Tonnay-Charente
commune française du département de la Charente-Maritime / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Tonnay-Charente est une commune du Sud-Ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime en région Nouvelle-Aquitaine. Ses habitants sont appelés les Tonnacquois et les Tonnacquoises[1].
Entièrement située sur la rive droite de la Charente, Tonnay-Charente doit en grande partie à son fleuve sa riche histoire et sa prospérité dont elle a partagé le destin commun avec sa grande voisine, Rochefort, à partir du XVIIe siècle.
Bien que son port fluvial demeure encore un peu actif sur l'estuaire, Tonnay-Charente n'est plus aujourd'hui un centre industriel mais, depuis le début du nouveau siècle, des activités commerciales et de services en assurent efficacement le relais. La tertiairisation de la ville a permis une remarquable transformation de son économie urbaine.
Cette reconversion économique et urbaine a fait de Tonnay-Charente une ville dynamique, la plaçant désormais au septième rang des villes de Charente-Maritime. Ville-satellite de Rochefort, faisant partie de sa banlieue Est, Tonnay-Charente est devenue un centre résidentiel relativement attractif, autant pour son cadre de vie diversifié que pour son site géographique dominé par un pont suspendu sur la Charente.
Le site géographique de la ville
La commune de Tonnay-Charente se situe dans le centre-ouest du département de la Charente-Maritime, en région Nouvelle-Aquitaine, à la limite des anciennes provinces de Saintonge et d'Aunis.
La ville de Tonnay-Charente est située dans la partie Sud-Ouest de la France[Note 1], faisant partie du « midi atlantique »[2].
Comme la ville voisine de Rochefort, Tonnay-Charente est entièrement située sur la rive droite de la Charente où elle s'est développée sur les contours d'un large méandre du fleuve.
Un site escarpé dans la basse vallée de la Charente
La ville-centre de Tonnay-Charente est divisée en deux secteurs bien distincts, la ville haute et la ville basse, qui forment le noyau urbain[3] auquel se sont agglomérés de nombreux villages isolés au fur et à mesure du développement de l'urbanisation.
La « ville haute » s'est développée originellement autour d'un ancien château-fort sur l'escarpement rocheux et calcaire qui surplombe la rive droite du fleuve[3]. Dominant de ses 22 mètres de hauteur la vallée de la Charente, le noyau originel s'est établi sur un site facile à défendre. L'expansion urbaine a privilégié en tout premier lieu les hauteurs de la ville dont l'altitude moyenne s'élève à une vingtaine de mètres[4]. Cette extension urbaine s'est faite le dos au fleuve en direction du Nord et de l'Ouest en suivant la ligne de crête sur laquelle s'étaient fixés de nombreux moulins à vent dès l'époque médiévale (le moulin Renoulleau, le moulin de la Traine, le moulin Bel Air) et des châteaux (château de la Perrière, château de l'Anglaiserie) ainsi que des villages alimentés originellement par des sources d'eau (Fontsèche, Les Fontenelles).
La « ville basse » s'est étendue en fonction de l'essor de son port fluvial, établi primitivement au pied du site fortifié de la vieille ville[3]. Le développement s'est fait plus tardivement, à partir de la période classique mais surtout pendant le XIXe siècle, avec l'essor du négoce des eaux-de-vie et du cognac. Le front d'urbanisation résidentiel a été limité en bordure du fleuve laissant la place aux bâtiments dévolus au commerce fluvial, aux équipements portuaires et aux industries.
En dehors de la vieille ville, l'habitat urbain s'est développé très récemment, c'est-à-dire essentiellement à partir de la fin du XIXe siècle et surtout après la Seconde Guerre mondiale. Cette urbanisation a progressé le long des axes de communications routiers et ferroviaires, notamment en direction de Rochefort, en soudant petit à petit d'anciens villages devenus aujourd'hui des quartiers urbains à part entière, même s'ils en ont gardé quelques aspects villageois (La Touche, La Coudre, Les Fontaines). Dans le même temps, la poussée urbaine s'est établie entre l'ancienne route nationale et la voie ferrée, loin de la bordure du fleuve, toujours en direction de Rochefort, et s'est effectuée dans la partie de la vallée où de grosses usines (ex usine Asturonia, ex usine Saint-Gobain) se sont implantées ainsi que des cités ouvrières (La Fraternité, Les Granges, Archiac). Enfin, la création de la rocade urbaine en 1964, formée par la RD 137 qui contourne la vieille ville par l'Est et le Nord, a permis d'étendre le front d'urbanisation qui a progressivement comblé les vides entre la ville-centre et la route départementale (les Varennes, la Touche).
