Pertes humaines de la guerre russo-ukrainienne
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Les pertes humaines de la guerre russo-ukrainienne comprennent six morts lors de l'annexion de la Crimée par la Russie (2014), 14 200 à 14 400 morts civils et militaires pendant la guerre du Donbass (2014-2022) et jusqu'à 500 000 victimes civiles et militaires lors de l'invasion russe de l'Ukraine (depuis 2022).
Lors de l'annexion russe de la Crimée du 23 février au 19 mars 2014, six personnes ont été tuées. Les morts comprennent : trois manifestants (deux pro-russes et un pro-ukrainien[1],[2]), deux soldats ukrainiens[3] et un soldat pro-russe[4]. Les deux soldats ukrainiens tués sont régulièrement inclus dans le bilan militaire de la guerre du Donbass[5]. Le 10 août 2016, la Russie accuse les forces spéciales ukrainiennes d'avoir mené un raid près de la ville d'Armyansk, au cours duquel deux militaires russes perdent la vie. Le gouvernement ukrainien qualifie le rapport de provocation[6]. Dix personnes ont été victimes de disparition forcée entre 2014 et 2016 et sont toujours portées disparues en 2017[7].
Le nombre total de décès confirmés dans la guerre du Donbass, commencée le 6 avril 2014, est estimé entre 14 200 et 14 400 jusqu'au 31 décembre 2021, y compris les décès militaires hors combat[8]. La plupart des morts ont eu lieu au cours des deux premières années de la guerre entre 2014 et 2015, lorsque des combats majeurs ont eu lieu avant les accords de Minsk.
Pertes totales au Donbass
Détails | Pertes | Période | Source |
---|---|---|---|
Civils | 3 404 tués (dont 306 étrangers) | 6 avril 2014 – 31 décembre 2021 | Nations unies[8] |
Forces armées ukrainiennes, Garde nationale et volontaires |
4 400 tués | 6 avril 2014 – 31 décembre 2021 | Nations unies[8] |
4 647 tués[note 1] | 6 avril 2014 – 23 février 2022 | Musée de l'Histoire militaire[9],[10],[11] | |
4 788 tués[note 1] | 6 avril 2014 – 23 février 2022 | UALosses project[12] | |
Forces séparatistes | 6 500 tués | 6 avril 2014 – 31 décembre 2021 | Nations unies[8] |
17 tués | 1er janvier – 25 février 2022 | RPD & RPL[13],[14] | |
Forces armées russes | 400 à 500 tués[note 2] | 6 avril 2014 – 10 mars 2015 | Département d'État américain[15] |
Total | 14 200 à 14 400 tués | 6 avril 2014 – 31 décembre 2021 | Nations unies[8] |
Au départ, le nombre connu de victimes militaires ukrainiennes variait considérablement en raison du fait que l'armée ukrainienne sous-estimait considérablement ses pertes[16], comme l'ont rapporté des médecins, des militants et des soldats sur le terrain, ainsi qu'au moins un législateur[16],[17],[18],[19],[20]. Plusieurs responsables médicaux furent débordés en raison du nombre important des victimes[16]. Finalement, le ministère ukrainien de la Défense déclare que les chiffres enregistrés par le Musée national de l'Histoire militaire sont les chiffres officiels, bien qu'encore incomplets[21], avec 4 629 décès (4 490 identifiés et 139 non identifiés) répertoriés au 1er décembre 2021[5],[10].
Selon les Forces armées ukrainiennes, 1 175 des militaires ukrainiens sont morts de causes non liées au combat au 5 mars 2021[22]. Par la suite, l'armée n'a pas publié de nouveaux chiffres sur leurs pertes hors combat, classant ces informations secret d'État[23].
Décès par oblast
Le tableau suivant n'inclut pas les 298 décès dus au crash du vol 17 de Malaysia Airlines ni les décès de militaires ukrainiens, qui sont répertoriés séparément.
Région | Pertes | Période | Source |
---|---|---|---|
Oblast de Donetsk | 2 420 civils et rebelles tués[25] | 6 avril 2014 – 15 février 2015 | BCAH |
Oblast de Louhansk | 1 185 civils et rebelles tués[25] | 1er mai 2014 – 15 février 2015 | BCAH |
Oblast de Donetsk | 5 042 civils et rebelles tués[26] | 6 avril 2014 – 18 février 2022 | RPD |
Oblast de Louhansk | 2 269 civils tués[27] | 6 avril 2014 – 23 février 2022 | RPL |
Disparus et capturés
Début juin 2015, les procureurs de la région de Donetsk signalent 1 592 civils disparus dans les zones contrôlées par le gouvernement, dont 208 avaient été localisés[28]. Dans le même temps, un rapport des Nations unies indique qu'entre 1 331 et 1 460 personnes sont portées disparues, dont au moins 378 soldats et 216 civils. 345 corps non identifiés, pour la plupart des soldats, sont détenus dans des morgues de l'oblast de Dnipropetrovsk ou enterrés[29]. Au total, fin octobre, 774 personnes sont portées disparues selon le gouvernement[30], dont 271 militaires[31]. Fin décembre 2017, le nombre de disparus confirmés du côté ukrainien est de 402[32], dont 123 soldats[33]. Les séparatistes signalent également 433 disparus de leur côté à la mi-décembre 2016[34], et 321 disparus à la mi-février 2022[35].
