Saône-et-Loire
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La Saône-et-Loire [so.n‿e lwaʁ][Note 1] est un département français de la région Bourgogne-Franche-Comté dont la préfecture est Mâcon. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 71. Avec près de 550 000 habitants en 2021, il s'agit du département le plus peuplé de la région.
Saône-et-Loire | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Création du département | |
Chef-lieu (Préfecture) |
Mâcon |
Sous-préfectures | Autun Chalon-sur-Saône Charolles Louhans |
Président du conseil départemental |
André Accary (LR) |
Préfet | Yves Séguy |
Code Insee | 71 |
Code ISO 3166-2 | FR-71 |
Démographie | |
Gentilé | Saône-et-Loiriens |
Population | 549 288 hab. (2021) |
Densité | 64 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 40′ nord, 4° 42′ est |
Superficie | 8 575 km2 |
Subdivisions | |
Arrondissements | 5 |
Circonscriptions législatives | 5 |
Cantons | 29 |
Intercommunalités | 19 |
Communes | 564 |
Liens | |
Site web | saoneetloire71.fr |
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Préhistoire
Déjà pendant la préhistoire, les vallées de la Saône et de la Loire coupant le département actuel servaient de voies de passage et d'échanges. La présence humaine y est ancienne, comme l'atteste la présence de restes d'hommes de Néandertal à Vergisson, les importants gisements de Solutré (à l'origine de la dénomination de la période éponyme, le Solutréen) ou, au Néolithique, de Chassey-le-Camp (qui a donné son nom au Chasséen)[1].
Période gallo-romaine
Les Éduens, un des grands peuples gaulois allié des Romains, avaient leur capitale au nord-est du département actuel, à Bibracte (Mont-Beuvray) avant que ce site fortifié ne soit abandonné au profit d'Autun (Augustodunum). Les Éduens se sont installés vers 500 av. J.-C.[2] Leur présence dépasse le département de Saône-et-Loire et comprend une partie de la Côte d'Or, de la Nièvre, de l'Yonne et de l'Ain, soit environ 10 000 km2. Bibracte devient la capitale vers 150-120 av. J.-C. En 52 av. J.-C., les Éduens se joignent à la révolte gauloise.
La création d'Autun (Augustodunum : la colline d'Auguste) date d'environ 16 av. J.-C. Cette création a été voulue par l'empereur Auguste car Bibracte symbolisait la révolte gauloise. Dès l'origine, Autun fut entourée d'un rempart, long de 6 km, renforcé par 54 tours circulaires.
À la fin du IIIe siècle, Dioclétien a entrepris une réforme administrative. La Gaule est divisée en deux diocèses. Autun appartient, avec Lyon comme capitale, à la Lyonnaise I. C'est dans ce contexte qu'est créée la flotte de la Saône, commandée par un préfet, basé à Chalon.
C'est au IIIe siècle que les chrétiens sont présents en pays éduen. Les premiers martyrs sont Symphorien à Autun, Marcel à Chalon, Valérien à Tournus. Le plus ancien évêque d'Autun connu est Reticius, présent au concile de Rome en 313.
Moyen Âge
Au Moyen Âge, le territoire jouait un rôle important en tant que carrefour entre le nord et le sud du Royaume de France et à la frontière de l'Empire. De nombreux seigneurs religieux et laïcs se partageaient les terres et les droits comme l'abbaye de Cluny, siège de l'ordre religieux qui s'étendit dans l'Europe entière, l'évêque d'Autun et son chapitre, le comte de Chalon, le comte de Brancion jusqu'en 1259, le duc de Bourgogne dans le Charolais…
Période révolutionnaire
Convoqués aux États généraux par Louis XVI le , les députés représentant la future Saône-et-Loire sont au nombre de vingt[3]. Chacun des bailliages d'Autun, de Charolles et de Mâcon est représenté par quatre députés dont un pour la noblesse, un pour le clergé, deux pour le tiers état, le bailliage de Chalon, plus peuplé élit huit représentants (deux pour la noblesse, deux pour le clergé, quatre pour le tiers état). Les députés sont :
- pour le bailliage d'Autun : l'évêque Talleyrand, le marquis Digoine du Palais, Repoux, avocat à Autun, Verchère de Reyffye, avocat à Marcigny ;
- pour le bailliage de Chalon : Genetet, curé d'Étrigny, Oudot, curé de Savigny-en-Revermont, le marquis de Sassenay, Burignot de Varennes, écuyer, Petiot, procureur du roi à Chalon, Paccard, avocat à Chalon, Sancy, avocat à Chalon, Bernigaud de Grange, écuyer, lieutenant général au bailliage ;
- pour le bailliage de Charolles : Porcheron, curé de Champvent, le marquis de la Coste, Geoffroy, avocat à Lyon, Fricaud, avocat à Charolles ;
- pour le bailliage de Mâcon : Ducret, curé de Tournus, le comte de Montrevel, De Lamétherie, avocat, Merle, maire de Mâcon.
