Union nationale des étudiants de France
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Informer, défendre, organiser la solidarité. |
Fondation | |
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Prédécesseurs |
Union nationale des étudiants de France – Indépendante et démocratique, Union nationale des étudiants de France-Solidarité étudiante, Union nationale des étudiants de France (d) |
Zone d'activité | |
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Type | |
Siège social |
127 rue de l'Ourcq 75019 Paris |
Pays |
Effectif |
19 000 membres (septembre 2014)[1] |
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Présidente |
Mélanie Luce[2] |
Secrétaire générale |
Juliette Chapelier |
Positionnement | |
Affiliation |
Union des étudiants d’Europe (membre fondateur) |
Représentativité | |
Site web |
L'Union nationale des étudiants de France[7] (UNEF) est une organisation étudiante représentative fondée en 1907[8]. Elle est actuellement présente dans la quasi-totalité des universités de France. Elle se donne pour but de défendre les intérêts des étudiants, d'exprimer leurs opinions sur la gestion des infrastructures universitaires, que ce soit la recherche scientifique, la restauration universitaire, les logements étudiants. L'UNEF se considère et est considérée comme un syndicat étudiant. Durant plusieurs décennies, la tendance majoritaire est proche de la gauche socialiste. Aujourd'hui, elle affirme avoir pris ses distances avec le Parti socialiste.
Après une scission dans les années 1970, durant laquelle plusieurs organisations portent le nom « UNEF », l'UNEF est refondée en 2001 en réunissant une partie des deux organisations revendiquant ce nom. Hormis les trois décennies suivant la scission de 1971, l'UNEF est depuis plus d'un siècle l’une des organisations étudiantes les plus influentes. Elle est la deuxième organisation (derrière la FAGE) en nombre de sièges au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (deux élus étudiants sur onze) et la deuxième au Centre national des œuvres universitaires et scolaires (trois élus sur huit).
Historique depuis la réunification
- 2001 : une assemblée générale de l'UNEF-ID et de l'UNEF dite Solidarité étudiante à Paris aboutit à la fusion de l'UNEF-ID et d'une partie de l'UNEF dite Solidarité étudiante menée par son ancienne direction nationale sous le nom d'UNEF. La majorité[Interprétation personnelle ?] des AGE de l'UNEF dite Solidarité étudiante, désormais disparue, refuse cette « réunification » et se divise. Une partie se retrouve à la Fédération syndicale étudiante, une autre crée l'UNEF-Résistance syndicale, qui disparait rapidement.
- 2002 : l'UNEF se positionne contre la réforme Licence-Master-Doctorat.
- 2003 : la Tendance syndicale menée par Julie Coudry quitte l'UNEF pour fonder la Confédération étudiante.
- 2006 : l'UNEF participe à la mobilisation contre le Contrat première embauche. Ce contrat instaurait une période d'essai de deux ans pour l'embauche des moins de 26 ans, période pendant laquelle il pouvait être mis fin au contrat sans justification. Devant la forte mobilisation des étudiants et des salariés (les manifestations du 28 mars et du 4 avril ont rassemblé entre 1 et 3 millions de personnes), le Premier ministre Dominique de Villepin est contraint d'annoncer le retrait du projet.
- Octobre-novembre 2006 : l'UNEF lance une campagne contre les frais illégaux d'inscription. Certaines universités, comme celles de Grenoble II, Pierre Mendès-France, de Paris II Panthéon-Assas, sont forcées de les rembourser.
- 2007 : scissions des AGE de Clermont-Ferrand (qui devient l'AGEC), de Paris IV (qui fonde l'AGEPS) et de Mulhouse qui rejoint la Confédération étudiante (création d'une nouvelle AGE, à Mulhouse, en 2014).
- Mars 2007 : congrès des 100 ans à Lille. La TTE fusionne avec des militants dissidents de la majorité pour fonder la TUUD.
- Octobre 2008 : la sensibilité « Syndicalisme pour l'égalité » fusionne avec le reste de la Majorité Nationale.
