Saut à ski
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Le saut à ski (ou saut à skis) est une discipline de la famille du ski nordique et qui consiste à descendre une pente sur une rampe (tremplin) pour décoller en essayant d’aller le plus loin possible. Outre la longueur du saut, les juges attribuent des points pour le style en vol et l'atterrissage du sauteur.
Fédération internationale | Fédération internationale de ski |
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Sport olympique depuis | 1924 |
Le saut à ski est l'une des deux épreuves du combiné nordique.
Le ski est un moyen de déplacement utilisé par les chasseurs et les militaires depuis plusieurs milliers d'années. Au début du XIXe siècle, les militaires décident d'organiser des compétitions et le ski devient un sport[1].
Une légende raconte que Trysil-Knut (no) aurait sauté par-dessus douze soldats[2]. Le premier sauteur à ski connu de l'histoire est Olaf Rye, un lieutenant du royaume de Danemark et de Norvège, qui réalisa en un saut de 9,5 mètres de haut pour montrer son courage à ses soldats à Eidsberg, en Norvège[3].
Ce sport trouve ses origines en Norvège où la première compétition se tient en 1862. La première grande compétition a lieu sur le mont Husebybakken à Oslo en 1879. Holmenkollen est aujourd'hui considéré comme le berceau du ski nordique. Le saut à ski fait son apparition aux Jeux olympiques dès la première édition de 1924. Discipline historique, le saut à ski est couramment pratiqué dès l'apparition du ski dit « nordique » en Europe continentale à la fin du XIXe siècle.
Le skieur s'élance du haut d'un tremplin enneigé ou revêtu de matière synthétique pour atteindre une vitesse élevée dépassant les 100 km/h pour les tremplins de vol à ski[4]. À cet instant, il doit donner une impulsion afin d'aller le plus loin possible dans les airs. Cette impulsion est d'une importance capitale car le nez du tremplin ne remonte pas. Une fois en l'air, le sauteur, qui a le talon libre, se penche en avant de façon à placer son corps entre ses skis afin d'obtenir une portance optimale sur l'air. Il se redresse au moment de l'atterrissage et doit alors effectuer une « fente » avec les pieds en position dite « télémark », figure prise en compte dans la notation de style du sauteur.
Trois phases du saut à ski
On peut distinguer trois phases essentielles qui permettent d'effectuer un saut de qualité :
- La phase d'élan, sanctionnée par la vitesse obtenue par le sauteur au bout du tremplin. Une bonne vitesse est essentielle pour réaliser un bon saut. Cette vitesse dépend de la position d'élan du sauteur, de son relâchement dans la trace, de son poids, de la capacité des skis à glisser sur la piste ;
- L'impulsion au bout du tremplin, qui doit être puissante et réalisée exactement au bon moment.
- La phase de vol, déterminée principalement par le poids du sauteur, sa position en vol et la qualité de la transition entre l'impulsion et la position de vol.
On distinguait généralement deux catégories de sauteurs il y a encore 25 ans :
- Les sauteurs athlétiques ou sauteurs, qui arrivaient vite au bout du tremplin, produisaient une impulsion forte mais obtenaient relativement peu de portance sur l'air par leur poids du corps important et la trajectoire en cloche de leur vol consécutive à leur impulsion ;
- Les sauteurs légers ou voleurs, qui arrivaient moins vite au bout du tremplin, produisaient une impulsion moins forte, mais obtenaient beaucoup plus de portance sur l'air en raison de leur poids du corps faible et la trajectoire rasante de leur vol, rapide, résultant d'une impulsion plus mesurée.
De nos jours[Quand ?], tous les sauteurs sont très légers et ont un indice de masse corporelle faible (le contrôle de l'IMC a été installé sur le circuit international pour lutter contre l'anorexie).
En 2008, tous les sauteurs d'un niveau international ont une détente sèche d'environ 60 à 70 cm pour un IMC égal à 18,5 (P/T2) soit environ 1,84 m pour 63 kg.
