Union pour un mouvement populaire
parti politique français (2002-2015) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L'Union pour un mouvement populaire (UMP) est un parti politique français classé du centre droit à la droite de l'échiquier politique.
Union pour un mouvement populaire | ||||||||
Logotype officiel. | ||||||||
Présentation | ||||||||
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Fondation | (Union pour la majorité présidentielle) (Union pour un mouvement populaire) |
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Fusion de | RPR DL MDR UDF (dissidents) |
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Scission dans | DLR (2008) | |||||||
Siège | 238, rue de Vaugirard 75015 Paris Cedex 15 |
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Changement de nom | (devenue Les Républicains) |
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Personnages-clés | Jacques Chirac Alain Juppé Nicolas Sarkozy Jean-François Copé Jean-Pierre Raffarin François Fillon |
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Positionnement | Centre droit à droite | |||||||
Idéologie | Gaullisme[1],[2],[3] Conservatisme[3] Démocratie chrétienne[3] Courant interne : Libéralisme[4],[5],[6],[7] |
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Affiliation européenne | Parti populaire européen | |||||||
Affiliation internationale | Internationale démocrate centriste et Union démocrate internationale | |||||||
Adhérents | 213 030 revendiqués ()[8] |
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Couleurs | Bleu, blanc et rouge | |||||||
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Fondé sous le nom d’Union pour la majorité présidentielle en vue des élections législatives de 2002, le parti devient quelques mois plus tard l'Union pour un mouvement populaire, gardant les mêmes initiales. Son ambition est de rassembler les différentes tendances de la droite et du centre droit : l’UMP naît ainsi de la fusion en un seul parti du Rassemblement pour la République (RPR), de Démocratie libérale (DL) et du Mouvement des réformateurs (MDR), auxquels se sont associés des partis ayant conservé leur autonomie (FRS, CNIP, Parti radical), tandis que de nombreux parlementaires de l'UDF la rejoignent. Plusieurs personnalités centristes l'ont ensuite quittée, notamment pour former l'Union des démocrates et indépendants (UDI) en 2012.
L'UMP soutient les gouvernements nommés par Jacques Chirac entre 2002 et 2007, puis par Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. Dans l'opposition à partir de 2012, le parti connaît une succession de crises internes. Redevenu président du parti en 2014, Nicolas Sarkozy fait renommer l'UMP en Les Républicains par une modification de ses statuts en 2015.
Contexte
Tendance gaulliste
La tendance gaulliste est née des mouvements de la Résistance, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle est dès ses origines assez composite idéologiquement, son unité résidant avant tout dans le soutien qu'apportent ses membres à la personne du Général de Gaulle. Le gaullisme peut cependant être considéré comme une résurgence démocratique de la tradition bonapartiste de la droite française.
Après l'expérience progressiste de la Nouvelle société menée par son Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, le président Georges Pompidou devient l'artisan de l'ancrage du gaullisme à droite de l'échiquier politique. Jacques Chirac, ministre sous la présidence de Georges Pompidou, prend la tête de l’UDR après avoir favorisé l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à l’élection présidentielle de 1974. Il fonde le Rassemblement pour la République (RPR) en 1976. Le discours idéologique du parti varie en fonction des circonstances (travaillisme et eurosceptisme à la fin des années 1970, libéralisme pendant la deuxième cohabitation, social-libéralisme lors de la campagne présidentielle de 1995, mélange de libéralisme et de conservatisme en 1995-1997).
Dirigé par intérim par Serge Lepeltier, le RPR reste, au moment de sa fusion au sein de l'UMP, un parti composite, regroupant à la fois des gaullistes « traditionnels », des néo-gaullistes « post-pompidoliens », des libéraux, des conservateurs voire des centristes, des gaullistes de gauche et des souverainistes.
Libéraux et centristes
L'Union pour la démocratie française (UDF), parti de centre droit fondé par le président Valéry Giscard d'Estaing en vue des élections législatives de 1978, comprend pendant longtemps une aile libérale, le Parti républicain (PR), et une aile centriste, principalement représentée par le Centre des démocrates sociaux (CDS). À la suite des élections régionales de 1998, le Parti républicain — devenu Démocratie libérale l'année précédente — soutient les présidents de conseil régionaux élus avec les voix de conseillers Front national, et quitte l'UDF. De son côté, le CDS — devenu Force démocrate — fusionne avec les Adhérents directs, le PRIL et le PPDF au sein de la « nouvelle UDF ».