- Février-mai 2009 : l'UNEF participe aux mouvements universitaires de 2007-2009 en France contre la Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), la réforme du statut des enseignants-chercheurs (décret d'application de la loi LRU), la réforme des IUFM et les suppressions de postes.
- Juillet-août 2010 : l'UNEF lance une pétition devant l'annonce gouvernementale de la suppression du cumul par les étudiants entre les APL (aides au logement) et la demi-part fiscale, suppression vue comme un facteur de dégradation des conditions de vie étudiantes. Le 26 août, le gouvernement annonce l'abandon du projet ainsi que la mise en place, en deux temps, du 10e mois de bourse pour les étudiants (9 mois et demi en 2010 et 10 mois en 2011), mesure que réclamait l'UNEF[9].
- Septembre-novembre 2010 : l'UNEF s'engage dans le mouvement contre la réforme des retraites qui repousse l'âge légal de départ à 62 ans, l'âge de départ sans décote à 67 ans, et qui allonge la durée de cotisation à 41,5 ans à l'horizon 2020.
En 2016, l'UNEF jusqu'alors premier syndicat étudiant est devancée pour la première fois par la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE)[10].
En septembre 2017, une enquête du Monde évoque des violences sexuelles et sexistes au sein du syndicat, puis en 2018, le journal Libération publie les témoignages de 16 femmes victimes déclarées de harcèlement et d'agressions sexuelles de la part de dirigeants de l'organisation étudiante entre 2007 et 2015[10].
La Tendance unité et action syndicale (TUAS), proche des communistes[10], scissionne de l'UNEF en mai 2019 pour « options idéologiques incompatibles »[10] et fonde la Fédération syndicale étudiante. Elle emmène avec elle une dizaine d'AGE locales et deux élus CNOUS. Demeure le flanc droit, toujours lié au Parti socialiste[10].
En 2020, Le Journal du dimanche avance que « le syndicat qui mobilisait comme personne le monde étudiant, qui cogérait tacitement certaines grandes universités, est tombée dans l'anonymat. » Celui-ci ne serait « plus guère audible sur le plan politique ni dans la rue »[10]. Dans un article pour Charlie Hebdo fondé notamment sur les témoignages d'anciens dirigeants de l'UNEF, Laure Daussy rapporte un « déclassement intellectuel » du syndicat (selon Bruno Julliard) et la fin du positionnement historiquement très laïc et universaliste au profit d'une approche intersectionnelle, voire indigéniste. Cette rupture aurait eu lieu sous la présidence de William Martinet[11].
Organisation
Assemblées générales des étudiants (AGE)
Une Association générale d’étudiants (AGE) est une section locale de l'UNEF. En région parisienne il y a une AGE par université (AGE de Paris 1, AGE de Nanterre, etc.) alors que dans le reste de la France il y a une AGE par ville universitaire (AGE de Lyon, etc.), à quelques exceptions près (AGE de Lorraine (UDL), AGE d'Aix-Marseille, AGE de Lorient-Vannes).
Une AGE peut regrouper différents Comités d'action syndicale (CAS), en général un par site universitaire.
Les AGE sont dirigées chacune par un bureau composé d'un président, d'un secrétaire général et d'un trésorier élus tous les deux ans par le Congrès local, au cours duquel les adhérents de l'AGE choisissent l'orientation de l'UNEF en votant sur les différents textes proposés par les tendances.
Congrès
L'organe souverain de l'UNEF est le Congrès national qui se réunit tous les deux ans. Les délégués qui composent le Congrès sont élus par les congrès locaux, qui ont lieu dans chaque AGE avant le Congrès national, à la proportionnelle des scores réalisés par les textes d'orientation proposés par les tendances.
Bureau national
Le Bureau national est l'organe exécutif de l'UNEF. Il applique les décisions du Congrès et du Collectif national et assure le lien entre les AGE.
Le Bureau national est composé d'une quarantaine de membres issus des différentes tendances. C'est en son sein que siègent le président, le vice-président, le secrétaire général et le trésorier national.
