Guerre de la première coalition
coalition formée entre 1792 et 1797, par les puissances européennes contre la France révolutionnaire / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La première coalition est une alliance formée au début de 1793 par plusieurs États européens contre la France, devenue une république en septembre 1792 et qui a exécuté Louis XVI le . Cette coalition prolonge l'alliance entre l'Autriche et la Prusse, en guerre contre la France depuis .
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Date | – |
---|---|
Lieu | Europe |
Issue |
Victoire française
|
Royaume de France, puis République française Irlandais unis[2] Royaume d'Espagne[3] |
Armée révolutionnaire française : 750 000 hommes au maximum 1 200 000 hommes au total[6] |
1 800 000 hommes |
États coalisés : 80 000 morts |
Guerres de la Révolution française
Batailles
- Porrentruy (04-1792)
- Marquain (04-1792)
- 1er Quiévrain (04-1792)
- Longwy (08-1792)
- Verdun (08-1792)
- Thionville (08-1792)
- La Croix-aux-Bois (09-1792)
- Valmy (09-1792)
- Nice (09-1792)
- Lille (09-1792)
- Villefranche-sur-Mer (09-1792)
- 1er Mayence (10-1792)
- Jemappes (11-1792)
- 1re Malines (11-1792)
- 1re Furnes (11-1792)
- Limbourg (11-1792)
- Anderlecht (11-1792)
- Namur (11-1792)
- Francfort (12-1792)
- 1er Maastricht (02-1793)
- 1re Aldenhoven (03-1793)
- Neerwinden (03-1793)
- 2e Mayence (04-1793)
- 1er Condé (04-1793)
- 2e Quiévrain (05-1793)
- St-Amand (05-1793)
- Famars (05-1793)
- San Pietro (05-1793)
- 1er Valenciennes (05-1793)
- 2e Furnes (05-1793)
- 1re Arlon (06-1793)
- Landau (08-1793)
- 1er Quesnoy (08-1793)
- Hondschoote (09-1793)
- Pirmasens (09-1793)
- Maubeuge (09-1793)
- Avesnes (en) (09-1793)
- Méribel (09-1793)
- Menin (09-1793)
- 3e Furnes (10-1793)
- Bergzabern (10-1793)
- 1re Wissembourg (10-1793)
- Wattignies (10-1793)
- Nieuport (10-1793)
- Kaiserslautern (11-1793)
- Wœrth (12-1793)
- Berstheim (12-1793)
- 2e Wissembourg (12-1793)
- Martinique (01-1794)
- Saint-Florent (02-1794)
- Bastia (04-1794)
- Guadeloupe (04-1794)
- 2e Arlon (04-1794)
- 1er Landrecies (04-1794)
- Villers-en-Cauchies (en) (04-1794)
- Troisvilles (en) (04-1794)
- Mouscron (en) (04-1794)
- Thuin (05-1794)
- Tourcoing (05-1794)
- Tournai (05-1794)
- Ouessant (navale) (06-1794)
- Hooglede (06-1794)
- Fleurus (06-1794)
- 2e Landrecies (07-1794)
- 2e Malines (07-1794)
- Calvi (07- 1794)
- 2e Le Quesnoy (07-1794)
- Tripstadt (en) (07-1794)
- 2e Valenciennes (08-1794)
- 2e Condé (08-1794)
- Sprimont (09-1794)
- Bois-le-Duc (09-1794)
- 2e Maastricht (10-1794)
- 2e Aldenhoven (10-1793)
- Venlo (10-1794)
- Luxembourg (11-1794)
- Helder (01-1795)
- Gênes (navale) (03-1795)
- Groix (navale) (06-1795)
- Quiberon (06-1795)
- Hyères (navale) (07-1795)
- Handschuhsheim (09-1795)
- 3e Mayence (10-1795)
- Ettlingen (en) (07-1796)
- Friedberg (07-1796)
- Altendorf (08-1796)
- Neresheim (08-1796)
- Sulzbach (08-1796)
- Amberg (08-1796)
- Friedberg (08-1796)
- Terre-Neuve (08-1796)
- Wurtzbourg (09-1796)
- Mainbourg (09-1796)
- Biberach (10-1796)
- Emmendingen (10-1796)
- Schliengen (10-1796)
- Kehl (10-1796)
- Irlande (12-1796)
- Droits de l'Homme (navale) (01-1797)
- Fishguard (02-1797)
- Cap Saint-Vincent (navale) (02-1797)
- Neuwied (04-1797)
- Diersheim (04-1797)
- Santa Cruz de Ténérife (navale) (07-1797)
- Camperdown (navale) (10-1797)
- Céret (04-1793)
- Mas Deu (05-1793)
- Bellegarde (05-1793)
- Perpignan (07-1793)
- Peyrestortes (09-1793)
- Trouillas (09-1793)
- Toulon (09-1793)
- 1re Le Boulou (10-1793)
- Camp des Sans Culottes (02-1794)
- Bellver et Urgell (04-1794)
- 2e Le Boulou (04-1794)
- 1re St-Laurent-de-la-Mouga (05-1794)
- Les Aldudes (06-1794)
- Bastan (07-1794)
- 2e St-Laurent-de-la-Mouga (08-1794)
- Orbaitzeta (10-1794)
- Roses (11-1794)
- Sierra Negra (11-1794)
- Golfe de Rosas (02-1795)
- Pontós (06-1795)
- 1re Saorge (en)
- Gilette (10-1793)
- 2e Saorge (04-1794)
- 1re Dego (09-1794)
- Loano (11-1795)
- Voltri (en) (04-1796)
- Montenotte (04-1796)
- Millesimo (04-1796)
- 2e Dego (04-1796)
- Ceva (en) (04-1796)
- Mondovi (04-1796)
- Cherasco (04-1796)
- Fombio (05-1796)
- Pont de Lodi (05-1796)
- Borghetto (05-1796)
- Mantoue (07-1796)
- Lonato (08-1796)
- Castiglione (08-1796)
- Peschiera (08-1796)
- Rovereto (09-1796)
- Bassano (09-1796)
- Caldiero (11-1796)
- Pont d'Arcole (11-1796)
- Rivoli (01-1797)
- La Favorite (01-1797)
- Faenza (02-1797)
- Valvasone (03-1797)
- Tyrol (03-1797)
- Tarvis (03-1797)
- Leoben (04-1797)
- Pâques véronaises (04-1797)
- Chronologie de la campagne 1796-1797
En , le gouvernement de Louis XVI, en pleine période de réformes institutionnelles et de crise politique, prend l'initiative d'un conflit en déclarant la guerre « au roi de Bohême et de Hongrie », c'est-à-dire à l'Autriche[7], le . La Prusse intervient rapidement à ses côtés.
