Travestissement
port de vêtements associés au genre opposé au sien / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Le travestissement est une pratique qui consiste à porter les vêtements et autres accessoires qui sont, dans une société donnée, généralement associés au genre opposé du sien dans le but de ressembler volontairement au genre opposé. Le travestissement peut impliquer d'adopter les comportements associés à un genre différent du sien.
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Ne pas confondre le travestissement et la transidentité, la transidentité étant relative à l'identité de genre de la personne.
Le travestissement se distingue également du déguisement effectué dans une intention récréative et ponctuelle (par exemple dans le contexte de fête ou d'un spectacle costumé).
Synonyme de « déguisement » composé à partir du préfixe latin « tra- » signifiant « déplacer » et du radical de « vêtement », le terme désigne à l'origine l'usurpation d'identité par le port de vêtements n'appartenant pas à ses fonctions ou à son sexe, que ce soit dans un but festif ou de tromperie.[réf. souhaitée]
En anglais, le travestissement est appelé cross-dressing (litt. « habillement croisé »).
Le terme de drag queen est utilisé quand il s'agit d'artistes ou performers à l'apparence féminine volontairement exagérée dans un but festif (Queen, « reine » en anglais désignant péjorativement les gays, et Drag, dont l’étymologie est plus incertaine).
Il y a de nombreuses sortes de travestissements, et de nombreuses raisons pouvant mener une personne à le pratiquer[1]. Les hommes comme les femmes peuvent pratiquer le travestissement afin de masquer leur identité réelle. Certaines personnes pratiquent le cross-dressing pour leur confort personnel ou pour des raisons esthétiques. Elles ont une préférence pour un style de vêtements qui est associé uniquement au sexe opposé. Dans ce cas, leur travestissement peut être ou ne pas être apparent. Certaines personnes pratiquent le travestissement dans le but de choquer ou de défier les normes sociales.
Professionnel, utilitaire ou opportuniste
Des troupes de théâtre composées de membres d'un seul sexe comportent souvent des acteurs pratiquant le travestissement afin de pouvoir interpréter des rôles écrits pour des membres de l'autre sexe; c'est le premier sens du transformisme. Le travestissement scénique, particulièrement l'image d'hommes portant des robes, est souvent utilisé pour créer un effet comique. En anglais, « drag » est une forme particulière de spectacle artistique basée sur le travestissement.
- travestissement utilitaire
Certaines situations peuvent conduire des individus à se dissimuler par un travestissement : fuite, espionnage, etc. (la genèse du film Cherchez la femme s'en inspire ; ou encore Nos années folles). Au cours de l'histoire, certaines femmes, comme Catalina de Erauso, ont pratiqué le travestissement afin d'accéder à des emplois exclusivement masculins, ou presque, tels que les carrières militaires. De la même façon, certains hommes ont pratiqué le travestissement afin d'éviter le service militaire.
- travestissement d’émancipation
Personne se travestissant pour avoir accès à des activités ou professions qui leur sont socialement inaccessibles de par leur genre. Des œuvres le mette en scène tel les films Yentl ; Georges et Georgette ; Sylvia Scarlett
D’expression personnelle et artistique
Certaines personnes pratiquant le travestissement peuvent le faire pour se faire passer pour une personne de l'autre sexe, allant jusqu'à reproduire les manières, la façon de parler, et les caractéristiques physiques sexuelles de l'autre genre. On appelle cela « passer » ou « essayer de passer » selon le degré de ressemblance atteint. Une personne se rendant compte qu'une personne pratique en fait le travestissement a, selon la terminologie anglo-saxonne, « lu » (read) cette personne. Il existe des livres et des magazines traitant du travestissement, expliquant comment un homme peut ressembler à une femme[2][source insuffisante].
D'autres peuvent choisir d'avoir une approche mélangée, adoptant certains traits féminins, et d'autres masculins. Par exemple, un homme peut porter une robe et une barbe. Cette pratique est parfois appelée, selon la terminologie anglo-saxonne, genderfuck.
