Saint-Yrieix-la-Perche
commune française du département de la Haute-Vienne / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Saint-Yrieix-la-Perche (prononcé [sɛ̃tiʁjɛlapɛʁʃ ][1], le x final de « Saint-Yrieix » est traditionnellement muet) (Sent Iriès en occitan) est une commune française située dans le département de la Haute-Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine.
Saint-Yrieix-la-Perche | |||||
L'hôtel de ville. | |||||
Blason |
Logo |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Haute-Vienne | ||||
Arrondissement | Limoges | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix (siège) |
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Maire Mandat |
Daniel Boisserie 2020-2026 |
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Code postal | 87500 | ||||
Code commune | 87187 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Arédiens | ||||
Population municipale |
6 825 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 68 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 30′ 51″ nord, 1° 12′ 14″ est | ||||
Altitude | Min. 283 m Max. 498 m |
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Superficie | 100,98 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Unité urbaine | Saint-Yrieix-la-Perche (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Saint-Yrieix-la-Perche (commune-centre) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Yrieix-la-Perche (bureau centralisateur) |
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Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Vienne
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Liens | |||||
Site web | www.saint-yrieix.fr | ||||
modifier |
Saint-Yrieix est la 6e ville de Haute-Vienne en population, et la commune la plus étendue du département.
C'est l'une des six villes-portes du parc naturel régional Périgord-Limousin.
Géologie, topographie et hydrographie
La commune de Saint-Yrieix se trouve au sud du département de la Haute-Vienne à 40 km de Limoges. Le pays Arédien ou pays de Saint-Yrieix est proche de la limite entre les départements de la Corrèze et de la Dordogne.
La commune est constituée de vastes plateaux légèrement ondulés. Sa géologie est rendue relativement complexe par la présence de failles, de chevauchements et de plis dus à la collision il y a 370 millions d'années de deux plaques tectoniques d'une part, et à des phénomènes de volcanisme d'autre part. C'est dans ces failles, orientées nord-est - sud-ouest que l'on trouve le minerai aurifère, le kaolin ainsi que d'autres minéraux précieux.
La Loue prend sa source vers 420 mètres d'altitude, au lieu-dit Gabillou, au nord de la commune. Elle se jette dans l’Isle. Sa haute vallée marque le site dans la presque totalité du territoire communal ; elle le coupe en deux parties sensiblement égales en suivant une ligne de faille (orientée nord-est- sud-ouest). Un autre affluent de l'Isle, le Crassat borde brièvement la commune au nord.
La commune est caractérisée par un habitat dispersé en 43 villages, 175 hameaux et bâtis isolés.
Communes limitrophes
Saint-Yrieix-la-Perche est limitrophe de dix autres communes, dont deux dans le département de la Corrèze et deux autres dans celui de la Dordogne.
Ladignac-le-Long, Le Chalard |
La Meyze | La Roche-l'Abeille |
Jumilhac-le-Grand (Dordogne) |
Coussac-Bonneval | |
Sarlande (Dordogne) |
Glandon | Saint-Julien-le-Vendômois (Corrèze), Saint-Éloy-les-Tuileries (Corrèze) |
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1994 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[9]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,7 | 1,8 | 3,7 | 5,9 | 9,4 | 12,5 | 14 | 14,1 | 10,8 | 8,8 | 4,2 | 1,9 | 7,4 |
Température moyenne (°C) | 4,5 | 5,3 | 8 | 10,4 | 14,2 | 17,7 | 19,2 | 19,3 | 15,7 | 12,7 | 7,3 | 4,7 | 11,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,4 | 8,7 | 12,2 | 14,9 | 19 | 22,8 | 24,4 | 24,5 | 20,5 | 16,6 | 10,4 | 7,6 | 15,8 |
Record de froid (°C) date du record |
−9,9 19.01.17 |
−12,8 09.02.12 |
−11,1 01.03.05 |
−4,3 08.04.21 |
−0,8 03.05.21 |
2,8 08.06.19 |
6,5 26.07.15 |