Le département a été créé officiellement le à partir d'une partie de la province de Bourgogne, à peu près dans les limites des anciens bailliages d'Autun, Chalon, Charolles et Mâcon[4]. L'assemblée des électeurs réunie le à Charolles a choisi d'installer le chef-lieu du département à Chalon plutôt qu'à Mâcon, mais les protestations de cette ville ont conduit l'Assemblée constituante à y installer le siège de l'administration, en .
Lors de sa création le département est partagé en sept districts[5], dont les chefs-lieux sont : Autun, Bourbon-Lancy, Chalon, Charolles, Louhans ; Mâcon et Marcigny. Chacun de ces districts est divisé en cantons, et chaque canton en municipalités. Le district d'Autun comprend quatorze cantons et quatre-vingt-sept municipalités, celui de Bourbon-Lancy six cantons et vingt-huit municipalités, celui de Chalon dix-neuf cantons et cent-soixante-trois municipalités, celui de Charolles, quatorze cantons et quatre-vingt-sept municipalités, celui de Louhans douze cantons et soixante quinze municipalités, celui de Mâcon neuf cantons et centre six municipalités, celui de Marcigny neuf cantons et quarante-huit municipalités. Chaque district a son tribunal et chaque canton ses juges de paix.
Dans la première division du département, arrêtée par les députés de Saône-et-Loire à l'Assemblée nationale, le 6 février 1790, on comptait 86 cantons. Le nombre en fut cependant réduit à 48 par un arrête du 17 frimaire an X (8 décembre 1801), puis successivement reporté à 49 et à 50 (lois des 25 mars 1868 et 27 mars 1874).
XIXe siècle
1805 : publication d'une première Statistique départementale de Saône-et-Loire[6].
Le département est occupé à deux reprises par les troupes autrichiennes : de janvier à mars 1814 puis de à .
Au milieu du XIXe siècle, Alphonse de Lamartine est le plus célèbre des habitants de Saône-et-Loire : poète, chef du gouvernement provisoire en , ce républicain a également occupé à neuf reprises le fauteuil de président du Conseil général avant d'abandonner la politique au moment de l'avènement du Second Empire, dont l'instauration par le coup d'état du donnera lieu à un certain nombre d'incidents[7].
Au cours de ce siècle le département connait un fort développement industriel avec l'exploitation de plusieurs gisements charbonniers (le bassin houiller de Blanzy – Montceau-les-Mines – Le Creusot étant le plus important, il existe également le bassin houiller d'Épinac, moins important et le bassin houiller de La Chapelle-sous-Dun qui est le plus modeste[8]). Cumulé avec l'exploitation de minerai de fer, également présent dans le département, ils permettent le développement de l'industrie sidérurgique et mécanique au Creusot avec la compagnie Schneider et Cie. L'exploitation du gisement de schiste bitumineux d'Autun démarre également pour produire un équivalent du pétrole[9].
- Les puits Lucy (Montceau-les-Mines, charbon).
- Les puits Saint-Pierre et Saint-Paul (Le Creusot, charbon).
- Le puits de Longpendu (Montchanin, charbon).
- Les usines Schneider au Creusot (sidérurgie et construction méncanique).
- Le puits Saint-Eugène (Saint-Sernin-du-Plain, minerai de fer).