- Drag queen et Drag king
Une drag queen est un personnage exagérément féminin, souvent joué par un homme (mais pas forcément), dans un costume sophistiqué souvent constitué de robes très voyantes, de bottes très hautes, d'énormément de maquillage et d'une longue perruque. Une drag queen peut imiter des rôles de femmes célèbres, de pop-stars - c'est le transformisme - ou, comme RuPaul, jouer son propre rôle de femme excessive.
Un dragking est personnage exagérément masculin, ou reprendant des codes de la masculinité. Le rôle est souvent joué par des femmes, des hommes trans, ou des personnes non binaires.
- Fétichiste
Un fétichiste travesti est une personne (le plus souvent un homme hétérosexuel) qui s'habille avec les vêtements de l'autre sexe comme fétiche sexuel. Le terme underdressing est utilisé par les travestis de sexe masculin pour décrire le fait de porter des sous-vêtements féminins sous des vêtements masculins. Le célèbre réalisateur de films à petit budget Ed Wood affirmait qu'il portait des sous-vêtements féminins sous son uniforme de militaire durant la Seconde Guerre mondiale.
Parfois, l'un des deux membres d'un couple hétérosexuel peut porter les vêtements de l'autre pour l'exciter. Par exemple, l'homme peut porter les jupes et la lingerie de la femme, et/ou la femme peut porter les caleçons ou divers autres vêtements de l'homme.
D’identité de genre
Le travestissement est une activité ponctuelle et non pas une identité. Les personnes transgenres ne sont donc pas des personnes travesties.
Difficultés sociales
Les hommes pratiquant le travestissement commencent souvent à porter des vêtements féminins durant l'enfance, portant les vêtements d'une sœur, de leur mère ou d'une amie. S'ils pratiquent le travestissement secrètement et se font découvrir, particulièrement par l'un des membres de leur famille, ils se font en général réprimander et se voient interdire cette pratique, sauf si les parents les laissent faire. Certaines mères affirment qu'elles ont laissé leurs garçons pratiquer le travestissement et que, dans de nombreux cas, ils arrêtèrent d'eux-mêmes devenus plus âgés. Il semble que quand un garçon se voit interdire le travestissement, il essaiera le plus souvent d'arrêter, mais recommencera plus tard. Le même schéma se reproduit souvent à l'âge adulte, quand l'homme se voit confronté à une femme ou une petite amie. Les personnes mariées pratiquant le travestissement ressentent une grande anxiété et culpabilité si leur épouse s'oppose à leurs pratiques. Les personnes pratiquant le travestissement peuvent devenir obsédées par le port de vêtements féminins ou souffrant de TOC, si ce n'est dépendantes. Certaines personnes se débarrassent de tous leurs vêtements féminins, une pratique appelée « purging » (« purgation ») mais se recréent une collection plus tard[1].
Le travestissement, parce qu'il va à l'encontre de ces normes, peut être considéré comme une attitude transgenre. Toutefois, ce n'est pas systématique ; une personne qui pratique le travestissement ne s'identifie pas nécessairement à un genre différent de celui associé à son sexe biologique[3].
Il peut être considéré comme un simple jeu, sexuel ou non, la réalisation d'un fantasme, un acte politique de revendication au droit à la différence ou à l'indifférence.
Utilisation
Le terme « travestissement » désigne l'acte de s'habiller avec des vêtements considérés traditionnellement comme étant liés au sexe opposé[4], indépendamment de l'identité de genre et de l'orientation sexuelle du travesti. Contrairement aux idées reçues, des nombreux travestis sont des hommes hétérosexuels[5], bien que, le travestissement étant une pratique peu acceptée socialement et pratiquée souvent en privée, il est difficile d'en connaître leur nombre exact. Souvent confondus également, travesti et transgenre ne sont pas synonymes. Si bien que les personnes transgenres commencent habituellement à assumer leur transidentité en portant des vêtements en accord à leur genre, cela n'implique pas forcément la volonté de changer de sexe. L'appellation de "travesti" (et ses déclinaisons) ou le rappel de son genre initial étant reçu par certaines personnes transgenres comme la pire des insultes car marquant un refus de compréhension de leur état. Certaines personnes associent systématiquement le travestissement à la transidentité, à la sexualité, au fétichisme sexuel ou à l'homosexualité.
