Longwy
commune française du département de Meurthe-et-Moselle (Grand Est) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Pour les articles homonymes, voir Longwy (homonymie).
Ne doit pas être confondu avec Longwé.
Longwy (/lɔ̃wi/ le g est muet[2]) est une ville lorraine du Nord-Est de la France, du département de Meurthe-et-Moselle et de la région Grand Est, chef-lieu du canton du même nom. Elle est arrosée par la Chiers, un affluent de la Meuse.
C'est l'une des principales villes de Meurthe-et-Moselle. Ses habitants, appelés Longoviciens, sont au nombre de 15 191 en 2021. L'agglomération de Longwy regroupe 11 communes de Meurthe-et-Moselle, avec 50 130 habitants en cette même année et l'aire d'attraction de Longwy en compte 49 457 répartis sur 23 communes. Située non loin des trois frontières entre la Belgique, la France et le Grand-Duché de Luxembourg, la ville fait également partie de l'Agglomération transfrontalière du pôle européen de développement qui regroupe une population de 148 301 habitants et dont elle est la principale cité.
Jadis grand pôle sidérurgique, la ville a vu l’ensemble de ses usines disparaître dans les années 1980, et est depuis principalement connue pour être une ville fortifiée par Vauban dont elle est membre du réseau de sites majeurs et classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO pour la « ville neuve », quartier fortifié sur les hauteurs de la ville.
La ville est également une importante cité-dortoir pour les travailleurs frontaliers du Luxembourg (80 % de la population active hors fonction publique), la deuxième en importance après Thionville. Cette particularité vaut au Pays-Haut de connaître une forte expansion démographique ces dernières années avec l'arrivée d'une population attirée par les salaires élevés offerts au Grand Duché.
La ville est célèbre pour ses productions de faïences d'art (les émaux de Longwy) et de terres de pipe glaçurées telle la soupière de la Légion d'honneur (c. 1810).
Description
La ville est située dans le Nord du département de Meurthe-et-Moselle, dans le Pays-Haut et jouxte le tripoint des frontières avec la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg.
La commune a une superficie de 534 hectares.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Cosnes-et-Romain, Herserange, Lexy, Longlaville, Mexy, Mont-Saint-Martin et Réhon.
Cosnes-et-Romain | Mont-Saint-Martin | Longlaville |
Réhon | Herserange | |
Réhon | Mexy | Mexy |
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat du Grand Est et Climat de Meurthe-et-Moselle.
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 934 mm, avec 14,1 jours de précipitations en janvier et 9,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villette », sur la commune de Villette à 16 km à vol d'oiseau[5], est de 10,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 909,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,8 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Géologie et relief
La commune est installée sur une des nombreuses cuestas qui forment la Lorraine et est bordée par la Chiers.
Longwy a une altitude minimale de 250 m et une maximale de 396 m, son altitude moyenne est de 323 m tandis que celle de sa mairie est de 300 m[10].
La formation géologique des marnes de Longwy tire son nom de la ville.
La cuesta de la Chiers orientée ouest-est : partant de l'Othain aux alentours de Marville vers Longwy, qui est bordée par la Chiers.
Hydrographie
Située à 365 mètres d'altitude, la rivière la Chiers, le ruisseau la Moulaine sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune de Longwy.
Ville industrielle, Longwy se développa rapidement en même temps que les industries de Lorraine. La Société des aciéries de Longwy fut fondée en 1880 par MM. Jean-Joseph Labbé, baron Oscar d’Adelswärd, comte Fernand de Saintignon (maître de forges de la Société des Hauts-Fourneaux de Longwy et La Sauvage), Gustave Raty, d’Huart Frères, Robert de Wendel.
