Stade Bollaert-Delelis
stade de football situé dans le Pas-de-Calais / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Le stade Bollaert-Delelis (prononcer /bɔ'laʁt dələlis/) est le principal stade de football de Lens, ville du Pas-de-Calais. Construit de 1932 à 1933, il est la résidence du Racing Club de Lens depuis son ouverture, à l'exception de la saison 2014-2015, lors de sa rénovation pour l'Euro 2016. Jusqu'en 2013, le stade pouvait accueillir 41 229 spectateurs, pour une ville de 36 728 habitants, mais pour une aire urbaine de plus de 550 000 habitants. Après rénovation, la capacité d'accueil du stade est passée à 38 223 personnes.
Noms précédents |
Stade des Mines (1933-1936) Stade Félix Bollaert (1936-2012) |
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Adresse |
Début de construction | |
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Ouverture | |
Architecte |
Gustave Spriet |
Rénovation | |
Coût de construction |
Clubs résidents |
RC Lens (depuis 1933) |
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Propriétaire |
Ville de Lens |
Administration |
RC Lens |
Surface | |
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Capacité | |
Tribunes | |
Affluence record |
48 912[2], le lors de Lens - Olympique de Marseille |
Dimensions |
105 mètres × 68 mètres |
Coordonnées |
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Le stade doit son nom à deux hommes importants dans l'histoire du Racing Club de Lens : Félix Bollaert, directeur commercial de la Compagnie des mines de Lens, soucieux de favoriser le développement des clubs sportifs de la région et qui décida la construction du stade en 1931, entre les fosses nos 1 et 9 de la Compagnie, et André Delelis, maire de Lens et ministre du gouvernement Pierre Mauroy, qui « sauva » le stade et l’équipe au moment où, à la fin de l’exploitation charbonnière, les houillères s’en sont dessaisies.
Le contexte amenant vers un nouveau stade à Lens
À sa création, en 1906, le Racing Club de Lens occupe alors la Place Verte (actuelle Place de la République) où il dispute ses matchs. Mais lassé par tant d'agitations causées par les joueurs lensois qui sont pour la plupart de jeunes lycéens, les riverains les obligent à déménager, ce qui force le RC Lens à émigrer provisoirement vers la fosse no 2 - 2 bis et la pâture Mercier, avant de s'attirer encore une fois les foudres des propriétaires des lieux. C'est alors que la Compagnie des mines de Lens décide de mettre à leur disposition un champ (actuelle Cité des fleurs), avant de le reprendre en 1912 afin d'y construire des logements pour ses mineurs. Les Lensois sont donc obligés de déménager une nouvelle fois, et le club s'installe alors au Parc de la Glissoire, à proximité de la fosse no 5 - 5 bis, mais son nouveau terrain est malheureusement détruit, comme presque toute la ville, pendant la Première Guerre mondiale. Le directeur du Comité de secours américain décide alors d'entreprendre la restauration d'une ancienne piste d'entraînement pour chevaux de courses qui est déblayée, restaurée puis nivelée afin de la rendre apte à la pratique du football, qui l'occupe jusqu'en 1922, avant de s'en servir comme terrain d'entraînement et de retourner au Parc des Glissoires.
Depuis 1920, le RC Lens se développe à toute vitesse. Avec ses nouveaux joueurs venus de Pologne pour travailler à la mine et après la naissance de son premier club de supporters, le Supporters Club Lensois, le Racing connaît ses premiers succès. En effet, il remporte le championnat d'Artois, puis la Promotion d'Honneur quelques années plus tard, et intègre donc la Division d'Honneur, en 1929. Le club reçoit aussi ses premières subventions de la part de la ville de Lens, qui s’intéresse de plus en plus à son équipe de football. Elles lui permettent alors de gérer les déplacements dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, le stade municipal Raoul-Briquet (aujourd'hui Léo-Lagrange et toujours occupé par la réserve du RC Lens) lui étant loué gratuitement.
Cependant, la Compagnie des mines de Lens, la plus puissante de France à l'époque, décide le d'acheter une parcelle de terrain en friche entre ses fosses nos 1 et 9 afin d'y construire un nouveau stade, conforme à ses nouvelles ambitions.
1932-1933 : un an et demi de construction
À partir de 1932, la construction du stade commence. Cette réalisation est établie selon les plans de l'ingénieur en chef des travaux du jour de la Compagnie[3], Auguste Hanicotte. Confiée à plusieurs centaines de chômeurs qui s'activent durant des mois sur un terrain longeant la Ligne Arras - Dunkerque-Locale et déplacent plus de quatre-vingt-mille mètres cubes de terre, elle est menée par Gustave Spriet, ingénieur et chef du service des constructions, mais aussi membre de la famille d'un ancien maire lensois du siècle précédent, Henri Spriet. En janvier 1933, au cours des nouveaux terrassements du stade, les ouvriers découvrent deux gros obus et vingt-deux grenades non éclatés[4]. En avril, le député maire de l'époque, Alfred Maës, annonce à toutes les associations présentes la future inauguration du stade, fixée au dimanche [4].
