Saint-Maur-des-Fossés
commune française du département du Val-de-Marne / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Saint-Maur-des-Fossés (prononcé [sɛ̃ mɔʁ de fose] Écouter) est une commune française située dans le département du Val-de-Marne, en région Île-de-France.
Description
Située dans la proche banlieue sud-est de Paris (à 5,4km des portes de Paris, et à 1km du Bois de Vincennes qui fait partie de Paris 12è), la commune de Saint-Maur-des-Fossés est une presqu'île entourée par une boucle de la Marne, rivière traversée par sept ponts (cinq routiers, deux ferroviaires) et deux passerelles : le pont de la Libération (anciennement du Petit Parc), pont ferroviaire fret, le pont de Champigny, le pont de Chennevières, le pont ferroviaire du RER A, le pont de Bonneuil, la passerelle de la Pie, le pont de Créteil et la passerelle du Halage.
La superficie de la commune est de 1 125 hectares, l'altitude varie entre 32 et 53 mètres[1].
Communes limitrophes
La ville est limitrophe de : Joinville-le-Pont, Champigny-sur-Marne, Chennevières-sur-Marne, Sucy-en-Brie, Bonneuil-sur-Marne, Créteil et Maisons-Alfort.
Maisons-Alfort, Joinville-le-Pont | Champigny-sur-Marne | Champigny-sur-Marne |
Créteil | Chennevières-sur-Marne | |
Créteil, Bonneuil-sur-Marne | Bonneuil-sur-Marne | Chennevières-sur-Marne, Sucy-en-Brie |
Hydrographie
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de l'Île-de-France et Climat du Val-de-Marne.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 641 mm, avec 10,4 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Joinville-le-Pont à 2 km à vol d'oiseau[6], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 654,0 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,5 | 2,5 | 4,7 | 7,1 | 10,6 | 13,9 | 15,8 | 15,6 | 12,4 | 9,3 | 5,6 | 3,1 | 8,6 |
Température moyenne (°C) | 5,2 | 6 | 9,2 | 12,4 | 15,8 | 19,1 | 21,3 | 21,1 | 17,4 | 13,3 | 8,7 | 5,6 | 12,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,9 | 9,5 | 13,7 | 17,6 | 21 | 24,3 | 26,8 | 26,5 | 22,5 | 17,4 | 11,7 | 8,1 | 17,3 |
Record de froid (°C) date du record |
−15,6 17.01.1985 |
−12,1 07.02.1991 |
−6,6 01.03.05 |
−2,5 12.04.1986 |
1 08.05.1997 |
4,8 04.06.1991 |
7,5 14.07.08 |
6,8 29.08.1986 |
4 18.09.10 |
−1 28.10.03 |
−6,8 24.11.1998 |
−9,5 29.12.1996 |
−15,6 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,3 27.01.03 |
22,5 27.02.19 |
27,5 31.03.21 |
31 20.04.18 |
33,4 27.05.05 |
38,9 21.06.17 |
42,5 25.07.19 |
41 12.08.03 |
35,9 08.09.23 |
31 03.10.11 |
22,5 08.11.15 |
17,2 17.12.15 |
42,5 2019 |
Précipitations (mm) | 52 | 47,1 | 46,3 | 45,4 | 62,9 | 54,2 | 59,1 | 55,9 | 49,9 | 56,2 | 59,2 | 65,8 | 654 |
Typologie
Saint-Maur-des-Fossés est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Paris, une agglomération inter-départementale regroupant 411 communes[13] et 10 785 092 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[14],[15].
Par ailleurs, la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune du pôle principal[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[16],[17].
