Mères du désert
De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Les Mères du Désert (en anglais Desert Mothers) est un néologisme forgé dans les années 1980 par la théologie féministe comme analogie avec les Pères du Désert. Il désigne les ammas ou ascètes chrétiennes vivant dans le désert d'Égypte, de Palestine et de Syrie aux IVe et Ve siècles de notre ère[1],[2].
Elles vivaient généralement dans les communautés monastiques qui ont commencé à se former à cette époque, ou parfois comme ermites. Les communautés monastiques vivaient collectivement avec des relations limitées avec les laïcs et le monde extérieur. Certaines ascètes ont choisi de s'aventurer dans des endroits isolés pour restreindre les relations avec les autres, approfondir leurs liens spirituels et à d'autres fins ascétiques. D'autres femmes de cette époque qui ont influencé les premières traditions ascétiques ou monastiques alors qu'elles vivaient en dehors du désert sont également décrites comme des mères du désert[1].
Pour Margot H King les Pères du Désert sont beaucoup plus connus parce que la plupart des premières vies des saints « ont été écrites par des hommes pour un public monastique masculin »[3]. Les mentions et évocations des Mères du désert proviennent des premiers Pères du désert et de leurs biographes. En raison de l’absence de tutelle masculine mentionnée dans ces sources, il a été suggéré que les femmes du désert agissaient séparément, en autonomie de leurs homologues masculins[4]. Des femmes du désert occupaient des rôles de direction au sein de la communauté chrétienne. Les Apophtegmes dès Pères du désert, ou Paroles des Pères du Désert, comprend quarante-sept paroles qui sont attribuées aux Mères du désert. Il existe plusieurs chapitres consacrés aux Mères du désert dans l'Histoire lausiaque de Pallade d'Hélénopolis, qui mentionne de nombreuses femmes vivant dans le désert[3]. D'autres sources incluent les diverses histoires racontées au fil des ans sur la vie des saints de cette époque, traditionnellement appelées vitae[1]. La vie de douze saintes du désert est décrite dans le livre I de la Vitae Patrum (Vies des Pères)[5].