Tendances
L'UNEF reconnaît la possibilité pour ses adhérents de se regrouper en « tendances », qu'elle considère comme un des fondements de la démocratie interne. Le but d’une tendance, est de proposer une orientation syndicale qu’elle pourra défendre à l’intérieur de l’UNEF. Pour avoir une existence officielle, une tendance doit être soutenue par au moins trois présidents d’AGE dans deux académies différentes. Lors des congrès, les tendances présentent des textes d’orientation entre lesquels les adhérents de l’UNEF doivent se prononcer. Le résultat de ce vote détermine l’orientation du syndicat, que chacun est censé respecter en externe quelles que soient ses opinions, et permet la répartition à la proportionnelle des postes dans les instances nationales et locales.
- Tendance majorité nationale (TMN). Elle est majoritaire au sein de l'UNEF depuis la réunification de 2001. Auparavant elle était la tendance majoritaire au sein de l'UNEF-ID depuis 1994, elle est en effet la principale héritière de la Tendance indépendance et démocratie.
- Tendance Action syndicale (TAS), fondée à la suite de la scission ayant créé la Fédération syndicale étudiante, l'occasion du 86e congrès de l'UNEF, en 2019. Elle est issue de la Tendance unité et action syndicale (TUAS), lancée au 84e congrès de l'UNEF en 2015, elle-même issue du rassemblement d'une partie de l'ancienne Tendance pour une majorité d'action syndicale (TMAS) et de la Tendance pour une Unef unitaire et démocratique (TUUD) et de militants issus de la majorité nationale, notamment l'ancienne sensibilité DEMOS.
- Tendance Réformiste pour une alternative démocratique et écologiste (TRADE), créée lors du 86e Congrès, issue de la Tendance pour une alternative syndicale et réformiste (TASER), elle-même issue majoritairement issue de la Tendance Refondation syndicale.
- Tendance Action collective et luttes étudiantes (TACLE)[12], fondée à l'occasion du 84e congrès de l'UNEF en 2015, elle est issue de la Tendance pour un syndicalisme combatif (TSC), ainsi que d'une partie de la Tendance pour une majorité d'action syndicale (TMAS), après le départ du reste de la TMAS pour la Tendance unité et action syndicale (TUAS). La TSC et la TMAS venant originellement de la Tendance pour une Unef unitaire et démocratique (TUUD)
Positionnement
L'UNEF se réclame du syndicalisme de transformation sociale[13]. Elle a pris position sur de nombreux sujets concernant l'enseignement supérieur, les conditions de vie et d'étude des étudiants[14] mais ses principales revendications sont les suivantes:
Démocratisation de l'enseignement supérieur
Cette revendication part du constat qu'aujourd'hui[Quand ?] l'enseignement supérieur s'est plus massifié (il y a plus de 2,2 millions d'étudiants) que réellement démocratisé : l'échec reste très fort en premier cycle. Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) peuvent être considérées comme des voies de contournement des premiers cycles de l'Université, de même que des filières courtes réputées sélectives comme les IUT, où l'encadrement est plus important qu'en premier cycle universitaire et les taux de réussite bien plus élevés.
L'UNEF avance plusieurs propositions pour permettre cette démocratisation de l'enseignement supérieur : la fin de la division entre Grandes Écoles et Universités, la multiplication des cours en petits groupes et des TD face aux cours magistraux, une plus grande interdisciplinarité des cursus permettant des changements de filière pour limiter les erreurs d'orientation...
L'UNEF a participé aux négociations sur la loi LRU dite Loi Pécresse et, après avoir obtenu (avec les autres organisations étudiantes) l'absence de la sélection à l'entrée en master 1 et le contrôle national des frais d'inscriptions, l'association a jugé le texte « équilibré »[15]. Toutefois, l'Unef a jugé à la rentrée que Valérie Pécresse n'avait pas tenu ses promesses budgétaires, a dénoncé "un budget en trompe-l'œil" qui pousserait les universités à se tourner vers le privé, et a appelé à prendre part au mouvement contre la loi. L'UNEF demande également au gouvernement de "revenir" sur la composition des Conseils (et notamment du Conseil d'Administration, où la représentation étudiante est fortement diminuée). Selon certains journalistes, elle ne souhaite pas se laisser déborder par des organisations plus radicales[16].
