Urbanisme et architecture balnéaires en pays de Guérande
De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
L'urbanisme et l'architecture balnéaires en pays de Guérande — territoire situé sur le littoral atlantique français, au nord de l'embouchure de la Loire — sont le résultat d'un mouvement qui s'établit à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, puis s'amplifie et se diversifie au cours du XXe siècle.
Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que cet intérêt modifie les modes de vie européens. En Angleterre d'abord puis, pour la France, sur les côtes normandes à partir de 1778, des établissements de bains sont créés, d'abord dans un but thérapeutique, puis, l'engouement des classes aisées aidant, les pratiques de loisirs prennent le pas.
Les côtes sud de la presqu'île guérandaise sont, dans la première partie du XIXe siècle couvertes de landes désertes et peu attrayantes. Il faut attendre le dernier quart du XIXe siècle pour que des efforts d'assainissement portent leurs fruits. Entretemps, Le Croisic dès 1844, suivie par Batz-sur-Mer en 1945, s'ouvre à l'hydrothérapie. Le bon air et le soleil s’allient à l’eau de mer, comme remèdes aux maux des villes et à la pauvreté, et les sanatoriums et autres préventoriums, soutenus par l'État, puis les colonies de vacances, se multiplient, après la Première Guerre mondiale.
Il faut attendre l'arrivée du chemin de fer jusqu'au Croisic, en provenance de Paris, en 1879 pour que le développement balnéaire, et les incidences induites sur l'urbanisme et la création architecturale, prennent leur envol. La pratique des bains de mer est élitiste et la structure d'une station balnéaire doit répondre aux besoins des villégiateurs. Aux côtés d'infrastructures ludiques, sportives ou culturelles, se construit un microcosme social, emporté par la mode de la vie dans la nature et le besoin de se différencier de son voisin. Si les communes du nord de la presqu'île adaptent leur patrimoine urbain et architectural pour attirer les baigneurs, La Baule-Escoublac et, dans une moindre mesure, Pornichet sont deux villes nouvelles résultant de la créativité des lotisseurs et des architectes.
Les villes nouvelles sont le théâtre d'une architecture expérimentale et résolument éclectique, qui se décline également, quoique plus timidement, dans les stations traditionnelles. Les styles régionalistes se mêlent aux réalisations néo-médiévales ou avant-gardistes, jusqu'aux années 1960, étape marquante du passage à l'immeuble collectif comme solution à l'envolée de la demande de logements. C'est la début de la construction d'immeubles sur le front de mer et de l'adaptation de l'urbanisme au tourisme de masse, surtout sensible sur la côte sud de la presqu'île. Les années 1990 voient la prise en compte par les collectivités locales de la nécessité de la sauvegarde du patrimoine balnéaire.