En 2002, Démocratie libérale rejoint l'UMP, tandis que deux tiers des élus de l'UDF rejoignent le nouveau parti. Ce n'est pas le cas du président de l'UDF, François Bayrou, qui souhaite maintenir l'UDF comme force politique centriste indépendante.
Lancement et débuts
Issue d'Alternance 2002 puis de l'Union en Mouvement (UEM ; mouvement de soutien à Jacques Chirac qui avait pour ambition de rassembler l'ensemble des forces de droite et du centre)[9], l'UMP est créée le par Jacques Chirac et Alain Juppé, sur le conseil de Jérôme Monod, à la suite du premier tour de l'élection présidentielle et en vue des législatives de la même année, afin d'« unir les forces politiques de toutes les droites »[10]. Elle se nomme d'abord « Union pour la majorité présidentielle » en signe de soutien au président de la République, mais une fois les élections terminées, ce nom perd sa raison d'être et doit donc être changé. Un débat interne a lieu afin de nommer ce nouveau parti. Alain Juppé proposa de nommer ce parti « La Maison Bleue », quand d'autres étaient partisans (les libéraux pour l'essentiel) d'une référence au Parti populaire européen et au Parti populaire espagnol, souvent cité en exemple, et proposèrent de nommer le parti « Union populaire ». Il a été choisi de conserver le sigle alors déjà bien connu des Français, mais de changer la dénomination en « Union pour un mouvement populaire », lors de son congrès fondateur le au Bourget. Alors que le RPR, DL et Écologie bleue sont dissous à l'intérieur de l'UMP, deux partis fondateurs subsistent en tant que tels : le Forum des républicains sociaux de Christine Boutin et le Parti radical de Jean-Louis Borloo (ce parti quitte l'UMP en 2012 afin de créer l'UDI avec d'autres partis de centre droit).
2002-2004 : années Juppé
Au congrès du Bourget du , Alain Juppé est élu premier président de l'UMP par 79,42 %, devant Nicolas Dupont-Aignan (14,91 %) et trois autres candidats. La participation ne s'élevait qu'à 28,79 %, avec un corps électoral composé des adhérents à jour de cotisation. Le parti permet à Alain Juppé d’entretenir une lutte à distance avec son principal rival à l'intérieur de sa famille politique, Nicolas Sarkozy. Les années 2003 et 2004 constituent l'apogée du combat féroce mené entre chiraquiens et sarkozystes. L'UMP en devient un de ses principaux théâtres. En 2004, ont lieu les premières élections depuis 2002, véritable test pour le gouvernement Raffarin et le parti. Lors des régionales (le parti ne conserve que l'Alsace et la Corse sur les 26 régions), cantonales et européennes, les résultats sont désastreux. La politique gouvernementale est sévèrement sanctionnée. En outre, Alain Juppé est rattrapé par la justice : le , à la suite de sa condamnation dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, il donne sa démission. Jean-Claude Gaudin assure l'intérim à la tête du parti, en attendant l'élection d'un nouveau président par les adhérents.
2004-2012 : années Sarkozy
2004-2007 : préparation de l’élection présidentielle
Le , au Bourget, élu par 85,09 % des membres du parti face à Nicolas Dupont-Aignan (9,10 %) et Christine Boutin (5,82 %), Nicolas Sarkozy devient le deuxième président de l'UMP[11]. La participation s'élevait à 53,29 %. Pierre Méhaignerie est nommé secrétaire général. Lui permettant de rivaliser à distance avec Jacques Chirac, le nouveau président de l'UMP n'a plus qu'un seul objectif en tête, à savoir l'élection présidentielle de 2007. Malgré l'échec du référendum constitutionnel de 2005, l'UMP bat tous les records d'affluence et d'adhésion. Le mouvement entreprend alors un vaste chantier de modernisation et de réflexion interne, par l'organisation d'une vingtaine de conventions thématiques entre 2005 et 2006, afin d'élaborer le programme de Nicolas Sarkozy et de l'UMP pour les échéances de 2007. Le parti atténue fortement sa référence gaulliste. Seul candidat en lice, Nicolas Sarkozy est désigné candidat de l'UMP à l'élection présidentielle par les militants du parti le . Il est élu président de la République quatre mois plus tard, avec 53,06 %, face à Ségolène Royal. Le , deux jours avant son investiture, il démissionne de la présidence du parti. Jean-Claude Gaudin, pour la deuxième fois, assure l'intérim.