Typologie
Longwy est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[11],[12],[13]. Elle appartient à l'unité urbaine de Longwy (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 11 communes[14] et 50 130 habitants en 2021, dont elle est ville-centre[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Longwy, dont elle est la commune-centre[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 23 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (85,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (75 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (61,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (19,3 %), forêts (14,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,7 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
La ville est divisée en trois sections :
- Longwy-Haut : ancienne ville fortifiée, qui a été retenue en par le « réseau des sites majeurs de Vauban » pour faire partie de sa candidature à l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, classement définitivement acquis en 2008[20]. Les hauts remparts qui depuis le XVIIe siècle protégeaient le quartier historique selon un plan en forme d’étoile ne ceinturent plus aujourd’hui entièrement le centre de la ville haute, plusieurs portions ayant été détruites par les bombardements de la Première Guerre mondiale. La cité militaire fut déclassée en 1923. L’une des deux principales portes fortifiées existe toujours, au sud (porte de France), et fait figure aujourd’hui de symbole de la ville et de promenade piétonnière, pont-levis et pont à arcades permettant de franchir les fossés de Vauban. Il ne subsiste rien en revanche de la porte de Bourgogne, au nord, sinon le nom d’un quartier[21].
- Longwy-Bas : centre administratif, lieu avorté d’un projet de ville thermale au début du XXe siècle, les eaux du sous-sol étant riches en fer[22]. Ce projet est encore aujourd’hui parfois évoqué. Véritable centre de la ville jusqu’aux années 1980, Longwy-Bas, sise au fond de la vallée comme les usines sidérurgiques, a totalement périclité avec la disparition de celles-ci. Les gigantesques installations industrielles ayant été détruites vers 1990, il n’en reste plus actuellement que quelques bâtiments administratifs ainsi que le cœur d’un haut-fourneau, couché au milieu d'un golf.
- Longwy-Gouraincourt : cité dite de Gouraincourt, construite pour loger le personnel des usines sidérurgiques en développement, constituée d’une cité ouvrière construite de 1882 à 1893 et agrandie à plusieurs reprises (1900, 1905, 1907, 1910, 1913, 1929, 1930, 1932), de logements de contremaîtres édifiés entre 1863 et 1880, puis en 1914 et 1923, et d’un logement patronal datant de 1896 situé dans un parc avec écurie et colombier ; hôpital édifié en 1896, école primaire en 1892, garderie d’enfants en 1928, école technique en 1930 ; salle des fêtes construite entre 1900 et 1908. Propriété intégrale de la société Usinor jusqu’en 1976, la cité se privatise progressivement par rachat des logements par leurs occupants actuels. Après la fin de la sidérurgie, plusieurs rues situées à proximité immédiate des sites industriels ont été totalement rasées, de même que les usines. En 1909, il y avait huit maisons d’ingénieurs et deux cents logements ouvriers, en 1973 neuf cents logements au total ; deux mille habitants en 1909, trois mille cent en 1911[23],[24].
L’agglomération de Longwy s’est étendue progressivement et rejoint aujourd’hui les agglomérations à la fois de la Belgique (Aubange) et du Luxembourg (Pétange, Differdange), dont les frontières sont très proches. Mais, depuis les années 1970, la restructuration industrielle du bassin lorrain a fortement touché Longwy. En une trentaine d’années, la ville est passée de plus de vingt-trois mille habitants à moins de quinze mille. L’agglomération transfrontalière qui regroupe vingt-trois communes de Lorraine, de Belgique et du Grand-Duché rassemble quant à elle environ cent vingt mille habitants. On estime généralement que près de la moitié de la population active de la région de Longwy travaille au Luxembourg[25],[26],[27]. La partie française de l’agglomération tendrait à devenir la banlieue-dortoir des communes luxembourgeoises, la première proposant des logements moins chers, les secondes des emplois plus nombreux et mieux payés.
Pour des raisons de statistiques et de recensement de la population, la commune de Longwy est découpée par l'INSEE en sept quartiers qui sont[réf. nécessaire] :
- Gouraincourt
- Le Tivoli Longwy-Haut
- Le Vieux Château Pulventeux
- Longwy Nord-Ouest
- Longwy Ouest
- Longwy Ouest Longwy-Haut
- Saint-Louis Les Récollets Longwy-Bas
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 8 392, alors qu'il était de 7 994 en 2013 et de 7 456 en 2008[I 1].