Noms des rues
- rue de l'Abreuvoir devenue rue de l'Abbaye
- place d'Adamville devenue place d'Adamville-Kennedy
- rue Aristide devenue rue Albert-de-Mun depuis 1924
- avenue Felicie devenue avenue Albert-1er depuis 1915
- rue Bequet devenue rue Alexandre-Dumas depuis 1884
- rue Emile devenue rue Alfred-de-Musset depuis 1909
- rue Arthur devenue avenue Alphonse-Karr depuis 1930
- rue de Bellevue devenue avenue Anatole-France depuis 1924
- rue des Bijoutiers devenue rue André-Bollier depuis 1945
- quai Saint-Hilaire devenue promenade des Anglais depuis 1915
- rue Lucie devenue Aristide-Briand depuis 1932
- carrefour à l'Avoine devenue place d'Armes
- avenue Labatut devenue avenue d'Arromanches depuis 1949
- rue Basse devenue rue Auguste-Gross depuis 1911
- rue des Ecoles devenue avenue Auguste-Marin depuis 1948
Morphologie urbaine
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Espace urbain construit | 90,10 % | 1012,28 |
Espace urbain non construit | 4,90 % | 55,23 |
Espace rural | 5,00 % | 56,57 |
Source : Iaurif-MOS 2008[18] |
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la plus grande partie du territoire est encore occupée par les bois et les champs, l'urbanisation se limitant au nord-ouest, mais l'arrivée du chemin de fer et le lotissement du territoire modifient rapidement sa physionomie, comme le montrent les cartes anciennes[19]
Aujourd'hui, Saint-Maur est divisée en huit quartiers (parfois dénommés « villages ») :
- le Vieux Saint-Maur (place d'Armes, lycée Teilhard-de-Chardin, abbaye)
- Saint-Maur – Créteil (gare RER Saint-Maur - Créteil, lycée Marcelin-Berthelot, lycée d'Arsonval) ;
- le parc Saint-Maur (gare RER Le Parc de Saint-Maur, stade Chéron, centre sportif Brossolette, place des Marronniers, place des Tilleuls) ;
- Adamville (place d'Adamville-Kennedy, mairie, théâtre, conservatoire, bibliothèque, cinéma le Lido) ;
- Champignol (gare RER Champigny, lycée Gourdou-Leseurre) ;
- La Varenne (gare RER La Varenne - Chennevières, lycée Condorcet, place du Marché) ;
- Les Mûriers (place des Molènes, lycée Francois-Mansart) ;
- La Pie (stade des Corneilles, piscine Caneton).
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 37 395, alors qu'il était de 36 788 en 2013 et de 36 600 en 2008[I 1].
Parmi ces logements, 91 % étaient des résidences principales, 1,7 % des résidences secondaires et 7,2 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 35,4 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 63,8 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Saint-Maur-des-Fossés en 2018 en comparaison avec celle du département du Val-de-Marne et de la France entière. Concernant le statut d'occupation de ces logements, 62,9 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (61,4 % en 2013), contre 45 % pour le Val-de-Marne et 57,5 pour la France entière[I 3].
Typologie | Saint-Maur-des-Fossés[I 1] | Val-de-Marne[I 4] | France entière[I 5] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 91 | 92,5 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 1,7 | 1,8 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 7,2 | 5,7 | 8,2 |
La commune comptait 6,87 % de logements sociaux en 2011, 9 % en 2022[20], loin des objectifs de mixité de l'habitat prévus par la Loi SRU. Elle est qualifiée par le gouvernement en 2012 de « commune récalcitrante », ce qui l'amène à payer des pénalités importantes, comme 3,5 millions d’euros en 2015 ou 6,7 millions en 2022, malgré les protestations renouvelées de la ville[21],[22],[23],[24],[20].
En 2020, le conseil municipal approuve un contrat de mixité sociale passé avec l'État, qui prévoit que la ville devra atteindre 12 % de logements sociaux d'ici 2022, ce qui représente un effort significatif par rapport au taux de 2020 de 8,81 %, loin des prescriptions légales qui fixe le minimum légal à 25 % pour la ville. Pour permettre cette croissance du parc de logements sociaux, la ville s'appuie sur son plan local d'urbanisme (PLU), qui impose 30 % d'habitat social dans chaque nouvelle construction supérieure à 12 logements[25]. Le maire indique en 2020 « Saint-Maur a réalisé 2041 logements depuis le nouveau PLU en 2017, dont 910 logements sociaux répartis sur pas moins de 36 opérations dont des immeubles[26] ». Néanmoins, la préfecture a repris l'instruction des permis de construire et autres autorisations d'urbanisme en février 2021[26],[27].