2007-2012 : présidence de la République
Les élections législatives de 2007 ont lieu sur le thème de donner au président les moyens ou non de gouverner. Dès le premier tour de scrutin, le , l'UMP réalise des scores très importants, puisque 100 députés de droite sont élus contre 1 de gauche (PS). Au second tour, l'UMP l'emporte largement mais la « vague bleue » attendue n'a pas eu lieu, sûrement à cause du lancement maladroit du sujet sur la TVA sociale. À elle seule, l'UMP obtient tout de même 313 sièges sur 577, soit la majorité absolue[12]. Depuis 1978, c'est la première fois qu'une majorité se succède à elle-même.
À partir de ce moment se pose la délicate question de la succession de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP. La bataille est lancée entre Patrick Devedjian, proche du président de la République, et Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, développant une image consensuelle. À la sortie d'une réunion du bureau politique, le , Jean-Claude Gaudin affirme « [considérer] que, moralement, le président [de l'UMP] reste Nicolas Sarkozy et, par conséquent, [penser] qu'il n'est pas utile d'élire à nouveau un triumvirat comme les statuts l'exigent[13] ». Réuni le , le conseil national de l'UMP adopte à 72 % une réforme des statuts du mouvement instituant une direction collégiale de l'UMP composée d'un pôle législatif (le bureau du conseil national, animé par trois vice-présidents, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Claude Gaudin et Pierre Méhaignerie) et d'un pôle exécutif (le secrétariat général, dirigé par Patrick Devedjian assisté de Philippe Cochet et de Dominique Paillé). À la suite des élections municipales et cantonales de 2008, Xavier Bertrand et Nathalie Kosciusko-Morizet sont nommés secrétaires généraux adjoints en lieu et place de Philippe Cochet et Dominique Paillé. Christian Estrosi les rejoint quelques semaines plus tard.
Lors des élections municipales de 2008, si à l'échelle nationale les listes étiquetées « majorité présidentielle » arrivent en tête en nombre de voix et en nombre de sièges[14], l'UMP et la droite en général perdent un certain nombre de villes importantes. Si après les élections municipales de 2001 elle contrôlait 21 villes de plus de 100 000 habitants sur 39, la droite en perd 10 et n'en gagne aucune. Quant aux cantonales, la gauche qui contrôlait déjà une majorité de départements depuis 2004, en remporte huit de plus, alors que la droite en reprend deux à l'opposition.
Le , Patrick Devedjian est nommé ministre de la Relance économique. Il démissionne aussitôt de son poste de secrétaire général. L'intérim est assuré dans un premier temps par les trois secrétaires généraux adjoints, puis confié à Xavier Bertrand jusqu'au [15], date à laquelle le conseil national désigne les nouvelles instances nationales et confirme ce dernier à ce poste. En 2009, l'UMP lance sa campagne pour les élections européennes : création d'un site web "créateurs de possibles" par l'agence de publicité Blue Advertainment (destiné à faire le buzz, ce site qualifié par « Facebook de droite » par le médias, se révélant un échec[16] ; organisation d'un meeting à Rueil-Malmaison en présence de François Fillon le ; spots de la campagne audiovisuelle officielle. Cette campagne est caractérisée par le docteur en linguistique Pierre-Yves Modicom, par un déplacement des méthodes de la communication traditionnelle (argumentation politique) au profit du marketing politique (recours au récit)[17]. En , après sa victoire aux élections européennes, l'UMP lance une grande campagne d'adhésion et de re-adhésion pour ses adhérents.
Lors des élections régionales de 2010, l'UMP conserve l'Alsace et remporte la Réunion et la Guyane, mais perd la Corse[18].
Jean-François Copé devient secrétaire général de l'UMP le , à la suite du retour de Xavier Bertrand au gouvernement. Les responsables de l'UMP décident de ne pas organiser de primaire pour la présidentielle de 2012[19], malgré le souhait de certaines personnalités[20], et de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy pour un second mandat. Le , entre les deux tours de scrutin, Jean-François Copé propose la création de « mouvements » internes au parti afin d'éviter un éventuel éclatement du parti en cas d'échec à la présidentielle[21], tournant le dos selon certains observateurs au schéma du courant unique au service du Président[22]. Il se déclare favorable à la mise en place d'un système de primaires pour l'UMP en 2017[23].
2012-2014 : succession de crises internes
Après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2012, l'UMP organise le renouvellement de sa direction, ce qui aboutit à la première crise majeure du mouvement.
Départ des radicaux et de certains centristes fondateurs
Les membres du Parti radical de Jean-Louis Borloo reprennent leur indépendance. Le , une assemblée constituante officialise la création de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), qui regroupe le Parti radical et divers partis de centre droit (tels que le Nouveau Centre ou l'Alliance centriste), restés indépendants de l'UMP. Ils sont soutenus par Valéry Giscard d'Estaing et Simone Veil, puis, après le scrutin UMP du 18 novembre, par Pierre Méhaignerie, secrétaire général de l'UMP de 2004 à 2007.
