemment de sorgho, dont les exigences hydriques sont moindres[15].
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat du Centre-Val de Loire et Climat d'Indre-et-Loire.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[16]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement[17].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 706 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[16]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Perrusson à 16 km à vol d'oiseau[18], est de 12,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 730,3 mm[19],[20]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[21].
Transport et voies de communication
Infrastructure routière
Le territoire de Loché-sur-Indrois est traversé par deux routes départementales se croisant dans le centre urbain ; la D 9, d'ouest en est, relie Loches à Écueillé ; de moindre importance, la D 11, du nord au sud, assure la liaison entre Montrésor et Châtillon-sur-Indre. À partir du centre de Loché-sur-Indrois et longeant la vallée de l'Indrois vers le sud-est, la D 90 permet de rejoindre la commune voisine de Villedômain. Enfin, ne traversant que l'extrême Est de la commune, la D 675 (ancienne route nationale 675) est une partie d'un itinéraire nord-sud important qui relie Blois à Limoges ; il est possible de l'emprunter depuis le centre de Loché-sur-Indrois via la D 9 ou la D 90.
Transport en commun
La commune de Loché-sur-Indrois n'est desservie par aucun réseau de transport en commun. Un trajet d'un quart d'heure en voiture est nécessaire pour accéder aux réseaux de transports routiers de l'Indre-et-Loire (Fil Vert), de l'Indre (l'Aile bleue) ou à l'une des gares du réseau TER Centre-Val de Loire.
Typologie
Loché-sur-Indrois est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[22],[23],[24].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Loches, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 23 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[25],[26].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (75,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (61,7 %), forêts (25,3 %), prairies (10,3 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), zones urbanisées (0,4 %)[27]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
Le bourg de Loché-sur-Indrois s'est, dans un premier temps, construit autour de son église, dans la vallée de l'Indrois resserrée à cet endroit ; en cas de menace, les habitants pouvaient se réfugier dans l'enceinte du château, tout proche. Les extensions se sont faites sous forme de constructions isolées le long des rues qui rayonnent à partir du centre, d'abord sur la rive gauche, puis sur la rive droite de la rivière. Dans un dernier temps, un petit lotissement est venu s'adjoindre au bâti à l'ouest, sur la D 9. Ce bourg se situait, jusqu'au XIXe siècle, vers le nord du territoire communal mais à peu près à égale distance de ses limites est et ouest. Depuis le rattachement à Loché de la commune d'Aubigny, l'aire communale s'est fortement étendue vers le nord-ouest et le chef-lieu communal se trouve maintenant repoussé dans la moitié est de Loché-sur-Indrois.
Aucun hameau important n'est présent, les écarts étant constitués de fermes (logement et ses dépendances) isolées ou groupées par deux ou trois disséminées sur le territoire communal, exception faite des parties boisées au nord-ouest et au sud-ouest, qui en sont dépourvues[Dico 1]. Même l'ancienne commune d'Aubigny, composée elle aussi de plusieurs petits hameaux et d'habitations isolées, ne semblait pas disposer d'un noyau bâti important.
Logement
Le tableau ci-dessous présente une comparaison de quelques indicateurs chiffrés du logement pour Loché-sur-Indrois et l'ensemble de l'Indre-et-Loire en 2012[Insee 4],[Insee 5] :
Loché-sur-Indrois | Indre-et-Loire | |
---|---|---|
Part des résidences principales (en %) | 72,2 | 88,2 |
Part des logements vacants (en %) | 6,0 | 7,4 |
Part des ménages propriétaires de leur logement (en %) | 75,1 | 58,9 |
Le nombre élevé de résidences secondaires ou occasionnelles est un élément marquant de l'habitat à Loché-sur-Indrois. Elles représentent en effet 21,9 % des habitations (plus d'une habitation sur cinq), alors que la moyenne de l'Indre-et-Loire s'établit à 4,4 % ; en contrepartie, la part des résidences principales se trouve fortement réduite[Insee 4],[Insee 5].
La très grande majorité des ménages (72,1 %) sont propriétaires de leur habitation, valeur très supérieure à la moyenne départementale mais presque stable sur 6 ans ; le logement locatif ne représente que 20,8 % des résidences principales. En 2012, 57,1 % des ménages résidaient dans la commune depuis plus de 10 ans. Entre 1991 et 2009, 21 résidences principales ont été construites (exclusivement des maisons individuelles), représentant 9 % du parc. Le taux de logements vacants, supérieur de deux points à la moyenne départementale en 2012, est resté presque stable depuis 2007 (l'augmentation de ce même taux, au niveau départemental, est de plus d'un point sur la même période)[Insee 4],[Note 6].
