Philadelphie
ville de Pennsylvanie, États-Unis / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Philadelphie?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
« Philadelphia » redirige ici. Pour les autres significations, voir Philadelphie (homonymie).
Pour les articles homonymes, voir Philly.
Philadelphie (en anglais : Philadelphia, /ˌfɪləˈdɛlfiə/), surnommée Philly, est une ville du Commonwealth de Pennsylvanie, située dans le nord est des États-Unis, entre New York et Washington D.C. Le nom de la ville, choisi par William Penn, signifie « amitié fraternelle[4] » en grec, car elle devait être un îlot de tolérance religieuse.
Philadelphie Philadelphia | ||||
Sceau de Philadelphie |
Drapeau de Philadelphie |
|||
De haut en bas et de gauche à droite : panorama de Philadelphie, statue de Benjamin Franklin, Liberty Bell, Philadelphia Museum of Art, Philadelphia City Hall et Independence Hall. | ||||
Administration | ||||
---|---|---|---|---|
Pays | États-Unis | |||
État | Pennsylvanie | |||
Comté | Philadelphie | |||
Type de localité | Ville-comté consolidée | |||
Maire Mandat |
Cherelle Parker (D) 2024-2028 |
|||
Code ZIP | 19092–19093, 19099, 191xx | |||
Code FIPS | 42101 (comté) | |||
GNIS | 1215531 | |||
Indicatif(s) téléphonique(s) local (locaux) | Indicatifs régionaux 215 et 267 Indicatif régional 445 |
|||
Démographie | ||||
Gentilé | Philadelphien(s) (en anglais : Philadelphian) |
|||
Population | 1 603 797 hab.[1] (2020) | |||
Densité | 4 584 hab./km2 | |||
Population aire urbaine | 6 245 051 hab.[2] (2020) | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 39° 57′ 10″ nord, 75° 09′ 49″ ouest | |||
Altitude | 12 m Min. 1,5 m Max. 131,3 m |
|||
Superficie | 34 990 ha = 349,9 km2 | |||
· dont terre | 330 km2 (94,31 %) | |||
· dont eau | 19,9 km2 (5,69 %) | |||
Fuseau horaire | EST (UTC-5) | |||
Divers | ||||
Fondation | ||||
Devise | « Philadelphia maneto » - « Let brotherly love continue[3] » |
|||
Surnom | « Philly, La ville de l'amour fraternel » (« City of brotherly love ») | |||
Localisation | ||||
Carte du comté de Philadelphie. | ||||
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Géolocalisation sur la carte : Pennsylvanie
| ||||
Liens | ||||
Site web | phila.gov | |||
modifier |
Selon le bureau du recensement des États-Unis, la ville de Philadelphie (Philadelphia City) compte 1 603 797 habitants dans ses limites en 2020[1], ce qui en fait la sixième ville la plus peuplée du pays après New York, Los Angeles, Chicago, Houston et Phoenix. Avec 6 245 051 habitants, l'aire métropolitaine de Philadelphie (Philadelphie–Camden–Wilmington ; PMSA) constitue la septième agglomération des États-Unis[2].
Centre historique, culturel et artistique majeur aux États-Unis, Philadelphie est également un grand port industriel sur le fleuve Delaware, qui se jette dans l'océan Atlantique. Fondée en 1682, elle fut, jusqu'en 1790, la ville la plus peuplée d'Amérique du Nord. Entre 1774 et 1800, le Congrès des États-Unis s'est réuni en plusieurs endroits, le plus souvent à Philadelphie, faisant de celle-ci la capitale de facto provisoire du pays, jusqu'à ce que Washington devienne la capitale définitive. Par ailleurs, Philadelphie entretint pendant quelques décennies une rivalité financière et politique avec New York, avant d'être supplantée par sa rivale.
À présent, Philadelphie est la principale métropole de l'État de Pennsylvanie (dont la capitale est Harrisburg) et le siège du comté de Philadelphie.
Origine de son nom
Son nom, qui veut dire « amitié fraternelle » (voir adelphité), est celui de la ville antique de la région de Lydie, fondée par Attale II philadelphe, frère d'Eumène II, roi de Pergame, où s'établit une des sept congrégations chrétiennes mentionnées dans l'Apocalypse.
