Répressions soviétiques des citoyens polonais
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Au lendemain de l'invasion allemande et soviétique de la Pologne, qui a lieu en , le territoire de la Pologne est divisé en deux entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique, qui considèrent l'État polonais comme ennemi[1] dès le début de l'invasion[2]. Les deux puissances totalitaires[3] étaient hostiles à la deuxième République polonaise autant qu'au peuple polonais et à sa culture, la première pour des raisons raciales (considérant les Slaves comme des « sous-hommes »), la seconde pour des raisons politiques (considérant la Pologne comme une république bourgeoise imprégnée de catholicisme)[4]. Depuis le Pacte germano-soviétique de 1939, les autorités allemandes et soviétiques ont coordonné leurs politiques liées à la Pologne et leurs actions répressives. Pendant les deux années suivant l'invasion, les deux occupants continuent à discuter des plans bilatéraux pour faire face à la résistance polonaise lors des conférences Gestapo-NKVD. Cela dure jusqu'à l'opération Barbarossa contre l'Union soviétique, en [5].
Lorsque le Pacte germano-soviétique est rompu, les Soviétiques ont déjà arrêté et emprisonné environ 500 000 ressortissants polonais dans la macrorégion de Kresy, y compris des fonctionnaires municipaux, du personnel militaire et tous les autres « ennemis du peuple » tels que le clergé et les éducateurs polonais, soit environ un adulte sur dix. Une controverse subsiste quant à savoir si les politiques de l'Union soviétique mises en place vis-à-vis des Polonais sont plus dures alors que celles de l'Allemagne nazie jusqu'à cette époque[6].
De grands groupes de citoyens polonais d'avant-guerre, notamment des Juifs et, dans une moindre mesure, des paysans ukrainiens, perçoivent l'entrée soviétique en Pologne comme une occasion de participer à des activités communistes en dehors de leur environnement ethnique ou culturel traditionnel. Leur enthousiasme s'estompe avec le temps, car il devient clair que les répressions soviétiques visent également tous les groupes, quelle que soit leur position idéologique[7]. On estime qu'au moins 150 000 citoyens polonais meurent pendant l'occupation soviétique[8]. Il s'agit d'une estimation prudente confirmée par l'analyse, tandis que le nombre non confirmé proposé par le professeur Czesław Łuczak atteint 500 000.