5,6 16.08.15 |
1,9 09.09.19 |
−4,3 25.10.03 |
−7,8 22.11.98 |
−10,3 29.12.96 |
−12,8 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,4 01.01.22 |
23,9 27.02.19 |
24,2 20.03.05 |
27,9 29.04.05 |
30,4 30.05.01 |
35,8 27.06.11 |
38,4 23.07.19 |
38,2 04.08.03 |
33 03.09.05 |
27,7 02.10.11 |
21,8 07.11.15 |
17,4 09.12.13 |
38,4 2019 |
Précipitations (mm) | 112,7 | 91 | 93,4 | 110,6 | 104,8 | 73,9 | 74,2 | 81,8 | 81,2 | 96,2 | 129 | 115,4 | 1 164,2 |
Typologie
Saint-Yrieix-la-Perche est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Yrieix-la-Perche, une unité urbaine monocommunale[13] de 6 766 habitants en 2017, constituant une ville isolée[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Yrieix-la-Perche, dont elle est la commune-centre[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (70,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (49,1 %), forêts (20 %), prairies (17,7 %), zones urbanisées (5,7 %), terres arables (3,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,8 %), mines, décharges et chantiers (0,8 %), cultures permanentes (0,8 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
Voies routières
- Saint-Yrieix est à 40 km au sud de Limoges (43 km de l’autoroute A20, soit 42 minutes de trajet en moyenne).
- Saint-Yrieix est à 60 km au nord-ouest de Brive.
- Saint-Yrieix est à 60 km au nord-est de Périgueux.
Transports en commun
La régie départementale des transports de la Haute-Vienne propose plusieurs trajets en bus au départ de Saint-Yrieix :
- entre Saint-Yrieix et Châteauneuf-la-Forêt, desservant les communes de Coussac-Bonneval, Château-Chervix, Magnac-Bourg, Saint-Germain-les-Belles, Saint-Vitte-sur-Briance, La Croisille-sur-Briance, Saint-Médard, Châteauneuf-la-Forêt ;
- en direction de Limoges et desservant les communes de la Roche-l'Abeille, Janailhac, Nexon, Saint-Maurice-les-Brousses, Solignac, Le Vigen, Feytiat ;
- en direction de Les Cars, desservant les communes de Saint-Hilaire-les-Places, La Meyze, Saint-Maurice-les-Brousses, Nexon, Rilhac-Lastours, Flavignac.
Voies ferroviaires
Cinq trains circulent chaque jour au départ de Saint-Yrieix en direction de la gare de Limoges-Bénédictins et trois circulaient vers Brive-la-Gaillarde (trajets de 40 minutes environ). Mais la ligne est maintenant fermée définitivement.
La commune a été aussi le terminus de la ligne de tramway (chemin de fer à voie métrique) de Périgueux à Saint-Yrieix-la-Perche, par Excideuil et Lanouaille (83 km), ouverture 1888-1892, par la Société des chemins de fer du Périgord.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Saint-Yrieix-la-Perche est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses, et à un risque particulier : le risque de radon[19]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[20].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Isle, le Crassat, le ruisseau Noir, le ruisseau le Roulet et la Loue. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993 et 1999[21],[19]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « Loue », approuvé le et modifié le [22].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[23]. 13,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (27 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 6],[24].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2018 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999[19].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Saint-Yrieix-la-Perche est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[25].
La ville de Saint-Yrieix tire son origine d'un monastère fondé sur le sommet d'une colline au VIe siècle (vers l'an 560) par un notable local chrétien nommé Aredius, devenu Yrieix par francisation de l'occitan Iriès, et considéré comme saint. Durant la Révolution française, la commune porte le nom d'Yrieix-la-Montagne[26].
En occitan, le nom de la commune est Sent Iriès.
Ses habitants sont appelés les Arédiens[27].
En 2013, la municipalité envisage de demander la modification officielle du nom de la commune en Saint-Yrieix, prétextant que la Perche est inusité, désuet et dévalorisant[28].