Saint-Maur-des-Fossés est une des communes les plus aisées de la banlieue parisienne[réf. nécessaire].
Voies de communication et transports
Voies routières
Par mesure de sécurité routière, la municipalité a fait le choix de la priorité à droite aux intersections, par conséquent, sur la commune il y a très peu de panneaux stop ainsi que pratiquement aucun cédez-le-passage. Sur les ronds-points, la priorité est généralement à droite à l'exception de trois ronds-points (notamment la place d'Adamville-Kennedy) pour lesquels il y a un cédez-le-passage.
De même, la ville n'abritait que très peu de zones 30 et seulement un kilomètre de double-sens cyclable depuis octobre 2010[28] sur ses 186 km de voirie[29]. Situation caduque depuis le puisque la limitation à 30 km/h de toutes les voies[30] permet de facto aux cyclistes d'y rouler dans les deux sens[31]. Sur 59 carrefours équipés de feux tricolores[32], un seul est équipé de sas vélo à l'entrée du pont de Bonneuil. Un seul couloir de bus, celui du TVM, est totalement interdit aux cycles.
La structure des voies de circulation a peu évolué depuis la vague d'urbanisation du XXe siècle. Quelques grands axes « traversants » sont gérés sous le statut de voirie départementale, notamment les avenues du Bac, Foch, Louis-Blanc, Alma ainsi que les boulevards de Champigny, de Créteil, Rabelais… Les autres voies de la ville sont sous régime communal ou privé (rue du Docteur-Meige) et présentent une structure de circulation hétérogène sans cohérence particulière.
Les anciennes voies charretières ont suivi l'évolution urbanistique traditionnelle avec un élargissement limité et une organisation de l'espace en trottoirs et chaussées séparées.
Aménagements cyclables
Malgré un relief qui se prête bien à la pratique du vélo, Saint-Maur est une ville en retard dans le développement des infrastructures cyclables, au point d'avoir reçu en 2016 le "Clou Rouillé" de la part de la Fédération française des usagers de la bicyclette[33].
En réaction, la Ville accélère l'adaptation de ses infrastructures routières à l'usage cyclable par l'implantation de dispositifs de stationnement sur l'espace public (arceaux vélos) et la réalisation d'un tronçon cyclable en site propre, une piste bidirectionnelle le long du quai de la Pie, entre le pont de Bonneuil et la passerelle de Halage[34].
En 2019, la ville a annoncé que des sas vélo seront implantés aux carrefours régulés par des feux tricolores au fur et à mesure de la réfection des chaussées, et que des zones de circulation apaisée seront créées notamment dans le quartier des Bagaudes, afin de permettre aux Saint-mauriens de relier en sécurité le chemin de halage, sur les berges de la Marne à Saint-Maurice, leur permettant ainsi de rallier le centre de Paris depuis Saint-Maur dans un environnement cyclable 100 % protégé.
Après la fin du confinement en mai 2020, le département du Val-de-Marne a décidé d'implanter une coronapiste sur la D86, traversant Saint-Maur. Cette dernière entraînant des embouteillages, elle est retirée en septembre 2020 sous la pression des maires de Saint-Maur et de Créteil[35]. Cette décision est dénoncée par les associations cyclistes locales comme Place au Vélo Saint-Maur, dont l'ancien président affirmait que cette piste avait permis d'augmenter la part modale du vélo dans la ville de 1,5% à 12%[36].
À l'été 2020, la plupart des carrefours ont été équipés de panonceaux M12 (équivalent à un feu orange clignotant) permettant aux cycles de virer à droite (si la voie est dégagée) lorsque le tricolore est au rouge.
Le , un arrêté municipal est signé afin que l'ensemble de la circulation dans la ville soit limitée à 30 km/h (les demandes auprès du département et du préfet pour les quatre voies dépendant de leurs autorités ont reçu satisfaction). Ce faisant, toute la voirie est désormais autorisée au double-sens cyclable[37] depuis le 1er février 2021, date effective d'application.
À la suite de la troisième édition du baromètre des villes cyclables de la FUB dont les résultats ont été révélés en février 2021, la ville de Saint-Maur a reçu la note de E. Le classement utilisé allant de "A+" (excellent) à "G" (très défavorable), la note attribuée à Saint-Maur correspond à l'appréciation "plutôt défavorable"[38].
