Match de rugby à XV Afrique du Sud - Japon (2015)
match de la Coupe du monde de rugby à XV 2015 / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Le match de poule de la Coupe du monde de rugby 2015 opposant l'Afrique du Sud et le Japon le à Brighton en Angleterre voit le Japon l'emporter 34-32 et constitue ce qui est considéré comme la plus grande surprise de l'histoire de la compétition et le plus grand exploit du rugby japonais. Ce match est également connu comme le « miracle de Brighton ».
Afrique du Sud – Japon 2015 | |||||||
Contexte | |||||||
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Compétition | Coupe du monde (match de poule) | ||||||
Date | 19 septembre 2015 | ||||||
Stade | Community Stadium | ||||||
Lieu | Brighton | ||||||
Affluence | 29 290 spectateurs | ||||||
Résultat | |||||||
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Acteurs majeurs | |||||||
Arbitrage | Jérôme Garcès | ||||||
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Alors que les Springboks[alpha 1] sont l'une des meilleures nations mondiales avec notamment deux sacres en 1995 et 2007, et que le Japon n'a jusque là remporté qu'un seul match dans toute l'histoire de la Coupe du monde, les Brave Blossoms[alpha 2] maîtrisent leur match du début à la fin, s'appuyant sur un gros pack et une belle résilience, et remportent la victoire à la surprise générale. Le sélectionneur australien Eddie Jones, qui a repris cette sélection en main en 2012, et l'arrière Ayumu Goromaru, qui a inscrit 24 points, sont les grands artisans de ce succès.
Malgré la victoire, le Japon ne parvient pas à se qualifier pour les quarts de finale, tandis que l'Afrique du Sud finit première du groupe et terminera troisième de la compétition après avoir perdu en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande, futur vainqueur. Cependant, ce match a un impact favorable sur l'image du rugby japonais, qui doit organiser l'édition suivante de la Coupe du monde en 2019.
Historique
Le rugby[alpha 3] a été introduit en Afrique du Sud par les colons britanniques au milieu du XIXe siècle. La première fédération de rugby sud-africaine, la South African Rugby Board, est créée en 1889 (pour les Blancs) et la première tournée des Lions britanniques en Afrique du Sud en 1891 marque le début de l'existence du pays sur la scène internationale. Après avoir passé des périodes pendant lesquelles l'Afrique du Sud était l'une sinon la meilleure équipe du monde (1919-1939 ; 1949-1955), le pays s'isole de 1970 à 1991 dans un contexte de lutte contre l'apartheid. Après avoir manqué les deux premières éditions, l'Afrique du Sud participe à sa première Coupe du monde en 1995, qu'elle remporte. Depuis lors, ce pays est installé parmi les toutes meilleures nations mondiales du rugby à XV : il prend part aux Tri-Nations (avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie), qui deviennent le Rugby Championship avec l'intégration de l'Argentine en 2012, et remporte de nouveau la Coupe du monde en 2007[2].
Alors que le rugby est également introduit au Japon au milieu du XIXe siècle[alpha 4], les premiers pratiquants japonais sont les étudiants de l'université Keiō en 1899[4]. Le sport se développe très bien localement au début du XXe siècle sous les auspices de l'alliance anglo-japonaise, et les premiers matchs internationaux ont lieu dans les années 1930, avec une tournée en Colombie-Britannique en 1930 puis avec la réception du Canada en 1932[5],[6]. La sélection japonaise participe à toutes les éditions de la Coupe du monde, mais n'y gagne qu'une seule rencontre (contre le Zimbabwe en 1991) et subit notamment une défaite humiliante et traumatisante[alpha 5],[alpha 6] lors de l'édition de 1995 contre la Nouvelle-Zélande (145-17, le plus grand écart jamais réalisé)[2],[7],[9]. En 2006, le Japon intègre la Pacific Nations Cup — qui est déjà composée des Fidji, des Samoa et des Tonga — qu'il remporte en 2011 et en 2014 (ex-aequo avec les Samoa).
