Nicolas Sarkozy
23e président de la République française / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Nicolas Sarkozy?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa[alpha 4], dit Nicolas Sarkozy (/ni.kɔ.la saʁ.kɔ.zi/[alpha 5] ; Écouter), né le à Paris (France), est un homme d'État français. Il est président de la République française du au .
« Sarkozy » redirige ici. Pour les autres significations, voir Sarkozy (homonymie), Nagy et Bocșa.
Nicolas Sarkozy | ||
Nicolas Sarkozy en 2010. | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Membre de droit du Conseil constitutionnel | ||
En fonction depuis le [alpha 1] (11 ans et 10 mois) |
||
Président | Jean-Louis Debré Laurent Fabius |
|
Président des Républicains | ||
– (1 an, 2 mois et 24 jours) |
||
Vice-président | Nathalie Kosciusko-Morizet Laurent Wauquiez Isabelle Le Callennec |
|
Secrétaire général | Laurent Wauquiez Éric Woerth |
|
Prédécesseur | Lui-même (UMP) | |
Successeur | Laurent Wauquiez[alpha 2] | |
Président de la République française | ||
– (4 ans, 11 mois et 29 jours) |
||
Élection | 6 mai 2007 | |
Premier ministre | François Fillon | |
Prédécesseur | Jacques Chirac | |
Successeur | François Hollande | |
Coprince d'Andorre | ||
– (4 ans, 11 mois et 29 jours) |
||
Avec | Joan-Enric Vives i Sicília | |
Chef du gouvernement | Albert Pintat Santolària Jaume Bartumeu Cassany Pere López Agràs Antoni Martí |
|
Prédécesseur | Jacques Chirac | |
Successeur | François Hollande | |
Ministre d'État Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire[alpha 3] | ||
– (1 an, 9 mois et 24 jours) |
||
Président | Jacques Chirac | |
Gouvernement | Villepin | |
Prédécesseur | Dominique de Villepin (Intérieur) Gilles de Robien (Aménagement du territoire) |
|
Successeur | François Baroin | |
– (1 an, 10 mois et 23 jours) |
||
Président | Jacques Chirac | |
Gouvernement | Raffarin I et II | |
Prédécesseur | Daniel Vaillant | |
Successeur | Dominique de Villepin | |
Président de l'Union pour un mouvement populaire | ||
– (5 mois et 28 jours) |
||
Élection | 29 novembre 2014 | |
Vice-président | Nathalie Kosciusko-Morizet | |
Secrétaire général | Laurent Wauquiez | |
Prédécesseur | Direction collégiale intérimaire Jean-François Copé |
|
Successeur | Lui-même (Les Républicains) | |
– (2 ans, 5 mois et 16 jours) |
||
Élection | ||
Vice-président | Jean-Claude Gaudin | |
Secrétaire général | Pierre Méhaignerie | |
Prédécesseur | Jean-Claude Gaudin (intérim) Alain Juppé |
|
Successeur | Jean-Claude Gaudin (intérim) Jean-François Copé (indirectement) |
|
Président du conseil général des Hauts-de-Seine | ||
– (3 ans, 1 mois et 13 jours) |
||
Prédécesseur | Charles Pasqua | |
Successeur | Patrick Devedjian | |
Ministre d'État Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie | ||
– (7 mois et 29 jours) |
||
Président | Jacques Chirac | |
Gouvernement | Raffarin III | |
Prédécesseur | Francis Mer | |
Successeur | Hervé Gaymard | |
Député européen | ||
– (1 mois et 25 jours) |
||
Élection | 13 juin 1999 | |
Législature | 5e | |
Groupe politique | PPE | |
Successeur | Brice Hortefeux | |
Président du Rassemblement pour la République (intérim) | ||
– (7 mois et 18 jours) |
||
Prédécesseur | Philippe Séguin | |
Successeur | Michèle Alliot-Marie | |
Porte-parole du gouvernement | ||
– (1 an, 9 mois et 20 jours) |
||
Président | François Mitterrand | |
Gouvernement | Balladur | |
Prédécesseur | Louis Mermaz | |
Successeur | Philippe Douste-Blazy | |
Député français | ||
– (2 ans, 1 mois et 11 jours) |
||
Président | François Mitterrand | |
Gouvernement | Balladur | |
Prédécesseur | Martin Malvy (Budget) | |
Successeur | François d'Aubert (secrétaire d'État) | |
– (3 mois et 18 jours) |
||
Élection | 13 mars 2005 | |
Circonscription | 6e des Hauts-de-Seine | |
Législature | XIIe (Cinquième République) | |
Groupe politique | UMP | |
Prédécesseur | Joëlle Ceccaldi-Raynaud | |
Successeur | Joëlle Ceccaldi-Raynaud | |
– (29 jours) |
||
Élection | 9 juin 2002 | |