Bien que le terme "travesti" désigne habituellement quelqu'un qui a l'habitude de se travestir, les différences avec la transidentité et l'homosexualité restent floues dans beaucoup des pays, notamment en Amérique Latine, surtout au niveau de la terminologie employée. Ainsi, le terme "travesti" peut être employé indifféremment pour parler d'hommes homosexuels (comme au Mexique), de personnes transgenres (comme en Argentine), ou même des personnes nées hommes qui se considèrent d'un "troisième genre", aux traits féminins mais pas exactement des femmes (comme au Brésil, au Mexique, au Chili et Cuba)[6]. C'est pour cela que certains sexologues américains font une corrélation entre l’appellation "travesti" d'Amérique Latine et "transgenre", bien que ce dernier terme, provenant du champ académique, soit de récente introduction dans les pays du Sud de l'Amérique et n'ait pas été adopté dans tous les domaines. La signification du mot "travesti" dans chaque région ou pays doit donc être considérée de manière individuelle[6].
Nombreux sont les travestis qui, ne désirant pas sortir de l'anonymat, préfèrent se transformer exclusivement dans le cadre de l'intimité, comblés par le simple plaisir de pouvoir incarner momentanément la personne de leurs rêves ou de leurs fantasmes, commençant par se vêtir en empruntant des vêtements à leur entourage, se déguisant chez eux, volets fermés, puis tentent timidement l'expérience de la sortie d'abord nocturne, afin de tester la crédibilité de leur apparence, tel le cinéaste hétérosexuel Ed Wood, dépeint par Tim Burton dans le film homonyme, qui, dans la vie quotidienne, portait des sous-vêtements féminins sous ses vêtements d'homme. En situation de stress, le port d'une tenue féminine complète lui rendait sa contenance.[réf. souhaitée]
Vêtements
La réelle détermination du travestissement est plutôt sociale. Par exemple, dans les sociétés occidentales, les pantalons sont devenus un vêtement autant féminin que masculin et le fait pour une femme de porter un pantalon n'est pas considéré comme du travestissement.[réf. souhaitée] (Au début du XXe siècle, le Préfet de la Seine Louis Lépine avait signé un décret interdissant le travestissement, qui interdisait le port du pantalon aux femmes, preuve que ce phénomène est récent). Dans les cultures où les hommes portent traditionnellement des vêtements similaires aux jupes comme le kilt ou le sarong, ces vêtements ne sont pas considérés comme féminins, et porter ce genre de vêtements n'est pas considéré comme du travestissement masculin. Les sociétés se mondialisant de plus en plus, les hommes et les femmes adoptent un style vestimentaire associé à d'autres cultures, plus global.
Il était autrefois tabou, pour les femmes dans les sociétés occidentales, de porter des vêtements associés aux hommes. Le travestissement est explicitement décrit comme une « abomination » dans la Bible, au livre du Deutéronome (22:5). Ce n'est plus le cas aujourd'hui et la plupart des femmes occidentales portent des pantalons, des cravates et des chapeaux anciennement "masculins" car ils sont devenus unisexes. Toutefois, de nombreuses cultures dans le monde interdisent encore aux femmes de porter des pantalons ou d'autres vêtements traditionnellement masculins[réf. nécessaire].
Le cosplay est aussi inclus dans le travestissement, car certaines femmes peuvent désirer s'habiller en personnage masculin et vice-versa (crossplay). La contention de la poitrine (pour les femmes) n'est pas inhabituelle et est le plus souvent requise pour pouvoir s'habiller en personnage masculin.
