Mongol bitchig
plus ancienne et plus utilisée des écritures mongoles / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L’alphabet mongol ou mongol bitchig (dans cette écriture ᠮᠣᠩᠭᠣᠯ
ᠪᠢᠴᠢᠭ, en cyrillique : Монгол бичиг, [mɔŋɢɔl bitʃig], littéralement : « écriture mongole »), aussi appelé tsagaan tolgoi (ᠴᠠᠭᠠᠨ
ᠲᠣᠯᠤᠭᠠᠢ, Цагаан толгой, littéralement « tête blanche »)[1], est la plus ancienne des écritures mongoles connues. Elle est également nommée en oïrate hudum bitchig (hudum signifiant traditionnel) par opposition au todo bitchig (todo signifiant exact, adapté à l'oïrat). Il est également appelé alphabet ouïghour par de nombreux chercheurs, car il en est une variante.
Mongol bitchig Hudum bitchig Alphabet mongol traditionnel | |
Le mot « Mongol » en mongol bitchig. | |
Caractéristiques | |
---|---|
Type | Abugida |
Langue(s) | Mongol |
Direction | De haut en bas ; colonnes écrites de gauche à droite |
Historique | |
Époque | Du XIIe siècle à nos jours |
Système(s) parent(s) | Protosinaïtique Phénicien |
Codage | |
Unicode | U+1800 à U+18AF |
ISO 15924 | Mong
|
modifier |
Elle tire son origine de la fondation de l'empire mongol. Vers 1204, Gengis Khan bat les Naïmans et capture Tata Tonga (chinois : 塔塔統阿 ; pinyin : tǎtǎtǒng'ā), un scribe ouïghour, qui adapte l'alphabet ouïghour (un descendant de l'alphabet syriaque via l'alphabet sogdien) à l'écriture du mongol. Tata Tonga enseigne aux fils de Gengis Khan cette écriture, qu'ils utilisent pour leurs ultimatum[2].
Mis à part quelques modifications mineures, de nos jours, il est surtout utilisé en Mongolie-Intérieure, au nord de la république populaire de Chine où elle est une des écritures officielles et est utilisée par 6 millions de personnes, et depuis 1991 est une écriture de nouveau officielle en Mongolie, où elle est encore utilisée par une minorité de ses trois millions d'habitants[3].
Le réseau de télévision de Mongolie-Intérieure, Nei Menggu TV (内蒙古电视网) diffuse des programmes en tchakhar (une des langues mongoles), sous-titrés en mongol bichig.
En Mongolie, cette écriture fut officiellement remplacée en 1941 par un dérivé de l'alphabet cyrillique, cette nouvelle écriture mit une dizaine d'années avant de s'imposer. En 1990, la graphie ancienne fit l'objet d'incitations du gouvernement pour en faire la graphie officielle. Son enseignement est depuis rendu, et reste obligatoire dans les écoles, mais la tentative ne fut pas suivie d'effets. Aujourd'hui le cyrillique est la graphie majoritairement utilisée, bien que certaines enseignes utilisent l'ancienne écriture à des fins artistiques ou publicitaires[4]. Elle prévoit de revenir à l'écriture mongole dans les années 2020.
En Chine, la langue evenki, de la famille des langues toungouses, utilise également cette écriture. Elle était également utilisé pour écrire le mandchou sous la dynastie Qing.
Elle est aujourd'hui écrite avec plusieurs outils[5].
- Au pinceau. C'était la technique originale, le pinceau est toujours utilisé pour la calligraphie.
- À l'impression. Les techniques d'impression de ce type de textes sont arrivés rapidement après l'apparition de cette écriture, en raison de la proximité avec la Chine et l'apparition de l'imprimerie dans le désert de Gobi (plus anciennes traces à Dunhuang quelques siècles auparavant. Cette forme comporte une épaisseur de trait central (colonne vertébrale) régulière, contrairement à sa version calligraphiée au pinceau, elle comporte des pleins et des déliés.
- Au stylo. Avec le développement international du stylo à bille, jetable ou rechargeable, le stylo est devenu l'instrument d'écriture manuscrite courante, plus pratique à transporter qu'un pinceau et son encre. L'épaisseur est fine et régulière.