Débuts
Avant l'arrivée des Européens, environ 20 000 Amérindiens Lenapes, appartenant à la nation algonquine habitaient dans la vallée du Delaware[5] et le village de Shackamaxon était situé à l'emplacement actuel du quartier de Kensington, au nord du centre-ville.
L'exploration de la vallée du Delaware commença au début du XVIIe siècle. Les premiers colons suédois, néerlandais et anglais revendiquèrent tour à tour les rives du fleuve : la Nouvelle-Suède, fondée en 1638, fut annexée à la Nouvelle-Néerlande en 1655. Puis la région passa définitivement dans le giron britannique en 1674.
En 1681, le roi d'Angleterre Charles II octroya une charte à William Penn en échange de l'annulation d'une dette que le gouvernement devait à son père. Par ce document, la colonie de Pennsylvanie était officiellement fondée[6]. William Penn (1644-1718) était un quaker anglais : il appartenait à ce groupe religieux dissident, persécuté en Angleterre, qui rejetait la hiérarchie ecclésiastique et prônait l'égalité, la tolérance, la non-violence. La Pennsylvanie devint rapidement un refuge pour tous ceux qui étaient opprimés pour leur foi. William Penn partit ainsi en Amérique en 1682 et fonda la ville de Philadelphie. Il souhaitait que cette cité serve de port et de centre politique. Même si Charles II lui en avait donné la propriété, William Penn acheta la terre aux Amérindiens afin d'établir avec eux des relations pacifiques[7]. Il aurait signé un traité d’amitié avec le chef lenape Tamanend à Shackamaxon en 1682[8].
Philadelphie fut aménagée selon un plan en damier, le plus ancien des États-Unis, avec des rues larges et cinq parcs[9]. Pour la première fois dans le Nouveau Monde, les rues furent désignées par des numéros, dès cette date, ce qui en fait la première réalisation moderne de la nomenclature urbaine alphanumérique. Mais surtout, William Penn voulait rendre cette ville et la Pennsylvanie plus humaines, en supprimant la peine de mort pour les vols et en garantissant la liberté de culte[10]. Le nom de la ville, emprunté au grec Φιλαδέλφια (« amour fraternel »), reflétait cette ambition. Lorsque William Penn revint d'Angleterre en 1699 après une absence de quinze ans, il trouva une ville agrandie et qui se plaçait juste derrière Boston par sa population[11]. De nombreux immigrants européens, anglais, néerlandais, huguenots, étaient en effet arrivés, attirés par la prospérité de la ville et sa tolérance religieuse. Un premier groupe d'Allemands s'installa en 1683 dans le quartier actuel de Germantown[12]. William Penn donna une charte à la cité le [13] afin de créer des institutions municipales : un maire, des conseillers et une assemblée[14].
Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Philadelphie était devenue la cité la plus peuplée des Treize Colonies (45 000 habitants en 1780[15]), dépassant Boston. Elle disputait même avec Dublin la place de deuxième ville de l'empire britannique, en dehors de l'Angleterre[12].
Un foyer des Lumières
À la fin du XVIIIe siècle, Philadelphie était le « véritable centre des Lumières révolutionnaires[16] », notamment sous l'impulsion de Benjamin Franklin (1706-1790). Ce savant, né à Boston, vécut à Philadelphie à partir de 1723 et fut l’un des fondateurs de la Library Company of Philadelphia (1731), de l'université de Pennsylvanie (1740) et de la société américaine de philosophie (1743). En 1752, il inventa le paratonnerre. En 1728, John Bartram créa un jardin botanique, le premier de ce genre en Amérique du Nord[17]. C’est également au XVIIIe siècle que Philadelphie devint le principal centre d'édition des Treize colonies : le premier journal, The American Weekly Mercury, parut en 1719[17]. La Pennsylvania Gazette (1723) joua un grand rôle pendant la révolution américaine. En 1739 fut publié le premier traité contre l'esclavage[17] et la ville devint, avec Boston, l'un des centres anti-esclavagistes du pays.
Le savoir et la culture connurent un développement important au XVIIIe siècle, ce qui vaut à la ville d'être parfois appelée « l'Athènes de l'Amérique ». Dans les années 1760 s'ouvrirent une école d'anatomie, une école de médecine en 1765 et, l'année suivante, un théâtre permanent[18]. C'est en 1790 que fut inaugurée la Law School of the University of Pennsylvania, la plus ancienne école de droit des États-Unis. Plusieurs artistes de la ville fondèrent en 1794 le Columbianum, qui constituait alors la première société pour la promotion des beaux-arts[17].