À l'approche de la date finale, le comité d'organisation convie au début du mois de des dizaines de sociétés, mais également les champions olympiques de l'École de Joinville, qui préparent huit tableaux sportifs, comme le saut en hauteur ou le lancer du disque[4]. Des centaines de mineurs polonais étant présents lors de cette fête, les organisateurs décident de jouer en début de cérémonie les hymnes nationaux français et polonais[4].
Le , et à l'initiative de Félix Bollaert, le président du Conseil d'administration de la Compagnie, le nouveau stade est inauguré sportivement devant quelques milliers de personnes, venues se presser pour un tel évènement[5]. À la mort de celui-ci, en 1936, son nom est donné fort logiquement à une enceinte appelée jusque-là stade des Mines.
Le Racing club de Lens joue le 26 août 1934, contre Calais, son premier match dans un stade qui n'avait pas été pensé comme le sien, mais qui le deviendra très durablement[6].
L'évolution du stade
Jusqu'en 1970
En 1937, le RC Lens accède pour la première fois de son histoire à l'élite du football français. Ce stade de forme ovale, construit et entretenu par des mineurs, et animé par eux les jours de match, fait déjà la fierté de la ville et acquiert une certaine réputation. En 1954, l'éclairage permet de disputer des matches en nocturne. Mais en même temps que les mines, le club et le stade sont en déclin lors des années 1960.
La mairie à la rescousse
Au début des années 1970, les Houillères sont victimes de la crise économique et ne peuvent plus prendre en charge les importants travaux de rénovation nécessaires. L'entreprise signe donc le 1er avril 1974 une convention de mise à disposition gratuite du stade à la ville de Lens.
Lors d'un match opposant le RC Lens à l'AS Nancy-Lorraine en août 1973, le pire a été évité lorsqu'un bloc de béton a chuté du toit de la tribune honneur, sans faire la moindre victime. La municipalité décide alors d'entreprendre des travaux pour la mise aux normes de sécurité. Par la même occasion, des rénovations sont entreprises afin de pouvoir accueillir les Coupes d'Europe, que Lens dispute pour la première fois en 1975.
Le , la municipalité devient définitivement propriétaire du stade en le rachetant pour un franc symbolique. Trois mois plus tard, le 4 décembre 1976, une tribune de 12 000 places debout, est inaugurée lors d'un match opposant le RCL au FC Nantes (1-1) : la Trannin (tribune Ouest).
L'année suivante, avec la première qualification du RC Lens pour la Coupe UEFA, le stade est une nouvelle fois rénové, avec l'amélioration de l'éclairage et le début de la construction d'une nouvelle tribune : la Tony Marek-Xercès Louis (tribune Nord), d'une capacité de 10 000 places debout et 5 000 assises.
Avec l'Euro 1984
En 1984, la France se voit attribuer l'organisation du Championnat d'Europe de football, et Bollaert fera partie des stades retenus avec l'octroi de deux rencontres. Le stade fait alors peau neuve avec une nouvelle amélioration de l'éclairage, l'ajout d'un étage de 3 600 places à la tribune Lepagnot (au Sud), et surtout l'érection d'une nouvelle tribune de 20 000 places debout, la Delacourt (à l'Est). Le stade Bollaert devient alors un stade carré, « à l'anglaise ». Il accueille également en son sein les bureaux du RC Lens.
Lens devient alors connu pour sa particularité d'avoir un kop sur le bord de la pelouse et non derrière les buts, dans une tribune qui s'appelle à l'époque « les Secondes ».
La capacité du stade est portée à 51 000 places. Le , le record de spectateurs pour un match de Division 1 est battu, avec 48 912 personnes venues voir Lens-Marseille.
Bollaert accueille les Coupes du monde
La France remporte l'organisation d'une grande compétition : la Coupe du monde de football de 1998, et Lens est encore une fois de la partie. Le stade Bollaert entame alors une profonde transformation : trois de ses tribunes sont détruites pour être reconstruites intégralement. La Trannin, dont la démolition a débuté en juillet 1995 rouvre en février 1996, tout comme la tribune Delacourt dont la reconstruction est achevée en août 1996. Vient ensuite la tribune Lepagnot qui est terminée l'année suivante. Un retard dans l'aboutissement de ces travaux amène toutefois les responsables du stade à renoncer à accueillir un match du Tournoi de France disputé en , pour lequel le stade était initialement pressenti[7].