- Le puits Hottinguer (Épinac, charbon).
- Le puits Neuf (La Chapelle-sous-Dun, charbon).
XXe siècle
Entre 1940 et la partie nord-est du département fit partie de la zone occupée par les Allemands ; ceux-ci franchissent alors la ligne de démarcation et envahissent la zone sud (opération Anton). Terre de résistance vigoureuse (maquis du Clunisois, du Charollais, maquis bressans...), la Saône-et-Loire est libérée à l'été 1944.
XXIe siècle
Au la région Bourgogne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Franche-Comté pour devenir la nouvelle région administrative Bourgogne-Franche-Comté.
Le département de Saône-et-Loire est limitrophe des départements de la Côte-d'Or, du Jura, de l'Ain, du Rhône, de la Loire, de l'Allier et de la Nièvre.
La limite avec le département de l'Allier est le plus souvent formée par la Loire. Toutefois, six communes du canton de Marcigny sont situées sur la rive gauche de la Loire.
Les régions naturelles de la Saône-et-Loire sont :
- l'Autunois adossé au massif du Morvan, au nord-ouest
- le Charolais, qui descend sur la Loire, au sud-ouest
- le bassin minier, dit bassin du Creusot-Montceau-Blanzy entre les deux précédents (rattaché au niveau agricole aux sous-ensembles de l'Autunois et du Charolais)
- le Chalonnais, au nord
- le Mâconnais au sud
- la Bresse bourguignonne (appartenant à la Bresse), à l'est de la Saône
- le Revermont, à l'extrême est du département, appartenant au massif du Jura
L'atlas des paysages de Saône-et-Loire[10], élaboré en 2019 par la direction départementale des territoires de Saône-et-Loire, distingue 13 unités paysagères. Cet atlas indique que le département est au carrefour de 3 influences, à la fois climatiques et culturelles :
- Côté nord-ouest, le vent apporte des pluies océaniques, atténuées cependant par les premiers reliefs du Morvan et du Massif central sur les pentes desquelles elles s’essorent par l’effet de foehn ;
- Côté nord-est, l’influence du climat continental apporte les grands froids d’hiver, quelques coups de chaleur et des fins de journée orageuses en été ;
- Côté sud, le fossé rhodanien apporte des influences méditerranéennes[11].
La Saône-et-Loire est traversée du nord au sud, sur un total de vingt-neuf communes, par la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Loire et du Rhône[12]. C'est dans le département que cette ligne présente les plus basses altitudes en France, ce qui lui vaut d'être un carrefour important.
- Paysage de bocage dans le Charolais-Brionnais, dans le sud-ouest.
- Paysage des vignobles mâconnais avec la roche de Vergisson depuis Solutré, au sud.
- Le mont Beuvray (821 m), au nord-ouest.
Hydrographie [13]
La Saône et ses affluents
La Saône arrose 46 communes lors de sa traversée en Saône-et-Loire. Elle entre au nord du département, à Verdun-sur-le-Doubs et en sort au sud de La Chapelle-de-Guinchay (plus précisément à Saint-Romain-des-Îles), en passant entre autres par Chalon-sur-Saône, Tournus, Mâcon et Crèches-sur-Saône. Dans le département de Saône-et-Loire, elle reçoit plusieurs affluents.
Sur la rive droite, elle reçoit tout d'abord la Dheune, qui se jette dans la Saône non loin du confluent avec le Doubs ; elle alimente par ailleurs le canal du Centre. Elle reçoit également la Grosne, qui passe par Cluny.
Sur la rive gauche, son affluent principal est le Doubs, qui traverse le département sur 35 kilomètres, et se jette dans la Saône à Verdun-sur-le-Doubs. Plus au sud, elle reçoit la Seille qui arrose Louhans et se jette dans la Saône en formant deux bras quelques kilomètres en aval de Tournus.
