Mont-de-Marsan
commune française du département des Landes (chef-lieu) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Mont-de-Marsan est une commune du sud-ouest de la France, préfecture des Landes, en région Nouvelle-Aquitaine.
Fondée au Moyen Âge autour de ses trois rivières sur la voie de Vézelay du chemin de Compostelle, Mont-de-Marsan était la principale ville fortifiée des Landes. Son histoire a laissé des vestiges qui agrémentent encore aujourd'hui le centre-ville : donjon Lacataye, qui abrite un musée de sculptures, rues médiévales, sections des anciens remparts, vieilles maisons bourgeoises, ancien port fluvial, parcs, jardins et promenades fleuries, etc.
Mont-de-Marsan se situe au sud de la forêt des Landes, le plus grand massif forestier d'Europe occidentale. Les plages de sable fin de la Côte d'Argent et la chaîne des Pyrénées sont facilement accessibles.
Au dernier recensement de 2021, la commune comptait 30 674 habitants, appelés les Montois. Cela correspond à une augmentation de la population de 1,94 % par rapport à 2009. Mont-de-Marsan est aussi à la tête d'une agglomération qui compte 18 communes rassemblant 56 000 habitants. L'aire urbaine de la ville regroupe quant à elle 47 communes pour un total de 68 500 habitants comptabilisés en 2009[1].
Localisation
D'une superficie de 36,9 km2, Mont-de-Marsan se situe en limite de la forêt des Landes, à proximité de la région agricole de la Chalosse. Elle est la ville principale du Pays de Marsan, constitutif des Petites-Landes.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Uchacq-et-Parentis, Bretagne-de-Marsan, Campet-et-Lamolère, Mazerolles, Saint-Avit et Saint-Pierre-du-Mont.
Uchacq-et-Parentis | Saint-Avit | |
Campet-et-Lamolère | Mazerolles | |
Saint-Pierre-du-Mont | Bretagne-de-Marsan |
Hydrographie
Surnommée « la Ville aux Trois Rivières », Mont-de-Marsan s'établit au confluent de deux rivières, le Midou et la Douze, qui se rejoignent en plein centre-ville pour en former une troisième : la Midouze, principal affluent de l'Adour.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Nouvelle-Aquitaine et Climat des Landes.
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 005 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 13,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 918,1 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,1 | 1,8 | 4,2 | 6,7 | 10,4 | 13,7 | 15,5 | 15,4 | 11,9 | 9,2 | 5,1 | 2,6 | 8,2 |
Température moyenne (°C) | 6,5 | 7,2 | 10,3 | 12,7 | 16,3 | 19,6 | 21,6 | 21,8 | 18,5 | 14,8 | 9,7 | 7 | 13,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 10,9 | 12,7 | 16,4 | 18,7 | 22,3 | 25,5 | 27,8 | 28,2 | 25 | 20,4 | 14,4 | 11,4 | 19,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−19,8 08.01.1985 |
−16,8 15.02.1956 |
−11,5 01.03.05 |
−5,4 04.04.1996 |
−2,5 02.05.1945 |
1,8 01.06.1967 |
2 29.07.1947 |
4,1 30.08.1986 |
−0,5 20.09.1962 |
−6,2 30.10.1949 |
−10,4 23.11.1988 |
−14,5 21.12.1946 |
−19,8 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
23,4 01.01.22 |
26,7 27.02.19 |
30,1 29.03.23 |
32,1 25.04.1947 |
35,3 12.05.1945 |
41 18.06.22 |
41,2 26.07.1947 |
42,5 01.08.1947 |
39,2 12.09.22 |
33,8 01.10.23 |
26,7 01.11.20 |
23,9 16.12.1989 |
42,5 1947 |
Ensoleillement (h) | 888 | 1 139 | 1 654 | 1 741 | 1 959 | 2 137 | 2 329 | 2 263 | 1 992 | 1 495 | 973 | 852 | 1 942 |
Précipitations (mm) | 82,2 | 61,8 | 68,6 | 87,7 | 79,1 | 73 | 55,4 | 59,7 | 72,6 | 85,4 | 105,1 | 87,5 | 918,1 |
Patrimoine environnemental
La ville est concernée par les ZNIEFF de type 2 « Vallée du Midou et forêt départementale d'Ognoas »[9] et « Vallées de la Douze et de ses affluents »[10]. Elle est également concernée par les sites Natura 2000 « Réseau hydrographique des affluents de la Midouze »[11] et « Réseau hydrographique du Midou et du Ludon »[12].