Transports en commun
La commune est desservie par :
- quatre gares du RER A : la gare de Saint-Maur - Créteil, la gare du Parc de Saint-Maur, la gare de Champigny et la gare de La Varenne - Chennevières, reliant la commune à Paris en quinze minutes ;
- Le Tvm, ligne de bus en site propre inaugurée en 1993 reliant la gare de Saint-Maur - Créteil à Créteil, le centre commercial Belle Épine à Thiais, le Marché International de Rungis jusqu'à son terminus, La Croix de Berny RER ;
- douze lignes de bus des réseaux RATP et SITUS ;
- deux lignes de Noctilien la nuit.
La commune sera desservie par :
- une ligne du Grand Paris Express sur la ligne 15 sud, en 2026, à la gare de Saint-Maur - Créteil sur le tronçon de Pont de Sèvres à la gare de Noisy - Champs ;
- La ligne de bus en site propre Est-Tvm, reliant la place de l'Abbaye à Créteil à la gare de Noisy-le-Grand - Mont d'Est, dont la mise en service est actuellement sans date.
Du nom de saint Maur, saint né à Rome au VIe siècle apr. J.-C. Une abbaye Saint-Pierre-du-Fossé (la presqu'île étant sur un éperon rocheux, le fossé représentait le bas pentu vers la Marne) fut fondée au VIIe siècle. Au IXe siècle les reliques de saint Maur furent apportées à l'abbaye. À la suite de miracles, les moines changèrent le nom de l'abbaye qui devint Saint-Maur-des-Fossés.
Le hameau de Saint-Hilaire se trouve dans la plaine nommée Varenne (qui désigne à l'époque tout le reste de la presque-île).
Le hameau du port de Créteil (à l'emplacement de l'actuel pont de Créteil) est mentionné dès le haut Moyen Âge.
La légende des Bagaudes
Un texte ecclésiastique du XIe siècle mentionne un retranchement des bagaudes dans Saint-Maur-des-Fossés, au lieu Bagaudarum castrum. Une porte de Paris dans la direction de Saint-Maur-des-Fossés aurait reçu, en mémoire des Bagaudes, le nom de porta Bugaudarum puis, par abréviation, porta Bauda[39]. Un boulevard des Bagaudes existe dans la commune de Saint-Maur-des-Fossés ; la plaque porte la curieuse mention « peuplade gauloise ». Cependant, ce n'est qu'au XIVe ou au XVe siècle que ce texte a été ajouté au manuscrit du XIe siècle sur la vie de saint Babolin, premier abbé de Saint-Maur au VIIe siècle[40]. Il n'y a aucune peuplade gauloise portant le nom de "Bagaude". En revanche, le mot latin Bagaudæ serait bien emprunté au gaulois et pourrait signifier « combattants »[41]. Les bagaudes étaient des milices combattues par l'Empire agonisant, du IIIe au Ve siècle, dans la partie de la Gaule qui deviendra la Neustrie.
Moyen Âge
Sous Clovis II, une abbaye est bâtie en 639 sur le territoire de la future commune de Saint-Maur. Elle prend le nom de « Saint-Pierre du Fossé » faisant ainsi référence au relief du lieu qui est très pentu jusqu’à la Marne. En 868, l’abbaye recueille les reliques de saint Maur. Un premier miracle a lieu au XIIe siècle, ce qui incite les moines à changer le nom de l’abbaye qui devient « Saint-Maur-des-Fossés ». D’autres miracles ont lieu et l’abbaye devient un lieu de pèlerinage comparable à Lourdes aujourd’hui. On vient y prier de toute l’Europe pour guérir la goutte ou l’épilepsie.
Au XIIIe siècle, on construit une église paroissiale dédiée à saint Nicolas de Myre, dans le style gothique.
Au XVe siècle, le duc de Bourgogne, Jean sans Peur rencontre la reine Isabeau de Bavière, afin de négocier un traité de Paix entre les Armagnac et les Bourguignons. Ce traité en date du est connu sous le nom de Traité de Saint-Maur. Cependant, ce traité fut de nul effet, dans la mesure où le dauphin de France, représentant le parti Armagnac, et qui s'était réfugié à Bourges pour y organiser la Résistance contre les Bourguignons, refusa de le ratifier.