Préhistoire et Antiquité
À partir du Ve siècle av. J.-C., les Gaulois Lémovices exploitèrent des dizaines de mines d'or dans la commune actuelle. Deux villages peuplés de mineurs ont aussi été retrouvés dans la commune[29]. Ces villages étaient situés au cœur du district minier de Saint-Yrieix-la-Perche. L’exploitation de ces mines a été arrêtée après la conquête romaine[30].
Une des mines les mieux fouillées du district est celle de Lauriéras, toponyme lié justement à l’exploitation du gisement aurifère[31]. Avant la mise en exploitation, les Gaulois ont pratiqué des sondages exploratoires qui leur ont permis de déceler l’orientation et la puissance des gisements[32].
La fosse de la mine de Lauriéras, comblée par du bois d’abattage aux VIIe – VIIIe siècles, témoigne du défrichement des zones voisines ainsi remises en culture[33].
Le site, occupé dès l'âge du bronze, était alors une villa gallo-romaine nommée Attanum.[réf. nécessaire]
Un autre noyau urbain est aussi à l'origine de la création de cette ville. Il s'agit du quartier de Marché-Vieux positionné favorablement sur un carrefour de communication constitué de l'axe nord-ouest - sud-est entre l'Armorique et le golfe du Lion (route des métaux) et l'axe est-ouest entre l'Aunis et l'Auvergne (route du sel).
Les maisons qui se sont groupées autour de ces deux noyaux ont donné naissance à la ville actuelle qui a pris le nom de son fondateur, saint Yrieix.
Moyen Âge
Saint Arède d'Atane, aussi connu sous les noms d'Aredius, Yrieix du Limousin, saint Yriez ou saint Yrieix, naquit entre 510 et 516, à Limoges. Il fonde un monastère à proximité de la villa de sa mère, au lieu-dit Atane, où il est enseveli. La réputation de sainteté d’Arédius attira de nombreux pèlerins à Attane, autour du monastère une ville se développa.
Vers l’an 900, le monastère se transforme en collège de chanoines. En 1046 un chapitre de chanoines remplace les moines et se place sous la dépendance spirituelle et temporelle de saint Martin de Tours. Saint-Yrieix devient alors un centre de pèlerinage et dès le XIIe siècle, un centre d'échange important avec ses foires. Ces dernières ont pris la suite d'un marché connu depuis la période antique qui se tenait au Marché-Vieux (quartier rue du Marché-Poterne).
Au cours du XIIe siècle, la ville s’agrandit et déborde des remparts qui entouraient l'enclos canonial. Des artisanats se créent, des moulins et des tanneries se développent. Vers 1250, la châtellenie de Saint-Yrieix s'étend sur une douzaine de nos communes actuelles, et se réduira au nombre de six vers 1500. Dans les faubourgs, des foires se tiennent deux fois par an : le jour de la Pentecôte et à la date anniversaire de la mort de saint Yrieix, le .
Sarah de Cornouaille, fille de Réginald de Dunstanville et arrière-petite-fille de Guillaume le Conquérant, épouse d'Adhémar V de Limoges, est inhumée vers le dans le monastère.
En août 1307, le chapitre et le roi Philippe IV le Bel établissent un contrat de pariage qui confie les fonctions de justice à des officiers royaux choisis par le roi et le chapitre. Le blason de la ville témoigne de ce contrat : des fleurs de lys à gauche et une crosse à droite.
Temps modernes
Au cours de la fin du XVe siècle et de la première moitié du XVIe siècle, une période relativement faste est de retour malgré une épidémie de peste en 1563 faisant 1 978 victimes.