Typologie
Mont-de-Marsan est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[13],[14],[15].
Elle appartient à l'unité urbaine de Mont-de-Marsan, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[16] et 40 545 habitants en 2021, dont elle est ville-centre[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mont-de-Marsan, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 101 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19],[20].
Le plus grand projet d'aménagement entrepris par la ville est le programme phare baptisé « Rivières dans la ville », qui marque le retour des trois cours d'eau (Douze, Midou et Midouze) au cœur du nouvel aménagement du centre-ville. Les berges inondables doivent ainsi devenir des espaces de promenade verts pour piétons et vélos. Le projet se propose également de mettre en valeur le patrimoine architectural et naturel jusque-là inexploité du cœur de ville, notamment l'ancien port avec ses nombreuses cales et quais ainsi que les grandes places du centre-ville. C'est dans ce cadre que la place du théâtre et les rues piétonnes alentour ont été requalifiées en 2011, proposant notamment un pavage dit « en tresses brésiliennes » à partir de pierre calcaire de Catalogne[21]. En 2012, la cale de l'abreuvoir a été entièrement restaurée.
Le programme Cœur de ville lancé en 2009 entend dynamiser le centre en ravalant les façades et en soutenant le commerce et l'habitat tandis que le quartier prioritaire Peyrouat fait actuellement l'objet d'une transformation, dans le cadre d'un ANRU et d'une ZAC, en écoquartier entièrement réaménagé (destruction des immeubles vétustes, création d'une voie verte et du concept de « Bois habité », mise en place du chauffage par géothermie[22], nouveau pôle éducatif…). Le programme court jusqu'en 2018 pour les dernières touches sur les espaces verts et la circulation notamment.
La municipalité s'est également engagée dans le réaménagement et l'embellissement des entrées de ville avec notamment la volonté de laisser un plus grand espace à la végétation et aux modes de déplacements « doux » (piéton et vélo). Actuellement, l'aménagement de l'entrée Ouest est achevée sur Mont-de-Marsan et offre désormais des avenues entièrement refaites à neuf agrémentées de pistes cyclables, de voies piétonnes, de nombreux arbres et de jardins linéaires. À mi-parcours, la place Saint-Louis est également transformée en plateau piéton et un belvédère offrant un point de vue sur la Midouze a été aménagé. Cet aménagement a reçu plusieurs récompenses nationales comme le 2e prix du concours national des entrées de ville ou plus récemment encore la Victoire d'Or aux Victoires du paysage 2012, catégorie « Infrastructures vertes ». Prochaine entrée traitée : l'entrée Nord-Ouest (avenue Henri-Farbos, avenue de Sabres, avenue de Morcenx) entre 2015 et 2017.
D'autres projets ont été réalisés afin de désengorger certaines parties de la ville. Ainsi, la création d'un boulevard Nord permet depuis 2016 d'alléger les problèmes de circulation sur le Nord de l'agglomération en proposant une liaison inédite d'est en ouest. La liaison Manot-Gare, dont le financement est assuré, doit permettre quant à elle de désenclaver la gare de Mont-de-Marsan et de réduire de moitié le trafic automobile sur l'entrée Ouest de la ville mais le chantier est retardé à la suite d'éboulements imprévus.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (58,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (48,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (34,1 %), forêts (23,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (21,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,5 %), zones agricoles hétérogènes (3,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,4 %), terres arables (2,5 %)[23]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
Mont-de-Marsan se situe au centre du grand Sud-Ouest. Les grandes villes de la région sont donc toutes accessibles en moins de trois heures pour un trajet en voiture, à l'exception de Poitiers (3 heures 30) et de Limoges (3 heures 50).
Voies routières
L'autoroute A65 relie Mont-de-Marsan à Bordeaux au nord (130 km) et à Pau au sud (80 km). La voie rapide N 124 (D 824) relie la ville à Dax (50 km) et à Bayonne (100 km). Par la D 933 puis l'A62, il est possible de rejoindre Agen (130 km) tandis que Toulouse est accessible par la N 124 (180 km).