Parmi ces logements, 89,2 % étaient des résidences principales, 1,6 % des résidences secondaires et 9,2 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 34,2 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 63,7 % des appartements[I 1].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Longwy en 2018 en comparaison avec celle de Meurthe-et-Moselle et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,6 %) inférieure à celle du département (2 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 36,3 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (37 % en 2013), contre 57,3 % pour la Meurthe-et-Moselle et 57,5 % pour la France entière[I 2].
Typologie | Longwy[I 1] | Meurthe-et-Moselle[I 3] | France entière[I 4] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 89,2 | 88,7 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 1,6 | 2 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 9,2 | 9,3 | 8,2 |
Projets d’aménagements
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Les différents projets d’aménagements à Longwy sont :
Voies de communication et transports
Longwy est relié à Longlaville et à Pétange au Luxembourg par la RN 52a. L'autoroute A30 relie Longwy à la frontière franco-belge. L'autoroute A31 dessert les villes de Thionville, Metz, Nancy et Dijon. La route nationale 52 permet quant à elle de desservir Longwy à Metz par une route nationale.
La gare de Longwy, établie sur la ligne de Longuyon à Mont-Saint-Martin (vers Athus), est desservie par les trains du réseau TER Grand Est (lignes de Longwy à Metz-Ville, à Nancy-Ville, à Reims et à Charleville-Mézières) et par les autocars du réseau TER Grand Est (lignes de Longwy à Longuyon, ainsi que par des trains Regional-Express (RE) des CFL à destination de Luxembourg (ligne 70)
La commune de Longwy dispose d'un réseau desservant les communes membres du S.M.I.T.R.A.L (Syndicat mixte intercommunal des transports de l’agglomération de Longwy)[32]. Il existe six lignes urbaines (A à E et la super navette), ainsi que du transport à la demande, des lignes scolaires et deux lignes transfrontalières (vers le Luxembourg)[33].
Risques naturels et technologiques
Longwy est en zone de sismicité 1 (très faible) selon l’article D. 563-8-1 du Code de l’Environnement[34].
- Du latin longus + vicus : « village allongé »[35].
- Anciennes mentions : Loncwich[36] et Longwich[35] (633), Longwi et Longvy (1096)[36], Longwy (1173)[36], Longvic (1276)[36], Lonwic (1290)[36], Lonwis (1323)[36], Lonwy (XVe siècle)[36], Loncvil (1535)[36], Lonvy (1539)[36], Longuy (1573)[36], Longuvy et Lougwuy (1674)[36], Longouy (1681)[36], Lonwic (1756)[36], Longwi Haut et Bas (1793)[37].
- Longkech[38] et Lonkech[39] en luxembourgeois, Langich[40] et Langwich en allemand.
Formation de la ville
D'après l'Histoire de Verdun de M. Clouet, on attribue la fondation de Longwy au duc Martin, seigneur austrasien qui fut assassiné par Ébroïn en 680[36].
Les premières traces de population sont l'existence d’un camp romain sur la hauteur du Titelberg, puis d’un château fort, Loncastre, centre d’un comté au VIIe siècle.
Au IXe siècle, un bourg fortifié se développa, puis au XIIe siècle apparut la ville basse, dite Neuveville.
Des rattachements successifs
Selon M. Mussey, Longwy était au Moyen Âge le siège d’un comté indépendant, que Mathilde porta dans la maison de Luxembourg vers 1060 et qu’un autre mariage fit entrer dans la maison de Lorraine sous Ferry II[36]. En 1276, le comté de Longwy fut mis sous la loi de Beaumont ; Ferry III le vendit en 1296 au comte de Bar et il rentra, avec ce duché, sous l'autorité des ducs de Lorraine[36].
Longwy fera ensuite partie du Barrois non mouvant jusqu’en 1368 où elle fut cédée, en paiement d’une dette, au duc de Luxembourg, avant d’être restituée au duc de Bar en 1378.
En 1480, à la mort de René Ier d'Anjou duc de Bar et veuf d’Isabelle de Lorraine, Longwy comme l’ensemble du duché de Bar partage son souverain avec le duché de Lorraine sous le sceptre du petit-fils du défunt, René II de Lorraine.