Un finage urbain aux paysages diversifiés
En dehors de l'agglomération principale, le finage communal de Tonnay-Charente qui est le cinquième territoire urbain de la Charente-Maritime par sa superficie[5] est d'une remarquable diversité géophysique et présente des aspects naturels fort variés.
À l'Ouest et au Nord de la ville-centre, de très petits villages, plutôt des écarts nommés localement des cabanes, se sont établis en bordure du marais de la Petite Flandre qui s'étend sur 800 hectares, soit le quart du finage communal de Tonnay-Charente. Cet espace qui a échappé à l'urbanisation est fortement individualisé par la présence de vastes marais aménagés depuis le début du XVIIe siècle, striés par les canaux reliés à La Charente et les levées, et à l'écart des grands axes de communication, dont la ligne d'horizon est brisée par les petits monticules que représentent l'Île de la Mazarine, à l'Ouest, et l'Île de la Rabotellerie, au Nord[4]. Les contraintes de ce milieu aquifère demeurent peu propices à l'urbanisation et constituent à la fois des terres agricoles pour l'élevage et de grandes réserves naturelles. Cette zone de marais est délimitée au Nord-Ouest par le canal de Saint-Louis et au Nord par le canal de Genouillé, ces deux importants collecteurs servent également de limites administratives dans une très grande partie de leur tracé séparant Tonnay-Charente de Muron, à l'Ouest, et de Genouillé, au Nord.
Au Sud, la commune est limitée par la basse vallée de la Charente où commence son estuaire. Cette partie basse de la commune est très peu urbanisée, cependant quelques usines se sont implantées en bordure du fleuve. Des zones marécageuses, certes drainées, mais impropres à toute forme d'urbanisation s'y étendent et sont bordées au Nord par la ligne de chemin de fer Nantes-Bordeaux. Tout à l'Ouest de la commune, le canal de Saint-Louis que rejoint le canal de Genouillé confluent avec la Charente et servent de limite communale séparant Tonnay-Charente de Rochefort au lieu-dit Le Pont Rouge[4]. En amont de ce lieu de confluence, des espaces marécageux entrecoupés de sablières bordent le fleuve jusqu'au site du silo et les quais du port fluvial. Ce dernier, aménagé dès les années 1840, s'étend sur 1 600 mètres et, ce, jusqu'au Pont suspendu dont le tablier central culmine à 25 mètres de hauteur et offre un vaste panorama sur la cité, la basse vallée et les marais alentour. Entre le port et le pont s'est développée la « ville basse ». Un kilomètre en amont du pont suspendu, le petit ruisseau du Chasserat qui se jette dans la Charente sert de limite communale séparant Tonnay-Charente de Cabariot.
Enfin, au Nord et à l'Est de la ville-centre s'étendent les confins du plateau saintongeais représentant "la pointe de Tonnay-Charente"[6], autrefois bocagère et aujourd'hui dénudée. Les villages du plateau qui se distinguent par de nombreux toponymes sylvicoles ou arboricoles sont les plus nombreux et leur présence est liée originellement aux grands défrichements de la période médiévale. Le plateau calcaire s'élève doucement en direction de l'Est, dominant le marais de la Petite Flandre par une ligne de falaises mortes et son altitude moyenne se situe autour de 25 mètres. C'est dans cette partie de la commune de Tonnay-Charente que se trouve le point culminant, au lieu-dit Le Moulin de Montalet, correspondant à un coteau calcaire de 32 mètres de hauteur, près de la commune voisine de Moragne[4].
Un site fluvial à l'origine de son développement
Si la ville n'a plus qu'un rôle de transit, elle l'a cependant de très longue date exercé sur le fleuve Charente étant idéalement placée au lieu de rupture de charge entre le trafic maritime et le trafic fluvial où la marée se fait fortement sentir. Le port fluvial est situé à 27 km de l'embouchure de la Charente et peut recevoir des navires de haute mer jaugeant 10 000 tonnes de port en lourd[7].