Voies ferroviaires
Pour ce qui est du train, la ville reste enclavée. Dans cet ancien nœud ferroviaire d'un réseau secondaire, les lignes passant par Mont-de-Marsan ont quasiment toutes fermé les unes après les autres au cours du XXe siècle. La gare de Mont-de-Marsan se situe désormais uniquement sur la ligne Morcenx / Mont-de-Marsan dont elle est le terminus. Par ce biais, la ville est reliée en TER Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux et à Dax - Bayonne.
Transports en commun
Le réseau de bus urbain de la ville de Mont-de-Marsan se nomme Tma (prononcé téma) depuis le (anciennement Tum). Exploité par la société Veolia Transport, il est composé de 7 lignes (de la lettre A à G) parcourues par 18 bus (chacun représentant la couleur d'une des 18 communes de l'agglomération). En outre, une navette gratuite parcourt le centre-ville, effectuant une rotation toutes les quinze minutes. Le réseau propose également un service de transport à la demande ainsi que de location de vélos (standard, pliants ou à assistance électrique).
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Mont-de-Marsan est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et le risque industriel[24]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[25].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Midouze et la Douze. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1983, 1991, 1992, 1999, 2009 et 2020 et au titre des inondations par remontée de nappe en 2020[26],[24].
Mont-de-Marsan est exposée au risque de feu de forêt. Depuis le , les départements de la Gironde, des Landes et de Lot-et-Garonne disposent d’un règlement interdépartemental de protection de la forêt contre les incendies. Ce règlement vise à mieux prévenir les incendies de forêt, à faciliter les interventions des services et à limiter les conséquences, que ce soit par le débroussaillement, la limitation de l’apport du feu ou la réglementation des activités en forêt. Il définit en particulier cinq niveaux de vigilance croissants auxquels sont associés différentes mesures[27],[28].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[29].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 2,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (19,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 9 886 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 61 sont en aléa moyen ou fort, soit 1 %, à comparer aux 17 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[30],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1983 et 1999[24].
Risques technologiques
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à la directive européenne SEVESO[31], classée seuil haut[31] : SPD [Société Pétrolière de Dépôts] (notamment pour le stockage de liquides inflammables)[32].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[33].
Le nom officiel de la ville en français est Mont-de-Marsan [mɔ̃.də.mar.ˈsã] ; il n'y a pas d'article, contrairement au nom gascon. En français local la ville est souvent surnommée Le/Lou Moun [lu.mun] (avec article) en imitant la prononciation du nom gascon, et ce surnom est abondamment utilisé (centre commercial Grand Moun par exemple). Cependant, cette graphie est incorrecte en occitan gascon.
L'origine du nom de la ville est controversée.
La première partie du nom, Mont, est de sens transparente mais curieuse étant donnée que la ville est plate. Il se peut qu'elle soit une référence aux hauteurs surplombant au sud la cité (peut-être Saint-Pierre-du-Mont), ou une référence symbolique à des fortifications ou à l'importance de la ville.
Concernant la deuxième partie du nom, Marsan, plusieurs hypothèses concurrentes existent. Certains y voient le souvenir d'un temple dédié au dieu Mars, que les Romains auraient élevé sur un coteau dominant la ville actuelle : Mons Martiani. Cette hypothèse est sans appui archéologique.
Une autre explication provient des formes antiques de l'euskara et de l'ibérique qui dominaient alors la région: Marsan viendrait de ar : eau tranquille ou marais, ou de aar : rivière, et de an : contrée ou pays. De là découlerait le nom de Mont-de-Marsan : le mont du pays des marais ou des rivières[34].
Une troisième explication indique que la ville tient son nom du patronyme Marsan, qui serait celui du fondateur de la ville. Ce nom de famille vient de la paroisse de Marsan, dans l'actuel département du Gers, provenant lui-même du latin Martianus, rappelant sa fondation antique. C'est donc indirectement, par le biais du patronyme, que la ville tirerait son nom de Mars[35].
Nom gascon
En gascon le nom de la ville est Lo Mont[36],[37],[38] [lu.ˈmũⁿ][39], voire Lo Mont de Marçan [lu.mũⁿ.de.mar.sãⁿ][39],[40] quand il faut distinguer la ville d'autres lieux aux noms similaires[41]. Par le passé la graphie Lou Mount, à prononciation identique mais dans une graphie différente, a été utilisé, notamment par l'Escòla Gaston Fèbus, mais elle est aujourd'hui désuète[38]. La graphie phonétique Lou Moun[40] est incorrecte en gascon, malgré son usage abondant.