Marine byzantine
marine de guerre de l'Empire byzantin / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La marine byzantine constitue la composante maritime des forces armées de l’Empire byzantin. Héritière de la marine romaine, elle continua d’ailleurs à en porter le nom (Ῥωμαῖκό ναυτικό : Rhômaiko nautiko), puisque « byzantin, byzantine » est un adjectif tardif, donné a posteriori par Jérôme Wolf en 1557 ; les « Byzantins » se considéraient comme Romains. Cependant, la marine byzantine joue un rôle beaucoup plus déterminant dans la défense et la survie de l’empire. Ainsi, la flotte romaine, bien inférieure en puissance et en prestige aux légions, fait face à peu de menaces maritimes importantes et reste cantonnée à un rôle de police, tandis que la mer est en revanche vitale pour l’existence de l’Empire byzantin, ce qui a amené plusieurs historiens à parler d’« empire maritime »[1],[2].
Pour un article plus général, voir Histoire de l'Empire byzantin.
L'hégémonie romaine en Méditerranée est d’abord mise à mal par les Vandales avant que Justinien Ier n’élimine cette menace. Les Goths aussi s’étaient emparés de navires, avaient passé le Bosphore et pillé l’Hellade et l’Anatolie. À cette époque, l’introduction du dromon au sein d’une flotte permanente symbolise une évolution majeure de la marine byzantine par rapport à ses racines romaines. Ce processus s’accélère face aux premières conquêtes musulmanes au VIIe siècle qui font du lac romain qu’était la Méditerranée (mare nostrum ou internum) un vaste champ de bataille entre Byzantins et Arabes. La flotte byzantine joue un rôle primordial dans la défense contre les Arabes puisqu’elle leur barre à de nombreuses reprises la route tant des possessions italiennes de l’empire que de Constantinople. Le feu grégeois est un atout capital dans cette lutte.
Au départ, la défense des côtes byzantines et des abords de Constantinople est assurée par la grande flotte des Caravisiens (Καραϐισιάνοι, dénomination qui est aussi à l’origine du mot « caravelle »). Néanmoins, cette mission est progressivement dévolue aux flottes thématiques (régionales) tandis qu’une flotte impériale centrale est maintenue à Constantinople, protégeant la ville et formant le cœur des expéditions navales[5]. À partir de la fin du VIIIe siècle, la marine byzantine, bien organisée et puissante, domine en Méditerranée. Malgré la persistance de l’antagonisme avec les marines musulmanes, rythmé d’une alternance de succès et de déboires, les Byzantins sous Romain Ier Lécapène retrouvent au Xe siècle leur position de suprématie en Méditerranée orientale… au prix de la déforestation des Balkans et de l’Anatolie ainsi que d’un certain dépeuplement des côtes et des îles, à la fois pour éviter les incursions ennemies, que pour l’engagement des marins, des combattants de marine (επιϐάτες : épibates) et des rameurs (qui étaient des citoyens, tradition perpétuée à Venise).
Au cours du XIe siècle, la marine commence à décliner à l’image de l’Empire. Les Byzantins doivent faire face à de nouveaux défis maritimes venant cette fois de l’Occident. Ils sont peu à peu contraints de se reposer pour leur défense sur les marines des cités-États italiennes, jadis byzantines mais devenues indépendantes, telles que Venise ou Gênes, ce qui n’est pas sans lourdes conséquences pour l’économie et la souveraineté byzantines[6]. Une certaine renaissance se dessine sous les Comnènes, mais le détournement de la quatrième croisade sur Constantinople en 1204-1205 inaugure une nouvelle période de déclin provoquée par le morcellement de l’Empire par les Croisés. Après la restauration de l’Empire en 1261, plusieurs empereurs Paléologues tentent de revigorer la marine byzantine, mais leurs efforts sont contrecarrés par la perte des ressources commerciales de l’Empire (la route de la soie, par exemple) restées depuis la croisade aux mains des Vénitiens et des Génois.
Jusqu’au milieu du XIVe siècle, la flotte byzantine, qui pouvait à certaines époques déployer des centaines de navires, est limitée à une douzaine de vaisseaux au mieux[7] et le contrôle de la mer Égée passe définitivement aux mains des Italiens et des Ottomans[5]. Cette marine diminuée n’en reste pas moins active jusqu’à la chute de Constantinople en 1453 et même un peu après, puisque des vaisseaux rescapés restent aux États successeurs comme le despotat de Morée, l’empire de Trébizonde et les principautés de Moldavie et de Théodoros[8].
Même si l’organisation de la marine est comparable à celle de l’armée byzantine, appartenir à la marine est moins prestigieux et peu de ses dirigeants ont influé de façon décisive sur la politique byzantine. La marine comprend divers navires dont les caractéristiques sont parfois floues, mais le navire-type est le « dromon » (δρόμων). À partir du XIIe siècle, le gouvernail d'étambot se généralise et les caractéristiques des navires byzantins et des navires d’Europe occidentale se rapprochent de plus en plus. Contrairement à une idée répandue, le feu grégeois n’est pas une « arme miracle » et son utilisation comporte des risques : il importe d’être sous le vent pour éviter d’en être soi-même victime, et un coup de catapulte dans le xylocastre à feu grégeois peut déclencher un incendie à bord. C’est pourquoi la marine byzantine recourt à des tactiques et à des armements plus classiques, détaillés dans le Taktika de Léon VI le Sage. Par ailleurs, l’Empire a mis en place un système efficace de phares, balises et sémaphores (à feux et fumées de différents coloris) pour communiquer avec ses troupes et ses flottes[9].