En 1565, le roi Charles IX accorde aux bourgeois de la ville de créer un échevinage ou municipalité. Ainsi cinq échevins étaient élus tous les ans. Cependant, les viguiers du roi gardaient leurs prérogatives de justice. Quatre ans plus tard, Henri IV séjourne près de la collégiale avant de partir pour la bataille de La Roche-l'Abeille. Au cours du XVIIe siècle, deux couvents s’installent extra-muros : les Récollets, qui comptaient une dizaine de religieux (situé aujourd'hui à l'angle de la rue Victor-Hugo et de la place du Président-Magnaud) ; et les Clairettes avec 35 religieuses (situé dans un quadrilatère bordé par les rues du Marché, J.-Grévy, V.-Hugo et J.B Darnet).
Au début du XVIIIe siècle, les fossés de l'enceinte sont comblés, des boutiques et des jardins y prennent place. Les faubourgs des Barris, de la Foyre (Nation), des Salines, ainsi que le quartier des Pénitents (faubourg du Marché-Vieux), qui sont les plus anciens, sont aussi les plus peuplés et les plus attractifs. La foire, déplacée place de la Nation, puis dans un deuxième temps place des Horts, s'urbanise. En 1750, un édit du roi Louis XV ordonne l’installation d’une sénéchaussée à Saint-Yrieix, mais le tribunal de commun pariage est du même coup supprimé. La justice de Saint-Yrieix s'étendait alors jusqu'à Payzac.
Entre 1765 et 1770, Jean-Baptiste Darnet signale à un apothicaire l’existence de terre utilisée par sa femme pour faire sa lessive. L’analyse révèle la pureté du kaolin. Darnet est chargé, au nom du roi, d’en diriger l’extraction. Des dizaines de carrières s'ouvrent partir de 1769, dont la plus connue est celle de Marcognac. Depuis 1774, une fabrique de porcelaine est aussi installée à la Seynie près de la ville. Ces deux facteurs, ajoutés à la construction de la route royale de Limoges à Sarlat, contribuent à l'expansion de la ville qui atteint 4 000 habitants.
Révolution française et Premier Empire
Saint-Yrieix fut chef-lieu de district de 1790 à 1795 et d'arrondissement de 1800 à 1926. Les communes de Quinsac et de La Rochette lui ont été rattachées ; celle de Glandon a été rétablie en 1902.
En 1793, les chanoines refusent de prêter serment à la Constitution civile du clergé, ils sont alors arrêtés et emprisonnés à Limoges, un d’entre eux meurt à la prison. Les chanoines seront emmenés aux pontons de Rochefort où huit d’entre eux mourront. C'est la fin de cette communauté religieuse. Les biens sont nationalisés et l'édifice devient une église paroissiale.
Époque contemporaine
Au début du XIXe siècle, Saint-Yrieix est prospère, elle profite d'un relatif désenclavement, d'un essor industriel et de sa situation de centre commercial où les foires sont réputées. La ville dépasse les 5 000 habitants.
En 1875, la ligne de chemin de fer est ouverte et la ville s'assainit (égouts, abattoirs, urinoirs, réseaux d'eau potable). L'exode rural est tardif puisqu’en 1891 il y a encore 8 711 habitants dans la commune et les logements viennent à manquer. Au début du XXe siècle, de grandes constructions sont réalisées, on inaugure un nouvel Hôtel de Ville en , la caserne est construite ainsi que des champs de tir et un hôpital militaire. À la veille du premier conflit mondial, Saint-Yrieix a retrouvé une certaine activité économique grâce au commerce des feuillardiers, à ses carrières et à ses mines d'or ouvertes à partir des années 1910. Il lui manque cependant l'électricité qui n'arrivera qu'en 1923.
En 1928, Saint-Yrieix n'est plus qu'un chef-lieu de canton, elle perd son titre de sous-préfecture détenu depuis le début du XIXe siècle. Il s'ensuit la crise économique des années trente, qui entraîne la fermeture ou la mise en difficulté des exploitations minières ainsi que de l'activité porcelainière et celle des feuillardiers. Cependant d'autres entreprises s'installent comme la fabrique de madeleines de Saint-Yrieix (Bijou) et l'imprimerie (Fabrègue). Saint-Yrieix subit l'Occupation pendant la Seconde Guerre mondiale et s'affranchit difficilement d'une période de pénuries après guerre.
