Université Laval
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Ne doit pas être confondu avec le Centre universitaire de la Mayenne - Laval, situé à Laval en France.
L’Université Laval est une université canadienne, sise à Québec, et l'une des plus importantes universités du Canada. Elle a été fondée en 1852 à l'initiative du Séminaire de Québec, lui-même fondé en 1663, et constitue ainsi le plus ancien établissement d’enseignement supérieur francophone en Amérique, et la sixième plus ancienne université du Canada[2]. Son principal campus est situé au cœur de la ville de Québec[3], dans la Cité-Universitaire de l’arrondissement de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge Québec.
Fondation |
1852 (172 ans) |
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Type |
Université de recherche publique (d) |
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Nom officiel | |
Régime linguistique | |
Fondateur | |
Rectrice | |
Devise |
Deo favente haud pluribus impar (Avec la grâce de Dieu, à nul autre comparable) |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
56 000[1] (voir aussi texte) |
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Enseignants |
4 075, soit 1 665 professeurs et 2 410 autres membres du personnel enseignant[1] |
Budget |
700 millions $CAN |
Pays | |
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Campus | |
Ville |
En 2022, l'Université Laval offrait quelque 550 programmes d'études du premier au troisième cycle[4] à 46 586 étudiants et étudiantes. Elle fait partie des dix plus importantes universités canadiennes en matière de recherche avec plus de 500 millions de dollars en fonds de recherche et coopération internationale[1].
L'université attire également près de 6 600 étudiants étrangers chaque année, et environ 1 000 étudiants du Canada anglais et de l'Acadie. En outre, le programme « Français langue étrangère »[5] offre une formation aux étudiants canadiens anglophones ou étrangers qui désirent apprendre ou parfaire leur connaissance du français.
En plus d'être le deuxième établissement d'enseignement supérieur au Québec, l'Université Laval a également été la première université francophone en Amérique.
L'origine de l'université remonte à 1663 avec la fondation du Séminaire de Québec par François de Montmorency-Laval, le premier évêque de la Nouvelle-France, (la création du séminaire est confirmée par le roi Louis XIV[6]). À l'époque du Régime français, l'institution avait pour rôle de former des prêtres pour les villages de la Nouvelle-France. Après la Conquête, en 1759, les Britanniques décident d'élargir les formations offertes aux professions libérales. En 1852, alors que les Canadiens français n'avaient pas encore accès à l'éducation supérieure, l'abbé Louis-Jacques Casault reçoit une charte royale octroyée par la reine Victoria, ce qui vient officiellement constituer l'Université Laval, en l'honneur du fondateur du Séminaire de Québec, en tant qu'université le [7]. Ce sera désormais cette date qui sera la date anniversaire de l'Université.
Cette charte est un texte juridique qui établit les droits de propriétés, les privilèges, les pouvoirs et l’organisation d’une personne morale, appelée corporation, qui, de ce fait, a la capacité d’une personne physique. Dans ce cas-ci, c’est une corporation déjà existante, le Séminaire de Québec, qui reçoit le droit de « conférer des degrés » et « tous les droits, pouvoirs et privilèges d’universités ». La charte ne crée pas une nouvelle corporation, mais étend les droits et privilèges d’une corporation existante[8].
Ainsi, dès le début et pour longtemps, la distinction entre le Séminaire de Québec et l’Université Laval demeure floue, particulièrement concernant la Faculté de théologie. Par la charte, « […] le Séminaire de Québec et ses directeurs reçoivent, […], le droit, les pouvoirs et les privilèges d’une université, c’est-à-dire la possibilité de décerner des grades académiques dans les arts et les autres Facultés[9]. » Pendant longtemps, les mêmes personnes ont géré les deux entités[10] et, ainsi que l'affirme Mgr Ferdinand Vandry ancien recteur de l'Université :
L’Université Laval doit sa naissance et son existence au Séminaire Québec, et comme le déclare la Sacré Congrégation des Séminaires et Universités, il n’y a pas à s’étonner que ces deux Institutions, bien que complètement distinctes, soient tellement unies entre elles qu’on ne puisse les séparer. Cette union est reconnue en terme exprès dans la Charte royale de Londres, et le Saint-Siège, dans la Bulle canonique d’érection de l’Université, n’a voulu s’y opposer en aucune façon[7].