Enfin, Philadelphie se dota d'équipements, de bâtiments publics et d'infrastructures urbaines avant les autres cités américaines et sous l'impulsion de Benjamin Franklin[19] : un hôpital et une compagnie de pompiers dès les années 1730 ; plusieurs banques furent fondées dans les années 1780[17]. La Pennsylvania State House (actuel Independence Hall), où siégeait l'assemblée coloniale, fut achevée en 1753. Les rues furent progressivement pavées et éclairées au gaz[20].
Révolution américaine
Dans les années 1770, Philadelphie devint l'un des principaux foyers de la révolution américaine. Les Fils de la Liberté, une organisation de patriotes américains, furent très actifs dans la ville : ils résistèrent aux mesures fiscales imposées par la métropole et incitaient les colons à boycotter les marchandises anglaises.
Philadelphie fut choisie à cause de sa position centrale au sein des Treize colonies pour accueillir le Premier Congrès continental, qui se réunit du 5 septembre au au Carpenters' Hall. Le Second Congrès continental se tint entre 1775 et 1781, date de la ratification des Articles de la Confédération. Pendant la guerre d'indépendance, cette assemblée organisa l'armée continentale, émit du papier monnaie et s'occupa des relations internationales du pays. Les délégués signèrent la Déclaration d'indépendance le . Cependant, à la suite de la défaite américaine de Brandywine en 1777, le Congrès dut quitter la ville, ainsi que les 2/3 de la population[21]. Les habitants durent cacher la « cloche de la liberté »[22].
Plusieurs batailles opposèrent les Américains, commandés par George Washington, aux troupes britanniques en Pennsylvanie. Après avoir investi Philadelphie en , les Britanniques concentrèrent à Germantown 9 000 hommes, que Washington ne parvint pas à vaincre. En , les Anglais abandonnèrent Philadelphie pour protéger New York, exposée à la menace française[23]. Dès juillet, le Congrès revenait à Philadelphie. Une Convention constitutionnelle se réunit à Philadelphie en 1781 afin de rédiger une constitution. Ce texte, organisant les institutions du nouveau pays, fut signée à l'Independence Hall en septembre 1787. C'est dans le Congress Hall que fut élaborée la Déclaration des droits en 1790, les dix premiers amendements à la Constitution américaine.
Capitale provisoire des États-Unis
Le Congrès continental s'installa à New York en 1785 mais, sous la pression de Thomas Jefferson, il déménagea à Philadelphie en 1790[24], qui fit office pendant dix ans de capitale provisoire des États-Unis, pendant que Washington D.C. était en chantier[9].
En 1793, une terrible épidémie de fièvre jaune ravagea la ville. On compta plus de 5 000 victimes, soit près de 10 % de la population[25].
En 1799, Washington devint capitale fédérale. Philadelphie perdit aussi, la même année, son statut de capitale d'État, au profit de Lancaster.
La ville fut aussi la capitale de la finance américaine. Pendant quatre décennies, la Bourse de Philadelphie, ouverte sur Chestnut Street[26] en 1790, fut en effet le premier centre boursier de la fédération. C'est l'année de l'émission d'un grand emprunt obligataire public de 8 M$ de dollars pour restructurer la dette des nouveaux États-Unis[27]. En 1791, la First Bank of the United States, au capital de 10 M$ dont 20 % détenus par l'État, est la première action cotée. Le premier banquier de la ville, le Français Stephen Girard, la rachète en 1811 pour financer la guerre de 1812.
Industrialisation au XIXe siècle
Le commerce maritime de Philadelphie fut perturbé par l'Embargo Act de 1807 puis par la guerre de 1812 contre l'Angleterre. Après cette date, New York dépassa la cité et le port de Pennsylvanie[28].
Au début du XIXe siècle, Philadelphie connut un important essor économique grâce aux richesses agricoles et minières (charbon) présentes dans son arrière-pays ; la construction de routes, de canaux et de voies ferrées permit à la ville de maintenir son rang dans la révolution industrielle. Le textile, la confection, la métallurgie, la fabrication du papier et du matériel ferroviaire, la construction navale, l'agro-alimentaire étaient les principales industries du XIXe siècle. Philadelphie était également un centre financier de première importance. Pendant la guerre de Sécession (1861-1865), les usines de la ville fournirent les armées de l'Union en matériel militaire et en ressources diverses. Les hôpitaux jouèrent également un rôle en accueillant de nombreux blessés lors du conflit.