Congrès disputé de 2012
L'élection du président de l'UMP par les adhérents est prévue pour le . Les candidatures doivent être parrainées par au moins 3 % des adhérents à jour de cotisation, soit 7 924 parrains, dans au moins 10 fédérations différentes[24]. Cette règle de parrainage est un obstacle pour certains candidats, malgré l'autorisation d'accès au fichier des adhérents donnée par la CNIL, et cause le retrait de Dominique Dord en faveur de François Fillon[25],[26]. C'est pourquoi Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Henri Guaino puis François Fillon demandent au secrétaire général, Jean-François Copé, de faciliter « l'accès » aux signatures des militants[27],[28],[29]. Finalement, seuls François Fillon et Jean-François Copé restent en lice le , en annonçant respectivement 47 000 et 46 000 parrainages[30],[31]. Aucun autre candidat n'atteint le nombre de parrainages requis et Xavier Bertrand, qui affirme pourtant avoir 8 000 parrainages, renonce[32],[33].
La campagne officielle dure deux mois (du au ). François Fillon possède une large avance dans les sondages qui portent sur les sympathisants et de nombreux parlementaires et cadres du parti se rallient à lui[34]. Jean-François Copé se présente quant à lui comme le « candidat des militants » contre celui des « barons » et se prononce pour une « droite décomplexée » ; pendant la campagne, il introduit des thèmes tels que le racisme antiblanc[35],[36],[37],[38].
Le vote du voit une participation record avec notamment d'importantes files d'attente et des soupçons d'irrégularités[39]. Les résultats sont beaucoup plus serrés que prévu et, dans la nuit, les deux camps proclament leur victoire à moins de 20 minutes d'intervalle[40]. Le , Patrice Gélard, le président de la Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (COCOE), proclame Jean-François Copé vainqueur avec 50,03 % des suffrages. Mais les partisans de François Fillon contestent cette décision, tandis que la Commission nationale des recours, le , annonce à son tour la victoire de Jean-François Copé avec 50,28 % des voix. François Fillon annonce alors la création d'un groupe parlementaire dissident, le Rassemblement-UMP. Le , après un mois de confusion, les deux candidats concluent un accord prévoyant une nouvelle élection en et la dissolution de groupe filloniste. De peur de voir les tensions internes ravivées et la situation financière du mouvement aggravée, le bureau politique décide finalement de solliciter les adhérents sur le report du scrutin à , soit à la fin initiale du mandat de Jean-François Copé. Les , et , lors d'un congrès extraordinaire, les adhérents de l'UMP votent en faveur de ce report.
Lors du congrès de 2012, parallèlement à l'élection du président de l'UMP, les militants devaient se prononcer sur une nouvelle charte des valeurs, qui a finalement été approuvée par 96,10 % des suffrages, et sur l'adoption de « motions ». Parmi les six en lice, cinq dépassent les 10 % des suffrages exprimés et sont donc habilitées à se constituer en mouvements au sein de l'UMP[41] :
- La Droite forte – Génération France Forte 2017 (27,77 % des suffrages),
- La Droite sociale (21,69 %),
- France moderne et humaniste (18,17 %),
- Les Gaullistes en mouvement (12,31 %),
- La Droite populaire (10,87 %),
- Seule La Boîte à idées (9,19 %) n'est pas retenue, n'ayant pas rassemblé suffisamment de suffrages.
Présidence de Jean-François Copé
À l'été 2013, la question de l'« inventaire » du quinquennat de Nicolas Sarkozy fait débat au sein du parti. Cet exercice critique est notamment demandé par les proches de François Fillon, qui annonce son intention de se présenter à la primaire prévue en 2016, se posant ainsi en concurrent de l'ancien président de la République[42]. D'abord réticent à cette idée, Jean-François Copé accepte finalement cette proposition, à la condition qu'il s'agisse d'un travail court et ne tournant pas à une critique personnelle de Nicolas Sarkozy[43]. L'Association des amis de Nicolas Sarkozy ne voit pas pour sa part l'intérêt d'un inventaire et préfère mettre l'accent sur l'opposition à François Hollande[44]. Une « convention » d'une demi-journée a finalement lieu au siège de l'UMP le , en l'absence de plusieurs figures notables du parti[45].