Attaquée en 1648 par les Français, Longwy est occupée jusqu’en 1660 avant d’être rendue au duc de Lorraine Charles IV.
Attaquée une nouvelle fois en 1670, la ville de Longwy devient française. Cette annexion au royaume de France est rendue définitive par le traité de Nimègue conclu le .
Siège d’un présidial (XVIIe siècle), puis d’un bailliage (XVIIe et XVIIIe siècles) et d’un évêché (fin XVIIIe siècle).
À la suite de cette annexion, la ville fut fortifiée sur ordre de Louis XIV par Vauban qui y construit une ville neuve. Ses habitants se retrouvent chaque année dans les remparts pour se battre, une tradition issue du milieu agricole qui a toujours lieu au début du XXIe siècle.
Révolution française et Empire
Sous la Révolution française, la ville devient le chef-lieu du district de Longwy au sein du département de la Moselle de 1790 à 1795.
Durant la guerre de la première coalition, la ville, assiégée depuis le se rend au duc de Brunswick le , sous la pression de la population qui craint un bombardement[41]
Elle est à nouveau assiégée en par les troupes du prince de Hesse-Hombourg.[réf. nécessaire]
Époque contemporaine
Guerre de 1870
Durant la guerre franco-allemande de 1870, la ville est assiégée par les Prussiens du 16 au . Après d'intenses bombardements d'artillerie de l'armée prussienne, les défenseurs français de Longwy placés sous le commandement du colonel Massaroly capitulent.
Sidérurgie : XIXe et XXe siècles
À partir des dernières années du XIXe siècle, Longwy est fortement marquée par l’implantation des usines sidérurgiques, qui emploieront la très grande majorité de la population active pendant près d’un siècle.
Un haut-fourneau est érigé en 1848 à Longwy-Bas par monsieur Limbourg, d’où son nom de Fourneau-Limbourg. Il sera reconstruit, puis exploité, ainsi que deux autres appareils, par la Maison de Saintignon jusqu’à la Première Guerre mondiale, après laquelle l’usine n’est pas reconstruite. La Société des Hauts-Fourneaux de Longwy et de la Sauvage, dirigée par M. de Saintignon possède également des hauts-fourneaux à Gouraincourt, dont un sera repris par la Société des Hauts-Fourneaux de la Chiers en 1921[42].
En 1881, la société Ougrée-Marihey fonde la Société des Hauts-Fourneaux de la Chiers, qui exploite, dès 1883, deux hauts-fourneaux à Longwy-Bas et Gouraincourt. Ils sont remplacés en 1911 par des installations plus modernes, et complétés par trois nouveaux hauts-fourneaux entre 1920 et 1930 (les 3-4-5).
La ville se dote du réseau du tramway de Longwy en 1901. Le service, interrompu par les destructions de la Première Guerre mondiale, est repris jusqu'en 1936, date où les tramways sont remplacés par des autobus.
- La grande-rue de Longwy-Bas.
- Place Giraud, à Longwy-Bas.
- Rue de Metz à Longwy-Bas.
- Usine des Faïences et Émaux de Longwy en 1900.
- Tramway à Longwy sur la Porte de la France.
En 1905, une importante grève marque ce milieu ; cette grève est réprimée par l'armée[43],[44].
Défendue par un seul bataillon, la ville capitule après un nouveau siège de 24 jours le [45]. Après la Première Guerre mondiale, la ville est décorée de la Croix de guerre avec palme et de la Légion d’honneur le [46] :
« Sentinelle avancée à quelques kilomètres de la frontière, a eu l’honneur de jouer un rôle important aux grandes heures de l’histoire. A fait preuve, en résistant à l’envahisseur de 1914, du même héroïsme que pendant les trois sièges de 1792, 1815 et 1870. N’a succombé que sous l’effet d’un lourd bombardement, dont elle a vivement souffert, après avoir retenu devant elle d’importantes forces ennemies. A subi fièrement, pendant plus de quatre ans le joug de l’ennemi, exaspéré par sa belle résistance. »
- Longwy-haut détruit, en 1914.
- Mouvements de l'armée allemande en 1914.