En parcourant la campagne arédienne, des noms de lieux-dits comme Laurièras, Aurière (du latin aurum : or) témoignent de cet intérêt lointain. Le promeneur n’y trouvera plus sur site que des levées de terre ou des trous. Délaissés après la conquête romaine, les gisements aurifères n’ont pas sombré dans l’oubli car une petite fièvre de l’or a ensuite attiré des prospecteurs amateurs puis plus professionnels au début du XXe siècle. C’est à côté de Saint-Yrieix, au Chalard, que fut exploitée la dernière mine d’or de la Communauté européenne. La mine du Bourneix employait 85 personnes et produisait plus de deux tonnes par an. Elle ferma ses portes en 2001, après cent ans d’activité et des millénaires d’activités aurifères dans le Limousin. Cette histoire de l’or a donné lieu à plusieurs démarches, scientifiques qui permettent de connaître l’activité de nos ancêtres, ou plus contemporaines avec les derniers mineurs sous forme de photographies.
Aujourd'hui, la ville prospère. Réputée pour sa gastronomie (pommes, cul noir, veau limousin, madeleines), la ville dispose depuis quelques années d'un complexe sportif, d'un cinéma, d'un centre culturel et, depuis 2014, d'une salle des fêtes et des congrès. Saint-Yrieix, au sud de la Haute-Vienne et à la frontière du Périgord, est une ville dynamique offrant un cadre de vie agréable.
Tendances politiques et résultats
Liste des maires
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Maires avant 1945
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mai 1945 | janvier 1982 (décès) |
Jacques Boutard | SFIO puis PDM | Médecin Député (1958 → 1967 puis 1968 → 1973) Conseiller général du canton de Saint-Yrieix-la-Perche (1958 → 1982) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
février 1982 | juin 1995 | Marc Debusschère | RPR | Professeur de lycée Conseiller général du canton de Saint-Yrieix-la-Perche (1983 → 1988) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
juin 1995 | En cours | Daniel Boisserie[34] | PS | Architecte Député de la 2e circonscription de la Haute-Vienne (1997 → 2017) Conseiller général du canton de Saint-Yrieix-la-Perche (1988 → 2001) Président de la CC du Pays de Saint-Yrieix (1997 → ) Réélu pour le mandat 2020-2026 |
Jumelages
La commune de Saint-Yrieix-la-Perche est jumelée avec deux autres villes :
- La Wantzenau (Bas-Rhin, France), depuis 1971 ;
- Bad Windsheim en Moyenne-Franconie (Allemagne) depuis 1988.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[36].
En 2021, la commune comptait 6 825 habitants[Note 7], en augmentation de 0,18 % par rapport à 2015 (Haute-Vienne : −1,09 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
6 825 | - | - | - | - | - | - | - | - |
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
6 234 | 5 012 | 6 252 | 6 383 | 6 542 | 6 900 | 7 110 | 7 515 | 7 474 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
7 749 | 7 613 | 7 826 | 7 086 | 7 429 | 8 051 | 7 626 | 8 711 | 8 467 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
8 363 | 7 916 | 8 205 | 7 296 | 7 307 | 7 281 | 7 302 | 7 213 | 7 323 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
7 021 | 6 816 | 7 116 | 7 342 | 7 558 | 7 251 | 7 007 | 6 887 | 6 777 |
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[37].)
Enseignement
Saint-Yrieix, dispose d'un :
- Enseignement public primaire avec :
- L'école maternelle et élémentaire Jules-Ferry
- L'école maternelle et élémentaire Maurice-Ravel
- Enseignement public secondaire avec :
- La cité scolaire Jean-Baptiste-Darnet, dispensant un enseignement de la 6e à la terminale, d'une SEGPA et de formations professionnelles.
- Le lycée agricole La Faye, de la 4e de l'enseignement agricole au BTS : formation initiale ou scolaire, en laboratoire – contrôle de qualité, agro-équipement, productions animales, arboriculture, et un BTSA Génie des équipements agricoles (GDEA).