Début 2014, une haute autorité présidée par la juriste Anne Levade est créée afin d'organiser les primaires de l'UMP en 2016. Elle compte cinq anciens ministres membres de l'UMP (Christine Albanel, Françoise de Panafieu, Dominique Perben, Jacques Toubon — deux anciens ministres de la Justice — et Nicole Catala) ainsi que quatre juristes indépendants (outre Anne Levade, Jean-Claude Magendie, ancien premier président de la Cour d'appel de Paris, Bernard Maligner, ingénieur CNRS et spécialiste du droit électoral et Pierre Steinmetz, ex-membre du Conseil constitutionnel)[46].
Lors des deux premières années de la présidence Hollande, l'UMP dénonce la hausse continue du nombre de chômeurs alors que le président de la République avait promis l'« inversion de la courbe du chômage », et critique les hausses d'impôts décidées par le gouvernement Ayrault ainsi que l'important déficit budgétaire, le gouvernement n'étant pas parvenu à le ramener à 3 % du PIB. Au printemps 2013, une grande partie de l'UMP milite contre l'ouverture du mariage entre personnes de même sexe.
Les élections municipales de mars 2014 permettent à l'UMP d'obtenir de bons résultats, Jean-François Copé parlant même de « vague bleue » avec 139 villes de plus de 10 000 habitants gagnées par la droite[47]. La campagne pour les élections européennes de mai 2014 voit en revanche des dissensions importantes apparaître entre les pro-européens et les eurosceptiques de l'UMP, Alain Juppé demandant même à Henri Guaino de quitter le parti en raison de ses positions eurosceptiques[48]. Simultanément, l'affaire Bygmalion, concernant notamment la gestion des finances du parti, ravive les tensions entre partisans de Jean-François Copé et ceux de François Fillon[49],[50]. Le , l'UMP arrive deuxième au niveau national (20,80 %, 20 sièges), derrière le Front national (24,85 %, 24 sièges) mais largement devant le Parti socialiste (13,98 %, 13 sièges)[51]. Le lendemain du scrutin, Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé et nouvellement élu député européen, reconnaît avoir eu un rôle central dans l'affaire Bygmalion, incluant également la campagne de soutien à Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012[52]. À l'issue d'un bureau politique houleux tenu le , Jean-François Copé ainsi que tous les membres de la direction du parti annoncent leur démission, effective le [53].
Direction collégiale provisoire
Le , le bureau politique de l'UMP désigne Luc Chatel comme secrétaire général de l'UMP et le place sous l'autorité d'un « triumvirat » constitué des trois anciens Premiers ministres François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin[54]. Le préfet Jacques Laisné est nommé trésorier, en remplacement de Catherine Vautrin[55]. Éric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy, directeur général de l'UMP depuis 2008, est suspendu de ses fonctions le , puis remplacé par Philippe Gustin, un proche de Luc Chatel[56]. Un congrès est convoqué les et par voie électronique, afin d'élire une nouvelle direction[57], la date limite de réception des candidatures étant fixée au mardi . Hervé Mariton et Bruno Le Maire annoncent séparément leur candidature à la présidence et font campagne.
En politique étrangère, dans le contexte de reprise du conflit israelo-palestinien et de massacres perpétrés au Kurdistan irakien, la direction provisoire de l'UMP prend l'initiative le , dans une lettre ouverte au président de la République François Hollande, affirmant que « la politique étrangère française oscille au Proche-Orient entre passivité et suivisme », et lui demandant « la réunion sans délai d'un conseil européen extraordinaire » afin de décider d'une intervention européenne au Proche-Orient[58]. Ces critiques sont à leur tour critiquées par le ministre Laurent Fabius[59].
Congrès de
Fin , Nicolas Sarkozy annonce sa candidature à la Présidence de l'UMP. La campagne officielle l'oppose à Hervé Mariton et Bruno Le Maire. Le , il est élu président avec 64,50 % des voix, contre 29,18 % pour Bruno Le Maire et 6,32 % pour Hervé Mariton.
2014-2015 : retour de Nicolas Sarkozy et changement de nom
Nicolas Sarkozy prend ses fonctions le suivant. Le 4 décembre, Nathalie Kosciusko-Morizet devient la numéro 2 du parti, en tant que vice-présidente[60] et Laurent Wauquiez no 3, comme secrétaire général. Christian Estrosi devient président de la commission nationale d'investitures, Valérie Pécresse, coordinatrice pour les élections régionales, Éric Doligé, coordinateur pour les élections départementales, Luc Chatel et Brice Hortefeux, conseillers politiques, Éric Ciotti, secrétaire général adjoint aux fédérations, Gérald Darmanin, secrétaire général adjoint aux élections, Sophie Primas, secrétaire générale adjointe aux adhésions, Édouard Courtial, secrétaire général adjoint à la formation et Isabelle Le Callennec et Sébastien Huyghe, porte-paroles.