En raison de la mécanisation de l'agriculture dans le Sud des États-Unis, des milliers d'Afro-Américains commencèrent à migrer vers le nord et Philadelphie devint l’une des destinations privilégiées de cet afflux. Comme dans d'autres cités américaines, les années qui précédèrent la guerre de Sécession furent marquées par des violences contre les nouveaux migrants, comme lors des émeutes anti-catholiques de mai-juin 1844[29]. Avec l'Acte de Consolidation (Act of Consolidation) de 1854, la municipalité de Philadelphie annexa plusieurs districts, townships et quartiers périphériques. Cette décision permit de faire correspondre les limites de la ville avec celle du comté et d'améliorer la gestion des problèmes urbains. Cependant, la municipalité républicaine continuait à être corrompue et les fraudes et les intimidations lors des élections étaient fréquentes.
Exposition universelle de 1876
En 1876, Philadelphie accueillit la première exposition universelle organisée sur le sol américain (la Centennial International Exhibition en anglais). Elle commémorait le centenaire de la Déclaration d'indépendance et se tint dans le Fairmount Park, près de la Schuylkill River. Elle attira quelque 9 789 392 visiteurs[30]. La plupart des bâtiments de l'exposition furent conservés par la Smithsonian Institution à Washington DC. Parmi les innovations qui furent montrées au public, on peut citer le téléphone d'Alexander Graham Bell, la machine à écrire de Remington, le ketchup Heinz, la Racinette (ou Root beer), ou encore l'automate à fabriquer des vis d'horlogerie et la chaîne de montage horlogère (Waltham Watch Company).
Mutations du XXe siècle
En 1903, Mother Jones organise à Philadelphie l'une des premières manifestations contre le travail des enfants aux États-Unis[31].
Des milliers d'immigrants venus d'Allemagne, d'Italie, d'Irlande et d'Europe de l'Est vinrent travailler dans les industries de la ville au tournant du XXe siècle et se regroupèrent dans des quartiers distincts. Pendant la Première Guerre mondiale, l'arrivée des Afro-Américains fuyant la ségrégation raciale du Sud modifia la structure de la population. Avec le développement du transport ferroviaire puis du métro en 1907, et de l'automobile, les classes moyennes commencèrent à quitter le centre-ville pour résider en banlieue. Les premiers gratte-ciel firent leur apparition et le pont Benjamin-Franklin fut construit. Après la Grande Dépression, Philadelphie était connue pour la vigueur de son syndicalisme et pour ses multiples grèves. Le chômage augmenta fortement et se maintint à un haut niveau dans les années 1930, malgré les emplois créés par la Work Projects Administration. Il fallut attendre la Seconde Guerre mondiale pour que la ville sortît de la crise, grâce aux industries de l'armement.
En 1950, Philadelphie atteignit son apogée démographique, avec un peu plus de deux millions d'habitants ; les logements étaient alors souvent insuffisants et insalubres. Dans les années 1960, des émeutes raciales éclatèrent, au moment du mouvement américain des droits civiques. Les problèmes sociaux s'aggravèrent avec la montée du chômage, la drogue et la violence des gangs. Les classes moyennes blanches fuirent le centre vers les comtés environnants : ainsi la ville perdit plus de 13 % de sa population dans les années 1970[32].[réf. incomplète]
La municipalité adopta une nouvelle charte en 1951 donnant plus de pouvoirs au maire. Le maire Joseph S. Clark Jr. (en) inaugura une politique de renouvellement urbain : amélioration des routes et du système des transports (SEPTA, 1965), réhabilitation urbaine, création de centres commerciaux et de parcs. Mais la ville était alors à la limite de la banqueroute au début des années 1990, à l'instar d'autres grandes villes de la côte est comme New York, qui connut une crise et une situation de faillite similaire. Depuis, la situation du logement et de l'emploi s'est améliorée dans plusieurs quartiers, mais la violence reste toujours à un niveau élevé[réf. nécessaire].
