Paris-Nice 2008
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La course cycliste à étapes Paris-Nice a eu lieu du 9 au . L'épreuve fait partie de l'UCI Europe Tour 2008.
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Généralités | |||
Course | 66e Paris-Nice | ||
Étapes | 8 | ||
Dates | 9 – 16 mars 2008 | ||
Distance | 1 138,1 km | ||
Pays | France | ||
Lieu de départ | Amilly | ||
Lieu d'arrivée | Nice | ||
Équipes | 20 | ||
Partants | 160 | ||
Vitesse moyenne | 39,18 km/h | ||
Site officiel | Site officiel | ||
Résultats | |||
Vainqueur | Davide Rebellin (Gerolsteiner) | ||
Deuxième | Rinaldo Nocentini (AG2R-La Mondiale) | ||
Troisième | Yaroslav Popovych (Silence-Lotto) | ||
Classement par points | Thor Hushovd (Crédit Agricole) | ||
Meilleur grimpeur | Clément Lhotellerie[1] (Skil-Shimano) | ||
Meilleur jeune | Robert Gesink (Rabobank) | ||
Meilleure équipe | Quick Step | ||
◀2007 | 2009▶ | ||
Documentation |
Contexte : Le conflit opposant ASO et l'UCI
Cette 66e édition de la « course au soleil » est, comme l'édition 2007, au cœur du conflit opposant l'Union cycliste internationale et les organisateurs des grands tours que sont Amaury Sport Organisation (ASO), RCS Sport et Unipublic.
Ces sociétés se sont retirées en 2008 du ProTour, dont leurs épreuves faisaient partie depuis sa création en 2005. RCS (organisateur notamment du Tour d'Italie) et ASO (organisateur entre autres du Tour de France et de Paris-Nice) ont par conséquent pris la décision de se défaire de leurs obligations quant à l'invitation des équipes. Ce fut d'abord RCS qui décida au début du mois de février de ne pas inviter les formations Astana, Bouygues Telecom, Crédit agricole et High Road[2]. Quelques jours plus tard, c'est au tour d'ASO d'annoncer sa sélection, tenant à l'écart Astana pour Paris-Nice ainsi que les autres épreuves qu'elle organise[3], motivant sa décision par les affaires de dopage ayant secoué l'équipe en 2007[4]. Cette exclusion prive notamment de participation Alberto Contador, tenant du titre du Tour et de Paris-Nice, et provoque le mécontentement de l'UCI et de son président Patrick McQuaid[5] qui appelle au boycott de la course[6].
Les différents acteurs du cyclisme professionnel prennent alors position. L'Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels (AIGCP), regroupant les équipes cyclistes professionnelles, prend la décision de participer à l'épreuve[7], tandis que l'association des Cyclistes Professionnels Associés (CPA), par la voix de son président Cédric Vasseur déplore « un conflit qui s'éternise et n'a que trop duré » et constate que « les coureurs n'ont d'autre choix que de suivre les consignes dictées par leurs employeurs »[8].
La tension monte d'un cran lorsqu'ASO décide d'organiser Paris-Nice sous l'égide de la Fédération française de cyclisme[9],[10]. En réaction, l'UCI adresse le un courrier à destination des coureurs, les menaçant de peines de suspension de six mois, d'une amende de 10 000 francs suisse et d'une interdiction de participation aux championnats du monde et aux Jeux olympiques[11],[12].
Tandis que le Tribunal arbitral du sport, saisi par l'International Professional Cycling Teams (IPCT), décline sa compétence quant à la requête d'arbitrage déposée[13], les équipes membres de l'AIGCP décident majoritairement la veille du prologue de prendre de le départ de Paris-Nice[14].
Parcours
Equipes
Vingt équipes ont été invitées à participer à ce Paris-Nice. Toutes les équipes du ProTour sont présentes, à l'exception notable de la formation Astana, dont est membre le tenant du titre Alberto Contador[3]. Trois équipes continentales professionnelles ont été invitées : Agritubel, Skil-Shimano et Slipstream Chipotle.
Favoris
Ainsi, comme en 2007 lorsque Floyd Landis était absent, le vainqueur de l'édition précédente n'est pas au départ de Paris-Nice. C'est donc son dauphin Davide Rebellin qui porte le dossard n°1. Ayant prouvé sa bonne forme avec une victoire sur le Tour du Haut-Var, il fait légitimement partie des favoris. Également sur le podium en 2007, et vainqueur d'une étape en solitaire, l'Espagnol Luis León Sánchez de l'équipe Caisse d'Épargne a fait de Paris-Nice l'un des objectifs de sa saison[15]. Son équipe dispose par ailleurs d'autres atouts avec le vainqueur du Tour de France 2006 Óscar Pereiro, et de David López García, sixième à Nice en 2007.
La formation Silence-Lotto se présente avec deux vainqueurs potentiels : Cadel Evans, deuxième du Tour de France et auteur de plusieurs places d'honneur sur des courses par étapes en 2007, et Yaroslav Popovych, arrivé en provenance de Discovery Channel à l'intersaison. Il s'agit de la première collaboration des deux coureurs sur une même épreuve. Evans ayant pour objectif le Tour, Popovych pourrait bénéficier du soutien de ce dernier[16]. L'équipe CSC a pour leader le Luxembourgeois Fränk Schleck, toujours classé parmi les dix premiers de l'épreuve depuis 2004. Dans sa quête d'une première victoire finale dans une course par étapes, il est notamment accompagné d'un ancien vainqueur de Paris-Nice, Bobby Julich, et de Jens Voigt, double vainqueur du Tour d'Allemagne.