Renaissance
Au XVIe siècle, le cardinal Jean du Bellay y fait construire un château en surplomb de l'abbaye, dans laquelle François Rabelais se réfugie en 1536. Le château appartiendra ensuite, en 1598, à Charlotte-Catherine de la Trémoille, qui le porta en dot au prince de Condé, puis à Catherine de Médicis mais est abandonné au milieu du XVIIIe siècle. Le château sera détruit en 1796.
En septembre 1590, lors du siège de Paris, le duc de Parme et gouverneur des Pays-Bas espagnols Alexandre Farnèse prend la ville, ce qui permet de ravitailler la capitale assiégée par Henri IV (huitième guerre de religion)[42].
Après avoir subsisté pendant 900 ans, Clément VII, en 1533, pour punir les moines de scandales commis dans l'église Saint-Jean, les remplaça par huit chanoines. Les bâtiments mal entretenus tombent en ruines et sont vendus au prince de Condé au XVIIIe siècle.
Aujourd'hui détruite, l'abbaye n'existe plus et a laissé la place à un square dans lequel quelques ruines subsistent, telles la tour Rabelais, la villa Bourrières ou encore d'anciennes fortifications. Quant au château, il a laissé la place à de nombreux pavillons et à une sous-station d'EDF.
XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle la population de Saint Maur stagne. Il y a à la Varenne 12 feux en début de siècle et 15 feux en fin de siècle (avant la mise en place de l'état civil, on compte en nombre de feux (nombre de familles). La vie à Saint-Maur est en effet peu agréable. La Marne déborde souvent et le choléra augmente la mortalité infantile ; la majorité des terrains appartiennent à la famille de Condé.
En 1790, les deux paroisses de la presqu’île donnent naissance à trois communes : Saint-Maur et La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur sont issues de la paroisse Saint-Nicolas, cette dernière constituant une dissidence contestée par les autorités de Saint-Maur. La paroisse Saint-Hilaire donne naissance à la commune de La Varenne[43]. Les deux municipalités de Saint-Maur et de La Varenne se réunissent en une commune unique le [44]. Par contre, La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur restera indépendante et deviendra plus tard Joinville-le-Pont.
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Vivant-sur-Marne[45].
XIXe siècle
1809-1825 : percement du canal
Julien de Gaulle décrit le percement du canal de Saint-Maur dans sa Nouvelle histoire de Paris en 1841. Le but en est d'abréger de trois lieues la navigation sur la Marne. Le canal a deux parties : une section souterraine de 600 mètres, et 500 mètres à ciel ouvert. Louis Bruyère est chargé de son exécution. Ayant coûté 1 760 000 francs de l'époque, il est ouvert à la navigation le 10 octobre 1825[46].
1831 : les grands lotisseurs
La situation sanitaire s'améliore et la pression démographique de Paris s'accentue.
En décembre une vente à la criée des anciens terrains de Condé, propriété du duc d'Aumale[47] permet à trois personnes appelées les grands lotisseurs d'acheter la moitié de la ville : J.C. de Moynat, qui devient maire de la ville, Henri Caffin à la Varenne, et François Adam qui fonde Adamville[19]. Les lotissements servent à construire les maisons du dimanche des Parisiens aisés. De nombreux manœuvriers de Seine-et-Marne proche viennent habiter la presqu'île en tant que maçons. La population qui stagne depuis un siècle à 800 personnes double pour atteindre 1 500 personnes en 1851.
1841 : Saint-Maur présenté dans la Nouvelle histoire de Paris
Julien de Gaulle décrit comme suit la commune dans sa Nouvelle histoire de Paris en 1841 :
« Saint-Maur-les-Fossés, l'un des villages de cette contrée qui offrent le plus de souvenirs historiques, est agréablement situé à l'extrémité du bois de Vincennes, dans la presqu'île formée par la Marne.