Jusqu’à la création de la Division des archives de l'Université Laval au milieu des années 1960, la gestion des archives du Séminaire et de l’Université était confiée à une entité administrative unique. De fait, le papier à lettre avec en-tête faisait jusqu’alors référence aux deux institutions[11].
Le 15 mai 1876 l’Université obtient, par la bulle Inter Varias Sollicitudines du pape Pie IX, le statut d’université pontificale[12]. En 1878, le Séminaire ouvre une « succursale » de l'Université Laval à Montréal, qui deviendra l'Université de Montréal en 1920[13].
Au début du XXe siècle, l'Université compte seulement quatre facultés, à l'image des universités françaises sur le modèle desquelles elle est conçue : Médecine, Droit, Théologie et Arts[7]. Bientôt par la suite seront créées plusieurs facultés et écoles dont celles de Musique, de Philosophie, des Lettres, des Sciences et du Génie, de l'Agriculture puis Sciences sociales. Cependant, à partir de 1925, l'Université manque cruellement d'espace dans son campus initial du Vieux-Québec. Elle ne peut pas construire de nouveaux bâtiments dans cette section de la ville la plus urbanisée de l'époque. Certaines nouvelles écoles doivent loger dans des édifices existants du quartier. Après plus d'un siècle d'existence, l'Université Laval décide de sortir des murs de Québec pour s'installer plus à l'ouest, à Sainte-Foy. Un premier site est temporairement occupé au milieu du XXe siècle sur la terrasse Dandurand[14]. L'École de chimie, construite entre 1923 et 1925, l'École des mines, construite entre 1939 et 1941 ainsi que le pavillon Monseigneur-Vachon, construit en 1949, deviendront plus tard respectivement le pavillon Jacques-Marquette, le pavillon Irma-Levasseur et le pavillon Simonne-Monet-Chartrand du Cégep Garneau. C'est en 1950 qu'on dessine les plans d'un vaste campus qui est devenu de nos jours la cité universitaire[14] (à ne pas confondre avec le quartier du même nom où s'insère le campus).
Jusqu’au début du XXe siècle, les activités se limitent à l’enseignement. La Première Guerre mondiale provoque une prise de conscience de l’importance des techniques et des sciences. À l’Université Laval, ceci a pour conséquence la création en 1920 de l’École supérieure de chimie avec l'intégration de la recherche comme seconde mission pour l'établissement[15],[16].
Durant la Révolution tranquille, l'effectif des étudiants croît de façon importante à la suite de la réforme de l’éducation au Québec et à la fin du monopole de l'Église catholique romaine sur la gestion de l'instruction publique. L'université, désormais non confessionnelle depuis qu'elle a adopté une nouvelle charte en 1971, voit augmenter ses rangs de près de 10 000 étudiants entre 1960 et 1970. Les premiers centres de recherche sont fondés. En 1972, son recteur sera désormais élu.
En 1978, l’Université achète l’édifice du Grand Séminaire – le futur pavillon Louis-Jacques-Casault – ainsi que le terrain adjacent (correspondant environ à la zone entre l’avenue du Séminaire et l'avenue Myrand) de la Corporation de l’œuvre du Grand Séminaire. Ceci rend l'Université propriétaire de l'ensemble du campus[17].
De 1980 à 2000, l'université développe la collaboration internationale en augmentant sa notoriété à l'étranger et en attirant des chercheurs et des étudiants d'ailleurs. À l'aube du XXIe siècle, la population étudiante est maintenant majoritairement composée de femmes.
- Musée de zoologie, vers 1900.
- Musée de physique, vers 1900.
- Musée de peintures, vers 1900.
- Musée de minéralogie, vers 1900.
- Étudiants en médecine, vers 1900.
- Le pavillon Jacques-Marquette du Cégep Garneau, anciennement l'École de Chimie.
- Le pavillon Simonne-Monet-Chartrand du Cégep Garneau, anciennement le pavillon Monseigneur-Vachon.
- Le pavillon Irma-Levasseur du Cégep Garneau, anciennement l'École des Mines.
- Le 71 rue d'Auteuil accueillit l'École de pédagogie et d'orientation de 1945 à 1961.
- Le 5 rue Hébert accueillit la faculté des sciences sociales de 1938 à 1961.