Situation
Philadelphie se trouve dans le Nord-Est des États-Unis, à 130 km au sud-ouest de New York, dans la région industrielle de la Manufacturing Belt (« ceinture des usines »), à la même latitude que les Baléares ou la Calabre. Elle appartient à un espace urbanisé en continu, le BosWash, qui s'étend de Boston au nord à Washington, D.C. au sud. La ville se targue de se trouver à moins de 100 miles de New York par la route, 94 exactement (environ 152 km). La ville est située entre la chaîne des Appalaches au nord et l'ouest, et l'océan Atlantique au sud et à l'est.
Philadelphie est construite dans le Sud-Est de la Pennsylvanie et la banlieue s'est développée en partie au sud-est sur le New Jersey, grâce aux ponts Benjamin Franklin et Walt Whitman. Le centre de la ville s'étend principalement sur la rive droite du fleuve Delaware, dont elle commande l'estuaire situé au sud. La rivière Schuylkill se jette dans le Delaware au sud de la ville : c'est sur ce site de confluence que se sont développés les chantiers navals. D'autres cours d'eau moins importants traversent la ville : Cobbs Creek, Wissahickon Creek et Pennypack Creek.
Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la ville a une superficie totale de 369,4 km2, dont 349,9 km2 de terre et 19,6 km2 de plans d'eau, soit 5,29 % du total. Le territoire de la municipalité (Philadelphia City) est 3,5 fois plus étendu que celui de Paris. L'agglomération occupe un site de plaine fluviale plat et peu élevé. L'altitude moyenne est de 13 mètres[33]. La zone métropolitaine de Philadelphie, qui occupe la vallée du Delaware, compte près de six millions d'habitants.
Climat
Philadelphie possède un climat continental humide. Les étés sont très chauds et humides et les hivers sont froids et souvent secs. En été, les indices de chaleur dépassent parfois les 40 °C à cause de l'humidité combinée aux températures élevées. L'indice de chaleur le plus élevé à Philadelphie fut de 54 °C le [34]. Les précipitations sont assez régulièrement réparties sur toute l'année, avec six à huit jours de pluie par mois et un total de 1 054,1 mm sur l'année[35]. Il tombe en moyenne 58 cm de neige par an[36].
Juillet étant le mois le plus arrosé de l'année, les pluies tombent sous forme de pluies chaudes de courte durée. Les précipitations estivales peuvent faire déborder la rivière Schuylkill[36]. Les températures du mois de juillet varient en moyenne entre 20 °C à 25 °C pour les minimales nocturnes et 30 °C à 35 °C en journée avec parfois des pointes à 38 °C pendant les vagues de chaleur, les nuits peuvent parfois être très chaudes avec des températures restant au-dessus des 30 °C une grande partie de la nuit.
La plus haute température enregistrée fut de 41,1 °C le à PHL et en à Northeast Philadelphia Airport (à noter qu'une température de 44 °C fut enregistrée le 9 et le , pendant la grande vague de chaleur à Phoenixville situé à 35 km à l'est de Philadelphie)[37]. L'été indien se prolonge parfois jusqu'à mi-novembre, l'automne et le printemps sont relativement doux, mais courts. L'hiver arrive rapidement et peut s'accompagner de vagues de froid (cold waves) qui apportent des tempêtes de neige (blizzard). La température moyenne basse pour le mois de janvier est de −4 °C, la moyenne haute est de 5 °C. La température la plus basse enregistrée a été de −23,9 °C le à PHL.