Liens avec d'autres organisations
Structures associées
Au cours de son histoire, les différentes UNEF ont participé à la création de nombreuses structures de la vie étudiante, parmi lesquelles notamment la FSEF, la MNEF, la LMDE, l'ESIB, la FERUF, l'UCEF...
De plus, l'UNEF actuelle est aussi membre des structures suivantes:
- EPSE (Expertise et prévention pour la santé des étudiants)[17], cette association a été créée en 2003 à l'initiative de la LMDE, et avec l'aide de l'UNEF, afin de mener des enquêtes pour mieux connaître la situation sanitaire et sociale des étudiants ;
- Le CIDJ, Centre d'information et de documentation jeunesse ;
- L'OVE, Observatoire national de la vie étudiante ;
- La FFSU, Fédération française du sport universitaire ;
- La FUAJ, Fédération unie des auberges de jeunesse ;
- Le FFJ, Forum français de la jeunesse ;
- La CAJ, Commission Armée Jeunesse ;
- L'ISIC (Carte d'identité étudiante internationale ou International Student Identity Card).
L'UNEF est un temps aussi associée à l'UNL, un syndicat lycéen[18].
Mutualisme étudiant
Après la Seconde Guerre mondiale, l'UNEF obtient auprès des pouvoirs publics la création d'un régime de sécurité sociale étudiant, distinct du régime général et géré par la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF).
Après la disparition de la MNEF, celle-ci a été remplacée comme mutuelle étudiante nationale par La Mutuelle des étudiants (LMDE). Depuis 2001, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) ne participe plus aux élections de LMDE et l'UNEF reste la seule organisation à siéger dans ses instances[19]. Les liens entre le syndicat et la mutuelle sont étroits. L'UNEF bénéficie d'aides financières de LMDE pour des évènements comme son congrès alors que des militants de l'UNEF participent aux campagnes de prévention ou de publicité de la mutuelle sur le terrain[20]. Il en est de même pour les organisations partenaires de l'UNEF, telles que l'UNL[21].
Alors que d'autres organisations étudiantes ou les préconisations de la Cour des comptes demandent que soit mis fin au régime étudiant spécifique de sécurité sociale[22], l'UNEF critique son manque de financement et demande au contraire des réformes pour permettre son maintien et son développement compte tenu des « missions particulières qu’il est censé remplir, notamment en matière de prévention »[23]. Elle demande la fusion de la LMDE et des SMER pour revenir à un seul opérateur, situation existante avant la création des SMER dans les années 1970.
Avec les syndicats de salariés
Longtemps apolitique, l'UNEF se rapproche des syndicats de salariés à l'occasion notamment de la guerre d'Algérie, lorsqu'avec la CGT et la CFTC elle organise des manifestations pour la paix ou, avec le SNESUP et le SGEN, elle participe à un « Front universitaire antifasciste »[24].
L'UNEF entretient aujourd'hui de bons rapports avec la majorité des grandes organisations syndicales généralistes et de l'enseignement supérieur (CGT, FO, UNSA, CFTC, FSU) avec qui elle édite parfois des documents comme le guide des étudiants salariés.
Elle a toutefois des rapports plus distants avec certaines organisations qui ont choisi d'accepter l'adhésion d'un syndicat étudiant comme l'Union syndicale Solidaires avec Solidaires étudiant-e-s ou qui ont eu un partenariat privilégié[réf. nécessaire] avec un syndicat étudiant comme la CFDT avec la FAGE. La CFE-CGC ne semble pas s'intéresser à l'enseignement supérieur.
Avec les partis politiques
Au cours de son histoire, l'UNEF a connu de nombreuses évolutions dans ses rapports aux partis politiques. Association apolitique à sa création, elle se transforme à partir de 1946 (Charte de Grenoble) et des années 1950 en un véritable syndicat étudiant.
