Saint-Quentin
commune française du département de l'Aisne / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Saint-Quentin?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Pour les articles homonymes, voir Saint-Quentin (homonymie).
Saint-Quentin (/sɛ̃.kɑ̃.tɛ̃/) est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France. Comptant la plus importante population du département, dont elle est une sous-préfecture, Saint-Quentin est la neuvième commune la plus peuplée de la région. La ville picarde est située sur la Somme. Les habitants de Saint-Quentin sont les Saint-Quentinois.
Saint-Quentin | |||||
De haut en bas, de gauche à droite : le canal, le pont et la gare; vue latérale de la basilique; la place San-Lorenzo; le vieux puits; statue hommage à Quentin-de-la-Tour; perspective de l'Hôtel-de-Ville depuis la rue Saint-André; l'Hôtel-de-Ville; coucher de soleil sur les Champs-Élysées; la place de l'Hôtel-de-Ville. |
|||||
Blason |
Logo |
||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Aisne (sous-préfecture) |
||||
Arrondissement | Saint-Quentin (chef-lieu) |
||||
Intercommunalité | CA du Saint-Quentinois (siège) |
||||
Maire Mandat |
Frédérique Macarez (LR) 2020-2026 |
||||
Code postal | 02100 | ||||
Code commune | 02691 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Saint-Quentinois | ||||
Population municipale |
52 958 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 2 347 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
62 114 hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 50′ 55″ nord, 3° 17′ 11″ est | ||||
Altitude | Min. 68 m Max. 125 m |
||||
Superficie | 22,56 km2 | ||||
Unité urbaine | Saint-Quentin (ville-centre) |
||||
Aire d'attraction | Saint-Quentin (commune-centre) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Cantons de Saint-Quentin-1, de Saint-Quentin-2 et de Saint-Quentin-3 (bureau centralisateur) |
||||
Législatives | 2e circonscription de l'Aisne | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
| |||||
Liens | |||||
Site web | https://www.saint-quentin.fr/ | ||||
modifier |
Historiquement et traditionnellement, Saint-Quentin était le siège du comté de Vermandois. Elle est par ailleurs la ville principale du Vermandois, le pays traditionnel de Picardie homonyme.
Ses habitants sont appelés les Saint-Quentinois et les Saint-Quentinoises.
Situation
Saint-Quentin, ville centre de la région naturelle du Vermandois, une région de la Haute-Picardie[1], est une sous-préfecture située dans le nord de la France.
À vol d'oiseau, elle se situe à 39,6 km de Laon, préfecture du département[Note 1] et à 88,3 km de Lille, préfecture de région[Note 2]. Par rapport à Paris, la commune se trouve à 129,8 km[Note 3].
Communes limitrophes
Saint-Quentin est limitrophe de dix autres communes : Dallon, Fayet, Francilly-Selency, Gauchy, Grugies, Harly, Morcourt, Neuville-Saint-Amand, Omissy et Rouvroy. La commune est à la tête d'un bassin de vie de 68 communes et d'une aire urbaine incluant 99 communes, dont une samarienne[I 1].
Fayet | Omissy | Morcourt (sur quelques dizaines de mètres) Rouvroy |
Francilly-Selency | Harly | |
Dallon | Gauchy Grugies |
Neuville-Saint-Amand |
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 22,56 km2 ; son altitude varie de 68 à 125 mètres[2].
Hydrographie
Saint-Quentin est située sur un fleuve côtier, la Somme, dont la source se trouve à Fonsomme, à quelques kilomètres au nord-est.
Le canal de Saint-Quentin traverse la cité et relie Chauny à Cambrai (environ 93 km). Il a été un des plus importants de France jusque dans les années 1960 / 1970. Il unit les eaux de l'Escaut, de la Somme et de l'Oise. Il possède sur le tronçon Lesdins - Vendhuile, deux souterrains importants (dont celui de Riqueval) construits sous le Premier Empire.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat des Hauts-de-France et Climat de l'Aisne.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 706 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Fontaine-lès-Clercs à 6 km à vol d'oiseau[5], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 683,4 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Typologie
Saint-Quentin est une commune urbaine[Note 4],[9]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[10],[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Quentin, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[12] et 63 147 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[13],[14].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est la commune-centre[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (66,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (55,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (48,7 %), terres arables (23 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (15 %), forêts (5,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,4 %), zones agricoles hétérogènes (2 %), zones humides intérieures (1,6 %), eaux continentales[Note 6] (1,3 %)[17].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Projet d'aménagement
Le quartier du Faubourg d'Isle fait partie du programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD)[18].
