Village olympique
lieu de vie construit pour les jeux olympiques / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Un village olympique est une infrastructure créée pour les Jeux olympiques ou réaffectée à cet évènement, située dans la ville les accueillant ou à proximité, pour héberger toutes les délégations dans un même lieu.
Le village olympique est créé pour faciliter le respect de la règle instaurée en 1923 selon laquelle « le comité organisateur des Jeux olympiques est tenu de fournir aux athlètes des logements, des objets de couchage et de la nourriture, à un prix forfaitaire qui devra être fixé préalablement par tête et par jour ». Les réflexions au fil des préparations des différents jeux ont porté notamment, comme d'autres infrastructures, sur le coût de ce village, sa réutilisation et plus récemment son caractère écologique.
Le village olympique accueille l'ensemble des sportifs et sportives participant aux Jeux olympiques pendant la durée de cet événement, soit environ trois semaines. Les athlètes y sont regroupés par sport et par pays. À certains Jeux, il y a plusieurs villages olympiques : par exemple, aux Jeux olympiques d'hiver de 2018, on compte un village olympique sur la côte et un autre dans les montagnes[1]. Le comité international olympique affirme qu'il s'agit d'un élément crucial des Jeux, avançant qu'une infrastructure de mauvaise qualité gâche un ou plusieurs événements, mais qu’un village olympique mal organisé nuit à l'ensemble des Jeux[2].
Quatre grandes catégories de villages olympiques sont identifiables : l'utilisation d'hôtels et autres hébergements existants, la construction d'un nouveau quartier, l'utilisation de plusieurs villages autonomes et, plus récemment, quelques villages olympiques au nombre réduit et regroupant le plus d'épreuves possibles[2]. L'expression de « village olympique » est utilisée officiellement pour la première fois dans un texte du CIO en 1949[2].
La décision de confier au Comité d'organisation des Jeux le logement des délégations est prise en 1923 lors du congrès olympique de Rome. Les Jeux olympiques d'été de 1924 qui suivent sont à Paris ; la ville de Colombes accueille le premier village olympique[3],[4]. Un village un peu spartiate est constitué de baraquements en bois. Les athlètes ont cependant à disposition un bureau de change, un salon de coiffure, un bureau de poste, un kiosque à journaux, un service de blanchissage et un service de garde des objets de valeur. Plusieurs repas sont offerts par jour. Les Britanniques choisissent d'avoir un cuisinier britannique. Quant aux Américains, ils préfèrent s'installer dans le parc du château de Rocquencourt. Lors des Jeux olympiques d'été de 1932 à Los Angeles, aux États-Unis, 500 à 600 préfabriqués sont installés, ainsi qu'une poste, différents services aux athlètes, un amphithéâtre, un hôpital et une banque, à Baldwin Hills au sud de Los Angeles, mais seuls les hommes y logent[5]. Les femmes, elles, habitent sont hébergés à l'hôtel Chapman Park[5].
Cette infrastructure de village pour les sportifs est longtemps conçue pour rester une infrastructure temporaire, le temps des jeux. Le premier village olympique à vocation permanente est créé aux Jeux olympiques d'été de 1952 à Helsinki, en Finlande. Après la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich à l'été 1972, les accès au villages sont sensiblement plus sécurisés. À partir des Jeux olympiques d'été de 1996 à Atlanta, l'écologie est présentée comme une priorité des projets de villages, avec plus ou moins d'efforts concrets.
Équipes sportives et économies d'échelle
Aux Jeux olympiques d'été de 1924, il est ajouté aux Règles générales techniques des Jeux la mention que « Le comité organisateur des Jeux olympiques est tenu de fournir aux athlètes des logements, les objets de couchage et la nourriture, à un prix forfaitaire qui devra être fixé préalablement par tête et par jour ». Les organisateurs mettent en place un hébergement sous le nom de « village olympique »[ceo 1].
Les villages olympiques permettent aux organisateurs de faire des économies d'échelle et de faciliter les déplacements des équipes[ceo 2], notamment à partir de 1984 et de la mise en place du fonds de solidarité olympique qui permet à plus de pays et de participants de se rendre aux Jeux. Ils assurent également que les athlètes soient protégés des interférences extérieures et n'aient pas à se soucier de quoi que ce soit d'autre que de leur performance[2].
Intérêt politique
Le village olympique cherche à mélanger les différentes cultures et à créer un sentiment d'appartenance à la communauté internationale, suivant l'idéal de la trêve olympique[2].
Intérêt touristique
Au cours du vingtième siècle, les villages olympiques sont de plus en plus utilisés pour améliorer l'image de la ville et du pays hôtes[2]. Le boosterism pousse à la création du premier village olympique moderne à Los Angeles, qui montre ainsi son attractivité et sa capacité à fournir des infrastructures de qualité aux visiteurs[6].