L'origine de ce village paraît remonter à une haute antiquité ; suivant quelques historiens, il a été fondé par des vétérans que César laissa dans les Gaules.
Saint-Maur est devenu célèbre par une abbaye de Bénédictins, fondée sous le règne de Clovis II, par un diacre de l'église de Paris, nommé Blidegisile. Après avoir subsisté pendant environ neuf cents ans, ce monastère fut sécularisé en 1533 ; son chapitre fut réuni, en 1750, à celui de l'église Saint-Louis-du-Louvre, à Paris, et l'abbaye presque entièrement détruite en 1786.
Les religieux de Saint-Maur, de même que tous les moines de l'ordre de Saint-Benoît, s'occupaient beaucoup de la culture des lettres ; ils ont rendu des services éminents à la science par leurs nombreuses publications. Cette illustre congrégation avait rassemblé, à Saint-Maur, la plus belle et la plus nombreuse bibliothèque de ce temps, laquelle passa., après la sécularisation, dans la bibliothèque du roi et dans celle de Saint-Germain-des-Prés, à Paris.
Rabelais avait été moine de ce couvent, et l'on prétend qu'il y composa son Pantagruel[46]. »
1859 : l'arrivée du chemin de fer
La population qui stagne depuis un siècle à 800 personnes double pour atteindre 1 500 personnes en 1851. La Compagnie des Chemins de Fer de l'Est achète de nombreux terrains et construit une ligne de chemin de fer qui relie Saint-Maur à Paris : la ligne de La Bastille. Elle offre la possibilité aux Parisiens de se divertir dans les guinguettes de bords de Marne. Cette ligne continue à être exploitée par la SNCF jusqu'au 12 décembre 1969, date à laquelle la ligne est exploitée par la RATP pour l'établissement du RER A vers Boissy-Saint-Léger. Cette ligne dessert Saint-Maur-des-Fossés grâce à 4 gares : Saint-Maur-Créteil, Le Parc de Saint-Maur, Champigny-sur-Marne et La Varenne-Chennevières.
La population se développe alors rapidement pour atteindre 7 000 habitants en 1870.
Guerre franco-prussienne de 1870
Septembre 1870 : à la suite de la défaite de Sedan, l'armée française se replie à Paris qui est dès octobre complètement entouré par les armées allemandes. À l’est de Paris les positions de défense sont les différents forts de Nogent, Charenton… Les Allemands restent sur les hauteurs de Villiers Haut de Champigny et Chennevières. La Marne est la ligne de front. Mais Saint-Maur est dominée par les canons prussiens et les rumeurs de massacres se propagent, Boissy-Saint-Léger, Créteil sont pillés et détruits. Il est décidé de replier les habitants de Saint-Maur vers le XIIe arrondissement de Paris. Certains néanmoins restent dans une situation extrêmement difficile, cinq maires se succèdent en un an.
Octobre à novembre : la situation des Saint-Mauriens est celle catastrophique de tous les habitants du 12e. Les plus pauvres doivent rapidement manger les chiens, les chats puis les rats[48]. Pour les plus riches, les restaurants servent du chameau, de l’éléphant… On déguste le Jardin des plantes : même son célèbre couple d'éléphants Castor et Pollux ne sont pas épargnés. Des anecdotes signalent des Saint-Mauriens restés dans la ville qui tentent d’apporter les légumes de leurs champs à leurs familles de Paris sous le feu des Prussiens.
28 novembre - 3 décembre : bataille de Champigny ; la situation dans Paris n’est plus tenable. Il faut tenter une jonction avec l’armée de la Loire. Simultanément celle-ci attaque au nord vers Orléans et l’armée de Paris tente une sortie avec 200 000 hommes. Bien évidemment les Allemands s’attendent à cette jonction, d’où l’idée de l’état-major français de faire une attaque de diversion au sud à Avron mais de porter la principale attaque sur Champigny qui portera ensuite le nom de Champigny-la-Bataille. Onze ponts seront lancés simultanément à Joinville pour l’infanterie ; Saint-Maur sera le lieu des batteries de canons qui détruiront les canons des collines de Champigny et Chennevières. Le début de l’offensive est une réussite. Les Allemands sont vite débordés sur la plaine de Champigny, écrasés par les batteries du fort de Nogent.