Nicolas Sarkozy rembourse le à l'UMP la somme de 363 615 euros correspondant à l'amende infligée par la Commission des comptes de campagne et qui avait été avancée par la trésorerie du parti[61]. Néanmoins, l'ancien président de l'UMP, Jean-François Copé, ainsi que l'ancienne trésorière, Catherine Vautrin, sont mis en examen début pour « abus de confiance » à la suite du paiement initial de cette amende par l'UMP[62].
Nicolas Sarkozy avait déclaré pendant la campagne pour la présidence de l'UMP vouloir changer le nom et les statuts du parti. C'est la dénomination « Les Républicains » qui est proposée[63]. Ce nom est d'abord critiqué par les partis concurrents pour le coût estimatif[64], pour ses références, mêmes fortuites, au Parti républicain américain[65] et au parti allemand Les Républicains[66],[67], ou encore pour l'appropriation potentielle de la valeur « République » revendiquée également par d'autres partis[68]. Malgré des critiques exprimées également au sein de l'UMP[69], le nom proposé est accepté à l'unanimité moins une abstention lors de la réunion du bureau politique du .
À la demande de responsables du parti, Nicolas Sarkozy accepte de soumettre les nouveaux statuts au vote électronique des adhérents le [70]. Ces statuts indiquent, dans leur article 1 : « il est fondé entre les personnes physiques adhérant aux présents statuts un parti politique dénommé « les Républicains », ci-après désigné le Mouvement ». Le , Nicolas Sarkozy annonce que l'UMP devient officiellement « Les Républicains »[71]. Cependant, juridiquement, il s'agit d'un changement de nom et non pas de la création d'un nouveau parti[72].
Fondements idéologiques
Dans sa « Charte des valeurs »[73], l'UMP se donne pour but de donner à la politique française un « souffle nouveau » et d'enrayer « la montée [de la] méfiance à l'égard de la politique ». Ses mots d'ordre : « écouter les citoyens, agir avec eux et pour eux ».
La doctrine de l'UMP déclare qu'il faut laisser libre cours au « destin individuel de la personne » qui dépasse le « déterminisme social ». L'UMP « [rejette] les systèmes qui étouffent la liberté (économique) en cherchant à tout encadrer ». Le travail, le mérite et l'innovation doivent être encouragés, afin de mener la France vers la reprise de la croissance et la baisse du chômage. Cette liberté ne doit cependant pas être comprise comme un égoïsme : « La liberté ouvre la voie à la générosité ». Pour faire respecter cette liberté, un respect strict de la loi est nécessaire : « L'autorité de l'État et la justice doivent assurer que chacun réponde de ses actes ».
L'UMP se déclare très attachée à la solidarité : « l'État est là pour que soit garantie la protection sociale à laquelle les Français sont légitimement attachés ». Néanmoins, la solidarité se doit de « respecter l'individu » et « ne (…) pas se transformer en assistanat ». Elle se limite essentiellement aux domaines des services publics, de l'égalité entre les territoires, du soutien des familles et de l'école de la République, laquelle doit « permettre à ceux que leurs mérites distinguent, d'exercer les responsabilités les plus élevées ».
Enfin, l'UMP affirme sa fierté pour la nation française, tout en définissant son horizon dans la construction européenne, synonyme de « paix » mais aussi d'« élargissement [des] perspectives ». L'Europe ne doit pas se réduire à la seule coopération économique : elle doit « permettre [à ses membres] d'avoir plus de poids » dans le contexte de la mondialisation, tout en faisant en sorte que « chaque pays conserve son identité ».
Factions et courants internes
La création de l'UMP s'est voulue être le grand rassemblement des forces politiques de la droite et du centre. Afin de permettre aux différentes familles qui la composent de s'exprimer en son sein, les statuts de l'UMP prévoient la possibilité de créer des courants internes appelés « mouvements ». L'un des buts de ces mouvements était de favoriser l'émergence d'un débat interne riche et d'éviter que l'UMP, à l'instar du RPR de Jacques Chirac, ne se transforme en un parti avant tout organisé pour favoriser la victoire politique de son leader.