Presque partout dans le monde, le fait pour un homme de porter des vêtements traditionnellement féminins est toujours socialement réprouvé. À l'occasion, on (par exemple, les créateurs de mode) promeut l'acceptation de la jupe comme un vêtement masculin autant que féminin. Les personnes pratiquant le travestissement se plaignent du fait que l'on autorise les femmes à porter des vêtements masculins (des jeans, par exemple) alors que l'on condamne tout homme voulant porter des vêtements féminins.[réf. souhaitée]
Bien que la plupart des personnes de sexe masculin pratiquant le travestissement s'habillent en femmes adultes modernes[réf. souhaitée], certaines s'attachent à des sous-cultures impliquant le port de vêtements de petite fille ou anciens et démodés. Certains de ces hommes témoignent qu'ils aiment s'habiller de la manière la plus féminine possible, ainsi ils portent des robes froncées lacées et dotées de rubans, ainsi que des jupons, corsets, porte-jarretelles avec des bas nylon.
Utilisant des artifices allant des rembourrages divers aux prothèses amovibles réalistes, en mousse ou en latex, pour se rapprocher de l'esthétique recherchée, sans transformations chirurgicales ou médicales, tel que le souligne parfois l'abréviation NONH, signifiant « non opéré(e) ni hormoné(e) » de certaines annonces de rencontre.
Femmes pratiquant le travestissement
Le travestissement des femmes en hommes se pratique aussi pour des raisons sociales, afin d'assumer plus facilement un comportement « libéré », de séduire d'autres personnes sensibles à l'apparence masculine, d'accéder à des lieux ou fonctions où le machisme prédomine, comme l'aborde le film Yentl de Barbra Streisand dans lequel la protagoniste, se destinant au Talmud, est forcée de dissimuler sa condition pour entrer dans une yechiva, ainsi que le « mythe » de la papesse Jeanne dans le folklore catholique. Le travestissement peut également avoir lieu pour des spectacles, par exemple avec les dragkings (qui ne sont néanmoins pas forcément des femmes).
Le travestissement des femmes a été moins étudié – ou mieux accepté – que celui des hommes, au cours de l'histoire. Toutefois, il existe de célèbres exemples historiques de femmes ayant pratiqué le travestissement (voir ci-dessous). Au XIXe siècle, les femmes qui œuvraient à cette manipulation des conventions venaient de tous types de milieux sociaux économiques et culturels. Leurs motivations étaient souvent multiples[7]. Toutefois, l'un des éléments qui ressortait le plus quant à la cause d'une telle "duperie" était le désir d'émancipation : l'attrait de la supériorité masculine et de la liberté qui en découle. Se vêtir et se faire passer pour un homme, par divers moyens, pouvait accorder le privilèges qui vont avec cette apparence[7].
Dans les sociétés occidentales, dans le courant du XXe siècle, sous le pression des idées féministes, les vêtements traditionnellement masculins sont devenus unisexes et sont socialement acceptables pour les hommes comme pour les femmes, contrairement aux vêtements féminins dont le port par un homme reste associé au travestissement. Une femme peut porter des chemises, pantalons, sous-vêtements « masculins » sans que cela soit remarqué ou considéré comme du travestissement. Ainsi, une femme qui veut se travestir ne se contentera pas de porter un jeans usagés et une chemise de plaid. Elle pourra aussi se bander la poitrine pour la rendre invisible et porter des cheveux courts (ou les cacher). Dans la mouvance de la subculture féministe et queer du XXe siècle, des concours de drag king ont lieu dès les années 1990, notamment le concours de Drag king de San Francisco[8],[9],[10].