- Avec un ordinateur, permettant de retrouver au choix, l'une des trois catégories d'écriture précédentes.
La caractéristique principale de cette écriture est sa direction verticale ; il s'agit d'ailleurs d'une des rares écritures verticales à être écrite de gauche à droite, avec le mandchou et d'autres écritures dérivées de l'ouïghour. L'alphabet comporte 35 lettres, 8 voyelles et 27 consonnes. Tout comme l'alphabet syriaque, les lettres de l'alphabet mongol possèdent au plus trois formes suivant leur position dans un mot :
- initiale ou isolée, en début de mot ou citée individuellement ;
- médiane, à l'intérieur d'un mot ;
- finale, en fin de mot.
Graphèmes de base
Le trait vertical, l'ossature centrale du texte est appelée colonne vertébrale, il existe ensuite sept formes de base[6] :
Mongol | mongol cyrillique | translittération | traduction littérale |
---|---|---|---|
ᠨᠢᠷᠤᠭᠤ | нуруу | nuruu | colonne vertébrale |
ᠲᠢᠲᠢᠮ | Титэм | titem | couronne |
ᠰᠢᠳᠦ | Шүд | shud | dent |
ᠰᠢᠯᠪᠢ | Шилбэ | shilbe | crochet |
ᠭᠡᠳᠡᠰᠦ | Гэдэс | gedes | estomac, ventre |
ᠨᠤᠮᠤ | Нум | num | arc |
ᠰᠡᠭᠦᠯ | Сүүл | süül | finale, terminaison |
ᠣᠷᠬᠢᠴᠠ | Орхиц | orkhits | apostrophe |
Sept voyelles de base
Contrairement à différentes écritures ligaturées arabes ou indiennes où les bases des caractères sont des consonnes, les consonnes sont des lettres à part entière sans voyelle implicite, auxquelles s'ajoutent sept voyelles de base écrites elles aussi comme des lettres à part entière dans l'alphabet.
Les sept voyelles de base du mongol bitchig (ᠦᠨᠳᠦᠰᠦᠨ
᠗
ᠡᠭᠡᠰᠢᠭ/Үндсэн 7 эгшиг) sont divisées en trois classes : masculine (ᠡᠷᠡ/эр), féminine (ᠡᠮᠡ/эм) et neutre (ᠰᠠᠭᠠᠷᠮᠠᠭ/саармаг)[6] :
Voyelles | masculines | féminines | neutre | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
bitchig (forme isolée) | ᠠ | ᠡ | ᠢ | ᠣ | ᠤ | ᠥ | ᠦ |
latin | a | e | i, yi | o | u | ö | ü |
cyrillique | а | э | и, й | о | у | ө | ү |
La chanson « Les sept voyelles » (七个母音, qī gè mǔyīn), chanté en mongol et mandarin, a pour but de mémoriser ces voyelles en Mongolie-Intérieure[7].
