Quatorze Bagatelles de Bartók
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Les Quatorze Bagatelles (hongrois : Tizennégy bagatell) op. 6 (Sz.38/BB 50) sont un recueil de pièces brèves pour piano de Béla Bartók (et non pas un cycle[1]), composées au début de l'année 1908, sous le titre 14 pièces pour piano (publiées chez Károly Rozsnyai à Budapest) puis enfin, 14 Bagatelles lors de l'édition allemande, en référence à celles de Beethoven. Elles sont créées la même année et redonnées à Paris notamment le [1].
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Les 14 Bagatelles occupent une place de choix, tant dans l'œuvre pour piano de l'auteur, que dans l'histoire de la musique hongroise. Novatrices dans leur style moderne et audacieux, elles comptent parmi les pages les plus expérimentales du jeune Bartók, qui y jette les bases de son langage de maturité. Certaines pages étant justement baptisées « expériences ». L'œuvre fut ardemment critiquée, en Hongrie et à l'étranger, pour sa prétendue manque de substance mélodique et de logique structurelle.
Bartók, dans ses conférences (à Harvard 1943) ou sa préface (1945), ne cesse de rappeler l'essence tonale et modale (et non atonales ou bitonales) de ces œuvres, en précisant notamment la tonalité de certaines pièces ; même si l'on trouve des « dissonances ne pouvant se résoudre selon les termes de l'harmonie tonale[2]. »
« Dans ces pièces, un nouveau style pianistique apparaît en réaction à l'exubérance de la musique pour piano romantique du XIXe siècle ; un style débarrassé de tous les éléments décoratifs inutiles, recourant délibérément aux moyens techniques les plus limités. Comme le montrent les développements ultérieurs, les Bagatelles inaugurent au sein de ma carrière une tendance nouvelle dans l'écriture pianistique, tendance que suivront fidèlement la plupart de mes œuvres pour piano postérieures […] »
— Béla Bartók, Introduction à une anthologie de ses œuvres pour piano, 1945 (p. 433)[3].
Endlich etwas wirklich neues (« Enfin quelque chose de vraiment nouveau »), commente Ferruccio Busoni en juin 1908, lors de sa recommandation à Breitkopf (qui refuse malgré tout de publier)[4].
Le compositeur a enregistré plusieurs pièces dès 1912 pour lui-même sur son phonographe, sur piano mécanique ou sur disque, notamment la percussive Bagatelle no 2 (pour HMV en 1929 et pour Continental en 1942) qu'il jouait isolément souvent au concert, avec les nos 7 et 10[1].