Guerre juste
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La guerre juste (en latin : bellum iustum) est un concept selon lequel un ensemble de règles d'éthique peut définir à quelles conditions la guerre est une action moralement acceptable. Cette notion est apparue dans la Rome antique, notamment chez Cicéron, et a d'abord été développée dans la culture occidentale en fonction des valeurs chrétiennes vers le IVe siècle avant de s'inscrire dans le droit canonique à partir du Moyen Âge.
Cette doctrine concerne plus particulièrement la guerre préventive, et la preuve du casus belli n'y a que peu de place. Elle pose des questions fondamentales sur la nature humaine, les relations intersubjectives, la polémologie, et fait intervenir de nombreuses branches de la philosophie comme la métaphysique, l'épistémologie, la philosophie politique ou la philosophie éthique.
La « guerre juste » sous-entend un certain nombre d'impératifs : le droit à la guerre (en latin : ius ad bellum) est réservé à une autorité légitime qui doit mener la guerre pour une raison juste et avec des intentions et des objectifs corrects, tandis que le droit dans la guerre (en latin : ius in bello) impose le respect de plusieurs règles, dont la proportionnalité des moyens ainsi que la protection de la population civile et des prisonniers de guerre. Un droit particulier est applicable à la phase finale d'un conflit armé, le ius post bellum, qui inclut les traités de paix et leurs conséquences pratiques.
Depuis la Renaissance, le droit de la guerre s'est appuyé sur cette notion.
Alors que la doctrine classique exigeait une « juste raison » (en latin : causa iusta), à laquelle seule l'une des deux parties belligérantes pouvait prétendre, l'idée s'est imposée dans les temps modernes que la guerre formelle entre les États souverains devait être considérée comme légale des deux côtés.
Selon le droit international moderne, la guerre d'agression est formellement proscrite et donc le droit à la guerre est abrogé. Seules sont autorisées les « sanctions militaires » mandatées par les Nations unies à des fins de maintien de la paix, qui doivent être comprises comme des interventions destinées à protéger les personnes en situation d'urgence. Cependant, depuis les années 1990, dans le cadre des interventions humanitaires, une nouvelle discussion éthique s'est engagée sur la possibilité de « guerres justes ».