Philadelphie bénéficie d'un bon ensoleillement avec 2 498,4 heures par an.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −3,6 | −2,5 | 1,3 | 6,7 | 12,2 | 17,6 | 20,6 | 19,9 | 15,7 | 9,1 | 4 | −1,1 | 8,3 |
Température moyenne (°C) | 0,5 | 2 | 6,4 | 12,2 | 17,7 | 22,9 | 25,6 | 24,7 | 20,6 | 14,2 | 8,7 | 3 | 13,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 4,6 | 6,6 | 11,5 | 17,7 | 23,2 | 28,2 | 30,6 | 29,6 | 25,6 | 19,2 | 13,3 | 7,1 | 18,1 |
Record de froid (°C) | −21,7 | −23,9 | −15 | −10 | −2,2 | 6,7 | 10,6 | 6,7 | 1,7 | −3,9 | −13,3 | −20,6 | −23,9 |
Record de chaleur (°C) | 23,1 | 26,1 | 30,6 | 35 | 36,1 | 38,9 | 40 | 41,1 | 38,9 | 35,6 | 28,9 | 22,8 | 41,1 |
Ensoleillement (h) | 155,7 | 154,7 | 202,8 | 217 | 245,1 | 271,2 | 275,6 | 260,1 | 219,3 | 204,5 | 154,7 | 137,7 | 2 498,4 |
Précipitations (mm) | 77 | 67,1 | 96,3 | 90,7 | 94 | 87,1 | 110,5 | 88,6 | 96 | 80,8 | 75,7 | 90,2 | 1 054,1 |
dont neige (cm) | 18 | 22,1 | 6,4 | 1,3 | 4,8 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,8 | 9,1 | 57,9 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 7,8 | 7,2 | 8,5 | 8,6 | 8,5 | 8,2 | 8 | 6,4 | 7,2 | 6,6 | 7,4 | 7,9 | 92,2 |
Humidité relative (%) | 66,2 | 63,6 | 61,7 | 60,4 | 65,4 | 67,8 | 69,6 | 70,4 | 71,6 | 70,8 | 68,4 | 67,7 | 67 |
Environnement
Les habitants de Philadelphie produisent 400 tonnes de déchets recyclables par jour. La ville est confrontée à un problème de recyclage en 2019, depuis que la Chine a décidé de cesser les importations de déchets plastiques[39].
Urbanisme et quartiers
L'urbanisme de Philadelphie est caractéristique d'une grande ville américaine, tout en possédant un quartier historique comme Boston ou La Nouvelle-Orléans.
Le centre de la ville (Center City) suit un plan orthogonal depuis sa fondation ; il forme un quadrilatère délimité à l'est par le Delaware au nord par Vine Street, à l'ouest par la Schuylkill et au sud par South Street. Le centre de ce quadrilatère est occupé par l'Hôtel de ville. Ce bâtiment se trouve dans l'axe de deux rues, Broad Street et Market Street, qui se coupent à angle droit à la manière d'un cardo et d'un decumanus romains. Les rues orientées est-ouest, portent des noms d'arbres[40]. La Benjamin Franklin Parkway, sorte de Champs-Élysées de Philadelphie, est une avenue radiale qui relie l'Hôtel de ville au Fairmount Park et au Philadelphia Museum of Art. Le centre historique se trouve à l'est, le centre des affaires à l'ouest. Le quartier de Center City compte de nombreuses institutions culturelles, des galeries et des centres commerciaux.
Le plan d'urbanisme de la fin du XVIIe siècle a disposé quatre places aux coins du Center City : Washington Square West (en), Rittenhouse Square, Logan Square et Franklin Square. La Fairmount Park Commission regroupe un ensemble de jardins publics dispersés dans l'agglomération, pour une superficie totale de 3 723 hectares – soit 37,23 km2[41]. Le principal, Fairmount Park, se trouve le long de la Schuylkill River et du Wissahickon Creek, au nord-ouest de Center City, et s'étend sur 17 km2, soit cinq fois la superficie du Central Park de New York et deux fois le Bois de Boulogne à Paris.
Autour du centre se trouvent des ghettos (West Philadelphia, Camden) ainsi que le quartier universitaire (University City, à l'ouest de la Schuylkill). Cette première auréole est également constituée de quartiers intermédiaires et mixtes, qui ont chacun leur identité. La plupart correspondent aux anciens villages ou villes du comté de Philadelphie avant leur annexion par la ville. Les quartiers de classes moyennes et aisées s'étendent assez loin du centre et lui sont reliées par un système de voies rapides et de trains de banlieue.