Durant la guerre d'Algérie, l'UNEF s'engage nettement en faveur de la paix ce qui lui vaut des pressions de la part du pouvoir gaulliste qui lui impose la signature d'une « charte d’apolitisme » avant de créer une fédération concurrente[24].
Après 1968, l'UNEF devient le lieu d'affrontements de nombreux groupes communistes, maoïstes, trotskistes[24],[25]... Au début des années 1970, trois tendances, chacune dirigée par un groupe politique, se structurent : le bureau national est formé de membres du PSU et les deux minorités, « Renouveau » et « Unité syndicale », sont dirigées l'une par des communistes, l'autre par des trotskistes lambertistes. En 1971, la direction PSU renonce au syndicalisme étudiant et se retire, laissant face à face les deux tendances : chacune convoque alors un congrès, c'est l'origine de la scission[24]. Il y a alors deux UNEF et on prend l'habitude de les distinguer par les noms des anciennes tendances : l'UNEF Renouveau (ou UNEF-RE) et l'UNEF Unité syndicale (ou UNEF-US).
L'UNEF dite Renouveau puis SE (Solidarité étudiante), a constamment eu des dirigeants membres du Parti communiste alors que l’UNEF-ID (Indépendante et démocratique), issue de l'union de l'UNEF-US et de divers organisations étudiantes est d'abord dirigée par des étudiants lambertistes qui suivent Jean-Christophe Cambadélis et Philippe Darriulat au PS en 1986[26]. La crise de 1993, lors de laquelle une partie des dirigeants de la majorité (Tendance indépendance et action) sous la conduite d'Emmanuelle Paradis et de Pouria Amirshahi reproche au président, Philippe Campinchi, d'avoir mis l'UNEF-ID au service du ministère Jospin, conduit à un partage de la direction puis à l'élection au congrès de 1994 d'une direction proche de la Gauche socialiste de Julien Dray avec Pouria Amirshahi qui devient président de l'UNEF-ID.
Au début des années 2000, l'aile « réformiste », réputée proche de François Hollande au Parti socialiste, quitte l'UNEF pour la Confédération étudiante alors qu'à l'explosion de la Gauche socialiste Henri Emmanuelli est proche du président Yassir Fichtali[27]. Selon Les Inrockuptibles en 2013, la gauche du Parti socialiste, et notamment Pouria Amirshahi du courant Un monde d'avance, a une influence directe sur le choix du nouveau président de l'UNEF[28].
Du fait de ses liens étroits depuis les années 1980, le syndicat est qualifié, par certains journalistes comme « une écurie du Parti socialiste »[29],[30],[31], voire de « pouponnière » du Parti socialiste[32]. En 2013, les députés socialistes Pascal Cherki, Pouria Amirshahi et Mathieu Hanotin, tous trois anciens responsables de l'UNEF, ont fait bénéficier le syndicat d'une partie de leur réserve parlementaire[33].
Représentativité
L'UNEF a un rôle de représentation des étudiants dans les instances locales et nationales.
Représentativité au CNOUS
En 2010, l'UNEF confirme sa 1re place malgré une baisse de son score aux élections du CNOUS. Elle conserve ses 4 sièges au CNOUS occupés par Jean-Arnaud Munch, Malvina Pelay, David Dobbels et David Marchandise. Elle obtient 75 voix au CNOUS contre 65 pour la FAGE et 29 pour PDE et y conserve ses quatre sièges. L'UNI, devenue le Mouvement des étudiants, perd quant à elle son élu au CNOUS au profit de la FAGE[34],[35]. Mais l'UNEF améliore son score aux élections du CNESER, battant un « record historique »[36]. En 2016, la FAGE remporte pour la première fois les élections du Crous face à l’UNEF, s’imposant avec 76 élus contre 66[37].