Tonnay-Charente doit en effet en grande partie son expansion urbaine grâce à sa position géographique sur la rive droite du fleuve où la vallée présente toutes les caractéristiques d'une vallée dissymétrique.
Sur la rive gauche, appartenant à la commune de Saint-Hippolyte, la vallée formée de prairies est inondable et marécageuse, impropre à toute forme d'urbanisation, tandis que sur la rive droite, le flanc escarpé d'un coteau calcaire a permis par le passé l'établissement de la ville et de ses nombreuses activités (portuaires, résidentielles, commerciales et industrielles).
Un site géologique varié
Le territoire communal de Tonnay-Charente, l'un des plus étendus de la Charente-Maritime[8], se caractérise par des assises géologiques variées à l'origine de la diversité de ses paysages naturels.
Il est constitué au Nord et au Nord-Ouest d'une partie du marais de la Petite Flandre qui fait partie du marais de Rochefort, tandis qu'au Sud, il longe la basse vallée de la Charente où commence son estuaire. Ces parties basses de la commune sont composées de dépôts fluvio-marins de la fin du Quaternaire dont le bri flandrien est l'un des composants les plus répandus[9]. Ces alluvions fluviatiles dont l'épaisseur atteint les 20 mètres de profondeur sont à l'origine de la formation des marais de la basse vallée de la Charente[9] où le site urbain de Tonnay-Charente est situé juste en amont.
Au centre de la commune et à l'Est, son territoire forme une sorte de presqu'île qui s'avance dans les marais de Rochefort, c'est la pointe de Tonnay-Charente[6], prolongement extrême-occidental du synclinal de Genouillé, dont les assises géologiques relèvent du Jurassique[10]. En effet, elle fait partie des confins du plateau calcaire et marneux de la Saintonge qui s'abaissent doucement vers l'océan et qui prolongent tout à l'Ouest le plateau jurassique de la Saintonge du nord. Ce dernier est délimité par la basse vallée de la Boutonne et la basse vallée de la Charente qui la séparent du plateau crayeux de la Saintonge du Crétacé recouvrant toute la partie centrale et méridionale de la Charente-Maritime[11].
Ici, les paysages surélevés du plateau calcaire dominent la dépression que forme le Marais de la Petite Flandre et se caractérisent par des ondulations de terrains formées par des vallons secs et de petites vallées[11]. Les sols fertiles proviennent des « terres légères de groies » et contiennent « des argiles rouges » que révèlent la toponymie de quelques lieux-dits de la commune (la Groie, les Terres Rouges).
Une position de carrefour géographique
La ville a de tout temps été un centre d'échanges et de transit grâce à sa situation géographique, favorisant son développement urbain et économique.
Tonnay-Charente occupe en effet une position de contact naturel entre les terres de marais à l'Ouest et au Nord et celles de la plaine au centre et à l'Est, ce qui en a fait une « zone frontalière » entre les anciennes provinces de l'Aunis et de la Saintonge.
De plus, son port fluvial sur la Charente situé idéalement au lieu de rupture de charge entre le trafic maritime et le trafic fluvial en a fait un centre de batellerie fort important dans les siècles passés.
C'est cette position géographique qui lui avait conférée dans l'Histoire un rôle de carrefour obligé entre l'Est et l'Ouest et entre le Nord et le Sud avant que la ville ne soit supplantée par sa grande voisine de Rochefort, notamment lors de la construction du pont transbordeur de Martrou.
Les axes de communication
Tonnay-Charente a de tout temps été une ville de passage et a longtemps occupée un rôle de carrefour de communications avant d'être supplantée par Rochefort avec laquelle elle partage dorénavant cette fonction.
Un important centre de transit routier et autoroutier
Tonnay-Charente dispose par l'étendue de son finage communal d'un réseau routier dense où l'axe principal, constitué par la RD 137 - ex RN 137 -, la traverse d'Est en Ouest. Cette ancienne route nationale à très fort trafic automobile passait jusqu'en 1964 dans le centre-ville de Tonnay-Charente via le pont suspendu de Tonnay-Charente. Ce dernier, devenu obsolète pour la circulation routière et même dangereux face à un trafic en constante augmentation, a été remplacé par un nouveau pont construit sur un nouveau tracé de la route plus en amont de la ville, à Cabariot. Le pont de "Saint-Clément", ouvert à la circulation en 1964, a permis de supprimer du centre-ville un trafic de plus en dense. La RD 137 a été dès lors déviée tout à l'Est de Tonnay-Charente et contourne la ville au Nord et à l'Ouest vers Rochefort.