En Albanie[11], dans la société musulmane traditionnelle du nord du pays, une femme peut « devenir un homme » et s'habiller en tant que tel, en cas d'absence d'autorité masculine, indispensable dans une société traditionnellement patriarcale. Ces femmes sont appelées les « vierges sous serment ». Ceci arrive souvent en temps de guerre et surtout du fait du kanoun, le code d'honneur albanais qui impose des strictes règles de vendetta : la loi du talion impose de venger un meurtre par un meurtre et décime la gent masculine de certaines familles. La femme qui décide de prendre le rôle de pasha, ou chef de clan, revêt des habits d'hommes et est investie de toutes les prérogatives attachées à ce rôle : prier à la mosquée avec les autres hommes du village, porter une arme[12], gérer la terre, accorder sa bénédiction aux mariages de ses neveux et nièces. Ses obligations sont au nombre de deux : respecter un strict célibat – elle doit être et rester vierge – et, en cas d'homicide dans la famille, venger le meurtre selon les règles du kanoun. Les interdits qui leur sont imposés sont les mêmes que ceux imposés aux hommes et résumés par l'une d'entre elles : « je ne peux pas faire le ménage, je ne peux pas cuisiner ni m'occuper du linge. Appelées « oncle », par les membres plus jeunes de la famille, elles ne sont pas, en revanche, forcées ou tenues de changer de nom[réf. nécessaire].
Dans certaines parties de l'Afghanistan et du Pakistan, des familles qui n'ont pas eu de fils font le choix d'élever leur fille comme un garçon. Ces filles sont appelées des bacha posh (littéralement « habillée comme un garçon »). Cela permet à l'enfant d'avoir plus de libertés: aller à l'école, accompagner ses sœurs en public, travailler. La famille surmonte ainsi la honte à laquelle elle aurait fait face pour ne pas avoir eu de fils.
Répression
Dans certains pays, le fait de porter des vêtements de l'autre sexe est un délit. Ce fut le cas en France, dans le département de la Seine, par un arrêté préfectoral de Louis Nicolas Dubois, au début du XIXe siècle. Il met en place les attributions de "permission de travestissement".
Le point de vue psychanalytique classique
L'opinion traditionnelle psychanalytique sur le travestissement met en exergue le rôle du tabou dans ce comportement. Seuls les objets interdits à un sexe seraient appropriés au travestissement, et ainsi, il ne s'agit pas de l'association générale d'un objet à un sexe ou l'autre mais l'interdiction pour l'autre sexe de l'utiliser qui apporte une satisfaction à travers le travestissement, dans un fétichisme quant à cela[réf. nécessaire]. Selon cette théorie, comme certains de ces objets sont devenus acceptables pour les deux sexes (comme une cravate masculine sur une femme, qui est devenue acceptable dans les années 1970), ils ne sont plus appréciés par les travestis[réf. nécessaire].
La difficulté pour donner des motifs au travestissement
Quand on se réfère à des données historiques (minutes de procès), dans lesquelles le travestissement n'est pas lié clairement à un évènement spécifique (comme une évasion ou un déguisement), il est en général impossible de savoir clairement quels étaient les motifs pour la pratique du travestissement. Cette information était rarement enregistrée ou préservée. Les documents qui en traitent sont en général soit des minutes de procès (dans lesquelles la personne pratiquant le travestissement tendrait à faire des déclarations pour essayer de minimiser sa punition) ou des témoignages de tierces personnes qui ne comprenaient pas nécessairement correctement les motivations de l'acte. De plus, les personnes pratiquant le travestissement au cours de l'histoire n'étaient pas nécessairement en mesure de s'identifier comme homosexuelles, transgenre, transsexuelles ou travesties tout simplement parce que ces classifications n'avaient pas de nom ou n'étaient pas reconnues à leur époque.