La commune est le théâtre de combats du 10 au dits bataille de Longwy entre alliés franco-britanniques et Allemands pendant la bataille de France.
En 1955, l’usine dispose donc de cinq hauts-fourneaux. Dans la seconde moitié des années 1960, ces cinq hauts-fourneaux sont répartis en deux secteurs : les hauts-fourneaux 1, 2 et 3 à Longwy-Bas et les hauts-fourneaux 4 et 5 à Gouraincourt ; quatre de ces hauts-fourneaux sont en service, le no 3 est en cours de réfection ; le chargement se fait à l’aide de bennes Staehler transportées par des ponts à commande automatique et la production mensuelle avoisine les 60 000 à 65 000 tonnes de fonte.
Gérard Noiriel consacre un large partie de ses travaux à l’histoire du bassin de Longwy, où il enseigna au collège, au moment des conflits sociaux de la fin des années 1970. En 1982, il rédige, sous la direction de Madeleine Rebérioux, une thèse de doctorat sur Les ouvriers sidérurgistes et les mineurs de fer du bassin de Longwy-Villerupt (1919-1939)[47]. Il publie par la suite plusieurs ouvrages consacrés à ce sujet, dont le dernier est Immigrés et prolétaires. Longwy 1880-1980, publié en 2019 aux éditions Agone. Retraçant un siècle de l’histoire du bassin sidérurgique Lorrain, Noiriel y développe sa thèse selon laquelle l’identification à la classe ouvrière par les étrangers fut un vecteur de leur intégration à la nation[48].
La fin de la sidérurgie
Le démantèlement de la sidérurgie longovicienne, jugée non-compétitive, est amorcé par les gouvernements Barre à la fin des années 1970, et finalisé par les gouvernements socialistes du début des années 1980, l’annonce des plans de fermeture donnant alors lieu à de très violentes émeutes dans la ville (1979 et 1984 notamment)[49].
Le , les hauts-fourneaux 4 et 5 de Gouraincourt sont arrêtés.
Un four électrique de 60 tonnes est arrêté en 1981[50].
Aujourd'hui, l'ancien château de direction abrite la manufacture d'émaux de Longwy Saint-Jean l'Aigle et ses ateliers d'art, son musée technologique, une bibliothèque de sept cents volumes techniques, un centre de formation aux métiers de la céramique.
Longwy au XXIe siècle : dans l'orbite du Luxembourg.
Le déclin de la sidérurgie à la fin du XXe siècle coïncide avec la montée en puissance de l'économie de service au Grand-Duché du Luxembourg voisin. Avec un taux de croissance moyen du PIB du Luxembourg quatre fois supérieur à celui de la France, la demande de main d’œuvre transfrontalière explose.
Sur tout le secteur, on observe un phénomène inattendu : une croissance de la population, du nombre d’actifs, mais une baisse de l’emploi. L'essentiel des actifs de Longwy (80 % hors fonction publique) travaille en effet au Grand-Duché et de nombreuses entreprises locales déménagent de l'autre coté de la frontière pour bénéficier d'une fiscalité plus attractive. De nombreux salariés français sont embauchés sous contrat luxembourgeois (notamment par les agences d'intérim de Rodange) tout en effectuant la majeure partie de leur travail en France.
Paradoxalement, de plus en plus de frontaliers sont Luxembourgeois, préférant s'installer en France et travailler dans leur pays du fait de la cherté des logements et de la vie au Grand-Duché.
Une dualité s'est installée au sein de la population entre ceux qui bénéficient de la manne luxembourgeoise (salaires, allocations, retraites) et les autres (retraités du système de pension français, fonctionnaires, chômeurs), avec son lot de ressentiment, de crispations voire de tensions sociales.
La ville se transforme peu à peu en désert médical. Les jeunes médecins préférant s’installer dans le pays voisin (la consultation y est payée au double du tarif français), le nombre de praticiens ne cesse de baisser au fil des départs en retraite, pénalisant par là même les non-frontaliers qui ne sont pas affiliés au régime d'assurance maladie du Luxembourg.
Longwy est passé du statut de capitale de l'acier à celui de banlieue-dortoir de Pétange et de Differdange.