Organisation de l'Église orthodoxe en Grèce
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L'organisation de l'Église orthodoxe en Grèce est un reflet de l'histoire récente du pays. Deux Églises autocéphales dominantes se partagent le pays : l'Église de Grèce (à peu de chose près, la Grèce d'avant 1913) et le Patriarcat œcuménique de Constantinople (à peu de chose près, les territoires devenus grecs en 1913 et en 1946). Sur le territoire grec, ces deux juridictions sont régies par un Saint-Synode commun formé par les 44 évêques métropolitains de l'Église de Grèce et 36 évêques métropolitains du Patriarcat de Constantinople (qui en compte en tout 50 dont 41 en Grèce). Ces 80 évêques métropolitains élisent ensemble l'archevêque d'Athènes, président du Saint-Synode, dont le titre est « archevêque d'Athènes et de toute la Grèce »[1].
À l'intérieur de la juridiction constantinopolitaine, l'Église de Crète et la communauté monastique du mont Athos disposent d'une certaine autonomie. Hormis le patriarche de Constantinople, l'archevêque d'Athènes et l'archevêque de Crète, tous les évêques qui ont la charge d'un évêché sur le territoire de la Grèce portent le titre de « métropolite » et sont d'égale dignité et toutes les cathédrales sont appelées métropoles. C'est l'ancienneté dans l'épiscopat qui établit les préséances entre métropolites[2].
Du IVe au VIIIe siècle de l'histoire chrétienne, au temps de la Pentarchie, deux patriarcats se partageaient déjà le territoire de la Grèce actuelle : celui de Rome s'étendant sur la partie occidentale et continentale du pays, et celui de Constantinople sur la Thrace et les îles égéennes orientales. À cette époque, les deux patriarcats étaient en accord doctrinal et canonique. En 732, l'empereur romain d'Orient Léon III l'Isaurien, confronté aux soulèvements italiens et grecs contre ses persécutions iconoclastes, rattache de tous les évêchés de Grèce au patriarcat œcuménique de Constantinople, situation canonique qui perdura jusqu'en 1833 lorsque le partage actuel fut mis en place de facto (et reconnu de jure en 1850).
L'article 3 de la constitution grecque de 1975 règle les rapports entre l'autorité civile et l'Église dans un sens plus laïc qu'auparavant mais sans instituer de séparation, car l'orthodoxie reste la religion de l'État, qui continue à financer l'Église et ses prêtres[1].