Le village olympique doit, depuis 1994, être à proximité du stade principal. Des villages olympiques secondaires sont autorisés pour les épreuves à plus de 50 kilomètres du village principal depuis 2005, la règle initiale de 1994 donnant un critère de 100 kilomètres. Dans la règle de 2005, les villages olympiques supplémentaires sont également autorisés en cas de forte différence d'altitude entre les lieux de compétition. Les lieux doivent être ouverts de dix jours avant la cérémonie d'ouverture à trois jours après la cérémonie de clôture. Les athlètes doivent être séparés par pays et par genre, et les chambres doubles doivent avoir une superficie d'au moins 12 m2. Une polyclinique, au moins 1 500 places de restaurant, et au moins 5 000 m2 consacrés à l'entraînement physique doivent également être fournis[2].
Équipements
Les villages olympiques sont généralement agrémentés d'infrastructures diverses : un coiffeur, un salon d'esthétique, une cafétéria, une banque, une poste[7], et des équipements sportifs[1].
Le village olympique est traditionnellement équipé d'une grande cafétéria[7]. McDonald's a longtemps été sponsor officiel des Jeux olympiques, avec au moins une franchise sur le village. Son contrat commence en 1976, et il devient partenaire mondial des Jeux aux Jeux olympiques d'hiver de 1998. Aux Jeux olympiques d'été de 2016, l'entreprise fixe un plafond de vingt plats par personne, les athlètes mangeant plus que ce que l'entreprise a prévu. Le partenariat est interrompu en juin 2017, avant son terme. Aux Jeux olympiques d'hiver de 2018, l'entreprise reste partenaire des Jeux et garde son contrat de fournisseur, dans le cadre duquel il distribue des Big Macs aux athlètes pendant toute la durée des Jeux. Il est possible que le partenariat ait été annulé en raison d'une combinaison de prix trop élevés et d'une réception négative d'organisations de santé publique[8].
En 2002, des personnalités du sport et de la politique sont encouragées à signer un engagement pour la trêve olympique lors de la cérémonie d'ouverture. Deux ans plus tard, aux Jeux olympiques d'été de 2004, un « mur de la trêve » est installé dans le village olympique et signé par des athlètes et personnalités politiques du monde entier. Cette tradition se retrouve à chacun des Jeux olympiques après cette date[9].
À partir des Jeux olympiques d'été de 2016, le CIO installe également un lieu de recueillement dans les villages en mémoire des personnes mortes pendant les Jeux[ceo 3].
Centralisation
Les Jeux olympiques d'été de 1992 sont les premiers à avoir de petits centres pour quelques centaines de résidents plutôt qu'un grand centre fournissant tous les services du quartier. Cette initiative prise pour faciliter les échanges entre les athlètes et délégations se retrouve par la suite dans la plupart des villages olympiques[ceo 4].
Accès
Le village olympique n'est ouvert, pendant sa période d'activité, qu'aux athlètes et aux bénévoles des Jeux[7]. Les femmes sont hébergées dans des hôtels en ville jusqu'aux Jeux olympiques d'hiver de 1952 et aux Jeux olympiques d'été de 1956[ceo 2][ceo 5]. Elles ont un quartier réservé séparé du reste du village olympique à partir de 1956[10], puis sont logées avec les hommes à partir des Jeux olympiques d'été de 1984[ceo 2][ceo 6]. Les protocoles de sécurité deviennent beaucoup plus stricts après la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich[11].
Il est commun que des personnes ayant fini leur compétition quittent le village olympique jusqu'à la fin des Jeux, afin de participer à des fêtes sans déranger les athlètes encore en lice[7].
Le village olympique est systématiquement utilisé pour héberger les athlètes des Jeux paralympiques à très court terme[ceo 6]. Le comité international olympique exige cependant qu'ils aient également une utilisation à moyen et long terme pour prétendre à gagner la sélection des villes hôtes[2].
Le plus souvent, après l'olympiade, les bâtiments sont mis en location ou en vente pour loger la population locale[12]. Il arrive cependant qu'ils soient reconvertis en infrastructures touristiques ou en campus d'universités. Une exception notable est le village olympique des Jeux olympiques d'hiver de 1980 à Lake Placid, dont les deux villages olympiques sont transformés en prisons[13]. Il arrive toutefois que les villages olympiques censés devenir quartiers d'habitation soient laissés à l'abandon, à cause d'une crise économique comme à Turin après les Jeux olympiques d'hiver de 2006[14] ou d'une augmentation des prix du marché les rendant inaccessibles comme à Rio de Janeiro après les Jeux olympiques d'été de 2016[15].
À partir de la fin du vingtième siècle, la durabilité est un critère important dans la construction des villages olympiques[ceo 2]. Les Jeux olympiques d'été de 1996 à Atlanta sont marqués par une volonté d'utiliser des anciens bâtiments et par le début de l'utilisation de véhicules électriques pour le transport des athlètes[ceo 7] ; en 2000, le facteur environnemental est au cœur du projet de village olympique de Sydney[ceo 8]. Alors que les Jeux olympiques annoncent généralement se concentrer sur la durabilité, notamment pour la construction du village olympique, ce bilan n'est cependant pas mesuré de façon systématique ni sur le long terme, ce qui rend les annonces peu fiables[16].