Cette création n'a toutefois pas lieu pendant longtemps. Dans un premier temps, Alain Juppé a été contraint de la repousser, Jacques Chirac, entre autres, y voyant un risque de recréer au sein de l'UMP une « guerre des chefs » telle que l'UDF l'a connue pendant plus de 30 ans entre libéraux et démocrates chrétiens et les multiples chapelles qui naquirent au sein de ces deux familles. De plus, les courants qui se dessinaient à l'époque reprenaient presque à l'identique les contours des anciens partis, ce qui aurait pu donner un argument à ceux qui dénonçaient (notamment au sein de l'UDF demeurée indépendante) le caractère artificiel de la nouvelle formation. Ce report devint très rapidement définitif, la peur des chiraquiens se fondant rapidement sur les conséquences que pourrait avoir la création d'un courant sarkozyste à vocation majoritaire. Lors de son élection à la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy prit l'engagement de favoriser l'émergence de ces courants, bien des militants s'estimant quelque peu « floués » par rapport aux engagements qui avaient prévalu lors de la création de l'UMP. Mais devant le nombre de ralliements très important autour de son nom (devenant très largement majoritaire, il n'avait plus lui-même l'utilité de rassembler ses partisans au sein d'un courant, qui serait au contraire devenu exclusif pour les autres) et la difficulté pour certaines familles, comme celles des centristes ou des gaullistes, à se structurer sans démontrer par là même une déliquescence certaine, ce projet ne sera pas concrétisé.
L'expression des différentes tendances internes à l'UMP n'en existe pas moins. Elle se traduit à travers plusieurs clubs, associations, voire partis politiques associés, qui regroupent des élus et/ou des militants. À l'exception des partis associés (PCD, CNI, et jusqu'en 2011 le Parti radical), ces différentes structures n'ont cependant aucune reconnaissance en termes de démocratie interne, bien que l'UMP les subventionne pour la plupart. Il est également à noter que certaines grandes familles comme les néo-gaullistes (« chiraco-villepinistes ») ne s'appuient sur aucune structure formelle, mais n'en ont pas moins une très forte influence grâce à leurs leaders.
Arrivé au secrétariat général de l'UMP en 2010, Jean-François Copé décide d'appliquer les statuts et de permettre le dépôt de déclarations de principe par les courants. Ceux dont la déclaration de principe, parrainée par au moins dix parlementaires membres d'au moins dix fédérations départementales, obtient au moins 10 % des suffrages exprimés lors du congrès sont en effet officiellement reconnus et peuvent peser plus fortement au sein des instances dirigeantes de l'UMP. Ils disposent en outre d'une autonomie financière grâce à une dotation annuelle fixe et à une dotation annuelle proportionnelle aux suffrages obtenus. L'ensemble des sommes versées aux courants est limitée à 30 % du montant de l'aide publique annuelle versée par l'État à l'UMP. Une partie du financement de la formation politique revient donc directement aux courants qui en feront un usage libre[74].
Le premier congrès à appliquer cette organisation en courant est celui du 18 novembre 2012. Quelques courants s'étaient déjà formés et structurés au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy, tels la Droite populaire ou la Droite sociale en 2010. D'autres groupements plus anciens, jusqu'ici associations ou partis associés à l'UMP, comme Le Chêne ou Les Réformateurs, apparaissent très vite comme ayant vocation à devenir des courants reconnus. À l'approche du congrès de , de nombreux autres courants voient le jour, dans le but de déposer une déclaration de principe ou de soutenir un candidat à la présidence du parti[75] :
La Droite forte
Ce courant est lancé en juillet 2012 par Guillaume Peltier et Geoffroy Didier qui se déclarent héritiers du sarkozysme[76],[77]. Ils sont rejoints par Brice Hortefeux, Édouard Courtial, Pierre Charon ou Olivier Marleix entre autres[78]. Très médiatisé, ce courant propose notamment des quotas de journalistes de droite à la télévision pour respecter le pluralisme des opinions, ou encore la suppression de l’AME pour les étrangers en situation irrégulière[réf. nécessaire].
Leur motion La Droite forte – Génération France Forte 2017 arrive en tête du congrès avec 27,77 % des suffrages des adhérents.
En février 2013, Geoffroy Didier devient secrétaire général adjoint de l'UMP, derrière la titulaire du poste, Michèle Tabarot[79], dans le cadre de la direction « partagée » entre Jean-François Copé, qu'il a soutenu pour la présidence du parti[80], et François Fillon.
Ce courant sera dissous en 2018.
La Droite sociale
Au départ un groupe de réflexion créé à l'initiative de Laurent Wauquiez en 2010, il devient un courant de l'UMP à la suite du Congrès de l'Union pour un mouvement populaire de 2012 lors duquel il dépose la motion Droite Sociale : défense des classes moyennes - lutte contre l'assistanat, soutenue par Valérie Boyer, Natacha Bouchart, Caroline Cayeux ou Bernard Debré. Il a pour objectifs notables la défense des classes moyennes et la lutte contre « l’assistanat ». [réf. nécessaire]
Avec 21,69 % des voix parmi les militants[81], il se place comme le deuxième courant de l'UMP.