Il peut être tout aussi difficile d'être certain des motivations des personnes pratiquant le travestissement de nos jours. La seule preuve concrète de motivation est le témoignage de la personne elle-même. Et encore, il n'est pas toujours sûr en lui-même, car il existe des exemples de personnes donnant une cause à leur pratique du travestissement, et se rendant compte plus tard qu'elles agissaient ainsi pour une autre raison. Un exemple typique est celui d'une personne transgenre qui attribue d'abord sa pratique du travestissement à du fétichisme quant au travestisme (pour les MtF) ou au fait que les vêtements masculins soient plus pratiques (pour les FtM).
Quelques exemples connus de travestissement
Dans la mythologie grecque
- En châtiment du meurtre d'Iphitus, Héraclès/Hercule est livré en esclavage à Omphale. Plusieurs versions de cette histoire racontent qu'elle ne lui attribuait pas seulement des tâches féminines, mais qu'elle l'obligeait à s'habiller en femme pendant qu'il était son esclave.
- Achille a revêtu des habits féminins à la cour du roi Lycomède.
- Athéna vient souvent à l'aide de ses protégés sous l'apparence d'un homme dans l'Odyssée (elle apparaît par exemple sous les traits de Mentor à Télémaque).
Dans les légendes et la mythologie nordique
- Thor déguisé en Freyja dans le but de ramener Mjöllnir à Þrymskviða.
- Odin déguisé en guérisseuse dans ses efforts pour séduire Rindr.
- Loki se changea en jument et devint sous cette forme la mère de Sleipnir. Dans Lokasenna, Odin et lui se moquent l'un de l'autre pour avoir pris une forme féminine, porté des enfants et les avoir allaités, les détails suivants de ces mythes n'ont pas été transmis.
- Hagbard dans la légende scandinave de Hagbard et Signy (les Roméo et Juliette des Vikings). Après avoir massacré les frères et les suivantes de Signy, Hagbard n'était plus le bienvenu à la cour de Sigar, le père de Signy. Hagbard s'est alors déguisé en l'une des écuyères de son frère Haki afin d'accéder à la chambre de sa bien-aimée. Quand les servantes ont lavé ses jambes, elles lui ont demandé pourquoi elles étaient si velues et pourquoi ses mains étaient si calleuses. Il dut inventer un discours ingénieux pour expliquer son étrange apparence. Signy, cependant, qui avait compris qu'il s'agissait de Hagbard venu la retrouver, confirma à ses servantes la véracité de ce discours. Hagbard fut cependant démasqué par les servantes et arrêté par les guerriers de Sigar. Il fut pendu et Signy se suicida sous les yeux de son amant arrivé au gibet.
- Frotho I s'est déguisé en écuyère lors d'une de ses campagnes orientales.
- Hervor de la Hervarar saga. Quand Hervor apprit que son père avait été l'infâme berserker suédois Arngrim, elle s'habilla en homme, se fit appeler Hjörvard et vécut longtemps en tant que Viking.
Dans la mythologie indienne : Le Mahâbhârata
Exemples historiques célèbres de personnes travesties
L'histoire a parfois retenu le nom de certains malgré, ou parfois à cause de, l'ambiguïté de leur apparence, tel l'abbé de Choisy ou le chevalier d'Éon, célèbre agent du Secret du Roi sous Louis XV ayant effectué la plupart de ses missions diplomatiques ou d'espionnage sous une apparence féminine, dont l'alliance avec la Russie de la tsarine Élisabeth Ire, en se présentant selon ses dires à la cour de cette dernière en tant que Lya de Beaumont, lectrice de l'impératrice puis quelques années plus tard en tant que capitaine du corps des dragons de sa majesté.
Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville, dit Chevalier de Fréminville, ( à Ivry-sur-Seine - à Brest) est un officier de marine, savant, archéologue et écrivain français. Capitaine des frégates du roi, il est fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et de celui de l'ordre du Christ de Portugal. Résidant à Brest en Bretagne à la fin de sa vie, il est accepté par la société de l'époque, chose rare. Sa vie à fait l'objet de nombreuses biographies.
Le berdache est considéré par les Nord-Amérindiens comme un individu appartenant aux deux sexes et il est aussi appelé « deux-esprits ».