Risques naturels
La commune de Loché-sur-Indrois n'a été concernée que par un seul arrêté de reconnaissance de catastrophe naturelle portant sur des risques « d'inondations, coulées de boue et mouvements de terrain », publié le [28]. Ce type de risque naturel est lié au régime potentiellement torrentiel des affluents de l'Indrois, à la suite d'épisodes pluvieux importants sur la partie amont de son bassin versant. Pourtant, la prise en compte de ce risque ne fait pas l'objet d'un plan de prévention des risques[29].
La nature argilo-siliceuse des sols du plateau l'expose, après des périodes de sécheresse prolongée, à des phases successives de retrait et de gonflement des argiles pouvant fragiliser les fondations des bâtiments[30]. La carte de risque, établie par le bureau de recherches géologiques et minières, est calquée sur le zonage géologique du territoire. Elle montre que tout le plateau de Loché-sur-Indrois, de chaque côté de la rivière, est soumis à un aléa moyen face à ce risque alors que les vallées et leurs pentes de raccordement au plateau ne sont pas concernées (aléa « faible » ou « a priori nul »)[31]. Un arrêté de reconnaissance de catastrophe naturelle, couvrant des dégâts potentiels liés à ce risque survenus en 2011, a été pris[32].
Loché-sur-Indrois est située en zone de sismicité faible de niveau 2 sur une échelle de 1 à 5[33] ; le risque sismique en Indre-et-Loire augmente de très faible (niveau 1) dans le Nord-Est du département à modéré (niveau 3) dans le Sud-Ouest, où les tremblements de terre les plus significatifs de ces derniers siècles se sont produits. Les chroniques mentionnent plusieurs séismes notables dans le Sud-Est de la Touraine dont l'un, survenu le , « […] d’une intensité de V à VI ébranla une grande partie de la Touraine et fit se détacher des pierres du château de Montrésor »[34]. Le plus récent tremblement de terre mentionné dans cette partie du département s'est produit le ; l'épicentre de ce séisme d'une magnitude de 3,7, initialement localisé dans la région de Châteauroux[35],[36], semblait être en fait situé sur le territoire même de Loché-sur-Indrois[37].
Formes successives du nom attestées pour les paroisses puis les communes[38],[39],[Note 7] :
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Loché-sur-Indrois apparaît pour la première sous la forme latinisée Locheium dans une charte de l'archevêque de Tours en 1150. Le toponyme est mentionné avec pour élément constant un radical Luch- / Loch- qui se retrouve au fil des siècles jusqu'à ce qu'un décret du fixe l'appellation définitive de la commune en Loché-sur-Indrois[40], par adjonction d'un déterminant complémentaire pour éviter la confusion avec d'autres Loché.
L'élément Loch- et la terminaison -é résulteraient d'une évolution phonétique à partir d'un type toponymique *Loppiacum ou *Lupiacus qui signifient respectivement « domaine de Loppius » et « domaine de Lupius », Loppius et Lupius étant des anthroponymes gallo-romains[39], d'origine latine[41],[Note 8]. Le suffixe -(i)acus généralement noté par la plupart des spécialistes au genre neutre -(i)acum est d'origine gauloise -aco(n) (proto-celtique *-āko), il a plus souvent abouti à la terminaison -é dans l'ouest. La forme -iacum a acquis un caractère autonome, de sorte qu'il n'est pas possible de savoir si la forme primitive était Lupi(us) + -acum ou Lup(us)+ -iacum, dans ce dernier cas, il pourrait s'agir de la « propriété de Lupus » ou encore d'un « endroit où il y a des loups », -(i)acum ayant un caractère locatif à l'origine[Note 9].
Concernant Aubigny, commune rattachée à Loché-sur-Indrois en 1823, il est possible d'invoquer également une formation en -(i)acus / -(i)acum comme pour Loché, c'est-à-dire *Albiniacus « domaine d’Albinius »[38] ; selon Gérard Taverdet, Aubigny pourrait être basé sur un radical gaulois albu- qui signifie « terre blanche »[42], le suffixe s'analysant à ce moment-là comme une forme allongée de -(i)acum, à savoir -iniacum. On attendrait Aubigné comme le montrent la mention de 1290, forme de l'ouest cf. (Aubigné), mais la terminaison -y, plus commune dans l'ensemble du domaine d'oïl, a cependant prévalu.
Le boisement ancien et les défrichages progressifs de Loché-sur-Indrois semblent avoir laissé leur empreinte dans la microtoponymie avec la Haute- et la Basse-Lande, les Bruyères de la Rennerie, la Touche (petit bois, bosquet), la Maison-Neuve[43] ou le Chêne-Derlin (nom local donné au Chêne rouvre)[44]. L'Alleu, toponyme reprenant le substantif sans en changer le sens, indique la présence d'un domaine libre de tous droits féodaux. Plusieurs microtoponymes rappellent l'ancienneté de l'activité sidérurgique dans le sud-est de la Touraine, dont Loché-sur-Indrois avec le Mâchefer, le Carroi des Forges, la Minée ou le Champ du Noir[45].