Ensuite, cela change rapidement ; les Français se font massacrer dans les montées sur le plateau de la Brie. Les batteries saint-mauriennes sont inefficaces pour appuyer l'infanterie. Elles sont de trop petits calibres et vite repérables d’en haut et donc détruites. C’est le cas de la batterie d’Adamville. L’attaque s’enlise, les Français dorment dans un froid terrible, ils sont affamés et peu sont des militaires de métier. D’autre part, les nouvelles de l’armée de la Loire sont catastrophiques (le 4 décembre, cette armée sera définitivement battue à Orléans). L’état-major hésite et fait une pause. La Croix-Rouge suisse ramasse de nombreux morts et blessés. Pendant cette trêve, les armées allemandes du sud de la banlieue arrivent en renfort et entament une contre-attaque. L’armée française échappe à la destruction complète en se repliant sous la protection des batteries des forts. Le 3 décembre, la ligne de front est revenue sur ses positions d’avant l’offensive française et les derniers espoirs sont envolés. La France capitule en janvier[49],[50].
1894 : le tramway de Saint-Maur
À partir de 1894, Saint-Maur-des-Fossés s'équipe d’un réseau de tramways[51]. Inauguré le 19 mars 1894, il s’agissait du 4e réseau de tramways à air comprimé créé en France après ceux de Nantes, Nogent-sur-Marne et Paris. Le réseau de la Compagnie des Tramways de Saint-Maur-des-Fossés (TSM) était composé de trois lignes équipées à l’origine de tramways mécaniques Mékarski qui furent ensuite électrifiées à partir de 1900 et intégrées aux Tramways de l’est parisien. Les tramways circulèrent jusqu'au milieu des années trente avant d’être remplacés par un réseau d'autobus.
XXe siècle
Les grandes inondations de 1910 et 1924
Au début du siècle, deux inondations touchent la ville : la crue de 1910 (la plus terrible avec plus de 2 mètres d'eau dans les rues[52]) et celle de 1924.
La Seconde Guerre mondiale
L'abbé Émile Morel, curé de la paroisse Saint-Hilaire et résistant, sauva une vingtaine d'enfants juifs sous l'occupation[53].
En , une trentaine d'orphelins de confession juive de La Varenne sont déportés à Auschwitz-Birkenau en Pologne et sont immédiatement gazés[54],[55].
Saint-Maur et Joinville-le-Pont
En 1790, le hameau de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur fait sécession d'avec Saint-Maur-des-Fossés sous l'impulsion du vicomte Boniface de Mirabeau, député de la noblesse à l’Assemblée constituante de 1789, qui résidait alors dans le château de Polangis.
Les habitants (409 en 1793) sont conduits par Edme Lheureux, marchand de bois, et prennent argument de l'existence d'un lieu de culte, la chapelle Saint-Léonard, pour justifier leur démarche. Le maire de Saint-Maur proteste et adresse une plainte à la municipalité de Paris le 5 mai 1791. Des démarches identiques seront renouvelées jusqu'en 1830 par les élus de Saint-Maur.
La nouvelle commune est baptisée Joinville-le-Pont en 1831.
Saint-Maur et La Varenne-Saint-Hilaire
Jusqu'en 1791, la ville était composée de deux villages distincts, Saint-Maur proprement dit et La Varenne-Saint-Hilaire. La distinction entre ces deux villages subsiste à travers deux bureaux distributeurs et code postaux : 94100 (Saint-Maur) et 94210 (La Varenne-Saint-Hilaire). De même, il existe aujourd'hui encore un quartier délimité appelé La Varenne. Il est à noter que le bureau distributeur de La Varenne-Saint-Hilaire couvre un secteur plus vaste que celui du quartier de La Varenne.
Une flamme d'oblitération de la Poste de l'année 1989 à l'intitulé de Varennes-Saint-Hilaire représente la grille d'entrée du carré Médicis et comporte les mentions horizontales suivantes : bibliothèque annexe, ouverture du carré Médicis et Maison de village Varenne ; elle inclut aussi 2 lignes verticales titrées Musée Artothèque[réf. souhaitée].