Anciens responsables
Présidents
Depuis février 2019, la présidente de l'UNEF est Mélanie Luce[2].
mandat | Présidents[38] | |
---|---|---|
1907 | 1908 | Debruelle |
1925 | 1926 | Pierre Forest |
1928 | 1929 | Paul Saurin |
1936 | 1938 | Claude Delorme |
1939 | 1939 | Albert Lenclud, mobilisé en septembre |
1940 | 1940 | Jean David, président par intérim |
1941 | 1941 | René-Yves Le Mazou, président par intérim |
1942 | 1942 | Albert Lenclud, |
1943 | 1944 | Georges Bellot |
1944 | 1946 | Emmanuel Villedieu |
1946 | 1949 | Pierre Trouvat |
1949 | 1950 | Charles Lebert |
1950 | 1950 | Gérard Destanne de Bernis, démissionne en novembre |
1950 | 1953 | Jean Sarvonat |
1953 | 1954 | Guy Penne |
1954 | 1955 | Jacques Balland |
1955 | 1955 | François Borella, démissionne aussitôt pour favoriser un bureau mino-majo |
1955 | 1956 | Claude Rossignol, de novembre 1955 à Pâques 1956 |
1956 | 1956 | Jacques Raffoux, de Pâques à juillet |
1956 | 1957 | Michel de La Fournière |
1957 | 1958 | Pierre-Yves Cossé |
1958 | 1959 | Georges Danton |
1959 | 1959 | Bernard Archer, président de Pâques à juillet |
1959 | 1960 | Jacques Freyssinet |
1960 | 1961 | Pierre Gaudez |
1961 | 1962 | Dominique Wallon |
1962 | 1962 | François Lemeilleur, président de Pâques à juillet |
1962 | 1963 | Jean-Claude Roure |
1963 | 1964 | Michel Mousel |
1964 | 1965 | Bernard Schreiner |
1964 | 1966 | Jean-François Nallet, président de Pâques 1965 à juillet 1966 |
1966 | 1967 | Jean Terrel, président de juillet 1966 à janvier 1967 |
1967 | 1967 | Pierre Vandenburie, président de janvier à novembre 1967 |
1967 | 1968 | Michel Perraud, président de novembre 1967 à mars 1968 |
1968 | 1969 | Jacques Sauvageot, président de mars 1968 à mai 1969 |
1969 | 1970 | Luc Barret, président de mai 1969 à avril 1970 |
1970 | 1971 | Jean-Pierre Chassine, président d'avril 1970 à janvier 1971 |
mandat | Président de l'UNEF-US puis de l'UNEF-ID | |
---|---|---|
1971 | 1975 | Michel Sérac, président de l'Unef-US |
1975 | 1978 | Denis Sieffert, président de l'Unef-US |
1978 | 1984 | Jean-Christophe Cambadélis, président de l'Unef-US qui se transforme en Unef-ID |
1984 | 1986 | Marc Rozenblat, président de l'Unef-ID |
1986 | 1988 | Philippe Darriulat, président de l'Unef-ID |
1988 | 1991 | Christophe Borgel, président de l'Unef-ID |
1991 | 1994 | Philippe Campinchi, président de l'Unef-ID |
1994 | 1998 | Pouria Amirshahi, président de l'Unef-ID |
1998 | 2001 | Carine Seiler, président de l'Unef-ID |
2001 | 2005 | Yassir Fichtali, président de l'Unef-ID puis de l'Unef réunifiée |
mandat | Président de l'UNEF-Renouveau puis de l'UNEF-SE | |
---|---|---|
1971 | 1972 | Guy Konopnicki, président de l'Unef-renouveau |
1972 | 1973 | Olivier Mayer, président de l'Unef-renouveau |
1973 | 1976 | René Maurice, président de l'Unef-renouveau |
1976 | 1979 | Jean-Luc Mano, président de l'Unef-renouveau |
1979 | 1981 | Didier Seban, président de l'Unef-renouveau |
1981 | 1984 | Denis Dubien, président de l'Unef-renouveau désormais appelée Unef-SE |
1984 | 1986 | Régis Piquemal, président de l'Unef-SE |
1986 | 1987 | Patrice Leclerc, président de l'Unef-SE |
1987 | 1988 | Xavier Aknine, président de l'Unef-SE |
1988 | 1992 | Olivier Meyer, président de l'Unef-SE |
1992 | 1994 | Robert Injey, président de l'Unef-SE |
1994 | 1997 | Marie-Pierre Vieu, présidente de l'Unef-SE |
1997 | 2001 | Karine Delpas, présidente de l'Unef-SE |
mandat | Président de l'UNEF | |
---|---|---|
2001 | 2005 | Yassir Fichtali, président de l'Unef réunifiée |
2005 | 2007 | Bruno Julliard |
2007 | 2011 | Jean-Baptiste Prévost |
2011 | 2013 | Emmanuel Zemmour |
2013 | 2016 | William Martinet |
2016 | 2019 | Lilâ Le Bas |
2019 | ... | Mélanie Luce |
Autres
En un siècle d'histoire, l'UNEF a vu passer de nombreuses personnalités. La majorité de ces responsables ont depuis poursuivi une carrière en politique (Philippe Séguin[39], Jack Lang, Olivier Besancenot[25], Lionel Jospin, Jean-Marie Le Pen ou Clémentine Autain[40] par exemple).