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 30 243, alors qu'il était de 29 521 en 2013 et de 28 826 en 2008[I 2].
Parmi ces logements, 85,9 % étaient des résidences principales, 1,2 % des résidences secondaires et 12,9 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 50 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 49,1 % des appartements[I 3].
La ville dispose d'un parc de logements sociaux qui lui permet de respecter les dispositions de l'article 55 de la loi SRU[19]. Ce parc est passé de 6 315 logements en 2008, soit 24,6 % du parc des résidences principales de la commune, à 6 722 en 2018 (25,9 %)[I 4]. Ils sont notamment bien présents au sein des quartiers prioritaires Europe, Vermandois et Neuville notamment[20].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Saint-Quentin en 2018 en comparaison avec celle de l'Aisne et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,2 %) inférieure à celle du département (3,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 40,5 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (43,9 % en 2013), contre 61,6 % pour l'Aisne et 57,5 pour la France entière[I 4].
Typologie | Saint-Quentin[I 2] | Aisne[I 5] | France entière[I 6] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 85,9 | 86,7 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 1,2 | 3,5 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 12,9 | 9,8 | 8,2 |
Voies de communication et transports
Voies de communication
Saint-Quentin se trouve à 85 km à l'est d'Amiens, 105 km au sud de Lille, 158 km au nord-est de Paris et 288 km de Metz. La ville dispose d'une position géographique intéressante (seuil du Vermandois) : à la croisée des chemins entre Paris, Amiens, Reims, Lille et Bruxelles, avec les anciennes RN 29 et RN 44 (actuelles RD 1029 et 1044). Cette position est confortée par la présence de deux autoroutes, l'A26 (dite « autoroute des Anglais ») allant vers Arras, Lille et Calais d'une part et vers Reims d'autre part, puis de l'A29 qui relie Saint-Quentin à Amiens et au Havre.
- Saint-Quentin et les communes environnantes. L'autoroute A26 (en rouge) passe à l'ouest de la ville.
Panorama de la ville depuis les hauteurs de la déviation, route de Mesnil-Saint-Laurent.
Transports
- Ferroviaire
La ville est desservie par la gare de Saint-Quentin, sur la ligne de Creil à Jeumont (liaison historique Paris – Bruxelles), avec 18 dessertes quotidiennes assurant la liaison gare de Saint-Quentin – gare de Paris-Nord (et retour) en 1 h 10. Elle est également reliée à sa capitale régionale Lille avec une ligne TER directe et une liaison en environ 1h30/45
Saint-Quentin est également reliée par chemin de fer à Amiens, par le raccordement de Jussy (évitant le rebroussement en gare de Tergnier, pour aller de la ligne d'Amiens à Laon à la ligne de Creil à Jeumont et vice-versa) qui permet des liaisons voyageurs en moins d'une heure.
La gare TGV Haute-Picardie, située à Ablaincourt-Pressoir (Somme), est desservie par des cars depuis Saint-Quentin, et donne accès au réseau TGV.
- Autocars interurbains
Plus d'une vingtaine de lignes départementales relient Saint-Quentin aux cantons voisins qui ne sont pas desservis par le train. Ces lignes sont opérées sous l'autorité de la Région Hauts de France, qui en est l'autorité organisatrice, par la Régie des transports de l'Aisne (RTA) et CSQT-Les Lignes Axonaises.
- Réseau urbain
La communauté d'agglomération du Saint-Quentinois est l'autorité organisatrice du réseau de transports urbains Bus Pastel, dont 6 lignes de bus desservent le centre-ville et les quartiers périphériques. Le réseau dessert également les communes de Rouvroy, Harly et Gauchy, Neuville-Saint-Amand. Pastel opère également le service Déclic Pro à destination des salariés aux horaires décalés et le service Déclic Agglo de transport à la demande à destination des habitants des 39 communes composant l’Agglo[21].