Ce conflit, d'abord défavorable à la France, aboutit au renversement de Louis XVI (), puis à l'établissement de la République (), événement à peu près contemporain de la bataille de Valmy, suivie un peu plus tard de la victoire de Jemappes (). La France est alors gouvernée par la Convention girondine, favorable à l'« exportation » de la Révolution par les armes. L'invasion des Pays-Bas autrichiens et des Provinces-Unies par les armées françaises constitue un casus belli pour le Royaume-Uni ; l'exécution de Louis XVI aggrave le sentiment de menace révolutionnaire dans les cours européennes, de sorte que de nombreux États rejoignent la Prusse et l'Autriche au début de 1793 :
- le Royaume-Uni ;
- le royaume de Sardaigne (Sardaigne, Piémont, Savoie) ;
- le royaume d'Espagne ;
- le royaume de Sicile (Sicile et Naples) ;
- les Provinces-Unies ;
- le royaume de Portugal
- le Saint-Empire, entité regroupant les nombreux États allemands existant à l'époque.
La formation de cette coalition a lieu au moment où en France débute le soulèvement vendéen, qui va aggraver la situation pour le gouvernement de la République. C'est pourtant la France qui va l'emporter au terme de cinq années de guerre, mettant au premier plan le général Bonaparte, vainqueur de l'Autriche en Italie. On considère en effet que la coalition prend fin en 1797, lorsque l'Autriche signe le traité de Campo-Formio, alors que la Prusse s'est retirée dès par le traité de Bâle.
Les hostilités reprennent dès 1798 avec la formation de la Deuxième Coalition.
Ce conflit trouve son origine dans les bouleversements de la Révolution française, commencée en 1789.
Bien que les députés à l'Assemblée nationale constituante ne désirent pas la guerre, des tensions internationales apparaissent dès 1789 avec l'abolition des droits féodaux (le ), qui touche un certain nombre de seigneurs allemands, les « princes possessionés », puis, en 1791, avec l'annexion du Comtat Venaissin — demandée par ses représentants au cours de l'assemblée du 18 août 1791 — au détriment du pape, à la tête des États pontificaux. D'autre part, de nombreux nobles se réfugient dès 1789 à l'étranger, entrant dans l'« émigration », adoptant une attitude hostile à la France révolutionnaire et sollicitant l'intervention étrangère. Enfin, Louis XVI, frustré de la perte de son pouvoir absolu, sollicite aussi l'aide étrangère, notamment auprès de la cour de Vienne, d'où vient son épouse Marie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse d'Autriche et sœur de Léopold II.
L'idée d'une intervention militaire contre la France fait progressivement son chemin, puis elle prend de la vigueur après la tentative de fuite du roi le . Louis XVI est maintenu sur le trône, mais nombre de patriotes le considèrent comme un traître. Léopold de Habsbourg à Vienne et Frédéric-Guillaume II à Berlin publient le la déclaration de Pillnitz, dans laquelle ils invitent les autres États à se joindre à eux contre la Révolution française. L'Autriche et la Prusse concluent aussi un accord d'alliance militaire. La neutralité britannique empêche toute action dans l'immédiat, mais cette déclaration provoque des tensions en France, aggravant la situation politique de Louis XVI.
Lorsque, après la mise en place de la constitution de 1791, est élue l'Assemblée nationale législative, les Girondins y tiennent une place importante. Ils ne sont pas hostiles à la guerre, notamment contre les princes allemands du Saint-Empire : ils désirent exporter les idées révolutionnaires et libérer par les armes les autres peuples du joug de l'absolutisme et de l'aristocratie privilégiée ; ils espèrent également résorber la crise économique et orienter l'opinion publique vers des menaces extérieures (sources ?). Le point de vue des Girondins est suivi, pour d'autres raisons, par la plupart des hommes politiques, à l'exception d'une fraction du club des Jacobins, à la tête de laquelle se trouve Robespierre.
Celui-ci, qui n'est pas député, ayant été membre de la Constituante, et ses partisans, s'opposent à la guerre car ils y voient un risque grave pour la Révolution ; ils savent que, pour la cour, il s'agit de recouvrer la puissance royale perdue, notamment grâce à la défaite de la France, perspective plausible dans la mesure où les émigrés étaient souvent officiers dans l'armée française. Robespierre ne croit pas non plus à la libération des peuples par les armées étrangères.
Le , les bellicistes l'emportent : le gouvernement français lance un ultimatum à François II, successeur de Léopold (mort le ), lui enjoignant de dénoncer l'accord avec la Prusse. L'empereur[8] ne répond pas, si bien que la France lui déclare la guerre le . La Prusse, conformément à son alliance, déclare la guerre à la France le .