La Loire et ses affluents
La Loire entre au sud-ouest du département, le traverse sur 20 kilomètres puis le limite sur 80. Elle reçoit, en provenance du département, des affluents sur sa rive droite. Tout d'abord, le Sornin, qui arrose La Clayette ainsi que Châteauneuf. Ensuite, l'Arconce qui arrose Charolles et Anzy-le-Duc. Enfin, l'Arroux, qui arrose Toulon-sur-Arroux, Autun, ainsi que Gueugnon, et se jette dans la Loire vers Digoin. L'Arroux reçoit lui-même comme affluent la Bourbince, qui arrose Paray-le-Monial.
Étangs
En Saône-et-Loire, les étangs se répartissent en trois groupes : les étangs de la Bresse, les étangs de l'Autunois et les étangs du Charolais. Par ailleurs, quatre étangs privés aux confins du Bassin minier et du Charolais sont classés en site Natura 2000, afin de protéger la Cistude d'Europe, tortue rare surnommée « éboueur des étangs »[14].
Canaux
- Le canal du Centre relie les vallées de la Loire et de la Saône, de Chalon-sur-Saône à Digoin. Sa longueur est de 112 kilomètres et comprend 61 écluses. Il fut ouvert en 1791.
- La rigole de l'Arroux : ce canal étroit, de 14 kilomètres de long, relie Gueugnon au canal du Centre, non loin de Digoin.
- Le canal de Roanne à Digoin : ce canal ouvert en 1838, long de 55,6 kilomètres, comporte dix écluses et relie Roanne à Digoin et se raccorde au canal du Centre.
La Saône-et-Loire a un climat tempéré à légère tendance continentale.
Ci-après, les valeurs climatiques pour la ville de Mâcon (216 m) :
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 0 | 0,6 | 3,4 | 5,9 | 10,1 | 13,4 | 15,5 | 14,9 | 11,5 | 8,3 | 3,6 | 1 | 7,4 |
Température moyenne (°C) | 2,8 | 4,1 | 7,9 | 10,8 | 15,1 | 18,7 | 21,1 | 20,6 | 16,7 | 12,4 | 6,8 | 3,6 | 11,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,5 | 7,6 | 12,3 | 15,7 | 20,1 | 23,9 | 26,6 | 26,2 | 21,9 | 16,5 | 9,9 | 6,1 | 16,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−21,2 24-01-1963 |
−21,4 15-02-1956 |
−10,2 01-03-2005 |
−4,1 08-04-2003 |
−1,8 04-05-1967 |
3,7 04-06-1953 |
5,9 08-07-1954 |
5,8 30-08-1986 |
1 29-09-1950 |
−4,8 31-10-1997 |
−8,7 27-11-1989 |
−16,2 30-12-2005 |
−21,4 15-02-1956 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,8 10-01-2015 |
21 24-02-2021 |
24,5 21-03-1990 |
29,8 18-04-1949 |
32,8 25-05-2009 |
37,2 22-06-2003 |
39,2 04-07-2015 |
39,8 13-08-2003 |
35,2 05-09-1949 |
28,4 04-10-1985 |
23,1 07-11-1955 |
19,3 16-12-1989 |
39,8 13-08-2003 |
Ensoleillement (h) | 61,9 | 91,5 | 154,9 | 182 | 212,9 | 245,3 | 267,7 | 242,4 | 185,6 | 116,9 | 70,3 | 50,5 | 1 881,9 |
Précipitations (mm) | 59 | 52,5 | 48,7 | 74,6 | 88,1 | 75,5 | 70,9 | 71,7 | 79,5 | 85,5 | 83,8 | 69,5 | 859,3 |
La station Météo-France pour Mâcon se situe sur l'aérodrome de Mâcon - Charnay ouverte le [15],[16].
La Saône-et-Loire est située sur la grande voie de circulation qui, venant de l'Europe du Sud par la vallée du Rhône puis de la Saône, se sépare en plusieurs branches au nord du département pour se diriger respectivement vers le Bassin parisien, vers le sillon mosellan et vers la trouée de Belfort et le sud de l'Allemagne. Les principales infrastructures actuelles de cette voie de circulation sont l'autoroute A6 pour le transport routier, la LGV Sud-Est (avec deux gares TGV : Le Creusot-Montceau-TGV et Mâcon-Loché-TGV) et la ligne historique « PLM » pour le transport ferroviaire, et la Saône canalisée à grand gabarit pour le transport fluvial.