Lors de sa fondation au Ier siècle, le nom de la ville est Augusta Viromanduorum. Elle est nommée en l'honneur de l'empereur Auguste avec adjonction du nom Viromanduorum rappelant également les Viromanduens, peuple gaulois dont elle est devenue la capitale après Vermand dont on ignore le nom celte. Cependant vers la fin du IIIe siècle ou au début du IVe siècle, la ville semble désertée et la capitale redevient semble-t-il Vermand au IVe siècle[22].
C'est à la suite du martyre de l’apôtre d'Amiens Quintinus, torturé et décapité sur le site de Saint-Quentin, que la ville va prendre son nom. Ceci est attesté en 842 : ad Sanctum Quintinum[23]. Le déterminant en Vermandois n'a été utilisé que du XIVe siècle au XVIe siècle : Sanctus Quintinus in Viromandia en 1306, puis Saint Quentin en Vermendois en 1420[23].
Durant la Révolution, la commune porte les noms de Linon-sur-Somme en l'an II (en référence à la toile de lin fabriquée sur place), puis de Somme-Libre et d'Égalité-sur-Somme[24].
Antiquité
La ville a été fondée par les Romains, vers le début de notre ère, pour remplacer l’oppidum de Vermand comme capitale des Viromandui, peuple celte belge qui occupait la région. Elle reçut le nom d’Augusta Viromanduorum, l'Auguste des Viromandui, en l'honneur de l'empereur Auguste. Le site correspond à un gué qui permettait de franchir la Somme. Elle est ravagée au IIIe siècle et il est possible que Vermand soit redevenue la capitale locale (cf. son nom qui provient de Veromandis).
Moyen Âge
Durant le haut Moyen Âge, l'important monastère qui se développe grâce au pèlerinage sur la tombe de Quentin. L'abbaye apparaît dans un texte célèbre : une lettre de l'empereur Charlemagne qui convoque l'abbé Fulrad de Saint-Quentin et ses vassaux à l'Ost en 806[25]. À partir du IXe siècle, Saint-Quentin est intégrée au comté de Vermandois. Dès le Xe siècle, les comtes de Vermandois (issus de la famille carolingienne, puis capétienne) sont très puissants. La ville se développe rapidement : les bourgeois s'organisent et obtiennent d’Herbert IV de Vermandois, avant 1080[26], une charte communale qui leur garantit une large autonomie.
Au début du XIIIe siècle, Saint-Quentin entre dans le domaine royal. À cette époque, c'est une ville florissante, en raison de son activité textile (ville drapante). C'est aussi une place commerciale favorisée par sa position à la frontière du royaume de France, entre les foires de Champagne et les villes de Flandre (commerce du vin, notamment) : il s'y tient une importante foire annuelle. Elle bénéficie aussi de sa situation au cœur d'une riche région agricole (commerce des grains et de la guède). À partir du XIVe siècle, Saint-Quentin souffre de cette position stratégique : elle subit les guerres franco-anglaises (guerre de Cent Ans). Au XVe siècle, elle est disputée au roi de France par les ducs de Bourgogne : c'est l'une des « villes de la Somme ». Ravagée par la peste à plusieurs reprises, elle voit sa population diminuer tandis que son économie est mise en difficulté : sa foire perd de l'importance, la production agricole est amoindrie, etc. Son industrie textile en déclin se tourne vers la production de toiles de lin. Parallèlement, elle doit faire face à d'importantes dépenses pour entretenir ses fortifications et fournir des contingents armés. En 1477, à la suite de la mort de Charles le Téméraire, Saint-Quentin retourne à la couronne[27]. Sans bataille, la « bonne ville » de Saint-Quentin devient désormais l'une des plus fidèles à Louis XI, du royaume de France[28]. Donc, le roi y arrive le 18 juin 1477.
Époque moderne
Renaissance, la bataille de Saint-Quentin (1557)
En 1557, un siège héroïque face aux Espagnols se termine par une terrible défaite des forces françaises et le pillage de la ville. Restituée à la France en 1559, elle connaît une activité de fortification intense. Au milieu du XVIIe siècle, la ville échappe aux sièges, mais subit les affres des guerres qui ravagent la Picardie, accompagnées de la peste (celle de 1636 emporta trois mille habitants, sur peut-être dix mille) et de la famine.