En 2020, la proportion de femmes aux études tous cycles confondus se situait autour de 60% et le niveau de diplomation frôlait 60%[18], ce qui situe l'Université Laval environ dans la moyenne provinciale[19]. À Laval, le point de bascule se situe en 1984[20] où la proportion de femmes aux études atteint celle des hommes.
L'admission des femmes à l’université, en augmentation constante depuis la fin du XIXe siècle, affiche un retard du côté des établissements francophones au Québec[21]. À l’origine de cette particularité se trouve l’importance historique de l’Église catholique dans la société québécoise, notamment dans le cas de l’Université Laval pour laquelle la direction, jusqu’en 1971, n’est nul autre que le Séminaire de Québec[22]. Aussi, au cours de la première moitié du XXe siècle, « l'Université Laval, fidèle aux préceptes de l'Église catholique, s’opposera à l’accession des femmes aux hautes sphères du savoir et maintiendra une différence délibérée entre éducation féminine et instruction »[23].
« L'admission des femmes à l'Université Laval se démarque du processus occidental général à cause du maintien des obstacles idéologiques et structurels posés aux ambitions scolaires féminines. […] les dirigeants de Laval vont réussir à maintenir le statu quo sur le non-accès des femmes à l'étude de la médecine jusqu'en 1936. L'admission des femmes à l'Université Laval est marquée par l'obstruction. »[25]
Sous la gouvernance du Séminaire de Québec, les avancées observées sur la condition féminine à l'Université Laval ne sont pas l’expression d’un changement de paradigme dans la conception de la vie sociale des dirigeants. Elles sont issues de l’impossibilité de freiner complètement l’influence de pressions sociales externes et la détermination des étudiantes[26]. Cette conception est illustrée dans ce passage publié en 1944 par Gonzalve Poulin, alors directeur de l’École de service social :
« L'intégration désirable de la femme moderne exige non seulement qu'on tienne compte de ses accomplissements nouveaux, mais encore et surtout de sa nature, de l'idéal féminin et des valeurs féminines qui ont prévalu après vingt siècles de christianisme. »[27]
« [L]es pédagogues de l'Université Laval se vanteront longtemps d'avoir éliminé des programmes féminins tout ce qui pourrait détourner les jeunes filles de leur mission première », mission qui se limite aux rôles d’épouse, de mère et d’être l’âme de la famille[28],[29]. L’obédience à la hiérarchie catholique des dirigeants de l’Université ne montre pas beaucoup de faiblesse. Ceux-ci imposeront aux professeurs et aux étudiants la profession de foi et le serment antimoderniste jusqu’au début des années 1960[30].
- 1901. Première demande féminine d’admission : il s’agit de l’autorisation de suivre les cours de chimie et de botanique dans le cadre d’un travail en pharmacie. La demande est refusée[31].
- 1902. Refus de la demande d’Irma Levasseur pour suivre quelques cours de médecine[31].
- 1904. Marie Sirois devient la première diplômée de l’Université Laval.
- 1932. Berthe Roy devient la première professeure agrégée de l’École de Musique[32].
- 1934. Georgette Dorval et la première diplômée d’un programme universitaire[33].
- 1936. Admission des femmes en médecine[34] : Yvette Brissette et Anne-Marie Colin entrent à la Faculté de médecine[33]. 1936 est aussi l’année ou les admissions féminines à l’Université deviennent récurrentes, quoique très faibles[35].
- 1937. À la fondation de la Faculté des sciences, une seule femme y est admise : Gertrude Roy. Inscrite en biologie, elle poursuivra son parcours académique jusqu’au doctorat[36]. Agathe Lacourcière devient la première femme engagée à titre de professeure[32].
- 1938. Reconnaissance du baccalauréat féminin comme un diplôme collégial équivalent à celui des garçons[37].
- 1940. Jeanne Lapointe devient professeure de littérature à l’Université Laval.
- 1941. Yvette Brissette et Clara Fennell-Balboni sont les deux premières femmes à obtenir leur diplôme en médecine[32].
- 1956. Thérèse Sicard devient la première femme diplômée en génie forestier de l’Université Laval[32].
- 1948. Mary Schaefer devient la première femme à recevoir un diplôme de baccalauréat ès sciences de l’Université Laval[32].