Le nom de l'Indrois est un dérivé en -iscus du nom de l'Indre, mentionné dans un cartulaire de l'abbaye de Cormery en 850 (Andriscus)[39]. Grégoire de Tours est le premier à citer l'Indre au VIe siècle sous le nom de fluvium Angerem dans La Vie des Pères (chap. XVIII)[46]. Ce nom est souvent attribué à une évolution du francique anger (prairie herbeuse) d'après la racine ang- ou angr-[47].
Préhistoire et Antiquité
Des vestiges archéologiques répartis sur plusieurs sites du territoire communal témoignent d'une implantation durable de l'Homme à Loché-sur-Indrois depuis le Paléolithique supérieur[Dico 3]. Un petit campement magdalénien (17 000 à 10 000 BP — before present —), a livré environ 230 outils et fragments de silex ; la concentration de ces vestiges dans un rayon de 10 m suggère l'existence d'un petit enclos ou d'une hutte[48]. Une très importante station tardenoisienne (7 000 à 4 000 BP) a été identifiée au sud-est de la commune dans les années 1930 puis fouillée une vingtaine d'années plus tard ; pas moins de 11 750 outils et fragments bruts ou retouchés y ont été retrouvés ; comme précédemment, l'hypothèse d'un groupe de huttes est posée[49]. Succédant directement à la culture tardenoisienne, l'industrie campignienne est représentée à Loché-sur-Indrois par une station sur laquelle ont été retrouvés près de 850 éléments, la moitié étant composée par des outils façonnés, le reste par des déchets de taille plus ou moins retouchés[50].
Des scories et des déchets de forges ont été retrouvés en plusieurs endroits de la commune, souvent en lien avec des toponymes évoquant cette activité sidérurgique. Non datés avec précision, ces vestiges pourraient être liés à la présence d'enceintes protohistoriques[51] et se rattacher aux époques hallstattienne ou laténienne, comme c'est le cas pour d'autres sites géographiquement proches[52].
Les indices d'occupation antique sont rares et fragiles : quelques tegulae et quelques tessons de céramique sigillée sur deux sites[52].
Moyen Âge
Exception faite des livres de Grégoire de Tours au VIe siècle, l'histoire de la Touraine est mal documentée par des sources écrites avant la rédaction des premières chartes des grandes abbayes au XIe siècle[53] ; c'est le cas à Loché-sur-Indrois dont l'histoire pendant le haut Moyen Âge est très peu connue.
Image externe | |
Charte d'Henri II (1177-1189) rattachant l'abbaye de Beaugerais à l'ordre cistercien, British Museum. | |
Dans la seconde moitié du XIe siècle, Loché est le théâtre de batailles entre Sulpice Ier d'Amboise et le seigneur Bouchard de Montrésor, son beau-frère, dans le jeu compliqué des alliances et des oppositions des maisons d'Anjou et de Blois[Lor 4]. La mention la plus ancienne de Loché date de 1150 et le territoire semble érigé en paroisse dès cette époque[39]. L’événement marquant de ce milieu du XIIe siècle est la fondation de l'abbaye de Beaugerais au début des années 1150 sous la forme d'un ermitage qui se mue en petit monastère augustin[B84 1]. Cet établissement devient très vite cistercien — il n'en a existé que trois en Touraine[54] — ; il se développe rapidement dès le début du XIIIe siècle et il étend ses possessions territoriales[B84 2]. Ses moines participent aux premiers défrichements conséquents du territoire de Loché[Lor 2]. La Guerre de Cent Ans cause d'importants dommages à l'abbaye de Beaugerais dont les bâtiments sont pillés et incendiés à plusieurs reprises mais le reste de la paroisse semble plutôt épargné[Dico 3]. Les relations ne sont pas toujours faciles entre les moines de Beaugerais et le clergé séculier de la paroisse de Loché, les différends portant le plus souvent sur les prérogatives religieuses des uns et des autres[B84 3]. Dès le Moyen Âge, le territoire paroissial de Loché est réparti entre deux châtellenies : la « sergentise fieffée de Loché » qui couvre la plus grande partie de la paroisse et déborde même largement sur les paroisses environnantes[55] et le petit fief de Loché, rattaché aux châteaux de Montrésor et Sennevières. Cette situation perdure jusqu'à la Révolution française[56].
Presque aussi ancienne que celle de Loché, la paroisse d'Aubigny, mentionnée dès le début du XIIIe siècle, est alors l'une des nombreuses possessions de Dreux de Mello dans le Lochois[57], tout comme Orsay, au nord du bourg de Loché, ferme attestée dans un acte de 1248[Lor 5].
