Tour de France 1908
édition 1908 du Tour de France, course cycliste française / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Tour de France 1908?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Le Tour de France 1908, 6e édition du Tour de France, s'est déroulé du 13 juillet au sur 14 étapes pour 4 488 km. Il s'agit du quatrième Tour de France consécutif à utiliser un système de points (et non au temps) pour calculer le classement général. Comme ses prédécesseurs, les étapes et le général sont dominés par les Français, cependant, deux Italiens et un Luxembourgeois terminent dans le top 10.
Course | |
---|---|
Étapes |
14 |
Date | |
Distance |
4 488 km |
Pays traversé(s) | |
Lieu de départ | |
Lieu d'arrivée | |
Partants | |
Coureurs au départ |
110 |
Coureurs à l'arrivée |
36 |
Vitesse moyenne |
28,740 km/h |
Vainqueur | |
---|---|
Deuxième | |
Troisième |
Après sa victoire de 1907, Lucien Petit-Breton est le grand favori. Remportant 5 des 14 étapes et le classement général, il confirme sa victoire de 1907 et devient le premier double vainqueur du Tour de l'histoire. Si les coureurs indépendants forment encore la majorité du peloton, les équipes déjà établies depuis la première édition se livrent désormais une lutte farouche. Déjà lors de l'édition 1907, la rivalité Peugeot-Alcyon était de mise. Face à la marque de cycles sochalienne, « Alcyon », moins puissant qu'auparavant, mais aussi « Labor », qui manque encore d'expérience, proposent une opposition trop faible. L'équipe « Peugeot » place finalement quatre de ses coureurs aux quatre premières places du classement général. Pour la deuxième fois, le podium final à Paris n'est pas complètement français : le Luxembourgeois François Faber, se classe deuxième du classement général, après avoir remporté quatre étapes.
Cette édition du Tour de France suit quasiment le même parcours que le Tour de France 1907. Il suit les frontières de la France dans le sens des aiguilles d'une montre. La seule modification est le lieu du départ qui se fait sur le Pont de la Jatte. L'arrivée finale se juge au Parc des Princes.
Les règles sont également les mêmes : le système de points est encore utilisé à la place du système de temps pour déterminer le gagnant. Avant le départ, les dirigeants du Tour de France déclarent que toutes les mesures sont prises pour empêcher les incidents regrettables comme en 1905, et que les récalcitrants ont 90 % de chance de se faire prendre et de passer du temps en prison[1]. Pour la première fois, certains pneus sont démontables, ce qui signifie que les 36 cyclistes en disposant peuvent réparer leur vélo plus facilement et un pneu à plat leur coûte donc moins de temps[2],[3][4].
Pour préserver le caractère individuel de la course, l'organisateur du Tour Henri Desgrange décide que tous les cyclistes doivent rouler sur des cadres fournis par l'organisation du Tour[5]. Les cyclistes ne sont pas autorisés à changer de vélo, la séparation entre deux catégories différentes mises en place les années précédentes disparaît et tous les cyclistes sont classés dans la même catégorie[6].
Avant le départ de la course, 162 cyclistes sont inscrits et reçoivent des dossards. 48 cyclistes ne sont pas au départ et ce sont 114 cyclistes qui s'élancent lors de la première étape[2]. Les cyclistes sont inscrits individuellement et non en équipe; néanmoins, certains partagent le même sponsor et courent comme s'ils étaient en équipe[7].
Le favori est Lucien Petit-Breton, vainqueur de l'édition précédente. Il est sponsorisé par Peugeot, qui parraine également plusieurs prétendants à la victoire finale. Dans les cinq précédentes éditions du Tour de France, les cyclistes sponsorisés par Peugeot ont remporté un total de 20 étapes. De plus, Petit-Breton est un réparateur de bicyclette qualifié, ce qui est important, car les règles obligent les cyclistes à réparer leur bicyclette sans aide[5]. La plus forte opposition est attendue des cyclistes sponsorisés par Alcyon, emmenés par Georges Passerieu et Gustave Garrigou[8].
Les cyclistes parrainés par Labor débutent la course avec des maillots jaunes, à l'époque, le maillot jaune pour identifier le leader de la course n'est pas encore utilisé[1].
L'athlète française Marie Marvingt souhaite participer au Tour de France 1908, mais se voit refuser l'autorisation au motif que la course est ouverte uniquement aux hommes. Elle décide malgré tout de courir le Tour, de manière non officielle, en prenant volontairement du retard sur les participants et elle réussit à le finir[9],[10].