Ce grand axe de circulation croise dans le département un axe secondaire d'orientation est-ouest, qui relie la façade atlantique française aux Alpes et à l'Europe Centrale : ses principaux composants sont la Route Centre Europe Atlantique (RCEA), la ligne de Nevers à Chagny et le canal du Centre qui relie à gabarit réduit les bassins de la Loire et du Rhône.
Histoire économique
Avant même d’exister comme département la Saône-et-Loire a bénéficié d’une intense activité économique par sa situation dans le royaume de France[17], elle est un point de passage entre le nord et le sud et profite de la présence de ressources naturelles. Vignes et élevage ont une importance ancienne. Mais c’est au XIXe siècle que le département a bénéficié d’un développement industriel. Au Creusot une fabrique de cristaux existe en 1786 et la forge anglaise du même Creusot a été construite en 1827[18]. Les houillères de Saône et Loire forment deux vastes bassins, celui d'Autun et celui de Blanzy. Des carrières de pierres à bâtir existent à Tournus, Givry, Chagny, Charrecey, Palinges, Saint-Berain-sur-Dheune et Saint-Vallier. Un grand nombre de tuileries de briqueteries, de faïenceries et de poteries existent en de nombreuses communes du département. Des verreries sont implantées à Épinac, à de Saint-Berain-sur-Dheune. Ces multiples activités sont facilitées par l’existence d’un réseau de voies navigables (fleuves et canaux) et par le développement du chemin de fer.
Les 30 années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les Trente Glorieuses, ont été marquées par des évolutions que l’on retrouve dans d’autres régions tels que le développement des villes, l’exode rural, et par des changements plus spécifiques[19]. Un nombre important de nouvelles entreprises ont permis une diversification de l’activité : engins de manutention (grues) à La Clayette, fabrication de tracteurs (Bourbon-Lancy), et dans le même temps une diminution de l’importance de certaines activités antérieures, ainsi la SFAC (Creusot-Loire) au Creusot passe de 12 000 salariés en 1946 à 9 000 en 1962 puis à 5 000 en 1975. Le département se caractérise aussi par une évolution géographiquement contrastée : la Bresse, le Morvan ne bénéficie pas de croissance contrairement à Chalon-sur-Saône, Mâcon… La période est également marquée par le développement du réseau routier et par une bonne desserte ferroviaire.
L'économie en 2014
Le nombre total d’établissements actifs en Saône-et-Loire est, au , de 50 247, employant au total 169 614 salariés[20].
Secteur primaire
L'agriculture du département est riche et variée et conserve une ancienne tradition d'élevage, avec les volailles de Bresse, particulièrement autour de Louhans et sa variété de poule de Bresse dite La Noire, ou de Louhans, qui se retrouve sur les étals du grand marché de la ville. Dans le Charolais, l'élevage dominant est celui de la race bovine de la Charolaise.
L'axe de la Saône présente une forte présence viticole. Deux grands terroirs se trouvent dans le département :
- Le vignoble de Bourgogne, qui comprend deux vignobles en Saône-et-Loire, ceux de la côte chalonnaise et ceux du Mâconnais ;
- Le vignoble du Beaujolais.
Le secteur de l’agriculture comprend, au [20], 6 645 établissements dont 5 312 n’emploient aucun salarié. Les autres en emploient au total 3 254.
Secteur secondaire
Le département a connu un développement industriel exceptionnel au XIXe siècle avec, notamment, la société Schneider et Cie au Creusot et l'extraction minière dans la région de Montceau-les-Mines. Le nombre de salariés employé dans l'industrie a diminué de 14 200 entre 1989 et 2007[20], dont 12 500 dans le secteur de la fabrication de produits industriels. Les principales réductions ont concerné les entreprises DIM (textile), Kodak, Arcelor (métallurgie), Michelin (pneumatique) les mines…
L'industrie est encore concentrée dans le Chalonnais et le bassin minier de Blanzy, avec la présence de grandes entreprises qui subsistent telles Alstom au Creusot, Areva à Montchanin, Arcelor Mittal et Michelin à Montceau-les-Mines ou encore Massilly France, l'un des leaders mondiaux de l'emballage métallique dont le siège est installé à Massilly. Tournus compte quelques entreprises comme le Groupe SEB, l'usine de fabrication des poêles Tefal, l'usine Tournus équipement... cohérentes dans le secteur de la cuisine.