Parmi les autres leaders et favoris, Damiano Cunego, ancien vainqueur du Tour d'Italie, participe pour la première fois à Paris-Nice. David Millar, qui a reconnu le mont Ventoux deux fois dans la semaine précédant le départ[17], a récemment fini deuxième du Tour de Californie. Le champion de France Christophe Moreau peut également offrir un succès de choix à sa nouvelle équipe Agritubel. Au contraire, peu de sprinters participent à cette 66e édition de la course au soleil. L'équipe High Road fait exception en alignant André Greipel, Bernhard Eisel et Vicente Reynés. Thor Hushovd (Crédit agricole) et Gert Steegmans (Quick Step) sont également présents. Philippe Gilbert, déjà quatre fois vainqueur en 2008, et Rinaldo Nocentini, qui a remporté le Grand Prix de Lugano, font partie des coureurs en forme pouvant viser les victoires d'étape.
Thor Hushovd remporte le prologue de la « course au soleil », disputé sous la pluie pour la majorité des participants. Il devance le surprenant Basque Markel Irizar (Euskaltel-Euskadi) et l'Allemand Stefan Schumacher (Gerolsteiner).
Au terme d'une journée pluvieuse et venteuse, le Belge Gert Steegmans gagne la première étape raccourcie de moitié. Il devance un groupe d'une trentaine de coureurs dans un final en côte à Nevers. De nombreux coureurs ont été piégés par le vent et sont arrivés avec plusieurs minutes de retard, parmi lesquels Cadel Evans, Damiano Cunego et Christophe Moreau.
Le lendemain, dans un cadre météorologique similaire, Steegmans s'impose à nouveau au sprint sur Hushovd dans un groupe de quatre coureurs. L'étape est marquée par la longue course en tête du jeune Thierry Hupond qui prend le maillot à pois de meilleur grimpeur. Piégé par les chutes, le leader de la CSC Fränk Schleck perd à son tour plus de trois minutes.
Kjell Carlström sort vainqueur de la traversée des monts du Lyonnais et du Pilat, devant son compagnon d'échappée Clément Lhotellerie, qui s'empare du maillot de meilleur grimpeur. Présent dans un groupe de poursuivants, Sylvain Chavanel prend la tête du classement général.
Il doit cependant laisser filer sa tunique jaune dès le lendemain, sur les pentes du mont Ventoux, au profit du jeune Néerlandais Robert Gesink (Rabobank) qui domine l'ascension finale. Seul Cadel Evans parvient à le suivre et remporte l'étape.
Ayant bien résisté sur le mont Ventoux, Lhotellerie renforce son maillot à pois le vendredi dans les monts de Vaucluse. Dans les derniers kilomètres, Carlos Barredo attaque le groupe de tête dans lequel il se trouve et s'impose en solitaire à Sisteron.
Dominateur sur le Ventoux, Gesink perd le maillot jaune dans la descente du col du Tanneron dans l'avant-dernière étape, distancé entre autres par Rinaldo Nocentini et Davide Rebellin. Ce dernier est le nouveau leader du classement général. Sylvain Chavanel remporte l'étape à Cannes.
Dans une septième et dernière étape difficile, Rebellin parvient à contrôler ses poursuivants pour la victoire finale et conserve son maillot jaune. Luis León Sánchez franchit le premier la ligne d'arrivée.
Étape | Date | Villes étapes | type | Distance (km) | Vainqueur d'étape | Leader du classement général |
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Prologue | 9 mars | Amilly – Amilly | 4,6 | Thor Hushovd | Thor Hushovd | |
1re étape | 10 mars | La Chapelotte – Nevers | 93,5 | Gert Steegmans | Thor Hushovd | |
2e étape | 11 mars | Nevers – Belleville | 201 | Gert Steegmans | Thor Hushovd | |
3e étape | 12 mars | Fleurie – Saint-Étienne | 165,5 | Kjell Carlström | Sylvain Chavanel | |
4e étape | 13 mars | Montélimar – mont Ventoux | 176 | Cadel Evans | Robert Gesink | |
5e étape | 14 mars | Althen-des-Paluds – Sisteron | 172,5 | Carlos Barredo | Robert Gesink | |
6e étape | 15 mars | Sisteron – Cannes | 206 | Sylvain Chavanel | Davide Rebellin | |
7e étape | 16 mars | Nice – Nice | 119 | Luis León Sánchez | Davide Rebellin |
Cycliste | Pays | Équipe | Temps | |
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1 | Davide Rebellin | Italie | Gerolsteiner | 29 h 2 min 48 s |
2 | Rinaldo Nocentini | Italie | AG2R La Mondiale | + 3 s |
3 | Yaroslav Popovych | Ukraine | Silence-Lotto | + 48 s |
4 | Robert Gesink | Pays-Bas | Rabobank | + 51 s |
5 | Luis León Sánchez | Espagne | Caisse d'Épargne | + 1 min 09 s |
6 | Juan Manuel Gárate | Espagne | Quick Step | + 1 min 12 s |
7 | Gorka Verdugo | Espagne | Euskaltel-Euskadi | + 2 min 17 s |
8 | Carlos Barredo | Espagne | Quick Step | + 2 min 24 s |
9 | Sylvain Chavanel | France | Cofidis | + 2 min 39 s |
10 | Alexander Efimkin | Russie | Quick Step | + 3 min 21 s |