Les anciens de l'UNEF sont regroupés dans l'association des anciens de l'UNEF[41], elle est ouverte à tous les anciens membres de l'UNEF ayant eu une responsabilité dans l’organisation.
Polémiques
Violences sexuelles et sexistes
En novembre 2017, une enquête du Monde a souligné la « violence sexiste » et le « harcèlement sexuel » qui ont été des pratiques courantes sous diverses présidences. Interrogé par le quotidien, l'ancien président de l'UNEF Jean-Baptiste Prévost a reconnu que l'organisation n'était « sans doute pas exempte de reproches »[42],[43].
Cette enquête est complétée quelques semaines plus tard par un nouveau volet qui est accompagné d'une tribune signée par plus de 80 anciennes et actuelles militantes de l'UNEF dénonçant « une expression exacerbée de la domination physique et sexuelle »[44]. Il met notamment en valeur le « système de prédation » sexuelle qui s'est développé sous le mandat de Jean-Baptiste Prévost et « généralisé » sous celui de son successeur Emmanuel Zemmour[45].
Les violences n'auraient commencé à diminuer qu'avec l'élection de William Martinet à la présidence du syndicat étudiant[46]. Dans le prolongement des révélations du journal Le Monde, l'UNEF a ouvert une boîte mail afin de recueillir les témoignages[47].
Bien que l’actuelle présidente de l’UNEF Lilâ Le Bas ait assuré que « le silence et l’omerta, aujourd’hui, ne sont plus la loi »[48], une étudiante a déposé en décembre 2017 à Nice une plainte pour viol à l'encontre d'un masseur recommandé par la section locale de l'UNEF, plainte que le syndicat avait tenté d'étouffer. Le président de l’antenne de l’UNEF, Paul Morançay a depuis démissionné. Il a reconnu que l'Association générale d'étudiants (AGE) avait « essayé de se couvrir de la peur de poursuites »[49],[50],[51]. Le « silence » de la section locale aurait entrainé le départ d’une grande partie de ses membres[52].
Laïcité
Selon une enquête du journal Le Monde, l'UNEF a ouvert en 2015 une salle de prière lors d’un collectif national à la demande de quelques militants musulmans[53].
Concernant le port du voile, l’UNEF, syndicat historiquement féministe et laïc, se prononce en 2013 contre ce port dans l'enceinte de l'université. Il opère par la suite un volte-face, à mesure que son nombre d'adhérents chute et que des accords se nouent avec les Étudiants musulmans de France lors de plusieurs élections étudiantes. En 2018, alors que la responsable voilée de l'UNEF à l'université Paris IV est critiquée, certains voyant une contradiction avec les valeurs féministes du syndicat et l’affichage d’un symbole religieux, celui-ci prend sa défense[54]. L'ancien président de l'UNEF, Bruno Julliard, estime pour sa part que « le discours de l'UNEF pour défendre le voile, ce sont des décennies de combat piétinées[55]. » Jean-Christophe Cambadélis, ex-président du syndicat, émet un avis semblable : « Cette femme voilée, c'est une provocation. Si l'Unef ne revient pas à une dimension plus syndicale, à d'abord défendre les droits des étudiants, ils termineront en groupuscule. »[10]
Questions ethniques
En 2017, l'UNEF prend position concernant les modes d'action pour les réunions en non-mixité excluant les hommes cisgenres et les étudiants blancs[56].
