Manuel de Roda y Arrieta
diplomate espagnol / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Manuel de Roda y Arrieta, posthumément marquis de Roda (Saragosse, 1708 - La Granja de San Ildefonso, 1782) était un avocat, homme politique et homme d’État espagnol, et l’un des intellectuels des Lumières dans son pays.
Manuel de Roda y Arrieta, marquis de Roda | |
Manuel de Roda par Pompeo Batoni (1765) Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, Madrid. | |
Fonctions | |
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Agente de preces | |
– (7 ans) |
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Ambassadeur d’Espagne au Vatican | |
– (5 ans) |
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Secrétaire à la Justice | |
– (17 ans) |
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Biographie | |
Nom de naissance | Manuel de Roda y Arrieta |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saragosse |
Date de décès | (à 74 ans) |
Lieu de décès | La Granja de San Ildefonso |
Nature du décès | Naturelle |
Nationalité | Espagnole |
Parti politique | Anti-jésuite, régaliste, réformiste bourbonnien |
Conjoint | (néant) |
Enfants | (néant) |
Diplômé de | Université de Salamanque |
Profession | Avocat |
Religion | Catholique |
Résidence | Madrid |
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D’extraction modeste, Roda garda de ses années d’étudiant pauvre à Salamanque un durable et tenace ressentiment social, principalement à l’encontre des jésuites, dont il avait pu constater les liens étroits, de parenté et d’intérêts, avec les étudiants nobles et aisés. Il s’associa donc à la cabale contre la Compagnie menée par le XIIe duc d’Albe et, au lendemain de la victoire de celui-ci, vit bientôt s’ouvrir sa carrière politique, sous les espèces d’une nomination au poste d’agente de preces (chargé de présenter les requêtes des prélats espagnols au Vatican), qu’il occupa de 1758 à 1765. Pendant son séjour à Rome, il se lia d’amitié avec les ennemis les plus décidés des jésuites, au point que le nonce à Madrid fut chargé d’engager une campagne contre lui à la cour de Madrid, en stigmatisant Roda pour ses origines roturières. Rappelé en Espagne, Charles III le nomma secrétaire à la Justice, auquel titre Roda se mit en devoir d’influencer Charles III jusqu’à lui faire admettre, par un ensemble de rapports tendancieux, que la Compagnie de Jésus était le pire ennemi pour lui et la famille royale. Avec ses alliés anti-jésuitiques Eleta et Campomanes, Roda mit sur pied la dénommée Enquête secrète, lancée pour identifier les auteurs des troubles de contre le ministre Esquilache, dont il résultera en 1766 un Verdict d’accusation en 746 points, catalogue complet d’incriminations contre la Compagnie de Jésus et ensemble décisif d’arguments propres à faire expulser les jésuites hors d’Espagne en 1767. Quoique bon catholique, il était de conviction régaliste, c’est-à-dire opposé à l’ingérence de l’Église dans la sphère des pouvoirs régaliens exclusifs de la Couronne.