Circonscription | 6e des Hauts-de-Seine | |
Législature | XIIe (Cinquième République) | |
Groupe politique | UMP | |
Prédécesseur | Joëlle Ceccaldi-Raynaud | |
Successeur | Joëlle Ceccaldi-Raynaud | |
– (6 ans, 8 mois et 13 jours) |
||
Élection | 24 septembre 1995 | |
Réélection | 25 mai 1997 | |
Circonscription | 6e des Hauts-de-Seine | |
Législature | Xe et XIe (Cinquième République) | |
Groupe politique | RPR | |
Prédécesseur | Charles Ceccaldi-Raynaud | |
Successeur | Joëlle Ceccaldi-Raynaud | |
– (4 ans, 10 mois et 8 jours) |
||
Élection | 5 juin 1988 | |
Réélection | 21 mars 1993 | |
Circonscription | 6e des Hauts-de-Seine | |
Législature | IXe et Xe (Cinquième République) | |
Groupe politique | RPR | |
Prédécesseur | Proportionnelle par département | |
Successeur | Charles Ceccaldi-Raynaud | |
Conseiller général des Hauts-de-Seine | ||
– (3 ans, 1 mois et 23 jours) |
||
Circonscription | Canton de Neuilly-sur-Seine-Nord | |
Prédécesseur | Charles Pasqua | |
Successeur | Marie-Cécile Ménard | |
– (3 ans, 6 mois et 19 jours) |
||
Circonscription | Canton de Neuilly-sur-Seine-Nord | |
Prédécesseur | Édith Gorce-Franklin | |
Successeur | Charles Pasqua | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa | |
Date de naissance | (69 ans) | |
Lieu de naissance | Paris 17e (France) | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | UDR (1974-1976) RPR (1976-2002) UMP (2002-2015) LR (depuis 2015) |
|
Conjoint | Marie-Dominique Culioli (1982-1996) Cécilia Ciganer-Albéniz (1996-2007) Carla Bruni Tedeschi (depuis 2008) |
|
Enfants | Pierre Sarkozy Jean Sarkozy Louis Sarkozy Giulia Sarkozy |
|
Diplômé de | Université Paris-X Nanterre | |
Profession | Avocat | |
Religion | Catholicisme[2] | |
|
||
|
||
Présidents de la République française Coprinces d'Andorre |
||
modifier |
Il occupe d'abord les fonctions de maire de Neuilly-sur-Seine, député, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement ou encore de président par intérim du Rassemblement pour la République (RPR). À partir de 2002, il est ministre de l'Intérieur (à deux reprises), ministre de l'Économie et des Finances et président du conseil général des Hauts-de-Seine. Il est alors l'un des dirigeants les plus en vue de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), qu'il préside de 2004 à 2007.
Élu président de la République française en 2007 avec 53,1 % des suffrages face à Ségolène Royal, il inaugure une rupture de style et de communication par rapport à ses prédécesseurs. Il fait voter plusieurs réformes, dont celles des universités en 2007 et des retraites en 2010. Son mandat est également marqué par l'impact de grands événements internationaux tels que la crise économique mondiale de 2008 et la crise de la dette dans la zone euro. Candidat à sa réélection en 2012 alors qu'il est au cœur de soupçons de financements illégaux de sa campagne électorale de 2007 par Liliane Bettencourt ou la Libye, il obtient 48,4 % des voix au second tour, s’inclinant face à François Hollande.
Après son départ de la présidence, il siège pendant quelques mois au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit et à vie. En 2014, il reprend la présidence de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), qu'il fait rebaptiser Les Républicains (LR). Il quitte la tête du parti en 2016 pour se présenter, sans succès, à la primaire présidentielle de la droite et du centre. Il se met ensuite de nouveau en retrait de la vie politique.
En 2023, dans l'affaire Sarkozy-Azibert, il est condamné en appel à trois ans de prison, dont un an de prison ferme avec détention à domicile sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d'influence. Dans l'affaire Bygmalion, il est condamné en appel en 2024 à un an de prison, dont six mois ferme, pour financement illégal de sa campagne électorale de 2012. Dans l'affaire Sarkozy-Kadhafi, il est accusé d'avoir été corrompu par l’ancien dictateur libyen en échange du financement illégal de sa campagne électorale.