XVIIe et XVIIIe siècles
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les conquêtes de Louis XIV l'éloignent de la frontière. À la fin du XVIe siècle, sa production textile se spécialise dans les toiles fines de lin (linon et batiste). Elle retrouve sa prospérité, notamment au XVIIIe siècle, où ces toiles sont exportées dans toute l'Europe et aux Amériques.
La carte de Cassini montre qu'au XVIIIe siècle, Saint-Quentin est une ville fortifiée implantée sur la rive droite de la Somme.
Au nord, sur les hauteurs de l'actuelle Zone Cora, sont représentés de nombreux moulins à vent en bois ou en pierre qui sont chargés de fabriquer la farine nécessaire à l'approvisionnement en pain des 10 000 habitants de la ville à l'époque. Deux moulins à eau symbolisés par une roue dentée sont représentés au sud sur le cours de la Somme.
Sur la même rive sont figurés des hameaux ou des fermes qui sont aujourd'hui intégrés dans l'agglomération qui s'est essentiellement étendue au nord-ouest:
- Remicourt, hameau dont le nom apparaît pour la première fois en l'an 982 sous l'appellation latine de Villa Rumulficurtis, Remicourt en 1168 dans un cartulaire de l'abbaye d'Homblières [29].
- St-Claude était une maison isolée situé au bord de la Somme dont le nom est évoqué de nos jours par la Policlinique éponyme [30].
- Raucourt (aujourd'hui Rocourt en haut de la Rue de Paris) était un hameau avec un moulin à eau qui appartenait à l'abbaye de Saint-Prix. Son nom Rufficurtis est cité en 1045; puis Rodulficurtis, Rouecourt, Raulcourt, Roecourt [31].
- Cepy était une ferme située à l'endroit actuel du quartier du même nom près du Centre Hospitalier. Elle fut nommée Cepeium en 1045, puis Territorium de Cepi, Cypi au XIIe siècle dans un cartulaire de l' abbaye de Fervaques puis Chypiacum, CCypiacus, In valle de Chipiaco, Chypi, Sipy [32].
- Oestre (aujourd'hui Oestres) était à l'époque un hameau avec un moulin à eau qui est cité 986 sous l'appellation de Hoestrum, puis Oütrum, Oistre, Ouestre en 1728 [33]. Cette partie de la ville a une multitude de prononciations différentes de nos jours.
- St-Eloi était le seul hameau situé sur la rive gauche de la Somme.
La mention 17 postes indique que la ville était le 17e relais de poste depuis Paris. Ces relais distants d'un vingtaine de kilomètres l'un de l'autre permettaient aux voitures hippomobiles de changer de chevaux. En venant de Paris, le relais précédent était à Roupy, vers Cambrai, il était à Bellenglise, et vers Guise, à Origny.
Époque contemporaine
Premier Empire
Sous l'Empire, les difficultés d'exportation engendrent une récession économique. À la demande de la municipalité, Napoléon autorise l'arasement des fortifications, pour permettre à la ville de se développer hors de ses anciennes limites. En 1814-1815, Saint-Quentin est occupée par les Russes, sans dommage.
Industrialisation au XIXe siècle
Au XIXe siècle, elle connaît un grand développement en devenant une ville industrielle prospère, grâce à des entrepreneurs sans cesse à l’affût des nouveautés techniques. Les productions sont diversifiées, mais la construction mécanique et surtout le textile l'emportent : les « articles de Saint-Quentin » sont alors bien connus.
Dans les années 1880, les ouvriers du tissage sont en grève pendant 72 jours, témoignant de la combativité du mouvement ouvrier pendant la crise économique de ces années-là[34].
Guerre de 1870
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, la ville de Saint-Quentin fut le théâtre d'un fait d'armes qui tourna à l'avantage de la France. Le 8 octobre 1870, vers 10 h du matin, un détachement militaire prussien commandé par le colonel Kahlden tenta de s'emparer de la ville qui était défendue par la garde nationale, les sapeurs pompiers et des civils armés par le préfet de la Défense nationale. Gabriel Dufayel qui avait été nommé à la tête de la garde nationale quelque temps auparavant avait organisé la défense de la ville avec des barricades et des tranchées. La résistance des Saint-Quentinois galvanisés par le préfet Anatole de La Forge fit reculer l'ennemi. Ne pouvant prendre la ville, les Prussiens se retirèrent emmenant avec eux 14 otages[35].