Formes contextuelles et translittérations
Unicode | Formes des lettres | Translittérations | Notes | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
isolée | initiale | médiale | finale | latines | cyrilliques | ||
U+1820 | ᠠ | A, a | А | Distinction via l'harmonie vocalique (voir q/γ et k/g plus bas) | |||
U+1821 | ᠡ | E, e | Э | ||||
U+1822 | ᠢ | [note 1] [note 2] | I, Yi, i, yi | И, Й, Ы, Ь | À la fin des mots, elle est souvent absorbée par la syllabe précédente. | ||
U+1823 | ᠣ | O, o | О | Distinction suivant le contexte. | |||
U+1824 | ᠤ | U, u | У | Distinction suivant le contexte. | |||
U+1825 | ᠥ | Ö, ö | Ө | Distinction suivant le contexte. | |||
U+1826 | ᠦ | Ü, ü | Ү | Distinction suivant le contexte. | |||
U+1828 | ᠨ | [note 3] [note 4] | N, n | Н | Distinction entre la médiane et la finale a/e par la position dans la séquence des syllabes. | ||
U+1829 | ᠩ | ng | Н, НГ | Seulement à la fin des mots. Transcrit le Tibétain ང ou le Sanskrit ङ. | |||
U+182A | ᠪ | B, b | В, Б | En mongol classique, "v" est uniquement utilisé pour transcrire des mots étrangers; la plupart des "B (V)" en cyrillique correspondent à des "Б (B)" en mongol classique. | |||
U+182B | ᠫ | P, p | П | Seulement en début de mot. Transcrit le tibétain པ; | |||
U+182C | ᠬ | Q, q | Х | Seulement avec des voyelles postérieures. | |||
U+182D | ᠭ | γ | Г | Seulement avec des voyelles postérieures. Entre des voyelles prononcées longues en mongol oral[note 5]. La finale existe uniquement quand elle est suivie d'un a écrit détaché du mot. | |||
U+182E | ᠮ | M, m | М | ||||
U+182F | ᠯ | L, l | Л | ||||
U+1830 | ᠰ | S, s | С | ||||
U+1831 | ᠱ | Š, š | Ш | ||||
U+1832 | ᠲ | T, t | Т | Distinction suivant le contexte. | |||
U+1833 | ᠳ | D, d | Д | Distinction suivant le contexte. | |||
U+1834 | ᠴ | Č, č | Ч, Ц | Distinction entre /tʃ'/ and /ts'/ en mongol Khalkha. | |||
U+1835 | ᠵ | J, j | Ж, З | Distinction suivant le contexte en mongol Khalkha. | |||
U+1836 | ᠶ | y | -Й, Е*, Ё*, Ю*, Я* | ||||
U+1837 | ᠷ | R, r | Р | Normalement, jamais placé au début des mots[note 6]. | |||
U+1838 | ᠸ | V, v | В | Pour transcrire des mots étrangers. (Normalement utilisé pour transcrire le Sanskrit व) | |||
U+1839 | ᠹ | F, f | Ф | Pour transcrire des mots étrangers. | |||
U+183A | ᠺ | K, k | Х | Seulement avec des voyelles antérieures, mais 'ki/gi' peuvent apparaitre dans des mots avec des voyelles antérieures comme postérieures. En finale, c'est toujours un g. g entre des voyelles est prononcé long[note 7]. | |||
G, g | Г | ||||||
U+183B | ᠻ | Ḳ, ḳ | К | Pour transcrire des mots étrangers. | |||
U+183C | ᠼ | (C, c) | (ц) | Pour transcrire des mots étrangers. (Normalement utilisé pour transcrire le Tibétain /ts'/ ཚ et le Sanskrit छ) | |||
U+183D | ᠽ | (Z, z) | (з) | Pour transcrire des mots étrangers. (Normalement utilisé pour transcrire le tibétain /dz/ ཛ et le sanskrit ज) | |||
U+183E | ᠾ | (H, h) | (г, х) | Pour transcrire des mots étrangers. (Normalement utilisé pour transcrire le tibétain /h/ ཧ, ྷ et le sanskrit ह) | |||
U+183F | ᠿ | (ř, zra) | (-,-) | zra Transcrit le 'ri' chinois, utilisé en Mongolie-Intérieure | |||
U+1840 | ᡀ | (lha) | |||||
U+1841 | ᡁ | (zh, zhi) | (-,-) | Transcrit le 'zhi' chinois, utilisé en Mongolie-Intérieure | |||
U+1842 | ᡂ | (ch, chi) | (-,-) | Transcrit le 'chi' chinois, utilisé en Mongolie-Intérieure |
- Suit une consonne, la translittération latine est i.
- Suit une voyelle, la translittération latine est yi, avec de rares exceptions telles que naim (« huit ») ou Naiman.
- prénasale (n-<voyelle>).
- postnasale (<voyelle>-n).
- Exemples: qa-γ-an (khan) est raccourci à qaan sauf si c'est de la littérature classique. Quelques exceptions comme tsa-g-aan ("blanc") existent.
- Pour transcrire des mots étrangers, on place souvent une voyelle initiale reprenant la voyelle suivante : Русь (Russie) devient Oros.
- Exemple: de-g-er est raccourci à deer. Des exceptions, comme ügüi ("non") existent.