Au Mexique, dans la culture des zapotèques de l'État d'Oaxaca de Juárez, un muxhe est un homme qui s'habille et se conduit comme une femme.
En Albanie, les « vierges sous serment » sont des femmes qui font vœu de chasteté et qui en échange peuvent s'habiller et se conduire comme des hommes. Elles sont considérées comme des hommes à part entière par la société.
Parmi les exemples historiques célèbres :
- Quand les khans mongols gouvernaient la Chine durant la dynastie Wei du Nord, Hua Mulan, une chinoise n'ayant pas de frères pour répondre aux obligations de conscription, se fit passer pour un homme afin d'épargner à son père, malade et âgé, d'aller à la guerre commencée par les Khans. Sa légende est relatée dans le fameux Mulan Ci, ou Ballade de Mulan.
- Plusieurs histoires des Pères du désert parlent de moines qui étaient en fait des femmes déguisées[réf. nécessaire], ce qui n'était découvert que lors de la toilette funéraire. L'une de ces femmes, Sainte Marine de Bythinie la Déguisée, serait entrée dans un monastère avec son père et y aurait vécu sous le nom de Marin. Quand elle aurait été accusée à tort d'avoir rendu enceinte une femme, elle aurait supporté l'accusation au lieu de révéler son identité réelle pour laver son nom, une action louée dans les hagiographies médiévales comme un exemple d'humilité et de patience[réf. nécessaire].
- La légende de la papesse Jeanne allègue qu'elle était une papesse féminine qui s'habillait en homme et régna de 855 à 858. Les historiens modernes la regardent comme une figure mythique qui daterait d'une satire anti-papale du XIIIe siècle.
- Jeanne d'Arc était une paysanne française qui entra dans les armées françaises contre les forces anglaises combattant en France vers la fin de la Guerre de Cent Ans. C'est une héroïne nationale en France et une sainte catholique. Après avoir été capturée par les Anglais, elle fut brûlée vive sur un bûcher à la suite d'un jugement par une cour religieuse. Le fait de porter des vêtements masculins a été cité comme l'une des principales raisons pour son exécution. Un certain nombre de témoins, toutefois, affirmaient qu'elle disait porter des vêtements masculins parce qu'elle craignait que les gardes la violent la nuit venue.
- Anne Bonny et Mary Read étaient deux pirates de la fin du XVIIe siècle. Bonny, en particulier, acquit une notoriété certaine, mais les deux furent capturées. Contrairement au reste de l'équipage, masculin, elles ne furent pas immédiatement exécutées parce que Read était enceinte et que Bonny affirmait l'être aussi.
- Bonnie Prince Charlie, petit-fils du roi Jacques II d'Angleterre, se fit passer, sous le nom de Betty Burke, pour la servante de Flora MacDonald, à la fin de la bataille de Culloden, lors de sa fuite vers l'île de Skye en 1746.
- Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Timothée Éon de Beaumont (1728-1810), plus connu sous le nom du Chevalier d'Éon, était un soldat et diplomate français qui vécut la première partie de sa vie en tant qu'homme et la seconde en tant que femme. En 1771, il affirma que, physiquement, il était une femme et non un homme, ayant simplement été élevé comme une femme. À partir de cette période, il vécut comme une femme. À sa mort, on découvrit que cette personne était anatomiquement un homme.
- Marie Adrian, tailleuse lyonnaise, a défendu la ville de Lyon au poste de canonnière en portant des vêtements d'homme, durant le siège de la Convention Nationale en 1793. Elle a par la suite été guillotinée.
- George Sand est le pseudonyme d'Amandine-Aurore-Lucile Dupin, romancière du début du XIXe siècle, qui portait exclusivement des vêtements masculins. Dans son autobiographie, elle explique en détail les différents aspects du travestissement qu'elle pratiquait. Elle manipulait son identité afin de pouvoir écrire dans une société littéraire machiste. Une femme ne pouvait y être considérée comme un écrivain, ainsi, son identité masculine lui permettait d'avoir un certain mérite qu'elle n'aurait pas eu en écrivant sous la plume d'une femme[13].