Cette action héroïque eut un retentissement national : un monument commémorant cet événement fut érigé sur la grand-place et Saint-Quentin fut décorée de la Légion d'honneur, le 6 juin 1897[Note 7].
Le eut lieu la bataille de Saint-Quentin, aux environs de la ville. Elle se termina par une victoire prussienne qui mit fin aux espoirs français de briser le siège de Paris.
Belle Époque
Le début du XXe siècle fut une période faste pour Saint-Quentin. En 1899, a lieu la mise en service des deux premières lignes de tramway avec automotrices à traction à air comprimé, système Popp-Conti, puis système Mékarski jusqu’en 1908. Des automotrices à traction électrique leur succèdent jusqu’au 26 mai 1956, date de la suppression des derniers tramways[36], remplacés par des autobus.
- Occupation prussienne en 1871.
- Saint-Quentin le 28 août 1906.
- Tramway à air comprimé Mékarski devant la gare en 1906.
- La Grand-Place en 1900.
Grande Guerre
La Première Guerre mondiale lui porte un coup terrible. Le 28 août 1914, malgré la défense héroïque de la ville par les Pépères du 10e régiment d'infanterie territoriale, originaires de la ville, la ville est envahie puis occupée à partir du début de septembre 1914. Elle subit une dure occupation. À partir de 1916, elle se trouve au cœur de la zone de combat, car les Allemands l'ont intégrée dans la ligne Hindenburg.
Après l'évacuation de la population en mars 1917, la ville est pillée et tout l'équipement industriel emporté ou détruit.
Le , le 15e corps d'armée français libère Saint-Quentin.
Les combats finissent de la ruiner : 70 % des immeubles (dont la basilique) sont endommagés. François Flameng, peintre officiel des armées, a immortalisé le martyre de la ville dans des croquis et dessins qui parurent dans la revue L'Illustration. Ce n'est qu'en 1919 que les premiers Saint-Quentinois franchiront à nouveau les portes de la ville.
- Centre-ville de Saint-Quentin vu depuis un ballon au début de l'occupation allemande.
- Ruine de la basilique durant la Première Guerre mondiale.
- Destructions de la Première Guerre mondiale près de la gare.
Entre-deux-guerres
La période d'entre-deux-guerres fut marquée à Saint-Quentin, par la reconstruction qui donna au centre-ville la physionomie qu'on lui connaît aujourd'hui, plus de 3 000 immeubles de style Art déco furent construits.
- La place de l'Hôtel-de-Ville et le beffroi des années 1920. La ligne no 3 du tramway électrique desservait la place.
- La gare de Saint-Quentin dans les années 1930
- Rue de la Sellerie en 1930.
Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville est occupée par les Allemands. La petite communauté juive implantée à Saint-Quentin depuis plusieurs siècles souffre fortement de l'Occupation, ainsi pas moins de treize familles juives de la ville sont arrêtées et déportées vers les camps de la mort.
Le 2 mars 1944 en début de soirée, deux vagues d’une vingtaine de bombardiers américains survolent la ville et lâchent leurs bombes depuis une altitude de 2 000 à 3 000 mètres. Lorsqu’on constate les dégâts causés essentiellement sur les habitations, on peut se poser la question de l'utilité de ce bombardement. De plus, St-Quentin ne présente aucun intérêt stratégique : ville à l'écart des voies de communication, elle ne possède même pas de dépôt de locomotives. Ce raid inutile et stupide a causé 91 victimes civiles et environ 150 blessés.
Le 2 septembre 1944, les FFI déclenchent l'insurrection et les Américains libèrent définitivement la ville le 3 (armée de Patton). Malgré le soutien national, la reconstruction à la suite des deux guerres mondiales est longue, et la ville peine à retrouver le dynamisme antérieur à 1914.
Les Trente Glorieuses
Les chiffres de la population sont explicites : le niveau des 55 000 habitants atteint en 1911 n'est retrouvé qu'au milieu des années 1950, dans le contexte favorable des Trente Glorieuses. Le développement de la ville a repris, fondé sur la tradition industrielle textile et mécanique. Cette prospérité se poursuit jusqu'au milieu des années 1970, période où l'industrie textile française commence à souffrir de la concurrence des pays en voie de développement, notamment la Tunisie et la Turquie.