Époque moderne
Les guerres de religion ne semblent pas évoquées dans les chroniques relatives à Loché, et leur impact sur la paroisse a dû être réduit[Fl 2] même si Claude de la Rue, abbé commendataire de Beaugerais nommé en 1552, s'est converti au protestantisme en 1560 et a abandonné sa charge à ce moment ou peu après[B84 4]. Le XVIIe siècle est marqué par la personnalité de Michel de Marolles qui devient abbé commendataire de Beaugerais en 1609, à l'âge de neuf ans seulement. Devenu adulte, il exerce pleinement cette charge et fait reconstruire une partie des bâtiments de cette abbaye mais, progressivement, son attention se tourne davantage vers l'abbaye de Villeloin dont il est également abbé à partir de 1626[B84 5].
Révolution française et Empire
La lecture des cahiers de doléances révèle la précarité de la situation des habitants à la fin du XVIIIe siècle, la très grande majorité d'entre eux n'étant pas propriétaires de leur logement[58], tout comme le poids écrasant des impôts dont seule une faible part parvient jusqu'aux caisses royales après qu'ils sont passés « par trop de mains pleines de glue[59] ». La Révolution française marque un tournant dans l'histoire des deux paroisses d'Aubigny et de Loché qui sont érigées en communes. Le château est vendu comme bien national alors que son premier étage, depuis plusieurs années, sert de grenier à blé dont le poids a endommagé la charpente[56]. L'abbaye de Beaugerais est également démembrée ; il n'y demeurait plus que deux moines. En 1792, l'abbaye est mise en vente, rachetée par son ancien prieur qui meurt peu après. Les bâtiments sont détruits, semble-t-il volontairement, par le nouvel acheteur et leurs pierres réutilisées dans les constructions alentour ; l'église est fouillée à la recherche d'un hypothétique trésor[B84 6].
La création des communes en 1789 et des départements en 1790 ramène la limite séparant l'Indre de l'Indre-et-Loire entre Loché d'une part et Châtillon-sur-Indre et Saint-Cyran-du-Jambot d'autre part ; cette limite est approximativement celle des diocèses de Bourges et de Tours créés vers le IVe siècle, elle-même héritée des « frontières » des civitates antiques[60]. Ce n'est qu'à partir du Moyen Âge que les droits coutumiers issus de la féodalité ont progressivement abouti à la création d'un province de Touraine élargie — Châtillon et Saint-Cyran en faisant partie — aux dépens de celle du Berry[61].
Période contemporaine
En 1823, Loché annexe la commune d'Aubigny par ordonnance royale du [63], devenant ainsi la plus étendue des communes d'Indre-et-Loire. Le rapport préparatoire au roi et le projet d'ordonnance peignent un sombre tableau de la situation d'Aubigny à cette époque, évoquant « un territoire de 1 044 hectares sur un sol ingrat dont 456 hectares incultes, […] une population éparse de 227 habitants [parmi lesquels] seuls le maire et un de ses concitoyens savent signer leur nom. »[64]. À l'occasion de cette réunification et de la suppression de la paroisse d'Aubigny qui l'accompagne, le conseil municipal et le conseil de fabrique de Loché s'affrontent, réclamant l'un et l'autre le produit de la vente de l'église d'Aubigny, ainsi que son mobilier et sa cloche[65] ; le conseil de fabrique obtient, au moins partiellement, gain de cause puisque la cloche est installée dans l'église de Loché-sur-Indrois. Il ne reste plus de trace de l'église paroissiale d'Aubigny mais la cour de l'ancien presbytère occupe l'emplacement du cimetière[Dico 3]. En 1897, la commune prend le nom de Loché-sur-Indrois.
La Première Guerre mondiale se révèle particulièrement meurtrière pour Loché-sur-Indrois puisque 72 soldats trouvent la mort lors des combats, dans le Nord de la France et en Belgique, soit un habitant sur 19 sur la base du recensement de 1911[66],[Note 10].
Le maquis Césario, du surnom de son chef, le lieutenant Édouard Bretegnier, dans la clandestinité, se rattache à l'Organisation de résistance de l'Armée (ORA). Il opère dès le printemps 1944 dans le sud de la Touraine puis recrute une partie de ses membres sur Loché-sur-Indrois et se cantonne dans les bois de Beaugerais entre le 8 et le 12 août avant d'établir ses quartiers, pour des raisons de sécurité, dans la forêt de Verneuil-sur-Indre[67]. Les bois de Beaugerais servent également de lieu d'exécution de prisonniers du maquis, comme pour ce milicien de Genillé qui y est abattu le [68]. Le , les troupes d'occupation refluent vers le nord ; des escarmouches ont lieu sur leur passage et un habitant de Loché-sur-Indrois est abattu sur la commune voisine de Nouans-les-Fontaines[69]. Cinq autres habitants de la commune perdent la vie au cours de la Seconde Guerre mondiale[66].