Évolution et répartition
Historique des recensements | |||
Ann. | Pop. | %± | |
---|---|---|---|
1790 | 28 522 | — | |
1800 | 41 220 | ▲ +44,52 % | |
1810 | 53 722 | ▲ +30,33 % | |
1820 | 63 802 | ▲ +18,76 % | |
1830 | 80 462 | ▲ +26,11 % | |
1840 | 93 665 | ▲ +16,41 % | |
1850 | 121 376 | ▲ +29,59 % | |
1860 | 565 529 | ▲ +365,93 % | |
1870 | 674 022 | ▲ +19,18 % | |
1880 | 847 170 | ▲ +25,69 % | |
1890 | 1 046 964 | ▲ +23,58 % | |
1900 | 1 293 697 | ▲ +23,57 % | |
1910 | 1 549 008 | ▲ +19,73 % | |
1920 | 1 823 779 | ▲ +17,74 % | |
1930 | 1 950 961 | ▲ +6,97 % | |
1940 | 1 931 334 | ▼ −1,01 % | |
1950 | 2 071 605 | ▲ +7,26 % | |
1960 | 2 002 512 | ▼ −3,34 % | |
1970 | 1 948 609 | ▼ −2,69 % | |
1980 | 1 688 210 | ▼ −13,36 % | |
1990 | 1 585 577 | ▼ −6,08 % | |
2000 | 1 517 550 | ▼ −4,29 % | |
2010 | 1 526 006 | ▲ +0,56 % | |
2020 | 1 603 797 | ▲ +5,1 % |
Sixième commune et huitième agglomération des États-Unis, la ville de Philadelphie compte 1 603 797 habitants dans ses limites municipales (Philadelphia City) en 2020[1] et 6 245 051 habitants dans son aire métropolitaine (PMSA : Philadelphie-Camden –Wilmington) selon le bureau du recensement des États-Unis[2].
Au milieu du XVIIIe siècle, Philadelphie était la ville la plus peuplée des Treize Colonies britanniques. Malgré sa croissance démographique spectaculaire, elle n'a cessé de reculer dans le classement des villes américaines. Elle est dépassée par New York à la fin du XVIIIe siècle, par Chicago dans les années 1880 et Los Angeles dans les années 1950. La plus forte augmentation de la population philadelphienne a eu lieu à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle : le nombre d'habitants a doublé entre 1880 et 1920, grâce à l'immigration européenne. Après un apogée démographique en 1950 (deux millions d'habitants), la ville s'est dépeuplée à la suite des problèmes sociaux : les classes moyennes blanches ont quitté la municipalité pour s'installer dans les comtés périphériques. Entre 1950 et 2000, Philadelphie a perdu plus de 480 000 habitants. Malgré la politique de revitalisation de certains quartiers et la gentrification en cours, la tendance à la baisse continue (-4,5 % entre 1990 et 2000[42]), mais à un rythme moins fort.
La densité de population de Philadelphie, comparable à celle de Boston ou de Chicago, était de 4 337,3 habitants par km2 en 2000.
Caractéristiques ethniques et sociales
La répartition ethnique se caractérise par le fait qu'aucun groupe n'est majoritaire : la proportion des Euro-Américains est faible (45 %) par rapport à la moyenne nationale et elle tend à diminuer. En 2005, 183 329 personnes déclaraient avoir des ancêtres irlandais, 121 397 des ancêtres italiens et 106 339 des ancêtres allemands[43]. Ces trois communautés, formées par les descendants des migrants des années 1880-1920, impriment leur marque à la vie culturelle de Philadelphie.
Les Afro-Américains forment une communauté importante (43,2 % du total) et en augmentation. Ce groupe se concentre dans les secteurs situés à l'ouest et au nord du centre-ville.
La part des Hispaniques et Latino-Américains est plus faible (8,5 %) que dans le reste du pays, mais leur effectif augmente. La communauté Jamaïcaine, au deuxième rang national, et Portoricaine (97 689 en 2005[43], troisième rang national) sont les mieux représentées.
La population d'origine asiatique représente 4,5 % des Philadelphiens : la principale communauté est celle des Chinois, estimée à 20 539 personnes en 2005[43], soit la deuxième en nombre de la côte est, après celle de New York. Le quartier chinois se trouve dans le centre-ville autour de Race Street, entre la 8e et la 11e Rue.
Le taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est de 24,5 %, soit deux fois plus que la moyenne de l'État[44]. Il reste largement supérieure à la moyenne nationale (13,3 %). Le revenu annuel moyen par habitant est de 19 140 $[45]. Parmi les grandes villes de la mégalopole, Philadelphie est la plus pauvre[46]. Le taux de chômage, avec 5,7 % de la population active en 2007[47], est supérieur à la moyenne nationale.