Jusqu'à cette confrontation lors de la coupe du monde 2015, l'Afrique du Sud, 3e du classement World Rugby, et le Japon, 13e, ne se sont jamais affrontés[10],[11].
Coupe du monde 2015
Les Sud-Africains ont eu une année 2015 difficile[12]. Ils ont dû faire face à une importante polémique sur les quotas de joueurs blancs et noirs juste avant le Mondial, l'Agence for New Agenda, un micro-parti du pays, ayant même demandé que les Springboks[alpha 1] ne partent pas à la Coupe du monde s'il n'y a pas plus de joueurs de couleur, prétendant que les critères de sélection sont « racialement discriminants et biaisés en faveur des Blancs »[13]. En 2015, le sélectionneur du pays se voit imposer un quota de 30 % de joueurs « non blancs » ; Heyneke Meyer appelle finalement 9 joueurs de couleur — un record — et reçoit le soutien public de Bryan Habana, star de l'équipe et Noir[13]. Sportivement, l'Afrique du Sud subit aussi une défaite historique, chez elle, face à l'Argentine (25-37), à l'occasion du Rugby Championship 2015, dont elle finit dernière, sans aucune victoire. Cependant, les observateurs font remarquer qu'il ne faut pas enterrer une équipe qui relève toujours son niveau lors des coupes du monde[12].
Les Japonais, dans le 4e chapeau de la poule B en tant que qualifiés comme meilleure équipe asiatique[14], ne font pas figure de favoris, la deuxième place du groupe étant a priori dévolue au vainqueur de la confrontation entre l'Écosse et les Samoa[2]. Quand Eddie Jones, Australien de mère japonaise, devient en 2012 le sélectionneur de l'équipe du Japon, alors 15e nation mondiale[15], il s'inquiète de la défense perméable des Japonais et fait appel à Max Mannix, ancien treiziste ayant évolué sous les ordres de Warren Ryan au sein des Canterbury-Bankstown Bulldogs, qui a révolutionné le système de défense[7]. Jones fait aussi appel à l'entraîneur de football Pep Guardiola pour obtenir des conseils d'animation offensive afin de faire du Japon une équipe « tactiquement plus flexible » et cherche à faire un travail en profondeur pour changer la mentalité japonaise, en lui donnant davantage « de vice et d'autonomie »[16],[7],[alpha 7]. Il s'inspire aussi d'un entraîneur français (non cité) qui utilisait des drones pour que les joueurs puissent voir leur façon de jouer et leurs mouvements[17] et consolide son staff de l'ancien talonneur international français Marc Dal Maso, spécialiste des avants[16]. Il a pour tâche de redonner confiance aux Japonais dans ce secteur, en leur apprenant « le geste juste, la force collective et une forme d'agressivité à l'impact qui leur était étrangère[18]. » C'est ainsi que le finaliste du Mondial 2003 avec les Wallabies parvient aussi à faire prendre conscience à ses joueurs qu'un exploit contre l'Afrique du Sud est possible[7]. Le Japon est, depuis son mandat, sur une phase de progression importante, ayant remporté des matchs de prestige contre le pays de Galles en 2013 et l'Italie en 2014[2], et possédant « l'un des packs ayant le plus progressé au monde », selon l'ancien pilier international français d'origine sud-africaine et conseiller des Springboks Pieter de Villiers[12]. La sélection japonaise demeure néanmoins inconstante, à l'image de sa piètre 4e place à la Pacific Nations Cup 2015, avec une seule victoire sur le Canada.
Jusqu'au début de la rencontre, les cotes du match sont très favorables à l'Afrique du Sud (avec notamment des cotes à 28 contre 1[19] ou 33 contre 1[12]), les observateurs voyant l'opposition japonaise comme une formalité pour les double champions du monde[12]. Eddie Jones répète que cette confrontation sera « David contre Goliath »[2], même s'il affiche des ambitions élevées et affirme que ce match pourrait bien chambouler le classement final du groupe[20].