À la mi-mars 2015, selon le Service de sécurité ukrainien, 1 553 séparatistes avaient été libérés de captivité lors d'échanges de prisonniers entre les deux camps[36]. Par la suite, l'Ukraine libère 322 autres personnes fin février 2016[37],[38],[39] tandis qu'en septembre, 1 598 membres des forces de sécurité et 1 484 civils avaient été libérés par les rebelles[40]. Fin mars 2016, 1 110 combattants et sympathisants séparatistes, dont 743 civils, seraient toujours détenus par les forces ukrainiennes[41]. Le chiffre des prisonniers séparatistes est mis à jour à 816, dont 287 à 646 civils, en décembre[42],[34]. Fin mai 2015, le commandant ukrainien de l'aéroport de Donetsk, Oleg Kuzminykh, capturé lors de la bataille pour le complexe, est libéré[43].
En décembre 2017, un important échange de prisonniers a lieu au cours duquel les rebelles libèrent 73 des 176 prisonniers qu'ils détiennent, tandis que l'Ukraine libère 306 des 380 de leurs prisonniers. Parmi ceux ayant été libérés par l'Ukraine, 29 amenés au point d'échange refusent de retourner sur le territoire tenu par les séparatistes, tandis que 40 ayant déjà été libérés précédemment ne se sont pas présentés à l'échange. Parmi ceux libérés par les rebelles, 32 sont des soldats. Cela porte le nombre total de prisonniers libérés par les rebelles à 3 215[32]. Parmi ceux encore détenus par les séparatistes, 74 sont des militaires[44]. Le nombre de prisonniers libérés est mis à jour à 3 224 fin juin 2018[45], tandis que le nombre de ceux encore détenus par les rebelles est estimé à 113[46]. Fin décembre 2019, un nouvel échange de prisonniers a lieu, l'Ukraine libérant 124 combattants séparatistes et leurs partisans, tandis que 76 prisonniers, dont 12 militaires, sont renvoyés en Ukraine par les rebelles. Cinq ou six autres prisonniers libérés par les séparatistes décident de rester dans les territoires contrôlés par les rebelles[47],[48].
Combattants étrangers
Des volontaires étrangers sont impliqués dans le conflit, combattant des deux côtés. L'ONG Cargo 200 rapporte avoir documenté la mort de 1 479 citoyens russes combattant au sein des forces rebelles[49]. Le Département d'État des États-Unis estime que 400 à 500 d'entre eux sont des soldats russes réguliers[15]. Deux Kirghizes et un Géorgien sont également tués en combattant du côté séparatiste[50],[51]. De plus, au moins 233 citoyens ukrainiens nés à l'étranger et 19 étrangers sont morts du côté ukrainien[52]. L'un des militaires tués est l'ancien commandant rebelle tchétchène Isa Munayev[53].
Fin août 2015, selon le site d'information russe Delovaya Zhizn, la mort de 2 000 soldats russes en Ukraine au 1er février 2015 aurait été accidentellement révélée[54],[55].
Civils et journalistes étrangers
Au moins 306 civils étrangers ont été tués dans la guerre du Donbass avant l'invasion de 2022 :
- 298 passagers et membres d'équipage du vol 17 de Malaysia Airlines[56];
- Le journaliste italien Andrea Rocchelli (en) et son fixeur et interprète russe, l'activiste Andreï Mironov (en)[57],[58];
- Entre 4[58] et 11 journalistes et travailleurs des médias russes[49], les quatre confirmés par le CPJ sont : Igor Kornelyuk et Anton Volochine, respectivement correspondant et ingénieur du son ; Anatoly Klyan, cadreur ; et Andrey Stenin, photojournaliste ;
- Un civil russe tué dans le bombardement de Donetsk[59];
- Un diplomate lituanien[60].
Mines terrestres et autres explosifs
À la suite du conflit, de vastes étendues de la région du Donbass sont truffées par des mines terrestres et d'autres restes explosifs de guerre[61]. Selon le Coordonnateur humanitaire des Nations unies en Ukraine, en 2020, l'Ukraine est l'un des pays les plus touchés par les mines au monde, avec près de 1 200 victimes de mines/explosif depuis le début du conflit en 2014[62]. Un rapport de l'UNICEF publie en décembre 2019 indique que 172 enfants ont été blessés ou tués à cause de mines terrestres et d'autres explosifs[63],[64].
Décès notables
Militaires ukrainiens
- Oleksandr Radiïevskyi, général commandant le 21e brigade de Protection de l'ordre public, mort au combat le 23 juillet 2014 lors des batailles de Sievierodonetsk[65];
- Pavlo Snitsar, colonel, commandant de bataillon, mort au combat le 23 juillet 2014 lors des batailles de Sievierodonetsk[65].