Origines
Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa naît le dans le 17e arrondissement de Paris. Il est le fils de Pál (francisé en Paul) Sarközy de Nagy-Bocsa (1928-2023)[alpha 6], immigré hongrois, et d'Andrée Mallah (1925-2017). La mère d’Andrée, Adèle Bouvier (1891-1956), est française catholique, née à Lyon (Rhône), et son père, Bénédict Mallah (1890-1972)[3], est un juif séfarade de Thessalonique (Empire ottoman)[3].
Nicolas Sarkozy a deux frères : Guillaume (1951) et François (1959). Après avoir divorcé, Pál Sarkozy se remarie trois fois. De son troisième mariage avec Christine de Ganay naissent deux autres enfants : Caroline (1967) et Olivier (1969)[4],[5]. Après avoir divorcé, Christine de Ganay se remariera en 1976 avec Frank G. Wisner, fils d'un directeur général de la CIA, alors responsable du département d'État des États-Unis, chez lequel Nicolas Sarkozy fera plusieurs séjours[6],[7],[8].
Vie familiale
Nicolas Sarkozy s'est marié trois fois et il est père de quatre enfants : Pierre (1985) et Jean (1986), nés de son mariage avec Marie-Dominique Culioli, nièce d'Achille Peretti, maire de Neuilly[9], avec laquelle il s’est marié en 1982 et a divorcé en 1996, Louis (1997), né de son mariage avec Cécilia Ciganer-Albéniz (mariés en 1996, divorcés en 2007), et Giulia (2011), née de son mariage avec Carla Bruni-Tedeschi (le mariage a eu lieu le dans le Salon vert du palais de l'Élysée, sans publication des bans avec l'autorisation du procureur de la République, afin de ne pas « troubler l'ordre public »[10]). Sa vie privée avec son épouse Cécilia fut largement médiatisée, y compris ses difficultés conjugales en 2005-2007[alpha 7],[alpha 8],[11].
Études et formation
Élève du lycée Chaptal (8e arrondissement de Paris), il quitte cet établissement pour redoubler[12] sa sixième au cours privé Saint-Louis de Monceau situé 17 rue de Monceau, dans le même quartier. Nicolas Sarkozy obtient, après un oral de rattrapage, un baccalauréat B en 1973. Hésitant entre la carrière de journaliste et celle d'avocat, il s'inscrit à la faculté de droit de l'université Paris-X Nanterre[13].
Étudiant dans cette université, il y obtient une maîtrise de droit privé en 1978. L'année suivante, il obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en sciences politiques, lors de la deuxième session, avec la mention « assez bien »[14]. Il rédige un mémoire sur le référendum du . Il entre à l'Institut d'études politiques de Paris, section « Pol.Eco.Soc. », dont il sort en 1981, non diplômé. Selon Catherine Nay, cet échec est probablement dû à une note éliminatoire en anglais, son point faible, malgré d'excellents résultats dans les autres matières[15]. Il obtient, en 1980, le certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA)[16],[17],[18]. Il raconte volontiers que, pour financer ses études de droit, il a travaillé comme vendeur de glaces, livreur de fleurs et jardinier chez Truffaut pendant deux ans[19].
Il effectue son service militaire en 1978, à la base aérienne 117 Paris (place Balard), dans le 15e arrondissement de Paris, où il appartient au Groupe rapide d'intervention, une unité chargée des tâches de propreté[20],[21].
Avocat d'affaires
Après avoir prêté serment en 1981, il devient stagiaire puis collaborateur de l'avocat Guy Danet[22]. Inscrit au barreau de Paris, il crée en 1987 le cabinet « Leibovici - Claude - Sarkozy » en s'associant avec deux autres avocats : Arnaud Claude, spécialisé dans le droit immobilier, et Michel Leibovici[22]. Nicolas Sarkozy conduit en parallèle une carrière politique et une carrière d'avocat. Son élection à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983 lui permet de se constituer une clientèle « huppée », selon Rue89[22]. Après avoir été élu député en 1988, Nicolas Sarkozy continue son activité d'avocat d'affaires et propose des solutions fiscales à l'étranger à des clients fortunés comme Henri Leconte qui selon Rue89, en sortira ruiné[22]. En 2015, après sa mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » s'agissant des services apportés à Patrick Balkany, Arnaud Claude transmet la présidence du cabinet et l’usufruit de la plupart de ses parts à son fils Christofer[23]. Selon Mediapart, le cabinet est rebaptisé Realize en 2019[23].