Cette importante voie routière s'est dédoublée depuis 1997 avec l'autoroute qui relie Rochefort, située à 6 km à l'Ouest de Tonnay-Charente, à Saintes, deuxième ville de la Charente-Maritime située à 34 km au Sud-Est de Tonnay-Charente. L'autoroute A837 se raccorde à la RD 137 à 2 × 2 voies au nord de Rochefort et relie directement La Rochelle, principale ville de la Charente-Maritime, située à 34 km au Nord-Ouest.
L'A837, qui est surnommée l'autoroute des Oiseaux, aboutit à Tonnay-Charente en contournant la ville par le Nord-Est et le Nord. Son accès se fait par les demi-échangeurs (sorties no 33 et no 34), juste avant la barrière de péage de Cabariot qui est également dotée d'une aire de services, située en limite communale.
Le projet de l'Autoroute A831 devant relier Rochefort à Fontenay-le-Comte (lien entre l'A 83 et l'A837), déclaré d’utilité publique en 2005 a été abandonné en 2015 en raison de sa traversée du marais poitevin et du marais de Rochefort, deux grandes zones humides qui générait une vive opposition.
Deux autres routes départementales à fort trafic automobile traversent le territoire de Tonnay-Charente. Tout à l'Ouest de la ville, dont le quartier urbain de la Fraternité est soudé à Rochefort, se trouve la D 911 qui relie l'agglomération rochefortaise à Niort via Surgères et Mauzé-sur-le-Mignon. Cette route était l'ancienne route royale de Rochefort à Paris lors de la création de l'arsenal de Rochefort, et fut construite pendant les travaux d'aménagement du marais de la Petite Flandre par le Hollandais Humphrey Bradley. Cet axe de circulation en ligne droite sur plusieurs kilomètres est très fréquenté et sert d'itinéraire bis lors des « transhumances » estivales vers le littoral charentais. Il relie Surgères située à 28 km et Niort à 60 km, ces deux villes étant situées au Nord de Tonnay-Charente.
L'autre route du réseau secondaire de la Charente-Maritime qui relie Rochefort à Saint-Jean-d'Angély via Tonnay-Charente est la D 739. Celle-ci aboutit à Rochefort au site du Pont Rouge, situé aux portes du quartier industriel et résidentiel de La Fraternité qui unit les deux villes Rochefort et Tonnay-Charente. Cette route entre dans Tonnay-Charente au Nord-Est de la ville par un rond-point dans le nouveau quartier résidentiel et donne accès au centre commercial des Varennes après avoir rejoint la RD 137. C'est par cet axe que Saint-Jean-d'Angély est situé à 31 km à l'Est de Tonnay-Charente. D'importants travaux d'aménagements ont été effectués du fait que cette route départementale raccorde directement l'agglomération rochefortaise à l'autoroute A10 grâce à l'échangeur no 34 de Saint-Jean-d'Angély situé à 28 km.
Enfin, Tonnay-Charente est distante de 31 km de Marennes et de 37 km de l'île d'Oléron au Sud-Ouest et de 46 km de Royan au Sud via Rochefort par la D 733.
Une voie ferrée qui coupe la ville en son centre
La ville est desservie par une importante ligne ferroviaire à double voie construite en 1867[12] la reliant alors directement à Angoulême, Cognac, Saintes et Rochefort, les quatre principales villes implantées le long de la vallée de la Charente. Par la suite, cette voie ferrée est devenue la ligne Bordeaux-Nantes lors de la création de la SNCF en 1936.
La voie ferrée a la particularité de couper le centre-ville en deux par une large trouée entre les immeubles et maisons, créant un spectacle plutôt insolite lors du passage des trains, avec la fermeture des deux passages à niveaux, qui se succèdent munis de barrières automatiques.
La halte SNCF actuelle succède à une ancienne petite gare de voyageurs avec un bâtiment détruit, par laquelle transitaient également d'importants convois de marchandises reliant le port de commerce au réseau ferroviaire. Tonnay-Charente disposait en effet jusque dans les années 1970 d'une importante gare de marchandises et de triages avec un faisceau de voies dont la plate-forme est encore visible derrière l'usine "France Charbons". Le bâtiment de la gare démoli en 2010 a laissé la place à une modeste halte ferroviaire pour voyageurs, sur la ligne régionale Nantes-Bordeaux où s'arrêtent uniquement des trains TER Nouvelle-Aquitaine.
