Méritocratie
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Le mot méritocratie (du latin mereo, « gagner, mériter »[1], et du grec κράτος / krátos, « domination, puissance souveraine »[2]) signifie littéralement « la domination des méritants ». Plusieurs significations pouvant être données au mot mérite ou à celui de pouvoir, le terme est dit polysémique[n 1]. Le mot « méritocratie » peut ainsi : être intériorisé comme un principe de justice[3] (parfois qualifié d'utopique) ; et être, en même temps, critiqué comme l'outil idéologique permettant de légitimer un système politique inégalitaire[4],[5]. Le terme est apparu pour la première fois en 1958 sous la plume de Michael Young dans l'ouvrage dystopique The Rise of the Meritocracy (L'ascension de la méritocratie).
Un modèle méritocratique est un principe ou un idéal d'organisation sociale qui tend à promouvoir les individus — dans différents corps sociaux ; école ; université ; grandes écoles ; institutions civiles ou militaires ; monde du travail ; administrations ; État, etc. — en fonction de leur supposé mérite (défini de différentes manières selon le contexte : aptitude, travail, efforts, compétences, intelligence, vertu...) et non d'une origine sociale (système de classe, héritage), de la richesse (reproduction sociale) ou des relations individuelles (système de « copinage »).
Sociologues, pédagogues, et philosophes discutent du « modèle méritocratique » que les individus, dans nos sociétés modernes « intériorisent et […] considèrent comme un modèle de justice sociale »[6]. Les chercheurs en soulignent les défauts pour certains, et les insuffisances pour d'autres : en l'absence de réelle égalité des chances, sa capacité à résoudre, à lui seul, les inégalités (sociales, culturelles, de genre, etc.) est limitée. D'autre part, son efficacité — en tant que principe de justice — est sujette à débat car un système réellement méritocratique pourrait renforcer les inégalités (entre gens « méritants » et « non méritants »). C'est d'ailleurs de cette manière, dystopique à l'origine, qu'a été forgé le terme par Young.
Pour la plupart des chercheurs, la véritable méritocratie, qui offrirait à chacun ce qu'il s'est montré digne d'obtenir, n'a jamais existé, faute par exemple d'avoir prévu suffisamment de mesures efficaces pour compenser le désavantage des individus défavorisés. Les économistes aussi ont travaillé sur la question, notamment Thomas Piketty qui a proposé d'attribuer à chaque jeune de 25 ans un héritage minimal de 120 000 euros, avec des contraintes, afin de créer les conditions d'une réelle « égalité des chances », financé par un impôt beaucoup plus élevé sur les successions[7]. Cependant, le modèle « d'égalité des chances » méritocratique, quant bien même il existerait, a été critiqué comme relevant d'une roulette russe ou d'une loterie : soit d'un système inégalitaire et injuste qui s'oppose à la recherche de l'égalité réelle au profit d'une simple égalité "des chances".