Carlo-franquisme
secteur du carlisme qui collabora activement avec le franquisme / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Le carlo-franquisme (en espagnol : carlofranquismo, carlo-franquismo[14]) est le secteur du carlisme qui collabora activement au système politique de la dictature franquiste.
Après la proclamation du décret d'unification qui au début de la guerre civile intégra de force les structures politiques du camp franquiste dans une entité unique, FET y de las JONS, la masse des militants carlistes se retira face à la marginalisation de leur mouvement et de leurs revendications dans un parti dominé par la Phalange espagnole[15],[16],[17].
Toutefois, si le carlisme dominant conserva officiellement une position indépendante, un certain nombre de militants carlistes — la figure la plus notable étant le comte de Rodezno, Tomás Domínguez Arévalo — s'engagèrent à titre personnel dans divers rôles dans le système franquiste, par exemple en tant que membres de la direction de FET y de las JONS, procuradores (en) aux Cortes ou gouverneurs civils. La faction politique traditionaliste du régime franquiste issue du carlisme exerça un contrôle important sur le ministère de la Justice. Ils ne formèrent jamais une structure organisée, leurs allégeances dynastiques restèrent hétérogènes et leurs objectifs politiques spécifiques furent variables. Au sein de la machinerie du pouvoir franquiste, les carlo-franquistes furent une faction minoritaire qui contrôlait environ 5 % des postes clés ; ils ne réussirent pas à façonner le régime mais purent servir parfois de contrepoids aux autres groupes en compétition pour le pouvoir, sous la supervision du général Franco, qui faisait en sorte de maintenir l'équilibre en toutes ces forces. Certains carlistes jouèrent ainsi un rôle relativement actif dans le régime qui se mettait en place et exercèrent une influence limitée[18],[19],[20],[21].
Différents auteurs relèvent ainsi le paradoxe auquel dut faire face le carlisme durant la période franquiste : bien que faisant partie du camp des vainqueurs de la guerre et ayant payé un lourd tribut lors de celle-ci, il fut aussi légalement exclu du régime instauré à sa suite et ne fit pas véritablement partie des gagnants[22],[23].