Synarchie
mythe politique d'une société secrète gigantesque / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La synarchie désigne originellement une forme théorique d'organisation sociale tripartite développée à la fin du XIXe siècle par l'ésotériste français Joseph Alexandre Saint-Yves d'Alveydre. Dans son œuvre, cet auteur affirme son rôle messianique en proposant un mode de gouvernance simultané des « aspects intellectuels et spirituels d'une part, politiques, militaires et juridiques d'autre part, économiques et sociaux enfin, de toute collectivité humaine[1] ». Cette œuvre est tout sauf secrète, son auteur (qui n'appartient lui-même à aucune société occulte) essayant au contraire de la propager le plus ouvertement, mais elle a peu de succès et n’a jamais été connue que par un petit nombre avant la réutilisation du terme dans les années 1940.
Le terme devient alors la désignation d'une supposée société secrète, occulte, et dotée de gigantesques pouvoirs néfastes, qui par un mystérieux « pacte synarchique d'Empire » d'inspiration ésotérique organise un « complot synarchique » contre et au sein même du régime de Vichy. Le mythe est inventé au printemps 1941 par les tenants du collaborationnisme et de l'antisémitisme les plus frénétiques, en vue de dénoncer leurs adversaires du mouvement technocratique, au moment où ceux-ci prenaient l'ascendant au sein du gouvernement François Darlan. En juin 1941, les feuilles L'Appel et Au pilori accusent à grand fracas la synarchie, « la plus secrète des loges maçonniques », de saboter la révolution nationale de Vichy, les accords franco-allemands de Montoire et la politique antisémite[2]. Ces polémistes, dont le plus influent est Marcel Déat, reprennent et élargissent ce mythe et en le chef de la police Chavin amplifie la rumeur avec un rapport qui circule y compris dans les ambassades étrangères.
Après la Libération, le mythe perdure et refait surface périodiquement, mais évoluant en « un discours anticapitaliste d'extrême gauche qui instruit à travers la synarchie le procès traditionnel du « grand capital » et des élites[3]. »