- Enseignement privé primaire avec :
- L'école Jeanne-d’Arc.
Santé
Centre hospitalier Jacques-Boutard
Ce centre est un établissement public de santé d'une capacité de 291 lits et places. L’hôpital propose tous les services d'un établissement de proximité :
- un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de 149 places ;
- urgences, médecine, unité ambulatoire (médecine-chirurgie), soins de suite et de réadaptation, gériatrie ;
- consultations et soins sans hospitalisation dans la plupart des disciplines ou spécialités médicales et chirurgicales.
Le centre emploie environ 440 agents, dont 44 médecins, titulaires ou contractuels. Chaque année, plus de 4 000 personnes sont hospitalisées ou admises en EHPAD, 14 000 viennent en consultations et 6 000 environ fréquentent les urgences.
Le centre hospitalier dispose d’un de radiologie moderne numérisée et d’un scanner (depuis le ). Il lui permet ainsi de renforcer son attractivité auprès de 60 000 habitants du bassin du pays de Saint-Yrieix.
Centre de l’obésité Bernard-Descottes
Un établissement sanitaire à vocation nationale au cœur de Saint-Yrieix a ouvert ses portes en 2012. Ce projet est né de l’expérience acquise par la ville et de son hôpital dans la prévention de l’obésité, notamment auprès des jeunes enfants avec le programme VIF (Vivons en Forme). Ce centre, géré par la Mutualité française limousine, dispose de trois bâtiments pour une superficie de 3 500 m2. Un premier bâtiment destiné à l’accueil et à l'administration, ainsi qu’une salle de kinésithérapie, et deux salles d’éducation (éducation nutritionnelle, activité physique, psychomotricité…). Les deux autres bâtiments sont dévolus à l’hébergement des patients avec 50 chambres individuelles, spécialement aménagées pour accueillir la population obèse (lits électriques dimensionnés, système de lève-malade sur rail, toilettes adaptées…), une salle de soins et des salles de détente.
Sécurité
Saint-Yrieix dispose d’une gendarmerie nationale, d'une police municipale et d'une caserne du service départemental d'incendie et de secours de la Haute-Vienne (SDIS 87).
Sports
Saint-Yrieix est connue pour son dynamisme sportif[38]. La région est riche d'itinéraires de randonnée[39],[40] à parcourir à pied, à cheval ou à vélo.
Infrastructures sportives
La ville dispose de diverses infrastructures sportives :
- Le centre équestre du Moulin-des-Cailloux
- Le lac d'Arfeuille
- Le complexe aqua-récréatif Villa-Sport
- Des terrains de pétanque au lac d'Arfeuille, au parc du Mas et au lotissement d'Arfeuille.
- Des courts de tennis couverts et extérieurs, terrains de football, de rugby, de basket, pistes d'athlétisme, un skate-park...
Clubs sportifs
- Saint-Yrieix-la-Perche Sport Club, club de rugby évoluant en Fédérale 3
- Groupe d'haltérophilie et de musculation de Saint-Yrieix-La-Perche
- Black Speed, club de speed badminton.
- Aikido Club
- Amicale bouliste d'Arfeuille
- Athletic Club arédien
- Attane Badminton Club
- Ball Trap Club arédien
- Boxe française
- Boxe chinoise
- Club arédien de lutte
- Club de gymnastique volontaire
- Club Hippique - CSO
- Groupe d'haltérophilie et musculation
- L'Espérance arédienne tennis de table
- La Boule arédienne
- Les Barbarédiens
- ASTIRA - Association sportive de tir à la cible
- CTPA - Cercle des tireurs du Pays arédien
- Comité d'organisation du rallye national du Pays de Saint-Yrieix
- Kung-fu traditionnel chinois
- Loisirs verts tout terrain en Pays Arédien
- Rallye Passion 87
- Association des Mot' Arédien (AMA 875)
- Vélo club arédien
- Rouffiac Aviron Club
- Saint-Yrieix escrime
Activités économiques
Saint-Yrieix dispose de grandes entreprises comme l’entreprise Fabrègue fondée en , l'imprimerie Fabrègue est l'un des poumons économiques de la commune, avec plus de 470 salariés, elle est le premier employeur du pays de Saint-Yrieix.
