Cryptomarché
type de marché / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Un cryptomarché, ou darknet market, est une plateforme de commerce en ligne spécialisée dans la vente de produits et services majoritairement illicites, accessibles via les darknets, des réseaux informatiques superposés. Ces sites, inaccessibles par les moteurs de recherche généralistes, exploitent des serveurs garantissant un certain anonymat et utilisent des communications chiffrées pour commercialiser une gamme variée de produits illégaux, tels que drogues, armes, faux billets, documents contrefaits, données dérobées, services de cybercriminalité et cyberarmes. Ces transactions, principalement effectuées en cryptomonnaies, ont généré un chiffre d'affaires estimé à plus de 2,5 milliards de dollars en 2022, selon Chainalysis, société américaine d’analyse de la blockchain[1].
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L'émergence de ces marchés remonte aux débuts d'internet, mais c'est son expansion commerciale qui a stimulé la création des premiers sites dédiés à ce type de commerce. En 2006, The Farmer's Market, premier marché du darknet spécialisé dans la vente de drogues, a vu le jour même si à ses débuts il ne proposait que des échanges de mails cryptés comme Hushmail, et des forums. Sa particularité, par la suite adoptée par ses concurrents et successeurs, réside dans sa capacité à imiter les pratiques commerciales légales, telles que la garantie de livraison et la sélection rigoureuse des vendeurs. En 2010, le site migre vers le réseau Tor, basé sur un système de relais masquant l'origine et la destination des données, offrant ainsi un haut degré d'anonymat à ses utilisateurs. En 2011, Silk Road innove en intégrant les cryptomonnaies dans ses transactions, devenant ainsi le précurseur des darknet markets modernes. La combinaison de l'anonymat fourni par Tor, des adresses en .onion, et de l'utilisation du Bitcoin comme moyen de paiement difficilement traçable, a suscité une attention considérable, notamment à la suite de la première fermeture du site par le FBI et sa médiatisation[2].
L'ère post-Silk Road a vu l'émergence de nouveaux marchés tels qu'AlphaBay, Dream Market et Hansa, reprenant son modèle et mettant l'accent sur les avis clients pour garantir la sécurité et la fiabilité des transactions. Ces marchés fonctionnent selon une structure tripartite impliquant vendeurs, acheteurs et administrateurs. Chaque marché propose un catalogue de produits varié, des règles spécifiques et, dans certains cas, se spécialise dans certaines catégories de produits. Une certaine « éthique » a pu émerger, avec des sites interdisant des activités telles que la prostitution, le terrorisme ou la pédopornographie. La livraison s'effectue via les réseaux postaux traditionnels et, malgré les contrôles ciblés des douanes, seule une petite fraction des envois illicites est interceptée. Les acheteurs bénéficiant souvent de l'anonymat lié à ces transactions peuvent se protéger des sanctions. Silk Road fournissait même des tutoriels sur l'emballage discret des produits, avec des exemples comme le démontage d'armes en pièces détachées et en plusieurs colis[3].
La croissance de ces marchés illégaux représente un défi majeur pour les autorités judiciaires et policières internationales. Les difficultés liées à l'anonymat, à la traçabilité des transactions et à l'évolution constante des réseaux de vendeurs nécessitent une réponse adaptée et renforcée de la part de ces institutions.