Depuis les élections municipales de 2014, ce courant est en sommeil.
France moderne et humaniste
Ce courant créé en août 2012, rassemble les différents clubs libéraux et centristes.
À la suite de la création de l'UMP, les libéraux principalement issus de Démocratie libérale, se regroupent au sein de clubs comme « Les Réformateurs » animé par Hervé Novelli, Gérard Longuet, Luc Chatel et Michèle Tabarot, « Dialogue & initiative » autour de Jean-Pierre Raffarin et Marc Laffineur ou encore « Réforme et modernité » fondé par les « villepinistes » Hervé Mariton et François Goulard.
De même, les anciens UDF forment le club « Démocrate & populaire » dirigé par Pierre Méhaignerie, Philippe Douste-Blazy et Marc-Philippe Daubresse. Cependant, après le départ de la Convention démocrate puis de Jean-Louis Borloo avec le Parti radical pour fonder l'ARES, l'aile centriste de l'UMP s'est retrouvée réduite autour de Marc-Philippe Daubresse ou au sein du club « République et humanisme » créé par Jean Leonetti (ex-RAD).
Dans le cadre du congrès de 2012, ces différents clubs se réunissent pour déposer une motion commune intitulée France moderne et humaniste. Le but de ce courant est de donner plus de visibilité à l’action libérale de l'UMP face à la montée de la ligne « sécuritaire » et de proposer un nouveau pacte libéral et social à droite. Le courant promeut « le rassemblement des gaullistes sociaux, des humanistes, des libéraux et des radicaux ».
Bien qu'étant le courant ayant réuni le plus de soutiens parmi les élus, il n'arrive qu'en 3e position lors du vote des militants avec 18,17 % des voix.
Gaullistes en mouvement
Avec la dissolution du RPR dans l'UMP, la doctrine gaulliste se retrouve de plus en plus minoritaire au sein de la droite française. De plus, l'affrontement entre « chiraco-villepinistes » et « sarkosystes » de 2004 à 2007, a fracturé cette mouvance encore plus réduite avec les départs des « souverainistes » au sein de Debout la République en 2008 et de Dominique de Villepin qui fonde République solidaire en 2010.
Cependant, en vue du congrès de l'UMP de 2012, le micro-parti Le Chêne dirigé par Michèle Alliot-Marie regroupant les derniers « chiraquiens » (Patrick Ollier, Serge Grouard) et le club Rassemblement gaulliste réunissant des « gaullistes sociaux » proches de Nicolas Sarkozy (Roger Karoutchi, Henri Guaino), forment le courant « Gaullistes en mouvement » et déposent la motion Le Gaullisme, une voie d'avenir pour la France. À l'issue des résultats, elle obtient 12,31 % des votes des adhérents et se place en quatrième position.
La Droite populaire
Créé en juin 2010 comme collectif parlementaire par Lionnel Luca, Richard Mallié, Jean-Paul Garraud et Thierry Mariani, la Droite populaire réunissait alors 42 députés dont le tiers était issu de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur[82].
Prônant le « retour aux fondamentaux » sarkozystes de 2007, ce groupe est souvent à l'origine de polémiques pour ses positions radicales sur des sujets touchant aux mœurs[83], à l'immigration et à la sécurité[84]. Les prises de position en faveur d'un rapprochement entre l'UMP et le FN font également beaucoup parler de la Droite populaire[85]. Le collectif s'en défend, affirmant être une « barrière entre la droite républicaine et le Front national »[86].
Après l'annonce de Jean-François Copé d'autoriser les courants au sein de l'UMP, le collectif annonce qu'il va se constituer en mouvement autonome[87]. Sa motion Maîtriser notre destin et réaffirmer le pacte républicain arrive avant-dernière, en cinquième position, avec 10,87 % des voix[88].
La Boîte à idées
Ce courant est créé par des personnalités proches d'Alain Juppé qui souhaitent renouer avec les principes fondateurs de l'UMP, lorsque ce dernier était président. Sa motion La Boîte à idées, la motion anti divisions ! est portée par Maël de Calan, Bruno Le Maire, Benoist Apparu, Thierry Solère ou encore Édouard Philippe et soutenue par Xavier Bertrand[89].
Arrivé en dernière position avec 9,19 % des voix, il n'est pas reconnu comme un courant officiel de l'UMP (n'ayant pas dépassé les 10 %).