Deux biscuiteries industrielles sont implantées sur la commune :
- L’entreprise Bijou compte 144 salariés. C'est une entreprise familiale fondée en 1845. Madeleines Bijou est le spécialiste de la fabrication et livraison de madeleines, biscuits en tous genres et pâtisseries.
- L'entreprise Boule d'Or : entreprise industrielle de fabrication et vente de madeleines.
La pépinière d’entreprises est située sur le site de la Seynie, dans les bâtiments d’une ancienne usine de porcelaine. La première tranche (pépinière de services) de ce vaste projet de développement économique est effective depuis . Elle met à disposition des créateurs d'entreprises, des locaux, une infrastructure, et un ensemble de services.
Le marché aux bestiaux : Saint-Yrieix a toujours été réputée pour ses foires aux bestiaux. Situées au départ en centre-ville, elles accueillaient les éleveurs des fermes avoisinantes pour un volume de 10 000 animaux par an. Au fil des années, la fréquentation s'est accentuée et des problèmes de place sont apparus. Situé à côté de l'hôpital, le marché ne pouvait plus s'étendre. La municipalité a donc décidé en 1979 de construire un marché couvert au lieu-dit Bourdelas. Le marché aux bestiaux a donc ouvert ses portes le . Le marché aux bestiaux de Bourdelas, c'est 80 000 m2 de terrains, un ensemble couvert d'une surface de 10 000 m2, 50 parcs de débarquement, 30 barres d'attache, 220 parcs d'expositions bovins, 200 cases à moutons. Fermé.
Commerces
De nombreux commerces se sont installés dans les rues de la ville. De la place de la Nation au boulevard de l'Hôtel-de-Ville en passant par la rue du Marché, la cité arédienne est riche d'artisans et de commerces en tout genre. La restauration et l'hébergement occupent aussi une place importante. Une zone commerçante à la sortie de la ville accueille des commerces de détail ainsi que des supermarchés.
Tous les 2e et 4e vendredis matin du mois, les marchés animent la ville et accueillent de nombreux chalands venus des quatre coins du département. En été, c'est le parking du Moulinassou qui accueille le marché les jeudis soir, qui propose à ses visiteurs des produits locaux de qualité.
La porcelaine
La création de la première manufacture royale de porcelaine à Limoges remonte à 1771, sous l’impulsion de l'intendant Turgot. C’est la conséquence directe de la découverte en 1766 (au Clos de Barre), à Saint-Yrieix, d’un gisement d’argile blanche par le chirurgien Jean-Baptiste Darnet.
La qualité exceptionnelle de ce kaolin l’oriente rapidement vers la production des manufactures royales. En , la manufacture de Sèvres cuit sa première pièce à partir de la matière extraite à Saint-Yrieix : une statuette du dieu Bacchus. Une véritable « fièvre blanche » s’installe dans la région. Une trentaine de carrières sont exploitées, dont la plus productive reste celle de Marcognac, mise en valeur par le film de Serge Moati, Le Pain noir.
L’un des moulins à pâte à porcelaine, celui des Palloux, est reconverti en un hameau voué à la porcelaine avec une vaste boutique. Il abrite aussi une collection privée et visitable, panorama intéressant de la porcelaine française avec quelques pièces étrangères, notamment asiatiques.
La manufacture de La Seynie, la plus importante fondée en 1774 par le comte qui lui a donné son nom – et passée par de multiples propriétaires - renaît aujourd’hui en partie, éditant des pièces anciennes et de nouvelles créations. Elle est à l'origine de la porcelaine de Limoges dite dure, donc telle qu'elle est connue aujourd'hui.
Aujourd’hui encore, les estampilles de la prestigieuse porcelaine de Limoges et de son berceau, Saint-Yrieix, restent unies.