Techniques de vol
Plusieurs techniques se sont succédé à travers l'histoire du saut à ski. A la fin de la Première Guerre mondiale, les scientifiques, comme Reinhard Straumann, se sont intéressés à cette discipline pour déterminer la position du corps idéale et la plus aérodynamique en phase de vol. Les Norvégiens ont mis au point la technique dite de Kongsberger (en référence à la ville de Kongsberg), vulgarisée par Jacob Tullin Thams et Sigmund Ruud (tous deux champions du monde dans les années 1920). La partie supérieure du corps au-dessus des hanches était courbée vers l'avant, avec la position des bras mobiles tendus vers l'avant tandis que les skis étaient parallèles. Cette technique a permis de passer d'une distance de 45 mètres à plus de 100 mètres jusqu'aux années 1950. Vient ensuite la technique de Däscher du nom du sauteur suisse Andreas Däscher où les bras sont alors placés en arrière[5], tout comme celle de Windisch, du nom du sauteur allemand Erich Windisch.
La véritable révolution intervient avec l'adoption de la technique « en V ». Bien que créée dans les années 1960 par un sauteur polonais Mirosław Graf[6], cette technique a longtemps été décriée. Elle est popularisée par le Suédois Jan Boklöv et le Tchécoslovaque Jiří Malec à la fin des années 1980 où, malgré les notes sévères du jury, ces derniers parviennent à réaliser des performances. En phase de vol, le sauteur place désormais ses skis en V et non plus parallèlement, ce qui augmente la portance de l'air de 28 % et permet d'allonger la distance du saut de 10 %[7].
Dans le cas où les sauteurs exagèrent l'écart de leurs skis au point que les talons se croisent, la technique dite « en X » est employée, avec l'inconvénient d'une diminution de portance par rapport à la technique « en V ».
Facteurs externes influençant le vol
- Un vent de face rallonge la distance de saut en ajoutant de la portance sous les skis du sauteur. Au contraire, un vent arrière ou de dos rabat le sauteur contre la piste de réception.
- La hauteur de la barre d'élan. Pour s'adapter au niveau des compétiteurs et aux conditions météo, il est possible de modifier la hauteur de la barre depuis laquelle le sauteur s'élance. Plus la barre est haute, plus la vitesse du sauteur en sortie de tremplin est élevée.
Décompte des points
Le vainqueur d'un concours est le sauteur qui réalise le plus grand nombre de points sur un total de deux sauts (1re et 2e manche). Le total points est composé :
- des points attribués pour la longueur,
- des points attribués pour le style.
Décompte des points pour la longueur
Chaque tremplin possède une zone cible d'atterrissage appelé le point K (K-point). C'est une distance de référence comparable au « par » d'un parcours de golf. Pour les compétitions K-90 et K-120, les points K sont respectivement de 90 et de 120 mètres. Le skieur marque 60 points lorsqu'il retombe à la hauteur du point K, chaque mètre au-delà ou en deçà du point K est compensé par l'ajout ou le retrait d'un certain nombre de points, variable selon les tremplins, par exemple 3,6 points pour un K-35, 2 points pour un K-90, et 1,8 pour un K-120[8].
Décompte des points pour le style (ou « notes de style »)
Cinq juges placés au bord de la piste attribuent une note comprise entre 0 et 20. La meilleure et la moins bonne des notes sont ôtées du total qui est ajouté aux points attribués pour la distance de saut.
La note attribuée par défaut est de vingt. Des déductions sur ce total idéal sont effectuées et elles peuvent survenir dans trois catégories :
- Le vol : position en vol, mouvements parasites et indirectement longueur du saut.
- La réception : douceur de l'atterrissage, qualité du « télémark » qui doit être tenu au minimum dix mètres, et ski plat, non sur la tranche.
- La fin de saut : fautes de carre et les chutes. Dès que les fesses ou les mains touchent le sol, la chute est comptabilisée. En revanche, si le sauteur tombe après la ligne de chute, qui est la dernière ligne blanche, la chute n'est pas comptabilisée.
Les cas les plus fréquents de déductions sont les mouvements en vol (-1 point), l'absence de télémark (-3 points) et la chute (-7 points au maximum).
En saut à ski, les skis utilisés sont particulièrement longs et larges. Non dotés de carres, larges de 110 millimètres, leur longueur est de 2,53 mètres pour un athlète de 1,73 mètre.