À un moment donné, la voiture d'Henri Desgrange est tombée en panne et l'organisateur du tour a dû terminer l'étape dans une calèche tirée par des chevaux[11].
Dans la première étape, de Paris à Roubaix, les pavés causent de nombreux accidents et crevaisons[1]. Elle est remportée par Georges Passerieu, tandis que Lucien Petit-Breton prend la deuxième place.
La deuxième étape, de Roubaix à Metz, passe par l'Alsace-Lorraine, qui fait alors partie de l'Allemagne. Comme les années précédentes, des clous sont jetés sur la route[1]. Cette étape est remportée par Lucien Petit-Breton devant Georges Passerieu. Ayant remporté une étape et terminé deuxième dans l'autre, Petit-Breton et Passerieu ont tous deux 3 points. Selon certaines sources, ils sont tous les deux leaders ex-aequo après cette étape, alors que d'autres sources présentent Passerieu comme leader unique[12],[4],[13],[14].
Lors de la troisième étape, dont le départ est donné par le comte Zeppelin, après une nouvelle chute d'un membre de l'équipe Labor (Jean-Novo), le patron de Labor envoie un télégramme au directeur de l'équipe : « Après la chute de Novo et les résultats médiocres des autres coureurs, j'ai décidé d'abandonner la course. »[1].
Le reste du Tour est dominé par l'équipe Peugeot, qui gagne l'ensemble des étapes. Lors de cette troisième étape, Passerieu termine en 30e position, Petit-Breton finit deuxième, ce qui se traduit dès lors par un important écart au classement général[5],[15]. L'étape est gagnée par François Faber[13].
La quatrième étape avec l'arrivée à Lyon se déroule sous une tempête de neige[11]. Faber remporte sa deuxième étape consécutive, mais ayant terminé 49e de la deuxième étape, il ne constitue pas encore une menace pour le classement général[16].
Lors de la sixième étape, la Côte de Laffrey et le Col Bayard sont au programme. C'est André Pottier, le frère cadet de René Pottier, le vainqueur du Tour 1906, qui atteint les deux sommets en premier. Il ne garde pas son avance et est dépassé par Faber. Ce dernier perd la tête après s'être s'arrêté pour réparer sa bicyclette. Giovanni Gerbi récupère alors la première place. Cependant, trois kilomètres avant l'arrivée, la roue arrière de Gerbi se casse. Gerbi ne pouvant pas réparer son vélo rapidement, il marche jusqu'à l'arrivée en portant son vélo sur son dos et termine finalement à la septième place, tandis que l'étape est remportée par Jean-Baptiste Dortignacq[17].
La septième étape traverse la Crau, dans des conditions étouffantes. Petit-Breton apparaît comme le coureur le plus adapté à ces conditions et s'impose assez facilement[16]. La neuvième étape, remportée par Petit-Breton, voit Faber prendre la deuxième place du classement général avec 57 points, alors que Petit-Breton occupe toujours la tête avec 18 points[18]. Il est à ce moment quasiment assuré de la victoire finale, car les étapes restantes proposent un parcours totalement plat, qui conviennent au leader[16].
Il écrase la course lors de la onzième étape, lâchant tous les autres cyclistes un par un. Dans les autres étapes, les autres coureurs tentent de le battre en s'échappant à tour de rôle, mais Petit-Breton les reprend à chaque fois[16]. Dans la treizième étape, 415 kilomètres entre Brest et Caen est remportée par Georges Passerieu après une course de plus de 16 heures. Le dernier coureur de l'étape, Louis Di Maria, termine à plus de 23 heures du vainqueur (39 h 30 contre 16 h 23)[11],[19]. François Faber ne pouvant plus menacer Petit-Breton, ce dernier remporte cette édition facilement. Son plus mauvais classement fut une 10e place obtenue lors de la dixième étape, à une seconde du vainqueur. À toutes les autres étapes, il se classe parmi les quatre premiers, remportant cinq étapes au total.
Après la dernière étape, un tour chronométré de 666 mètres est organisé au vélodrome du Parc des Princes à Paris. Il est remporté par Henri Cornet en 51,2 secondes. Il n'est pas considéré comme une étape officielle et n'a aucune influence sur le classement général[20].
Les étapes
Note : en 1908, il n'y a aucune distinction entre les étapes de plaine ou de montagne ; les icônes indiquent simplement la présence ou non d'ascensions durant l'étape[2].