- 1960. Claire Gagnon fonde la Faculté des sciences infirmières à l’Université Laval[32].
- 1963. Hélène Alarie devient la première femme diplômée de la Faculté d’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval[32].
- 1969. Estelle Lacoursière devient la première femme à obtenir une maîtrise en sciences forestières de l’Université Laval[32]. Édith Deleury devient la première femme nommée professeure titulaire de droit à l’Université Laval[32]. Madeleine Caron devient la première femme de Québec diplômée en génie chimique à l’Université Laval[32].
- 1977. Claire Deschênes devient la première bachelière en génie mécanique de l’Université Laval[32].
- 1979. Danielle Ouellet devient la première femme à obtenir une maîtrise en mathématiques de l’Université Laval[32].
- 1980. Publication du rapport : L’Université Laval au féminin[38],[29].
- 1984. Atteinte de la parité dans la proportion étudiantes/étudiants[20].
- 1985. Louise Provencher devient la première étudiante de l’Université Laval à terminer une résidence en chirurgie générale[32].
- 1987. Élise Paré-Tousignant devient la première vice-rectrice de l'Université Laval[39].
- 1988. Maria De Koninck devient la première titulaire de la Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes de l’Université Laval (1988-1992)[32].
- 1989. Claire Deschênes devient la première professeure de génie mécanique de l’Université Laval[32].
- 1994. Marie-Claude Beaulieu devient la première femme nommée professeure au département de finance et assurance de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval[32].
- 2007 Linda Marquis devient la première personne à obtenir le prix Jean-Marie De Koninck–Entraîneur émérite[32].
- 2017. Élection de Sophie d’Amours, première rectrice de l’Université Laval. Laurie Rousseau-Nepton devient la première doctorante astrophysicienne autochtone du Canada[40],[41]
- 2024. Le Pavillon des sciences de l'éducation devient le Pavillon Jeanne-Lapointe le 8 mars 2024. Il s'agit de la première nomination d'un pavillon d'enseignement au nom d'une femme[42],[43]
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La devise de l'Université Laval est « Deo favente haud pluribus impar », ce qui signifie « Avec la grâce de Dieu, à nul autre comparable. »[44] Elle est inspirée par celle de Louis XIV, « Nec pluribus impar ».
Les armes actuelles, adoptées en 1951, reproduisent les traits du blason de Montmorency-Laval, fondateur du Séminaire de Québec : un écu rouge orné d'une croix d'or chargée de cinq coquilles et cantonnée de seize alérions (aiglons sans bec ni pattes)[45], symbolisant les ennemis vaincus lors de pèlerinages auxquels avaient pris part les ancêtres de Laval. Toutefois, les couleurs du blason de l'Université sont inversées par rapport à celles du blason de Montmorency-Laval, qui sont utilisées par le Séminaire de Québec ainsi que le Collège François-de-Laval[46].
Adopté après la fondation de l'université, le premier blason est blasonné ainsi : écartelé au 1, d'azur à la croix latine d'or (Théologie), au 2, de gueules au livre ouvert d'argent (Lettres), au 3, de gueules à la balance d'argent (Droit), au 4, d'azur au bâton d'Esculape d'or (Médecine)[47]. L’origine de ce blason remonte aux Montmorency, une ancienne famille française dont la lignée date de l’époque médiévale[46].
Il est heureux que l'université francophone la plus ancienne du Canada ait accepté de se faire concéder des armoiries officielles. Elles sont, à plus d'un titre, l'un des plus beaux spécimens de notre armorial national et un exemple pour d'autres institutions d'enseignement au Québec. Elles continuent de nous rappeler une figure marquante de notre histoire, tout en maintenant vivant un art né avec les cathédrales[48].
Le drapeau de l'Université est une bannière aux armes de l'écu. L'hymne de l'Université s'intitule « Savoir et beauté », une œuvre de Jeanne Landry, professeure émérite de la Faculté de musique[49].
- Blason de 1852 à 1951
- Blason depuis 1951
- Drapeau reprenant les armes de l'université
- Armoiries de l'institution (Pavillon Abitibi-Price)
Les couleurs primaires sont le rouge (#e30513) et l'or (#ffc103). Les couleurs secondaires comprennent le noir et diverses teintes de gris (#d9d9d9, #7f7f7f et #515151)[50].