En janvier 2018, aux côtés du syndicat Solidaires étudiant-e-s de l'université Paris VII, le syndicat essaye d'empêcher une représentation de la pièce Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes tirée du livre de Charb au motif que cet événement « participe à ce mouvement de construction raciste d'un ennemi de l'intérieur d'une catégorie racialisée dangereuse le/la musulman-e[57]. » Raphaël Enthoven commente l'action du syndicat de la manière suivante : « les censeurs de Charb ne l’ont pas lu eux-mêmes[58]. » Pour Jack Dion, directeur adjoint de la rédaction de Marianne, le syndicat réhabilite le blasphème[59].
En mars 2019, l'UNEF s'associe aux actions de blocage et aux critiques par des activistes se réclamant de l’antiracisme (Ligue de défense noire africaine, Brigade antinégrophobie, CRAN) de la pièce Les Suppliantes, d’Eschyle présentée à la Sorbonne[60]. La raison de ces critiques est le fait que les actrices qui interprètent les Danaïdes (des Égyptiennes dans la pièce) ont le visage grimé en sombre et portent des masques cuivrés. Ce maquillage est assimilé à la pratique du blackface par les activistes antiracistes[60]. L'UNEF y voit la « perpétuation de schémas racistes »[60]. Des personnalités du monde de la culture qualifient ces attaques de « logique de censure intégriste et identitaire »[60]. Les ministres de l'Enseignement supérieur et de la Culture « condamn[ent] fermement cette atteinte sans précédent à la liberté d'expression »[61]. Pour Pierre Jourde, ancien responsable de l’UNEF à Paris XII, le syndicat est devenu « idiot, totalitaire, analphabète et obscurantiste » et est un « syndicat de talibans »[62].
Le 15 avril 2019, Édouard Le Bert, membre du bureau national de l’UNEF, et Hafsa Askar, vice-présidente à Lille, moquent l'émotion qui accompagne l’incendie de Notre-Dame de Paris, la qualifiant de « délire de petits blancs »[63]. Hafsa Askar s'était déjà fait remarquer en décembre 2017 en estimant qu'il fallait « gazer tous les blancs, cette sous-race »[64]. De son côté, la présidente de l’UNEF, Mélanie Luce, a été critiquée pour ne pas avoir condamné dans un premier temps les messages de ses militants[65],[66]. Le lendemain, le syndicat s’est finalement désolidarisé de ses deux membres. L’association Avocats sans frontières France a annoncé qu’elle allait porter plainte[63].
Le 19 octobre 2020, à la suite de la décapitation d'un professeur d'histoire, l'UNEF est huée lors de sa participation aux manifestations, des participants à celles-ci reprochant les dérapages d'élus de l'UNEF sur l'islamisme[67].
Incendie de Notre-Dame de Paris
À la suite de l'incendie de Notre-Dame de Paris, en 2019, la vice-présidente de l'Unef Lille, Hafsa Askar, sucite l'indignation d'internautes en commantant sur Twitter : « Je m’en fiche de Notre-Dame car je m’en fiche de l’histoire de France ». Peu de temps avant, un autre membre de l'Unef, Edouard Le Bert, commentait avec ironie « Ça y est drame national, une charpente de cathédrale brûle »[68]. Gilles-William Goldnadel, président de l'association Avocats sans frontières annonce alors vouloir porter plainte[69].
En réponse aux propos d'Édouard Le Bert et de Hafsa Askar, la présidente de l'Unef, Mélanie Luce, déplore l'incendie et essaye de calmer le déferlement de critiques. L'Unef se désolidarise officiellement via Twitter des propos des deux membres de l'organisation[68]. Melanie Luce précise que ces propos sont inacceptables, mais défend les deux individus en expliquant que l'objectif de l'Unef reste l'éducation populaire[70].
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