En ce qui concerne la criminalité, Philadelphie est à la sixième place des villes de plus de 500 000 habitants les plus dangereuses des États-Unis[48]. En 2004, 377 meurtres ont été recensés, essentiellement dans les ghettos, soit un taux de 25,6 pour 100 000 habitants, alors que la moyenne nationale est de 6,9 et celle de New York de 6,6[49]. En 2006, le nombre d'homicides s'élevait à 406[50].
Le pourcentage de diplômés de l'université est plus faible que dans le reste de la Pennsylvanie. Cependant, le nombre d’étudiants est important (107 519 en 2005[51], soit 13,5 % de la population totale), à cause de la présence de nombreux établissements d’enseignement supérieur sur le territoire de la municipalité.
Les services publics, municipaux ou privés pourvoient à la majorité des emplois. Le secteur industriel emploie 8 % de la population active, soit un peu plus de 45 000 personnes en 2005[52].
Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 77,94 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 10,10 % l'espagnol, 2,22 % une langue chinoise, 1,02 % le vietnamien, 0,87 % le russe, 0,61 % l'arabe, 0,60 % le français, 0,60 % un créole français, 0,59 % le cambodgien, 0,57 % une langue africaine et 4,86 % une autre langue[53].
Administration locale
Les limites du comté et de la ville de Philadelphie sont les mêmes depuis l'Act of Consolidation de 1854. Toutes les fonctions politiques sont assurées par la municipalité depuis 1952.
Tendances politiques et résultats
Entre la guerre de Sécession et le milieu du XXe siècle, la municipalité a été dominée par le Parti républicain. Après la Grande Dépression des années 1930, les démocrates progressent et finissent par remporter la mairie en 1952. Aux élections présidentielles de 2008 et comme à celles de 2012, le candidat démocrate Barack Obama remporte respectivement 83 et 85 % des suffrages à Philadelphie. Enfin, en 2015, la ville envoie quatre représentants au Congrès américain ; il s'agit de trois démocrates et un républicain.
Administration municipale
Maire
La ville est dirigée par un maire élu pour quatre ans et qui ne peut remplir plus de deux mandats consécutifs. Pour se représenter, il doit attendre au moins une période de quatre ans. Depuis 1952, tous les maires de Philadelphie sans exception sont démocrates et sont plutôt favorables à une intervention publique en faveur des catégories sociales défavorisées comme n'imposer aucune taxe locale sur les produits de première nécessité tel le savon.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
2 janvier 1984 | 6 janvier 1992 | Wilson Goode | D | |
6 janvier 1992 | 3 janvier 2000 | Ed Rendell | D | |
3 janvier 2000 | 7 janvier 2008 | John F. Street | D | |
7 janvier 2008 | 4 janvier 2016 | Michael Nutter | D | |
4 janvier 2016 | Jim Kenney | D | ||
en cours | Cherelle Parker | D |
Conseil municipal
Le conseil municipal (Philadelphia City Council) est l'organe délibérant et législatif de la ville. Il compte dix-sept membres dont dix sont élus dans les districts, les sept autres représentent l'ensemble de la ville et sont élus par tous les citoyens. Leur mandat est de quatre ans, sans limite de renouvellement.
Le président du Conseil est choisi par les conseillers ; depuis 2012, ce poste est occupé par le démocrate Darrell L. Clarke.
Le conseil municipal se réunit une fois par semaine en séance publique à l'hôtel de ville de Philadelphie. Les décisions sont prises à la majorité. Le maire peut opposer son droit de veto. Mais le conseil peut outrepasser ce droit par un vote à la majorité des deux tiers[54]. En 2005, la municipalité employait environ 30 000 personnes[55].
Justice
La Cour d'appel ordinaire du comté (Philadelphia County Court of Common Pleas) est la cour de justice pour Philadelphie. Elle est financée par les fonds municipaux et fonctionne avec les employés de la ville. La cour des contraventions routières s’occupe des infractions au code de la route. Bien que la capitale de l'État de Pennsylvanie soit à Harrisburg, il arrive que la Cour suprême, la cour supérieure et la cour du Commonwealth tiennent des séances à Philadelphie. Les juges de ces instances sont élus par l'ensemble des citoyens de la ville.
Par ailleurs, la James A. Byrne United States Courthouse se trouve à Philadelphie. C'est un bâtiment qui accueille la Cour d'appel des États-Unis pour le troisième circuit et le tribunal de district des États-Unis pour le district oriental de Pennsylvanie.