Les installations du stade se modernisent encore (vestiaires, sécurité, équipements en télécommunications, loges...). Conformément aux nouvelles normes de sécurité, Bollaert perd sa dernière tribune debout, la Marek. La tradition lors des matches du RC Lens restera cependant, pour les spectateurs dans cette tribune, de se tenir debout.
À l'issue de cette rénovation, le nombre de places se réduit à 41 649, toutes assises.
En 2002, la ville de Lens, propriétaire des lieux, concède un bail emphytéotique de cinquante ans au club de Lens. C'est donc lui qui gère et entretient le stade à sa guise. Seuls les travaux les plus importants restent à la charge de la municipalité lensoise.
La tribune Lepagnot subit un lifting en 2004 avec l'installation de salons intérieurs de places V.I.P. pour les entreprises partenaires du club. Les bureaux déménagent en tribune Delacourt et une tour de sécurité est construite entre cette tribune et la Trannin. La capacité est abaissée à 41 333 places.
En août 2007, les grilles du stade sont abaissées à 120 centimètres, ce qui augmente la visibilité mais surtout rapproche le public des joueurs. Cette même année, deux écrans géants sont installés dans les coins du stade afin de pouvoir accueillir la Coupe du monde de rugby organisée par la France.
En 2008-2009, avec la descente en Ligue 2 et donc une baisse d'affluence, les niveaux 2 des tribunes Trannin et Delacourt sont fermés, mais rouverts ponctuellement lors des « matchs de galas ». La capacité baisse d'ailleurs de quatre places, et atteint désormais le chiffre de 41 229.
Le prix des places et des abonnements se situe dans les plus bas de France, en particulier pour les tribunes populaires, souhait de Gervais Martel, président du club à l'époque.
Rénovation pour l'Euro 2016
Alors que la France est pressentie pour organiser l'Euro 2016, les dirigeants du RC Lens et ceux de la ville décident de planifier la rénovation du stade. Le , le dossier français est officiellement choisi et un peu moins d'un an plus tard, le stade Bollaert est désigné comme étant l'un des neuf stades titulaires pour le déroulement de la compétition.
Le permis de construire est déposé mi-mars 2011[8]. Après un an de procédures administratives, le début des travaux est prévu pour février 2012, l'inauguration pour mars 2014 et le nombre des abonnements est même limité par le club dans les tribunes concernées, pour lesquelles on évoque également une fermeture partielle[9]. Le coût de la rénovation, dont l'étude a été confiée en décembre 2007 au cabinet toulousain Cardete Huet Architectes associé à Pierre Ferret (architecte déjà demandé pour le Grand stade Lille Métropole), est estimé à 111 millions d'euros. Il doit être en partie couvert grâce à des subventions accordées par l'État (douze millions d'euros) et la région (25 millions) et par des prêts consentis par la communauté d'agglomération de Lens-Liévin (vingt millions d'euros) et le Conseil général du Pas-de-Calais (quinze millions)[10].
Un agrandissement de la tribune Marek-Xercès est prévu, faisant passer sa capacité de 8 000 à 14 000 places et celle du kop lensois à 6 000 places[11]. Le stade doit pouvoir accueillir 44 000 personnes[12] en version championnat de France et 40 000 en « version européenne »[13]. D'autres parties de l'enceinte doivent aussi bénéficier d'améliorations : le toit doit être agrandi afin de mieux protéger les spectateurs (sa rétractabilité, un temps envisagée, est finalement abandonnée pour cause de surcoût important[14]), un système de récupération d'eau de pluie et des panneaux photo-voltaïques doivent être installés[12].
Cependant, de graves problèmes financiers interrompent le processus et le retrait de Bollaert de l'Euro 2016 est même évoqué.
Il faut finalement attendre le pour que Guy Delcourt, maire de la ville, annonce la signature du permis de construire[15]. Le 20 septembre, le Conseil régional adopte à la majorité un projet de montage financier permettant la rénovation du stade Bollaert ; lors du même vote est acté le principe selon lequel la région récupère dans ce projet le rôle de maîtrise d'ouvrage[16]. Tout est finalement bouclé en décembre avec l'aide du Crédit agricole, nouveau propriétaire du Racing Club de Lens[1]. Le projet de rénovation est alors revu à la baisse, son coût passant dès lors aux alentours des 70 millions d'euros[1]. Les travaux, qui concernent toujours les quatre tribunes, doivent débuter en début d'année 2014 et se terminer en décembre 2015[1]. Une délocalisation des matches du RC Lens lors de la saison 2014-2015 est aussi évoquée[1]. En mars 2013, la convention de rénovation du stade est signée après un dernier vote du Conseil régional[17]. Dans les mois qui suivent, la délocalisation annoncée est confirmée par les dirigeants lensois, ainsi que la baisse de la capacité du stade, réduite à 35 000 places dont 32 300 dédiées au grand public après les travaux afin de répondre aux normes de l'UEFA[18].