Classement général
Le classement général est calculé aux points : à chaque étape, le vainqueur reçoit un point, le suivant deux points, etc. Après la huitième étape, alors que seulement 39 cyclistes sont encore en course, les points donnés lors des huit premières étapes sont redistribués parmi les cyclistes restants, en fonction de leurs positions dans ces étapes[2]. Sur les 114 cyclistes au départ, 36 ont terminé. L'équipe Peugeot domine la course, non seulement leurs cyclistes ont remporté les 14 étapes, mais ils se sont également classés aux quatre premières places du classement général[5]. Même si les cyclistes participent à la course en tant que coureurs individuels, officiellement non reliés aux sponsors[7], la plupart en a un.
Classement général final[22] | ||||
---|---|---|---|---|
Coureur | Pays | Équipe | Point(s) | |
1er | Lucien Petit-Breton | France | Peugeot–Wolber | 36 points |
2e | François Faber | Luxembourg | Peugeot–Wolber | 68 pts |
3e | Georges Passerieu | France | Peugeot–Wolber | 75 pts |
4e | Gustave Garrigou | France | Peugeot–Wolber | 91 pts |
5e | Luigi Ganna | Italie | Alcyon–Dunlop | 120 pts |
6e | Georges Paulmier | France | Peugeot–Wolber | 125 pts |
7e | Georges Fleury | France | Peugeot–Wolber | 134 pts |
8e | Henri Cornet | France | Peugeot–Wolber | 142 pts |
9e | Marcel Godivier | France | Alcyon–Dunlop | 153 pts |
10e | Giovanni Rossignoli | Italie | Bianchi | 160 pts |
modifier |
Classement général final (places 11 à 36) | |||
---|---|---|---|
Rang | Coureur | Sponsor | Points |
11 | Paul Duboc | Alcyon–Dunlop | 163 |
12 | Clemente Canepari | Alcyon–Dunlop | 183 |
13 | François Beaugendre | Peugeot–Wolber | 195 |
14 | Paul Chauvet (en) | Peugeot–Wolber | 209 |
15 | Eugène Forestier (en) | Peugeot–Wolber | 231 |
16 | Achille Germain | Alcyon–Dunlop | 236 |
17 | André Pottier | Peugeot–Wolber | 237 |
18 | Ernest Paul | Alcyon–Dunlop | 243 |
19 | Aldo Bettini (it) | Peugeot–Wolber | 243 |
20 | Giovanni Gerbi | Peugeot–Wolber | 246 |
21 | Aloïs Catteau | Alcyon–Dunlop | 272 |
22 | Marceau Narcy | Alcyon–Dunlop | 307 |
23 | Martin Soulié | Alcyon–Dunlop | 315 |
24 | Ferdinand Payan | Champeyrache | 317 |
25 | Noël Combelles | Alcyon–Dunlop | 335 |
26 | F. Gonzales | Peugeot–Wolber | 376 |
27 | Alexandre Bodinier (en) | Alcyon–Dunlop | 374 |
28 | Édouard Wattelier | Nil–Supra | 388 |
29 | Georges Bronchard (en) | Peerless | 397 |
30 | Robert Lecointe | Alcyon–Dunlop | 406 |
31 | Antony Wattelier (de) | Nil–Supra | 438 |
32 | Éloi Guichard | Terrot | 445 |
33 | Léon Rabot | Alcyon–Dunlop | 453 |
34 | Jean Darche | Biguet | 469 |
35 | Louis Di Maria | – | 499 |
36 | Henri Anthoine (en) | Labor | 512 |
Si le gagnant avait été déterminé par le système de temps utilisé en 1903 et 1904, Petit-Breton aurait aussi été le vainqueur, avec Passerieu à la deuxième place, devançant Garrigou et Faber[23].
Autres classements
Le deuxième François Faber remporte le classement des « pneus démontables »[24].
L'Auto nomme Gustave Garrigou meilleur grimpeur. Ce titre qui n'est pas officiel est le précurseur du Grand Prix de la montagne[25].
Primes
Au total, 25 000 francs sont distribués. Le Tour 1908 est divisé en quatorze étapes et chaque étape à l'exception de la dernière attribuent des primes. Entre 400 et 500 francs sont octroyés pour le vainqueur de chaque étape et jusqu'à 40 francs pour le septième. Après la dernière étape, des prix sont décernés pour la position au classement général : 5000 Francs pour le gagnant, jusqu'à 100 francs pour le 25e. Tous les coureurs qui ont terminé ont reçu au moins 5 francs par jour[6]. Le gagnant Petit-Breton gagnent 8050 Francs au total, tandis que Faber remporte 4595 francs[26].