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Les Nazôréens ou Nazaréens (en grec: Ναζωραῖος (Nazôraios), en hébreu: Notzrim) sont un groupe religieux juif-messianiste mal connu, attesté de manière directe à partir de la seconde moitié du Ier siècle. Dès les années 90, la littérature juive tannaïtique témoigne de leur existence, ce sont des « hérétiques » dont il faut se maintenir éloigné. Les évangiles (70 - 115), le Nouveau Testament racontent ou évoquent des éléments de la vie des fondateurs du mouvement, même si pour les évangiles, l'évocation de la vie de Jésus est très symbolique et qu'il conserve de ce fait son mystère jusqu'à aujourd'hui. Hippolyte de Rome (fin du IIe siècle) puis Tertullien[1] (début du IIIe siècle), indiquent que nazaréen était la plus ancienne dénomination des disciples de Jésus[2]. La plupart des auteurs les reconnaissent aussi dans des textes des pères de l'Eglise, où leur nom n'est pas mentionné explicitement, en commençant par le « Dialogue avec Tryphon[S 1] » d'Ignace d'Antioche (début du IIe siècle), puis chez Origène[S 2] et Eusèbe de Césarée[S 3],[3]. Toutefois certains auteurs estiment que ces passages désignent un autre groupe appelé Ébionite, issu de celui des Nazôréens. Ceux qui y reconnaissent les nazôréens pensent que l'appellation Ébionites (les pauvres) est simplement un autre de leur nom[S 1],[S 2],[S 4],[3], que les hérésiologues chrétiens préfèrent utiliser à partir de la fin du IIe siècle, car le nom de ce groupe Nazôréens est aussi le titre donné de multiples fois dans les évangiles à Jésus le Nazôréen.
Enfin, pour certains auteurs, Nazôréens n'est qu'une simple appellation pour désigner les chrétiens partageant les points de vue orthodoxes ; c'est-à-dire ceux de l'Église de Rome. Les Nazôréens du Ier siècle étant un groupe différent de ceux dont les hérésiologues chrétiens parlent ultérieurement et notamment lorsque le nom de nazôréens réapparaît chez les auteurs chrétiens aux IVe et Ve siècle. Cette présentation recoupe la position traditionnelle des autorités ecclésiastiques.
La littérature rabbinique témoigne également de l'existence de Nazoréens (ah-Notzrim), considérés comme une « aberration hérétique » au sein du judaïsme pharisien[4]. Dès la fin du Ier siècle une mention dans la Birkat ha-minim, les concerne. Dans le Talmud de Palestine, des rabbi des IIe siècle et IIIe siècle indiquent le comportement que les juifs doivent avoir à leur égard. Un groupe appelé Nazôréens est, à nouveau attesté explicitement de manière indirecte chez les hérésiologues chrétiens, aux IVe et Ve siècle[5] et même au IXe siècle chez les auteurs islamiques[6].
Des découvertes archéologiques ont permis de situer des Nazôréens dans le Golan et notamment à Farj où une synagogue judéo-chrétienne a été identifiée. Ils pourraient s'y être installés après le destruction de Jérusalem en 135 et l'interdiction à tous juifs d'y pénétrer. La même cause a pu provoquer leur installation à Kaukab au pays de Damas et à Nazareth. Ils disparaissent au cours des Ve – VIe siècle, victimes vraisemblablement des mesures de rétorsion du courant catholique fort de l'appui du pouvoir impérial[7].
Le groupe désigné sous le terme de Nazôréens au Ier siècle constitue probablement la première communauté connue de disciples de « Jésus le Nazôréen » (aussi appelé dans les évangiles « Jésus le Nazarénien »), celle de Jérusalem dont ils sont les représentants les plus importants, au moins jusqu'à la destruction du Temple en 70[8]. Leurs dirigeants les plus notables sont très célèbres puisqu'ils appartiennent au « groupe des douze », que l'Église de Rome appellera par la suite : les douze apôtres. Au milieu du Ier siècle, les trois « colonnes » qui dirigent le mouvement sont Jacques le Juste, « le frère du Seigneur », Simon Kephas (ou Simon bariona) plus connu sous le nom de saint Pierre (ou Simon - Pierre) et l'apôtre Jean.
Les disciples de Jésus et les Nazôréens continuent d'observer la Torah et notamment la circoncision, les interdits alimentaires et le sabbat[8]. Ils proclament que Jésus est le « Serviteur de Dieu » - le Messie[8].