Groupe Lagardère
En tant qu'avocat, Nicolas Sarkozy travaille régulièrement pour Arnaud Lagardère, qui le considère comme son « frère »[23]. Celui-ci commence à faire appel aux services de Nicolas Sarkozy après le décès en 2003 de son père Jean-Luc, afin de l’aider à régler le conflit de succession avec sa belle-mère Betty[23]. Le premier dossier lié à Arnaud Lagardère au sein du cabinet Claude et Sarkozy, confié à Nicolas Sarkozy, est ouvert en 2005 et porte sur des questions de droit des sociétés[23]. Selon une enquête publiée en 2013 par France Football, Nicolas Sarkozy demande en à Tamim ben Hamad Al Thani, prince héritier du Qatar et futur émir, que le Qatar monte au capital du groupe Lagardère, ce qui survient le mois suivant, alors que Guy Wyser-Pratte a tenté quelques mois plus tôt de casser la « Société en commandite » ; mécanisme juridique qui permet à Arnaud Lagardère de garder le contrôle sur le groupe[23]. Après sa défaite à l'élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy, redevenu avocat, se voit confier deux autres missions par le groupe Lagardère[23]. En , Arnaud Lagardère fait appel à Nicolas Sarkozy pour l’aider à négocier la vente à Vivendi de sa participation dans Canal+ France[23]. En , Nicolas Sarkozy est nommé au conseil de surveillance du Groupe Lagardère[24]. En , Nicolas Sarkozy est coopté au sein du conseil d'administration du groupe Lagardère, spécialisé dans les médias, alors qu'Arnaud Lagardère est contesté par Amber Capital, premier actionnaire[25].
Militantisme gaulliste
Déjà membre de l'UJP ; dès son arrivée à la faculté, Nicolas Sarkozy adhère à l'UDR en 1974. Il milite dès son entrée pour l'élection de Jacques Chaban-Delmas à la présidence de la République[26].
Devenu délégué départemental des jeunes UDR des Hauts-de-Seine, il participe à ce titre au congrès de Nice de , destiné à rallier Valéry Giscard d'Estaing aux gaullistes, alors majoritaires au Parlement. Dans son premier discours, prononcé pourtant bien après ceux des ténors du parti, il est longuement ovationné et remarqué entre autres par Charles Pasqua et Jacques Chirac. L'une de ses déclarations marquantes est : « Être jeune gaulliste, c'est être révolutionnaire »[27].
En 1976, il adhère au RPR, nouvellement créé, et devient responsable du parti gaulliste dans la section de Neuilly-sur-Seine, puis secrétaire dans la circonscription Neuilly-Puteaux l'année suivante. En 1977, à tout juste 22 ans, il est élu conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, en dernière position sur la liste d'Achille Peretti[28].
Il devient, en 1980, président du comité de soutien des jeunes à la candidature présidentielle de Jacques Chirac en vue de l'élection de 1981[29].
Élection à la mairie de Neuilly-sur-Seine
Le maire de Neuilly-sur-Seine, Achille Peretti, meurt en 1983 d'un arrêt cardiaque lors d'une réception officielle. Nicolas Sarkozy est chargé de préparer la campagne de Charles Pasqua (sénateur et conseiller municipal de Neuilly) qui est considéré comme son mentor en politique[30] et qui a été le témoin de son premier mariage[31]. Il prend ce dernier de court en présentant finalement sa propre candidature, expliquant que « la candidature de Pasqua ne passait pas » et que « ce sont les conseillers municipaux eux-mêmes qui [l]'ont conduit à franchir le pas »[32]. Après le refus de Jacques Chirac de trancher en faveur de Pasqua[33], ce dernier, opéré d'une hernie à la clinique Hartmann, renonce à se présenter. Nicolas Sarkozy est élu maire de Neuilly-sur-Seine le , face au centriste Louis-Charles Bary. À 28 ans, il devient ainsi l'un des plus jeunes maires de France et signe son premier succès politique majeur[34].
Il est chargé de mission, de 1987 à , pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au sein du ministère de l'Intérieur[35],[36].
Entrée à l'Assemblée nationale
Lors de la campagne présidentielle de 1988, il s'engage à nouveau aux côtés de Jacques Chirac et est chargé d'organiser ses grands meetings. Ses relations nouées au niveau local sont mises au service du candidat gaulliste qui le présente alors à sa fille, Claude Chirac, puis à Édouard Balladur, avec lesquels il se lie d'amitié. Après la défaite de la droite à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy est élu député dans la sixième circonscription des Hauts-de-Seine.
Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement
Lors de la victoire de la droite aux élections législatives de 1993, Nicolas Sarkozy est réélu député dans la sixième circonscription des Hauts-de-Seine au premier tour de scrutin, avec 64,9 % des voix. Nommé ministre du Budget dans le gouvernement Édouard Balladur le , il cumule cette fonction avec celle de porte-parole de gouvernement[37], et commence à être connu du grand public.
Parmi les membres de son cabinet, figurent Pierre Mariani (directeur de cabinet), Brice Hortefeux (chef de cabinet), Alexandre de Juniac (directeur adjoint du cabinet), Thierry Gaubert (chef adjoint de cabinet), Frédéric Oudéa (conseiller technique) ou encore François Werner (conseiller technique)[38].
À ce poste, il est chargé de préparer le collectif budgétaire pour 1993 puis les lois de finances pour 1994 et 1995. Il y inscrit certaines mesures fiscales comme la suppression définitive de la règle du décalage d’un mois en matière de taxe sur la valeur ajoutée et la réduction de treize à sept du nombre des tranches barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (voir Barèmes de l'impôt sur le revenu en France). Il hérite également de la mission de réduire le déficit budgétaire afin de mettre la France en conformité avec les critères de convergence prévus par le traité de Maastricht sur l’union économique et monétaire, entré en vigueur le . Il prépare ainsi la loi d’orientation quinquennale des finances publiques publiée le . En matière comptable, il est à l'origine des lois des 2 et créant le code des juridictions financières qui regroupe l'ensemble des dispositions de droit français relatives au jugement des comptes publics, ainsi qu'à la responsabilité des ordonnateurs, tandis qu'un nouveau plan comptable des communes est mis en place par la loi du . Enfin, il participe à la politique de privatisation entreprise par le gouvernement avec celle de la Société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (SEITA), dépendant de son ministère, le . L'Imprimerie nationale pour sa part, partie intégrante de l’administration centrale des finances depuis 1910, est transformée par la loi du en une société anonyme au capital entièrement détenu par l’État[39].
Sa notoriété s'accroît significativement après son intervention dans la prise d'otages de la maternelle de Neuilly, survenue dans la commune dont il est le maire, quelques jours après son entrée au gouvernement. Le , Érick Schmitt, alias « Human Bomb », retient en otage 21 enfants dans une classe d'une école maternelle de Neuilly-sur-Seine. Nicolas Sarkozy négocie directement avec « HB », et obtient la libération d'un enfant sous l'œil des caméras. Le preneur d'otages sera ensuite abattu de trois balles dans la tête, lors de l'assaut du RAID.
Soutien à Édouard Balladur pour l'élection présidentielle de 1995
Lors de l'élection présidentielle de 1995, il favorise Édouard Balladur à la place de Jacques Chirac[40]. Il est alors donné favori pour prendre la tête du gouvernement en cas de victoire d'Édouard Balladur[41]. Le , il abandonne sa fonction de porte-parole du gouvernement pour devenir porte-parole du candidat Balladur. Il conserve néanmoins sa fonction de ministre du Budget et est chargé des fonctions de ministre de la Communication, dont il était déjà chargé à titre provisoire depuis le , à la suite de la démission d'Alain Carignon[42].
Édouard Balladur, longtemps favori dans les sondages, arrive en troisième position du premier tour de l'élection présidentielle, avec 18,6 % des suffrages, derrière Jacques Chirac (20,8 %) et Lionel Jospin (23,3 %). Le , lors du dernier meeting de Jacques Chirac avant le second tour, Nicolas Sarkozy est sifflé et hué. À la suite de la victoire du maire de Paris, il n'obtient aucune fonction ministérielle dans les gouvernements Alain Juppé. Plusieurs journalistes y voient une vengeance de Chirac qui demanda de ne pas nommer des « traîtres »[43],[44]. Au cours d'un bref passage à une réunion nationale du RPR, le , il est à nouveau conspué. Débute alors une « traversée du désert » qui dure jusqu'en 1997.
Pendant l'été 1995, sous le pseudonyme « Mazarin », il publie dans le journal Les Échos une série de lettres intitulées « Les Lettres de mon château » présentées comme la correspondance fictive de Jacques Chirac avec diverses personnalités du monde politique[45]. Il a attendu 2004 pour reconnaître publiquement qu'il était l'auteur de ces articles[46].