En définitive, les travaux débutent en [19] et prennent fin en juin ou [20]. Le nombre de places est fixé à 38 223[20].
En , la chambre régionale des comptes rend un rapport où elle indique que la rénovation a bénéficié d’un taux de subventions publiques de 84 % (le Conseil régional se substituant en grande partie aux obligations du club locataire)[21].
Changement de nom
Le , la ville de Lens, propriétaire du stade, décide par délibération du conseil municipal d'accoler au nom de Bollaert celui d'André Delelis[22], maire de Lens et ministre du gouvernement Pierre Mauroy, décédé quelques semaines plus tôt.
Retour des tribunes debout
En 2018, le stade a été choisi, aux côtés des stades d'Amiens, de Sochaux et de Saint-Étienne, pour expérimenter des tribunes debout[23], interdites depuis la catastrophe de Furiani en 1992. C'est la tribune Marek, siège du kop lensois, qui a été choisie pour ce test[24].
Le stade porte à la fois les marques de son histoire, et de la rénovation entreprise à l'occasion de la Coupe du monde de football. Toutes les places sont assises, mais les supporteurs les occupent pourtant debout dans la partie centrale de la Marek. La Marek, tribune latérale populaire, considérée comme le cœur du « kop » lensois, est d'ailleurs l'une des particularités de ce stade. En effet, dans de nombreux stades, les supporteurs les plus fervents se placent derrière les buts.
Tribune Trannin
Henri Trannin, gardien de but au club à 18 ans, directeur sportif du RCL de 1952 à 1956, décédé en ; cette tribune est inaugurée le . Située à gauche des bancs de touche, c'est la première grande tribune construite en 1977 en lieu et place du virage ouest. À l'occasion de la Coupe du monde 1998, elle est totalement reconstruite, passant de 12 000 places debout à 12 226 places assises réparties sur trois niveaux. La capacité est ramenée à 12 178 places en juillet 2008.
Sa forme en biseau est due au passage de la ligne Arras - Dunkerque-Locale. C'est au premier niveau, du côté de la tribune Lepagnot, que les supporters adverses prennent place, disposant de tout le niveau en cas de gros déplacement.
Tribune Delacourt
Élie Delacourt est un ancien président des supporters. La tribune Élie-Delacourt fait face à la Trannin. Son architecture est semblable.
Reconstruite en 1996, elle peut accueillir 12 526 spectateurs, ce qui en fait la plus grande tribune du stade. Grâce à l'abaissement des grilles en 2004, la capacité a pu être amenée à 12 577 places. Mais avant le championnat d'Europe des Nations en 1984, elle pouvait accueillir 20 000 places debout.
Depuis 2004, elle héberge les services administratifs du stade.
Tribune Lepagnot
Max Lepagnot est un ancien dirigeant et président du district d'Artois. La tribune Max-Lepagnot est dans un premier temps agrandie à l'occasion du championnat d'Europe des Nations de 1984, puis totalement reconstruite pour la Coupe du monde de 1998.
Cette tribune latérale peut accueillir 7 980 spectateurs en place assises réparties sur trois niveaux. La Lepagnot première occupe la partie basse. La Lepagnot Honneurs et Présidentielles s'étendent sur les deux autres niveaux. Entre la Lepagnot 1re et le premier niveau, se trouvent deux niveaux intermédiaires : Privilège et Prestige réservés aux partenaires du club.
Cette tribune abrite aussi les vestiaires, tribunes de presses, installations sportives et de soins ainsi que des salons.
Tribunes Marek - Xercès
Tony Marek est un ancien joueur et entraîneur du Racing et Xercès Louis est international dans les années cinquante. Les tribunes Tony-Marek et Xercès-Louis forment chacune deux niveaux, et sont situées face à Lepagnot.
En 1978, elles sont reconstruites en lieu et place des anciennes secondes. Les parties hautes et basses pouvaient accueillir respectivement 5 000 spectateurs assis et 10 000 debout.
Des supporters persistent à les appeler encore par leurs anciens noms : tribune panoramique pour la Xercès et seconde pour la Marek. Après la rénovation dû à la Coupe du monde de 1998, cette tribune permet une capacité de 8 494 places assises. Cette tribune a la particularité, pour une latérale, d'accueillir le célèbre Kop lensois.