Communes limitrophes
Loire-les-Marais | Muron | Genouillé | ||
Rochefort | N | Moragne | ||
O Tonnay-Charente E | ||||
S | ||||
Saint-Hippolyte | Cabariot | Lussant |
Typologie
Tonnay-Charente est une commune urbaine[Note 2],[13]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[14],[15]. Elle appartient à l'unité urbaine de Rochefort, une agglomération intra-départementale regroupant 5 communes[16] et 38 599 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rochefort, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 33 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19],[20].
La commune, bordée par l'estuaire de la Charente, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[21]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[22],[23].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (88,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (44,8 %), zones agricoles hétérogènes (27,5 %), prairies (12,8 %), zones urbanisées (9,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,9 %), eaux continentales[Note 4] (1,3 %), forêts (0,3 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Tonnay-Charente est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[25]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[26].
Risques naturels
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) du littoral charentais-maritime, regroupant 40 communes concernées par un risque de submersion marine de la zone côtière, un des 21 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne et confirmé en 2018 lors du second cycle de la Directive inondation, mais annulé en 2020[27]. Les submersions marines les plus marquantes des XXe et XXIe siècles antérieures à 2019 sont celles liées à la tempête du , à la tempête du , aux tempêtes Lothar et Martin des 26 et et à la tempête Xynthia des 27 et . D’une violence exceptionnelle, la tempête Xynthia a fortement endommagé le littoral de la Charente Maritime : douze personnes ont perdu la vie (essentiellement par noyade), des centaines de familles ont dû être relogées, et, sur un linéaire de l’ordre de 400 km de côte et de 225 km de défenses contre la mer, environ la moitié de ces ouvrages a subi des dommages plus ou moins importants. C’est environ 5 000 à 6 000 bâtiments qui ont été submergés et 40 000 ha de terres agricoles[28]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993, 1999, 2010 et 2016[29],[25].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[30].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 91,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (54,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 3 210 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 3 187 sont en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 57 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[31],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[32].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991, 2003, 2005, 2011 et 2018 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2010[25].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[33].
Quelques repères
Ville-satellite de Rochefort et important centre résidentiel, Tonnay-Charente est devenue la deuxième ville de l'agglomération de Rochefort où celle-ci se classe au deuxième rang départemental après La Rochelle en 2007. Le classement démographique en Charente-Maritime de l'ensemble urbain Rochefort-Tonnay-Charente découle à la fois d'un héritage urbain important et d'un riche passé industriel formant aujourd'hui une véritable « conurbation tant les deux villes, reliées par un long cordon d'habitations, sont restées indépendantes économiquement »[34].
Tonnay-Charente est également la deuxième ville de l'aire urbaine de Rochefort où cette dernière occupe le troisième rang départemental après les aires urbaines de La Rochelle et de Saintes.
Elle fait partie des 18 villes de plus de 5 000 habitants de la Charente-Maritime, seuil démographique qu'elle a franchi pour la première fois de son histoire démographique en 1954.
Depuis le recensement de 2008, Tonnay-Charente se classe au sixième rang départemental devançant nettement Saint-Jean-d'Angély. Selon les données du recensement de 2010, elle conforte cette sixième place départementale.
Tableaux démographiques
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[36].
En 2021, la commune comptait 8 195 habitants[Note 5], en augmentation de 2,98 % par rapport à 2015 (Charente-Maritime : +3,35 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
8 195 | - | - | - | - | - | - | - | - |
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 428 | 2 275 | 2 377 | 1 173 | 2 106 | 3 202 | 3 435 | 3 296 | 3 538 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 699 | 3 703 | 3 763 | 3 872 | 3 756 | 3 904 | 4 287 | 4 249 | 4 462 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 696 | 4 873 | 4 911 | 4 529 | 4 495 | 4 537 | 4 859 | 4 830 | 5 161 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 732 | 6 332 | 6 430 | 6 380 | 6 814 | 6 628 | 6 960 | 7 739 | 7 990 |
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[37] puis Insee à partir de 2006[38].)