Le secteur de l’industrie comprend, au [20], 3 220 établissements dont 1 682 n’emploient aucun salarié ; les autres en emploient, au total, 35 428, dont 1 012 ont de 1 à 9 salariés, 242 de 10 à 19 salariés, 166 de 20 à 49 salariés et 118 ont 50 salariés ou plus.
Le secteur de la construction comprend lui, au , 4 599 établissements, dont 2 863 n’ont aucun salarié. Les autres en emploient 10 987 (1 477 entre 1 et 9 salariés, 151 entre 10 et 19 salariés, 88 entre 20 et 49 salariés et 20 ont 50 salariés ou plus).
Tertiaire
De 1990 à 2008, le secteur tertiaire s'est fortement développé[21]. Il gagne 31 300 emplois (+ 25 %) dont plus de 19 000 dans le secteur marchand. Les augmentations les plus fortes l'ont été dans les services aux entreprises et dans les services aux ménages, ainsi que dans le commerce et dans les secteurs non marchands du social et médico-social et de l'administration publique.
Le secteur du commerce, des transports et des services divers comprend, au [20], 28 940 établissements dont 20 057 n’emploient pas de salariés. Les autres en emploient 62 920 : 7 651 ont entre 1 et 9 salariés, 702 entre 10 et 19 salariés, 363 entre 20 et 49 salariés et 167 ont 50 salariés ou plus.
Le secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale comprend, au [20], 6 842 établissements dont 4 091 n’emploient pas de salariés. Les autres en emploient 57 025 : 1 822 ont entre 1 et 9 salariés, 361 entre 10 et 19 salariés, 311 entre 20 et 49 salariés et 257 ont 50 salariés ou plus.
Emploi
Le taux de chômage du département se situe d'après l'Insee à 9,9 % de la population active au 2e trimestre 2013 (10,5 % en France métropolitaine). Ce taux était de 9,4 % au 2e trimestre 2012 puis était passé à 9,8 % au 1er trimestre 2013[22].
Diversités départementales
L’axe dynamique est celui de Mâcon-Chalon. Il polarise les flux d’actifs sur la vallée de la Saône qui forme un couloir nord-sud avec deux zones, celle de Mâcon et celle de Chalon-sur-Saône. La part des jeunes y est plus importante que dans le reste du département. En 40 ans, le nombre d’emplois a progressé dans les parties mâconnaises et chalonnaises, et a diminué en Saône-et-Loire[23].
Les habitants de Saône-et-Loire sont les Saône-et-Loiriens[24],[25],[26],[27]. Lors de sa création la population du département s'élève, en 1790, à 437 700. La population est en progression avec 498 057 habitants en 1821. En 1851 elle est de 574 750 et elle atteint son maximum en 1886 avec 625 885 habitants[28].
En 2021, le département comptait 549 288 habitants[Note 2], en diminution de 1,1 % par rapport à 2015 (France hors Mayotte : +1,84 %).
2016 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
555 023 | 549 288 | - | - | - | - | - | - | - |
1791 | 1801 | 1806 | 1821 | 1826 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
- | 452 673 | 471 236 | 498 057 | 515 776 | 524 180 | 538 507 | 551 543 | 565 019 |
1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
574 720 | 575 018 | 582 137 | 600 006 | 598 344 | 614 309 | 625 589 | 625 885 | 619 523 |
1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
621 237 | 620 360 | 613 377 | 604 446 | 554 816 | 549 240 | 538 741 | 525 676 | 506 749 |
1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
511 182 | 535 772 | 550 364 | 569 810 | 571 852 | 559 413 | 544 893 | 549 361 | 555 999 |
La répartition de la population tend à se déséquilibrer entre est et ouest. En effet, si l'ouest du département tend à se dépeupler – notamment dans le bassin du Creusot-Montceau –, l'est, parfaitement desservi par les voies de communication modernes, tend à gagner des habitants : Bresse bourguignonne, Mâconnais et Chalonnais.