- James Allen, mort en 1829, l'autopsie de son corps révéla qu'il s'agissait en réalité d'une femme se travestissant depuis des dizaines d'années. L'illusion fut si parfaite que James Allen était marié à une femme, Abigail, depuis 21 ans, sans que l'information n'ait été révélée[14].
- Alfred P. est un travesti brésilien ayant longtemps vécu en Europe sous le nom de Dina Alma de Paradeda. Homosexuel, ses fiançailles avec un Allemand ignorant de son sexe causeront sa mort en 1906. Les journaux allemands le surnommeront die männliche Braut (« la Fiancée mâle »).
- Dorothy Lawrence était une reporter de guerre anglaise qui se déguisa en homme afin de pouvoir être enrôlée comme soldat durant la Première Guerre mondiale.
- Paul Grappe, alias Suzanne Landgard, déserteur de la Première Guerre mondiale devenu travesti pour échapper à la police, se prostituant avant d'être amnistié en 1925 mais, violent et alcoolique, il est tué par sa femme Louise Landy[15].
- Rrose Sélavy, l'alter-ego féminin de Marcel Duchamp, reste l'une des parties les plus énigmatiques de l'œuvre de cet artiste. Elle émergea d'abord dans des portraits effectués par Man Ray à New York dans les années 1920, quand Duchamp et Man Ray collaboraient sur de la photographie conceptuelle. Rrose Sélavy continua à vivre comme l'une des personnes à laquelle Duchamp attribua certaines de ses œuvres, des Ready-mades, des jeux de mots et des écrits tout au long de sa carrière. En créant pour lui-même cette figure féminine, dont les attributs étaient la beauté et l'érotisme, il rendit délibérément plus complexe la compréhension de ses idées et de ses motivations. Des artistes plus contemporains comme J. S. G. Boggs (en), Yasumasa Morimura ou Grayson Perry ont exploré eux aussi le travestissement.
- Billy Tipton était un pianiste de jazz et saxophoniste réputé aux États-Unis pendant la Grande Dépression. Il est né sous le nom de Dorothy Lucille Tipton en 1914 mais commença à vivre en tant qu'homme dans les années 1930. Il se maria cinq fois à des femmes et adopta trois garçons. Il eut une longue carrière comme musicien, puis dans ses vieux jours, comme artiste de divertissement. Hormis la famille dans laquelle il était né et jusqu'à sa mort en 1989, personne n'était au courant du fait qu'il était biologiquement de sexe féminin.
- Willmer « Little Ax » Broadnax était chanteur principal dans divers quatuors de gospel, plus particulièrement le Spirit of Memphis Quartet. Quand il mourut en 1994, on découvrit qu'il avait un corps féminin.
- Parce que l'enrôlement des femmes y était interdit, beaucoup de femmes combattirent pour l'Union et pour la Confédération durant la guerre civile américaine habillées en hommes.
- On dit d'Edward Hyde, troisième Comte de Clarendon, gouverneur colonial de New York et du New Jersey au début des années 1700, qu'il aimait se promener dans les rues habillé avec les vêtements de sa femme, mais cela est mis en doute[16].
- Le comédien britannique Eddie Izzard affirme avoir pratiqué le travestissement toute sa vie. En scène et dans sa vie quotidienne, il s'habille parfois de façon masculine, parfois de façon féminine, mais jamais sans essayer de « passer » pour une femme. Il affirme que les hommes devraient avoir les mêmes « clothing rights » (droits de d'habiller) que les femmes.
- Divine (1945-1988), comédien et chanteur travesti américain, surtout connu pour ses rôles dans les premiers films de John Waters, a souvent interprété des rôles de femme au cinéma.