C'est actuellement la Bresse bourguignonne, sans grande ville notable, qui, par sa prospérité, gagne le plus d'habitants (ouverture de classes…). De même, Chalon-sur-Saône conserve son statut de ville la plus peuplée avec 45 504 habitants (Insee 2009) contre 46 017 habitants en 2008 et 50 110 habitants en 1999.
Mâcon, préfecture du département, tend à gagner des habitants, notamment dans son agglomération (aire urbaine de 104 000 habitants répartie dans l'Ain, le Rhône et en Saône-et-Loire). La proximité de Lyon a favorisé l'emploi et l'installation de nombreux Lyonnais ainsi que les investissements.
Communes les plus peuplées
Nom | Code Insee |
Intercommunalité | Superficie (km2) |
Population (dernière pop. légale) |
Densité (hab./km2) |
Modifier |
---|---|---|---|---|---|---|
Chalon-sur-Saône | 71076 | CA Le Grand Chalon | 15,22 | 45 031 (2021) | 2 959 | |
Mâcon | 71270 | CA Mâconnais Beaujolais Agglomération | 27,04 | 34 448 (2021) | 1 274 | |
Le Creusot | 71153 | CU Creusot Montceau | 18,11 | 20 731 (2021) | 1 145 | |
Montceau-les-Mines | 71306 | CU Creusot Montceau | 16,62 | 16 831 (2021) | 1 013 | |
Autun | 71014 | CC du Grand Autunois Morvan | 61,52 | 13 145 (2021) | 214 | |
Paray-le-Monial | 71342 | CC Le Grand Charolais | 25,20 | 9 239 (2021) | 367 | |
Saint-Vallier | 71486 | CU Creusot Montceau | 24,21 | 8 503 (2021) | 351 | |
Charnay-lès-Mâcon | 71105 | CA Mâconnais Beaujolais Agglomération | 12,56 | 7 969 (2021) | 634 | |
Digoin | 71176 | CC Le Grand Charolais | 34,72 | 7 498 (2021) | 216 | |
Gueugnon | 71230 | CC entre Arroux, Loire et Somme | 28,51 | 6 616 (2021) | 232 | |
Saint-Rémy | 71475 | CA Le Grand Chalon | 10,38 | 6 541 (2021) | 630 | |
Louhans | 71263 | CC Bresse Louhannaise Intercom' | 22,58 | 6 454 (2021) | 286 | |
Saint-Marcel | 71445 | CA Le Grand Chalon | 10,17 | 6 199 (2021) | 610 | |
Châtenoy-le-Royal | 71118 | CA Le Grand Chalon | 12,55 | 6 145 (2021) | 490 | |
Blanzy | 71040 | CU Creusot Montceau | 39,95 | 6 012 (2021) | 150 |
- Place du marché à Chalon-sur-Saône.
Le nombre de logements existants dans le département est, en 2014, de 305 579 ; 252 238 sont des résidences principales (82,5 %) ; 22 883 des résidences secondaires ou des logements occasionnels (7,5 %) ; 30 458 sont des logements vacants[32].
Le nombre de maisons est de 211 484 et celui des appartements de 91 437.
Près du quart des résidences principales (60 852 soit 24,5%) datent d’avant 1919 ; 10 % ont été construites entre 1919 et 1945 ; 19,4 % entre 1946 et 1970 ; 27,3 % entre 1971 et 1990, 18,8 % sont construites postérieurement à 1990.
Les occupants des résidences principales y habitent depuis moins de deux ans pour 10,8 % ; entre 2 et 5 ans : 17,5 % ; de 5 à 9 ans pour 16,7 % et 55 % depuis 10 ans et plus.
En 2017, 31 829 logements étaient vacants selon l'INSEE soit 10.25% de l'ensemble des logements[33].
La Saône-et-Loire compte 25 sites classés Natura 2000 :
Elle compte également deux sites labellisés Grands sites de France :
- Bibracte Mont Beuvray (depuis 2007),
- Solutré-Pouilly Vergisson (depuis 2013).